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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 00:14
Tchad : 2.000 milliards F CFA injectés entre 2008 et 2011

 

 

(Xinhua) — Entre 2008 et 2011, 2.000 milliards de F CFA ont été injectés par les partenaires extérieurs dans différents projets au Tchad, cependant moins de 50 % de ces fonds ont eu les résultats escomptés, a annoncé mardi le ministre tchadien du Plan et de la coopération internationale, Kordjé Bédoumra, à l’issue d’une rencontre entre le président Idriss Déby Itno, le chef du gouvernement et une douzaine de ministres.

"Le président Idriss Déby Itno exige de chaque ministre plus de visibilité dans la gestion et la mise en oeuvre de ces projets. Ceux-ci, a-t-il rappelé, doivent profiter en premier lieu aux populations tchadiennes. Il est donc question de mesurer leur impact réel sur le terrain", a précisé M. Kordjé Bédoumra, relayé par la radiotélévision officielle.

Selon le Premier ministre, Emmanuel Nadingar, l’Etat doit désormais s’engager en contrepartie dans tous les projets financés par les bailleurs de fonds extérieurs, à réduire de manière drastique le nombre de cellules des projets pour les intégrer dans leur ministère d’origine et plus précisément dans leur Direction en charge des projets. Il s’agit aussi de raccourcir les procédures de marchés publics pour aboutir très rapidement à la signature des contrats.

"Chaque deux mois, et à compter de ce jour, une réunion de restitution se tiendra au palais présidentiel. Cette réunion sera présidée par le président de la République en personne. En somme, le chef de l’Etat, dans sa quête permanente de faire du Tchad un pays émergent examine toutes les solutions pour atteindre cet objectif. Aux grands maux, les grands remèdes", a conclu le chef du gouvernement tchadien.

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 22:56

C'est certainement en Afrique subsaharienne que le monde de l'invisible côtoie avec le plus d'assiduité celui de la politique. Voyage dans les arrière-cours des Palais pour partir à la rencontre des marabouts, féticheurs et autres magiciens...

Attention : terrain marécageux, de surcroît miné de clichés et autres préjugés. Et politiquement incorrect, puisqu'il renvoie volontiers - et bien évidemment à tort - l'image d'une Afrique captive des traditions et figée dans le temps. Et pourtant : le monde invisible et son peuple de sorciers, magiciens, féticheurs, marabouts, guérisseurs, sangomas, ngangas et autres ndokis sont plus que jamais une donnée incontournable de la vie privée et publique sur le continent. Au coeur du jeu politique et économique, au point qu'il est permis de se demander si l'Afrique avec laquelle discutent les bailleurs de fonds et les chancelleries n'est pas un trompe-l'oeil. Ce recours à l'occultisme de la part des puissants n'est certes pas une spécificité africaine. Il n'est pas rare en Asie et, même s'il s'agit là d'un secret bien gardé, nul parmi les initiés n'ignore qu'en France les présidents Mitterrand et Chirac ainsi qu'un certain nombre deigures connues de la IVe République comme Edgar Faure ont été des « clients » assidus de cet univers fascinant.

Dans le monde arabo-musulman, des leaders politiques aujourd'hui disparus tels Hassan II, Kaddafi, Saddam Hussein ou le roi Hussein de Jordanie ont arpenté ces territoires inconnus et volontiers consulté des entremetteurs de l'invisible. Sans doute n'étaient-ils pas les seuls à le faire. Mais nulle part ailleurs qu'en Afrique subsaharienne ce phénomène culturel est aussi ancré. Du Sénégal à l'Afrique du Sud, point de carrière politique sans « protection » contre les adversaires, quitte à ce que cette attitude défensive se double parfois de pratiques sorcières à visées criminelles. Tout comme il n'est point de mariages, de matchs de football, d'examens, de maladies, de morts, de gestion d'entreprises ou d'escroqueries qui ne tiennent compte de ce contexte. Une chose est sûre : contrairement à une idée répandue à l'époque des indépendances, la sorcellerie n'a pas disparu avec la généralisation de l'électricité et de l'éducation. Elle s'est adaptée au progrès économique et politique. Cinquante ans plus tard, elle ne s'est même jamais aussi bien portée.

Marabouts

À l'époque des partis uniques et des chefs omnipotents, jusqu'au début des années 1990, c'est sans excès de pudeur que les « présidents à vie » s'entourent de marabouts et de féticheurs et adhèrent à des confréries devenues ipso facto des agences d'ascension sociale. Houphouët, Mobutu, Eyadéma, Ahidjo, Bokassa, Sékou Touré... La liste est longue, d'autant que la lutte politique, féroce et souvent sanglante, est volontiers assimilée à la traque des sorciers. L'amalgame est alors fréquent entre opposants et « forces obscures ». Daniel Arap Moi, Hastings Banda et les très progressistes Mathieu Kérékou et Thomas Sankara n'étaient pas les derniers à user d'un vocabulaire zoologico-mystique pour dénoncer les « hiboux », les « serpents » et autres « tortues à double carapace ».

On envoie des sorts et on se les renvoie, on se "blinde" pour s'en protéger, on enterre des animaux vivants...

C'est en les accusant de sorcellerie que le chef de l'Unita, Jonas Savimbi, fit exécuter certains de ses propres concurrents, et même le très pondéré Thabo Mbeki, chef de l'ANC en exil, n'hésitait pas à mobiliser ses partisans contre son rival zoulou Buthelezi - grand féticheur devant l'Éternel - au cri de « bulala aba thakathi ! » (« tuez les sorciers ! »). Mais nulle part ailleurs que dans l'ex-Zaïre de Mobutu Sese Seko le recours aux entrepreneurs en occultisme aura été aussi massif. Au milieu des années 1990, lors de la fin crépusculaire du maréchal miné par le cancer, les marabouts loués à prix d'or par ses proches au Sénégal, en Mauritanie et au Mali occupaient un étage entier de l'hôtel Intercontinental de Kinshasa, et l'on sait depuis, par les témoignages qu'ont livrés Dominique Sakombi Inongo et Nguza Karl-I-Bond, à quel point la sorcellerie était au coeur de cette république pourrissante. Faut-il rappeler le cas de ce ministre qui avoua publiquement avoir dormi aux côtés de cadavres dans le cadre d'un pacte avec le diable censé lui assurer la pérennité de son poste ? Si un régime mérita un jour la dénomination de « pouvoir sorcier », c'est peut-être celui des dernières années de Mobutu...

