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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 13:49

Pour la énième fois, les tchadiens impuissants, semblent subir les évènements qui se déroulent loin de tout témoin. Ils ont suivi un soir à la télévision, un galonné de l’Etat-major tchadien égrené quelques mots dont visiblement  il ne semblait pas être convaincu. Ceux qui y peuvent, essaient de suivre les évènements via le Net, la presse locale ne pouvant plus relater ce genre d’informations au risque de voir la foudre d’un Hassan Silla et du haut Conseil de la Communication leur tomber sur la tête. Au passage, on vous suggère de vous replonger pour retrouver les propos d’un certain Moussa Doumngor, lui-même journaliste de son état, au moment fort de la rébellion tchadienne. Qu’est-il devenu au fait? A la primature de Nadingar (tiroirs de l’oubli) en attendant des jours meilleurs!

Pour revenir sur le sujet du moment, on serait tenté de dire que l’article de M. Isshakha Bouébri Djérou, intitulé : la cupidité d’une famille et la cécité d’une communauté, est aujourd’hui d’actualité au regard du thriller hitchcockien qui se joue dans l’Itnoland. En effet, depuis que la phobie du complot est entrée dans le subconscient de Deby  et que celui-ci ait retrouvé un peu de lucidité, il y a eu, loin de tout regard, une multitude d’arrestations des militaires de tous les corps et en particulier dans les rangs de la DGSSIE. Dès les premières heures une dizaine des militaires ont été sommairement exécutés et jetés dans le fleuve, d’autres ont été répartis dans de différentes prisons. Par ordre de prison de haute sécurité et de mauvaises conditions de détention,  il y a les cellules de l’Ans, ensuite les cellules de la Présidence et enfin celles de l’Etat-Major. Les locataires de l’Ans, au nombre d’une quarantaine, dont le Colonel Souleymane Abakar Adam Dawar et le Lt-Colonel Abakar Mahamat Hagou considérés comme les cerveaux de l’exécution de l’opération, vivent un calvaire sans pareil dans le monde des vivants. Le premier, intime ami d’Ousmane Bahar et devenu plutard son beau-frère, est un des rares militaires Béri de la nouvelle génération qui a un suivi un cursus militaire complet : Major de la 15e promotion de l’Ecole des officiers du Tchad, diplômé de l’Ecole d’application de Thiès (Sénégal) et de l’Ecole de Guerre de Paris. Connu également pour sa bravoure,  il a occupé d’importantes responsabilités au sein de l’armée tchadienne. Quant au second, c’est un officier qui a fait des études d’intendance militaire après avoir fini l’Ecole des officiers du Tchad; c’est un proche de défunt Abbas Koty Yacoub, et il voue une haine viscérale envers Deby.  Détail important à relever, les deux ont le défaut d’être Zaghawa de Kobe, donc sans défense face à la férocité de Deby.

Les détenus de l’Ans sont généralement des Kobés, des Borogats et quelques égarés Bilia. Ils ont été sévèrement torturés et en particulier les deux officiers cités plus haut, qui ont subi toutes les formes de torture les plus abjectes : électrochoc sur les parties génitales, enlèvement des ongles par des pinces, étouffement par « Léda », etc. Selon plusieurs sources, Deby en personne a supervisé  l’interrogatoire de deux officiers. Sous l’effet de la torture, certains détenus auraient cité nommément les comploteurs ou supposés dont certains proches parents de Deby. Dans ces conditions il serait très difficile de connaître le nombre exact des exécutés et des disparus, l’opération ayant été menée dans la plus grande discrétion avec les éléments de l’ANS et de B2, très proches de Deby. Selon diverses sources il en aurait beaucoup des non-zaghawa, il n’est pas donc exclu que beaucoup disparaissent anonymement ; « les heureux » rescapés seront déportés vers un de nombreux bagnes du Nord où ils vont périr à petit feu.

Les détenus de la Présidence sont essentiellement des Bilia, ceux-là ont reçu quelques coups de fouet. Leurs conditions de détention ne sont pas alarmantes, ils sont nourris et gardés hors des cellules, mais bien surveillés.

Le dernier centre d’accueil, l’Etat-Major, est réservé uniquement aux Itno ; leur nombre exact n’est pas connu, on trouve pêle-mêle dans ce qu’il ressemble à une case familiale, les Généraux Ousmane Bahar, Djouma Youssouf et quelques-uns de leurs cousins. La différence avec leur domicile, c’est tout juste l’absence du lit conjugal! Ils passent le clair de leur temps à jouer aux cartes, à recevoir amis et parents et se nourrissent des repas préparés par leur famille. De source sûre, les généraux Abderrahim Bahar et Hamada Youssouf sont chez eux en attendant une  incessante réconciliation pour clore ce chapitre noir provoqué et entretenu par le Satan au sein de la famille. Ainsi les observateurs avertis pensent que la fin du mois de ramadan serait propice pour de tels conciliabules.

Jusqu’à quand Deby va continuer à contourner la réalité en déversant sa colère  sur de seconds couteaux  qui ont agi sur instigation de ses neveux qui continuent à le narguer?

Bérémadji Felix

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