Sorts

Les choses ont-elles changé depuis, avec l'arrivée aux affaires, dans maints endroits du continent, d'une classe politique plus jeune, plus démocratique et de plus en plus mondialisée ? Rien n'est moins sûr. Si très rares sont aujourd'hui les leaders politiques ou d'opinion à reconnaître pareil recours à des techniques dites traditionnelles, force est de constater que ces dernières cohabitent parfaitement avec l'usage d'internet. De Bamako à Brazzaville, pas d'élection sans intervention de cet ordre, pas de portefeuille ministériel sans intercession et pas de tentative de coup d'État qui se priverait d'un tel atout. Les périodes préélectorales ou celles qui précèdent les remaniements gouvernementaux sont de loin les plus propices. On envoie des sorts et on se les renvoie, on se « blinde » pour s'en protéger, on enterre des animaux vivants, on avale toutes sortes de décoctions, on se fait scarifier, et les journaux à scandale camerounais, gabonais, mais aussi sud-africains, kényans ou nigérians se sont fait une spécialité de rapporter les crimes rituels, les muti murders commis parfois sur de jeunes enfants.

La quasi-totalité des acteurs sociaux, y compris les prêtres, les pasteurs et les imams, croit en la force maléfique de l'invisible à laquelle certains tentent d'échapper par le versant religieux en multipliant les rites de désenvoûtement. Avec d'autant plus de facilité que les nouveaux entrepreneurs en mysticisme sont fréquemment des hybrides, bergers le jour, Bible à la main, sorciers la nuit avec leur petite sacoche emplie d'amulettes. L'ancrage est à ce point profond que même les politiciens qui n'y croient pas se doivent de donner le change, ne serait-ce que pour rassurer leur entourage et leurs partisans. S'il est une question sans objet en effet, c'est bien celle de la crédulité. La sorcellerie existe parce qu'il y a des millions de gens qui en sont convaincus, et les faits, aussi irrationnels qu'ils puissent paraître, sont avérés du moment qu'on y croit. Aucune personnalité publique ne peut en Afrique faire comme si ce phénomène relevait du simple fantasme, au risque d'apparaître comme un ovni aux yeux des populations.

Occulte

À quelques variantes près, les chefs d'État (et leurs épouses) de la génération post­indépendance n'ont pas grand-chose à envier à leurs aînés. Le Sud-Africain Jacob Zuma n'ignore rien des talismans zoulous, et l'Ivoirien Laurent Gbagbo, qui a toujours refusé de pénétrer dans la chambre de la résidence présidentielle de Cocody, où dormait Houphouët-Boigny (contrairement à sa femme Simone, qui, elle, « a eu ce courage », nous confia-t-il un jour), craignait les sorciers baoulés tout en vouant une confiance totale à des pasteurs sulfureux. Tel ne sort jamais sans être accompagné de sa mallette magique, tel autre cache ses féticheurs dans une salle adjacente du Palais des congrès où il doit prononcer une allocution, un troisième s'enduit les mains d'un baume protecteur avant chaque audience afin d'assurer sa domination sur son interlocuteur, un quatrième a dans sa salle de bains privée une impressionnante collection de fioles au contenu étrange. Tous ou presque, y compris ceux qui, profilés Bretton Woods, affectent de dédaigner ces « superstitions » politiquement incorrectes, consultent des spécialistes de l'art avant chaque nouveau gouvernement, chaque grande décision politique et chaque déplacement un tant soit peu à risques. Ces conseillers occultes et marginaux constituent collectivement une sorte de Premier ministre fantôme. Ils sont en général craints et détestés par les collaborateurs du chef, qui ont évidemment recours au même type de pratiques pour conserver poste et influence.

Plus les pouvoirs seront transparents, plus l'explication mystique diminuera.

Pourquoi une telle résilience de l'invisible dans un monde censé devenir de plus en plus visible ? En ouvrant l'arène d'une compétition féroce entre politiciens ambitieux, les démocratisations africaines et l'irruption du multipartisme ont démultiplié le marché de la sorcellerie. L'ouverture politique a inauguré une ère d'incertitudes et de vicissitudes propice aux forces occultes et aux professionnels du genre, qui rivalisent entre eux sur fond de bonnes affaires à saisir. Le meilleur « médicament » appartenant à celui qui paie le mieux, les pouvoirs en place sont réputés disposer des meilleurs sorciers, ce qui n'empêche nullement les opposants - particulièrement en Afrique centrale - d'en recruter aussi au sein de leur village et de leur ethnie.

Népotisme

Même si les pouvoirs ne s'exercent plus à huis clos comme autrefois, nourrissant les rumeurs récurrentes de sabbats nocturnes, le côté imprévisible, abrupt, parfois illogique et souvent subjectif des décisions au sommet de l'État - comme ces remaniements ministériels annoncés aux concernés par un communiqué radiotélévisé - fait que le recours à l'occultisme est bien souvent le seul moyen de les expliquer, le seul moyen aussi d'influer sur des mécanismes opaques et insaisissables. Idem pour la course à l'enrichissement dans des pays en pleine croissance : faute d'état de droit en effet, les critères qui président à l'obtention des marchés ou à la régulation de la concurrence sont loin d'être respectés et obéissent à des impératifs aussi peu objectifs que le tribalisme, le népotisme ou la jalousie.

Dans le monde aseptisé de l'économie, les bureaux climatisés des grandes banques ou les locaux des sociétés pétrolières, il n'est donc pas rare que l'on fasse appel aux talents des déchiffreurs de l'invisible pour comprendre les motivations d'un décret gouvernemental ou à ceux des sorciers pour paralyser le soumissionnaire concurrent d'un appel d'offres. Il va de soi que le sympathique fonctionnaire européen en mission pour le FMI ou la Banque mondiale n'y verra que du feu. Il va de soi aussi que, dans le domaine des affaires et de leur accumulation, les forces irrationnelles offrent une explication commode aux ambitions contrariées. Ainsi, au Cameroun, pour les Bétis réputés peu doués en la matière, le succès financier des entrepreneurs bamilékés s'expliquerait largement par des formes de sorcellerie appropriées.

Recette de survie en période électorale

C'est un exemple parmi tant d'autres : au Congo-Brazzaville, où se tiendront le 15 juillet des législatives très attendues, les féticheurs sont débordés. Nombre de candidats ont recours à leurs services rémunérés afin de se protéger contre les mwanzas (mauvais sorts entraînant une maladie foudroyante) que leurs adversaires ne manquent pas de leur lancer par sorciers interposés. Recette de base pour se défendre : une petite cérémonie, chez vous ou en pleine nature, au cours de laquelle l'expert vous fera ingérer une demi-douzaine de boulettes à base d'herbes et d'huile de palme, des noix de cola et une boisson amère, après vous avoir enduit le front et les joues de craie blanche. Le tout accompagné d'incantations. Si vous souhaitez que votre blindage soit assez puissant pour renvoyer le mwanza à son expéditeur avec une force décuplée, il vous faudra fournir au minimum sa photo, un objet lui appartenant ou alors, fin du fin, quelques-uns de ses cheveux et des fragments de ses ongles - ce qui nécessite des complicités dans son entourage. En général, 30 000 F CFA (environ 46 euros) et le prix de la course en taxi suffisent pour cette opération élémentaire. Mais il en existe d'autres, nettement plus sophistiquées et nettement plus chères. Enterrer des boeufs vivants par exemple, comme cela se pratique en période préélectorale, nécessite d'en avoir les moyens. 

Secret

Pour comprendre enfin cette extraordinaire capacité d'adaptation, d'intégration, presque d'ingestion réciproque du sorcier africain et du développement économique, il faut toucher du doigt la politique par le bas. Au-delà du village, c'est au sein de la famille, au coeur de l'intimité, que se nouent, pour les responsables comme pour les anonymes, les complots les plus inquiétants. Les attaques les plus dangereuses, comme celles qui, dans les deux Congos ou au Gabon, par exemple, conduisent un oncle à « manger » son neveu, ou tel ministre à « vampiriser » l'un de ses propres enfants pour mieux asseoir son pouvoir, ne sont pas que des fantasmes, mais des soupçons fréquents et parfois des réalités meurtrières. Nul homme ou femme politique n'échappe à ce côté obscur de la parenté où l'on se comprend à demi-mot, où l'allusion est la règle et le malentendu souvent tragique.

Reste que si cette forme de croyance est sans doute trop profondément ancrée pour disparaître et si la généralisation des nouvelles technologies, loin de les faire régresser, a au contraire étendu la caste des sorciers auxquels les puissants ont recours aux gourous indiens, aux vrais-faux rabbins versés dans la Cabale et aux sectateurs européens ou japonais, la revendication d'un nombre sans cesse croissant de citoyens du continent à plus de transparence dans les affaires publiques pourrait bien avoir raison de la magie du pouvoir. Tant que la conviction populaire persiste, que le secret est consubstantiel à l'exercice de l'État, ce dernier peut jouer à sa guise de son caractère mystérieux. Mais plus les pouvoirs seront forcés d'être transparents, donc lisibles, plus le caractère automatique de l'explication sorcière de leurs actes diminuera et plus ils seront démystifiés. Ce mouvement est en marche, et le temps est proche où en Afrique ne résistera plus que le noyau dur de la sorcellerie intime et quotidienne des temps de crise et d'incertitude. Comme dans cet Occident prétendument « désorcelé » où fleurissent encore, telles des plantes vénéneuses, ces théories du complot truffées d'insinuations, d'interprétations et d'occultations, qui soutiennent que Kennedy a été assassiné sur ordre de Johnson, que le 11 Septembre n'a jamais eu lieu et que Mohamed Merah était un agent des services de renseignements français...


Jeuneafrique

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 18:57

Ils sont le tout premier site Tchadien a être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco

C’est avec une grande satisfaction que les Tchadiens ont appris la nouvelle. C’est depuis plus de 4 ans que le Tchad se bat pour que ce site soit reconnu mais, l’inscription a toujours été repoussée. Une délégation tchadienne conduite par le ministre de la Culture, Khayar Oumar Defallah comprenant entre autres, l’ambassadeur permanent représentant du Tchad à l’Unesco M. Mahamat Saleh Adoum et quelques cadres du Centre national d’appui à la recherche (CNAR) ainsi que des Professeurs spécialistes du patrimoine, des universités allemandes et des chercheurs tchadiens vient de prendre part à la 36ème session du comité du patrimoine mondial de l’Unesco qui a eu lieu du 27 juin au 4 juillet dernier à Saint- Pétersbourg, en Russie. Ils ont pu défendre le dossier des Lacs d’Ounianga afin qu’ils soient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

 


Les lacs perdus en pleins déserts!

Ainsi, les Lacs Ounianga sont le 1er site tchadien à être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La délégation qui est allée défendre le dossier à la 36ème session du comité du patrimoine mondial de l’Unesco est revenu ce jeudi 5 juillet avec le vol air France de 20h55 mn où une cérémonie a eu lieu à l’aéroport international Hassan Djamouss de N’Djaména. Le ballet national et plusieurs autres corporations artistiques, ont fait le déplacement pour donner un cachet particulier à cette cérémonie.

Où se trouvent les Lacs Ounianga?
Le site des Lacs Ounianga est situé dans la partie septentrionale du Tchad dans la région de Borkou-Ennedi-Tibesti (BET). Cette vaste région appartient à la zone saharienne, hyperaride. Excepté les deux villages d’Ounianga Kebir et d’Ounianga Serir bordant ces lacs, ils se trouvent très éloignés de toutes les autres villes ou villages. Ils sont situés à plus de 1250 km de piste au nord de la capitale tchadienne, à 300 km au nord-est de Faya Largeau, à 280 km au nord-Ouest de Fada et à 700 km au Sud de Koufra en Libye.

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 13:49

Pour la énième fois, les tchadiens impuissants, semblent subir les évènements qui se déroulent loin de tout témoin. Ils ont suivi un soir à la télévision, un galonné de l’Etat-major tchadien égrené quelques mots dont visiblement  il ne semblait pas être convaincu. Ceux qui y peuvent, essaient de suivre les évènements via le Net, la presse locale ne pouvant plus relater ce genre d’informations au risque de voir la foudre d’un Hassan Silla et du haut Conseil de la Communication leur tomber sur la tête. Au passage, on vous suggère de vous replonger pour retrouver les propos d’un certain Moussa Doumngor, lui-même journaliste de son état, au moment fort de la rébellion tchadienne. Qu’est-il devenu au fait? A la primature de Nadingar (tiroirs de l’oubli) en attendant des jours meilleurs!

Pour revenir sur le sujet du moment, on serait tenté de dire que l’article de M. Isshakha Bouébri Djérou, intitulé : la cupidité d’une famille et la cécité d’une communauté, est aujourd’hui d’actualité au regard du thriller hitchcockien qui se joue dans l’Itnoland. En effet, depuis que la phobie du complot est entrée dans le subconscient de Deby  et que celui-ci ait retrouvé un peu de lucidité, il y a eu, loin de tout regard, une multitude d’arrestations des militaires de tous les corps et en particulier dans les rangs de la DGSSIE. Dès les premières heures une dizaine des militaires ont été sommairement exécutés et jetés dans le fleuve, d’autres ont été répartis dans de différentes prisons. Par ordre de prison de haute sécurité et de mauvaises conditions de détention,  il y a les cellules de l’Ans, ensuite les cellules de la Présidence et enfin celles de l’Etat-Major. Les locataires de l’Ans, au nombre d’une quarantaine, dont le Colonel Souleymane Abakar Adam Dawar et le Lt-Colonel Abakar Mahamat Hagou considérés comme les cerveaux de l’exécution de l’opération, vivent un calvaire sans pareil dans le monde des vivants. Le premier, intime ami d’Ousmane Bahar et devenu plutard son beau-frère, est un des rares militaires Béri de la nouvelle génération qui a un suivi un cursus militaire complet : Major de la 15e promotion de l’Ecole des officiers du Tchad, diplômé de l’Ecole d’application de Thiès (Sénégal) et de l’Ecole de Guerre de Paris. Connu également pour sa bravoure,  il a occupé d’importantes responsabilités au sein de l’armée tchadienne. Quant au second, c’est un officier qui a fait des études d’intendance militaire après avoir fini l’Ecole des officiers du Tchad; c’est un proche de défunt Abbas Koty Yacoub, et il voue une haine viscérale envers Deby.  Détail important à relever, les deux ont le défaut d’être Zaghawa de Kobe, donc sans défense face à la férocité de Deby.

Les détenus de l’Ans sont généralement des Kobés, des Borogats et quelques égarés Bilia. Ils ont été sévèrement torturés et en particulier les deux officiers cités plus haut, qui ont subi toutes les formes de torture les plus abjectes : électrochoc sur les parties génitales, enlèvement des ongles par des pinces, étouffement par « Léda », etc. Selon plusieurs sources, Deby en personne a supervisé  l’interrogatoire de deux officiers. Sous l’effet de la torture, certains détenus auraient cité nommément les comploteurs ou supposés dont certains proches parents de Deby. Dans ces conditions il serait très difficile de connaître le nombre exact des exécutés et des disparus, l’opération ayant été menée dans la plus grande discrétion avec les éléments de l’ANS et de B2, très proches de Deby. Selon diverses sources il en aurait beaucoup des non-zaghawa, il n’est pas donc exclu que beaucoup disparaissent anonymement ; « les heureux » rescapés seront déportés vers un de nombreux bagnes du Nord où ils vont périr à petit feu.

Les détenus de la Présidence sont essentiellement des Bilia, ceux-là ont reçu quelques coups de fouet. Leurs conditions de détention ne sont pas alarmantes, ils sont nourris et gardés hors des cellules, mais bien surveillés.

Le dernier centre d’accueil, l’Etat-Major, est réservé uniquement aux Itno ; leur nombre exact n’est pas connu, on trouve pêle-mêle dans ce qu’il ressemble à une case familiale, les Généraux Ousmane Bahar, Djouma Youssouf et quelques-uns de leurs cousins. La différence avec leur domicile, c’est tout juste l’absence du lit conjugal! Ils passent le clair de leur temps à jouer aux cartes, à recevoir amis et parents et se nourrissent des repas préparés par leur famille. De source sûre, les généraux Abderrahim Bahar et Hamada Youssouf sont chez eux en attendant une  incessante réconciliation pour clore ce chapitre noir provoqué et entretenu par le Satan au sein de la famille. Ainsi les observateurs avertis pensent que la fin du mois de ramadan serait propice pour de tels conciliabules.

Jusqu’à quand Deby va continuer à contourner la réalité en déversant sa colère  sur de seconds couteaux  qui ont agi sur instigation de ses neveux qui continuent à le narguer?

Bérémadji Felix

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 15:33
Chaque mois, des Portugais par centaines arrivent au Mozambique, fuyant la crise, pour trouver un travail à Maputo, mais l'image de carte postale d'un pays africain avec plages et boom économique se trouve parfois loin de la réalité.
Certes, il y a les enthousiastes comme Mafalda Soares, partie en 2010 avant que les choses ne tournent vraiment mal. "Ici, c'est l'été dix mois de l'année sur douze, et les gens me disent +tu as de la chance d'être partie au bon moment+. Quand j'envoie des mails à la maison, j'ai plein de choses à dire car c'est une économie en croissance, ça bouge tandis que là-bas ils taillent dans les budgets, dans les effectifs", explique-t-elle à l'AFP. 
Mme Graca Pereira, consul général du Portugal à Maputo, passe pourtant son temps à mettre en garde des compatriotes s'illusionnant sur leur avenir dans ce pays où l'on parle le portugais. "Je conseille de ne pas venir sans connaître. C'est mieux de visiter avant, de jeter un oeil et de ne pas venir sans contrat", estime-t-elle. "Les gens pensent qu'on ne fait pas grand chose", reprend Mafalda. "Qu'on va juste à la plage et qu'on a une belle maison, mais ce n'est pas comme ça. Au Mozambique, on touche un salaire moyen et se loger est affreusement, affreusement cher".
Les loyers à Maputo ont explosé en deux ans, sous l'effet de l'arrivée du personnel des multinationales attirées par l'exploitation du charbon ou du gaz. Un deux-pièces dans le centre peut coûter 2.000 dollars par mois.
Environ 25.000 Portugais vivent au Mozambique, la plupart à Maputo. Quatre vols hebdomadaires font la rotation entre les deux pays, généralement pleins. La TAP, la compagnie portugaise, vient de doubler ses vols Lisbonne-Maputo.
Diogo da Cunha, 42 ans, a abandonné une exploitation de laitues naines au Portugal pour faire de l'importation de chewing-gum et de whisky à Maputo avec un oncle qui l'héberge depuis mars. "Je n'avais pas beaucoup d'options. Continuer le déclin, ou payer mes dettes et partir", dit-il. "J'ai un salaire, même si je dois vivre avec mon oncle. Je vois de l'espoir dans tous les domaines de ma vie. Pas seulement professionnel".

Le Mozambique est l'une des économies du monde en plus forte croissance (7% attendu cette année) alors que le Portugal est en récession avec un taux de chômage supérieur à 15%. Les Portugais, partis au moment de l'indépendance du Mozambique en 1975, sont revenus au compte-gouttes à la fin de la guerre civile en 1992. Mais la nouvelle vague d'arrivées fait grincer des dents. "Ils prennent des emplois à des Mozambicains", critique Hortencio Lopes, directeur du Centre d'études internationales et mozambicaines (CEMO).
Le chômage est élevé. Seuls 2% de la population occupe un emploi qualifié, la majorité se débat avec des petits boulots ou dans l'économie informelle. "Les gens qualifiés restent au Portugal, les moins compétents arrivent ici. Ils apportent leurs problèmes" et "le Mozambique n'a pas envie d'être colonisé une deuxième fois", poursuit M. Lopes. "Faux", rétorque la consul du Portugal, qui avance que "les Portugais créent de l'emploi". Un système de quota impose en effet aux entreprises d'employer dix Mozambicains pour un étranger embauché.

"Je ne suis pas venu ici pour coloniser qui que ce soit", réagit Jose Soares, un diplômé en management qui vient de perdre son travail. Son patron a opté pour l'embauche de trois Mozambicains et il envisage avec réticence de rentrer. "Il y a deux ans, le travail d'un étranger était très coté. La demande reste la même, mais l'offre a augmenté énormément", constate son compatriote Fabio Gao, 24 ans qui s'est lancé dans la restauration à domicile. Le retour sur investissement, assure-t-il, est très rentable car la main d'oeuvre est très bon marché. "Mais pour rester ici, il faut des amis haut placés au gouvernement", relève-t-il, se plaignant d'une corruption qui, selon lui, fausse le jeu du business: "Je ne pense pas rester à long terme. Il y a beaucoup d'opportunités, mais aussi beaucoup de risques".Guns out of control  

 


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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 21:09

APPEL A COMMUNICATION

Le Rassemblement National Républicain Tchadien

R.N.R

Pour la Vérité, le Changement et la Réconciliation,

Une exigence éthique, Un objectif cardinal, Un impératif patriotique

 

 

Le Samedi 11 Août 2012, le RNR organise une Conférence-Débat citoyen, de 13h à 17h30, à l’adresse suivante :

23, Rue de Greneta Paris 2ème,

Pour y accéder :

Prendre le Métro Ligne n°4 : Porte d’Orléans - Porte de Clignancourt

ou

Ligne n°3 : Pont de Levallois - Gallieni

Descendre à la Station : Réaumur-Sébastopol.

Cette rencontre a pour thème :

Un 11 aout 2012, Un 52ème Anniversaire de l‘accession de pays la République du Tchad, sous le signe de la répression tout azimut de Idriss Déby.
La participation et la contribution à la conférence est ouverte à tout tchadien et ami du Tchad, toute organisation de défense de Droits de l‘Homme et toute personne sensible aux violations de ce principe universel; notamment par le pouvoir tchadien actuel.
Vous pouvez nous faire part de vos suggestions éventuelles à l’adresse électronique ci-après: Tchadessor@yahoo.fr
 
 
 

Vive la République

Vive la Résistance Tchadienne Républicaine

Vive la militance pour la respect de l’humain.

 

Fait en Ile-de-France, le 02 juillet 2012

Pour le Coordination Nationale du RNR

Le Secrétaire Permanent

Monsieur Souleymane Abdallah

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 21:03

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                                                       M.Saleh Annadif  détenu à Moussoro illégalement


Arrêté en avril, l’ancien secrétaire général de la présidence, Mahamat Saleh Annadif, est soigneusement tenu au secret. Et n’a aucune visibilité de son procès. 


Plus le temps passe, plus le cas de Mahamat Saleh Annadif ressemble à une version tchadienne de l’opération Epervier au Cameroun. A N’djamena, l’ex-secrétaire général de la présidence voit ses droits ignorés depuis le 17 avril, date de sa mise en examen dans le cadre d’une affaire de complicité de détournement de fonds à la Direction générale des grands travaux et projets présidentiels. Ses avocats, Mes Sobdibé Zouan et Josué Ngadjadoum, mais aussi le français Serge Terracol-la jeune n’ont pu le rencontrer qu’une fois sur son lieu de détention. Initialement gardé dans les locaux de la brigade des stupéfiants de Moursal, dans la capitale tchadienne, Saleh Annadif a été transféré a la sinistre prison de Mossoro (centre) cinq jours après son arrestation, sans que ses défenseurs n’en soit informés. Les robes noires ne savent davantage ce que contient son dossier puisqu’ils n’y ont pas accès. L’instruction se révèle elle-même sujette à caution. Alors qu’il dispose d’un rang de ministre, celui qui fut également directeur du cabinet civil d’Idriss Deby, président de la commission de l’Union africaine (UA) mais aussi conseiller de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, ne peut théoriquement être inquiété par une juridiction de droit commun. Ses défenseurs ont donc demandé à la chambre d’accusation l’annulation des poursuites. En vain 
Il est notamment reproché à Mahamat Saleh Annadif d’avoir demandé au directeur de la Banque commercial du Chari (BCC) de confier la gestion et la signature d’un compte spécial à la Direction générale des travaux et affaires présidentielles. Une opération qui aurait permis au directeur de cette entité, Mahamat Zen Bada, lui-même arrêté en janvier, de détourner prés d’un milliard F CF. Or, selon Me Sobdibé Zouan, la demande de gestion du compte spécial a directement émané du présidant tchadien… 
Cette affaire Main propre intervient après plusieurs arrestations extrajudiciaires d’opposants ou de responsables politiques tel que Gali N’Gothe Gatta, Saleh Kebzabo et Passalet Deuzoumbé. Sans oublier l’enquête toujours au point mort sur la disparition de l’opposant Ibni Oumat Mahamat Saleh, dossier défendu par l’avocat William Bourdon. Coïncidence ? Mahamat Saleh fut également à l’origine de la création du parti pour les libertés et le développement (PLD) avec l’opposant disparu en février 2008.

 


Lettre du Continent n° 638 du 28 juin 2012.

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 20:46
Connu pour son gaz, son pétrole, ses fonds d'investissements, ses clubs de foot, le rachat des palaces parisiens et méditerranéens, le Qatar joue actuellement un jeu trouble au Nord-Mali, par le soutien financier et militaire qu'il apporte aux islamistes radicaux qui sèment le chaos dans le pays. Des agissements largement connus des puissances occidentales qui laissent faire tant la manne gazière et la position du pays dans le Golfe est stratégique.

« Le gouvernement français sait qui soutient les terroristes. Il y a le Qatar par exemple qui envoie soit-disant des aides, des vivres tous les jours sur les aéroports de Gao, Tombouctou etc. ». C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat. Invité de la matinale de RTL, Sadou Diallo,   le maire de Gao au Mali a lancé un appel à l’aide à la France.
Selon le quai d’Orsay, à Gao, la population  est en effet prise en otage. Dans un contexte de guerre et de crise alimentaire ce sont désormais des mines antipersonnels qui auraient été installées tout autour de la cité par le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'ouest), les Taibans du Mali, empêchant la population de se déplacer. Ce que le quai d’Orsay qualifie  « d’acte de terrorisme ».
 
Début juin apparaissait une polémique sur le rôle tenu par l’émirat du Qatar dans cette montée en puissance des groupes islamistes radicaux. Sur la base d’informations de la Direction du renseignement Militaire Français, le Canard Enchainé affirmait que l’émir du Qatar avait livré une aide financière aux mouvements armés qui ont pris le contrôle du Nord du Mali. Parmi ces heureux bénéficiaires, le Mujao qui retient en otage sept diplomates algériens depuis le 5 avril dernier. L’Emirat qatari bien connu pour ses fonds d’investissements qui lui donnent une façade pour le moins inoffensive sinon alléchante aurait surtout des visées sur les richesses des sous-sols du Sahel. D’où la nécessité de « subventionner » - si ce n'est armer directement- les mouvements djihadistes. Des pratiques parfaitement connues du Ministère de la Défense.
 

DES FORCES SPÉCIALES QATARIES POUR ENTRAÎNER LES ISLAMISTES RADICAUX ?

Plus récemment, c’est la présence de quatre membres de l’organisation humanitaire du Croissant rouge du Qatar qui a encore alimenté les soupçons d’un appui du Qatar aux islamistes sous couvert humanitaire. « Nous sommes venus à Gao (nord-est) pour évaluer les besoins des populations en matière de santé et de fourniture en eau et en électricité. Nous allons repartir très bientôt pour revenir avec le nécessaire » expliquait à l'AFP un des humanitaires qataris simplement présenté comme Rachid, joint par téléphone depuis Bamako.
 
Les humanitaires qataris seraient arrivés par voie terrestre en provenance du Niger et leur sécurité est assurée par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). 
 
 « De la même façon que le Qatar a fourni des forces spéciales pour entraîner une opposition à Kadhafi, on pense qu’un certain nombre d’élément des forces spéciales qataries sont aujoud’hui dans le Nord Mali pour assurer l’entraînement des recrues qui occupent le terrain, surtout Ansar dine » affirme Roland Marchal, chercheur au Centre d'études et de recherches internationales de Sciences-Politiques à Paris.  Solidarité islamiste ? Politique d’influence régionale ? Pour toutes ces raisons. 
 
Habitué des fidélités passagères, le pays ne possède pas la puissance militaire nécessaire pour s’imposer au monde arabo-musulman, et ne procède que par soutiens, ingérences et interventions dans d’autres pays, sous le regard averti mais imperturbable de Paris et de Washington. Manne gazière et position stratégique oblige.
 

LE DOUBLE JEU DANGEREUX DES PUISSANCES OCCIDENTALES

« On ne saurait dire que la famille qatarie véhicule une idéologie quelconque en dehors de la protection de ses propres intérêts. Mais comme il lui faut ravir à la famille Séoud son rôle moteur dans le contrôle de l'Islam sunnite à l'échelle mondiale, elle héberge volontiers les imams et prêcheurs de tout poils ( cf Youssef Qardhawi) à condition qu'ils soient plus extrémistes que les oulémas séoudiens de façon à leur rendre des points. Et le Qatar finance partout et généreusement tous les acteurs politico-militaires salafistes (c’est le cas du groupe Ansar Dine), dont la branche la plus enragée des Frères Musulmans, hostiles à la famille Séoud (et bien sûr au chiisme) mais aussi aux régimes « laïcs » et nationalistes arabes susceptibles de porter ombrage aux pétromonarchies » résume Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité à la DGSE. 
 
Longtemps pays exemplaire, le Mali s’est effondré : une corruption endémique, une démocratie de façade où la « religion est un recours, l’islam une alternative dans une région où de plus en plus de mosquées sortent de terre financées par les pays du Golfe. Je crains que nous ne soyons pas au bout de nos surprises » expliquait Laurent Bigot,  sous-directeur Afrique Occidentale au Ministère des Affaires Etrangères dans le cadre d’une conférence de l’IFRI sur la crise malienne. Le résultat d’une lente défragmentation, largement aggravée à la suite de l’épisode libyen et ses conséquences mal maîtrisées. 
 
Si l’Afghanisation du Mali inquiète les pays voisins, à commencer par l’Algérie, les puissances occidentales qui déclarent redouter tout autant la sanctuarisation du Sahel par des groupes terroristes n’en adoptent pas moins un comportement ambigu dont la facture pourrait s’avérer salée.
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 21:11
 
LE 15 juillet, Laurent Fabius, nouveau ministre des Affaires étrangères, doit se rendre à Alger. Accompagné sans doute de quelques officiers, il compte évoquer avec les dirigeants du pays la situation au Nord-Mali et dans plusieurs États voisins. Dès cette semaine, Jean Felix-Paganon, récemment nommé «représentant spécial pour le Sahel», lui aura remis le premier compte rendu de ses contacts dans différentes capitales africaines. En clair, cet ancien patron, au Quai d'Orsay, du département Afrique du Nord et Moyen-Orient s'est déjà rendu chez tous les dirigeants inquiets de la présence d'islamistes radicaux non loin de leurs frontières. À en croire ses collaborateurs, Fabius veut inciter ses interlocuteurs algériens, «avec toute la courtoisie requise», à ne pas rester les bras croisés face à « l’Afghanistan africain» qui s'installe à leur porte. Mais cette «puissance régionale incontournable», comme disent de l'Algérie les militaires français, n'est pas très chaude pour intervenir et craint les «retours de bâton terroristes» à domicile. De plus, l'équipe Bouteflika se dit hostile à toute ingérence étrangère, et notamment française, aux  confins de « son» Sahara. «Ce sont les nouveaux "Embarras de Paris"», s'amuse un diplomate. Et, dans le même esprit, la France souhaitant que le Conseil de sécurité vote une résolution politique - et non militaire... - sur la conquête du Nord-Mali par les islamistes, un autre diplomate ironise «Ça ne mange pas de pain.» Exact, et, comme on n'ose pas le dire à l'Elysée : que peut-on faire d'autre?
Centre d'accueil salafiste
Jusqu'à présent, la diplomatie n'a donné aucun résultat appréciable, et les solutions militaires ne sont encore que de vagues projets. Les chefs de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), qui ont fait appel à l'ONU, voudraient bien chasser les envahisseurs du Nord-Mali, mais ils hésitent à mobiliser 3000 combattants sans la promesse d'une assistance aérienne et terrestre fournie par la France ou par quelque autre puissance occidentale. Mieux, certains dirigeants africains soupçonnent leur collègue président Blaise Campaoré d'« inertie suspecte » à l'égard des islamistes, qu'il espère voir épargner son pays, le Burkina, et s'intéresser plutôt au Niger...
Résultat de ces embarras africains, les groupes armés salafistes installent leur pouvoir au Nord-Mali et reçoivent des renforts. Accueillis avec enthousiasme : djihadistes algériens ou libyens, Touareg fanatiques de la charia, Nigérians de la secte Boko Haram, Yéménites, Somaliens, Pakistanais et autres chercheurs d'emploi au Sahara. Tous ces braves viennent d'assister à la destruction, par les fous de Dieu d'Aqmi et d'Ansar Dine, d'une grande mosquée et de plusieurs mausolées sacrés des « saints » de l'islam enterrés à Tombouctou. Profanations effectuées au nom de leur conception barbare d'une religion qui ne tolèrerait aucun « intermédiaire » entre Allah et les croyants.
Américains pas tranquilles
Un document américain sur les menaces terroristes a été transmis à Paris par les attachés militaires français en poste à Washington. Daté du 14 juin et rédigé par les services du Pentagone et les généraux de l'Africom (commandement US pour l'Afrique), il recense les principaux risques déjà connus. En Somalie, au Yémen, en Afrique sahélienne et australe (Ouganda, Soudan du Sud,  etc.), et au Nigeria. Rien de bien surprenant, si ce n'est la description de cet immense continent où, de l'Atlantique à l'océan Indien en passant par le Sahara, des djihadistes se promènent et cherchent à déstabiliser plusieurs Etats. Une mention spéciale pour le rôle tenu par l'émirat du Qatar dans cette«Afrique très compliquée », à en croire, un diplomate européen effaré. Le document américain évite le sujet. Explication possible : ce minuscule Etat sunnite, qui déborde de richesses pétrolières, entretient d'excellentes relations avec Washington et Paris. Il a participé à la guerre de Libye, financé les révoltes en. Tunisie puis en Egypte. Aujourd'hui, il livre, en compagnie des Saoudiens, armes et dollars aux rebelles sunnites syriens en guerre contre Bachar. Et il agit de même avec les islamistes radicaux du Nord-Mali et du Sahel... Il faudra peut-être, un jour, que dirigeants américains et français s'expliquent sur le comportement ambigu de cet ami indocile. Un partenaire souvent apprécié, mais tout aussi capable de fournir le nerf de la guerre à des groupes terroristes.


Claude Angeli dans « Le Canard Enchaîné » du mercredi 4 juillet 2012 page 3

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:59

 

(Xinhua) — Principalement producteur de millet, de maïs, de riz, de sorgho et d’arachide pour les cultures vivrières et de coton pour les cultures de rente, le Tchad enregistre en ce moment une baisse de production liée, pour l’essentiel, à l’exode rural des jeunes ajouté au manque de financements de l’agriculture, de l’avis d’un responsable local interrogé par Xinhua à Yaoundé. « Nous sommes un pays qui produit de l’arachide en grande quantité. Mais, ces dernières années, les jeunes quittent les villages (pour s’installer en ville, ndlr) et la production arachidière diminue d’année en année. C’est vrai que nous produisons en ce moment, mais avec une population qui n’a plus de force pour produire comme avant », a affirmé Josué Betoudji, coordonnateur des centres de formation pour la promotion rurale des régions du Sud du Tchad.

Les chiffres de production ne sont pas fournis, mais pour Betoudji l’économie nationale tchadienne prend en coup en raison de cet exode rural des « bras valides ». Sur plus de 36 millions d’hectares de terres arables, seul environ un tiers est mis en valeur, d’après lui. « Nous n’avons pas de moyens, poursuit-il, pour pouvoir valoriser ces terres. Pourtant, nous avons des potentialités agricoles ».

Dans ce pays d’Afrique centrale, l’agriculture est plus concentrée au Sud qu’au Nord, une région désertique. Les statistiques récentes montrent des tendances de production tantôt en baisse, tantôt stagnante pour les principaux produits de commercialisation.

De 201.000 tonnes en 2005 et 2007 avec une chute à 184.000 tonnes en 2006, le maïs enregistrait par exemple en 2008 200.000 tonnes. Cette céréale représente avec le sorgho et le millet l’essentiel des cultures de subsistance pour les populations tchadiennes, informe Josué Betoudji.

« La base alimentaire au Tchad, souligne-t-il en effet, c’est les céréales. Donc, nous en sommes de grands producteurs ». Mais là aussi, les tendances de production sont décroissantes. De 578. 000 tonnes en 2005, le millet a chuté à 510.000 tonnes en 2008.

Le Tchad produit aussi du riz, un produit qui n’affiche pas non plus une meilleure santé : contre 149.000 tonnes en 2005, les statistiques officielles faisaient état de 110.000 tonnes en 2008.

Le blé a quant à lui été réduit à peu de choses. Il est notamment produit en « petites quantités » dans la région du lac Tchad par la Société de développement des lacs.

« Avant, c’était à grande échelle, mais ces dernières années, à cause de la fermeture des Grands Moulins du Tchad, nous ne produisons pas assez », a par ailleurs regretté Betoudji.

Le coton souffre du désenchantement des producteurs. « Avec la chute du prix en ce moment, il y a peu d’engouement. Les cotonculteurs se désistent de cette culture pour faire autre chose. Maintenant, on a tendance à voir que les autres cultures comme l’arachide et le sésame supplantent en ce moment le coton », apprend-on encore.

Le manque de financements constitue ici un grand écueil, talon d’Achille du développement agricole dans une grande partie des pays d’Afrique subsaharienne. « Il n’y a pas de banques agricoles, c’est ce qui fait que l’agriculture ne prospère pas au Tchad, parce qu’il n’y a pas de financements », a déploré Jousé Betoudji.

Selon lui, c’est la principale cause de la limitation des surfaces cultivables au Tchad. « Le paysan n’a pas de ressources pour pouvoir agrandir les champs et comme l’agriculture n’est pas financée, chacun fait selon ses possibilités financières. Les familles ne cultivent peut-être que sur un hectare, la famille la plus riche fait deux hectares. Sinon, c’est limité à un hectare ou un demi-hectare ».

Un des participants à une concertation sous-régionale des acteurs de la formation et du développement agricole et rural du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad, Betoudji a dressé un état des lieux de l’agriculture dans son pays caractérisé par une inadéquation entre la formation et l’emploi, autre obstacle à l’essor de l’agriculture en Afrique subsaharienne.

Plus de 50 ans après l’indépendance, l’éducation familiale continue à orienter les jeunes Tchadiens vers d’autres métiers qui apparaissent plutôt plus anoblissants aux yeux des parents. Pourtant, la fonction publique tchadienne ne recrute plus, du moins les recrutements se font par « remplacement numérique », c’est-à-dire qu’il faut attendre que « les vieux partent à la retraite ou bien la retraite de Dieu, qui signifie la mort ».

Pour Betoudji donc, « il y a lieu de réorienter l’éducation familiale de manière à ce que les gens puissent savoir que la richesse c’est au village et en cultivant la terre ». Un rapport du ministère tchadien de l’Enseignement supérieur avait révélé en 2004 que sur 4.000 jeunes diplômés formés dans différentes spécialités, seuls 400 d’entre eux, soit un taux de 10%, sont intégrés à la fonction publique.

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