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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:56
L'ONG Reporter sans frontières (RSF) s'"inquiète" pour la liberté de la presse au Tchad, évoquant "des informations (qui) font état de menaces pesant sur plusieurs journalistes".
L'ONG Reporter sans frontières (RSF) s'"inquiète" pour la liberté de la presse au Tchad, évoquant "des informations (qui) font état de menaces pesant sur plusieurs journalistes".

AFP - L'ONG Reporter sans frontières (RSF) s'"inquiète" pour la liberté de la presse au Tchad, évoquant "des informations (qui) font état de menaces pesant sur plusieurs journalistes".

"Les récentes informations qui nous parviennent nous inquiètent. S'il était confirmé que des officiels tchadiens n'hésitent pas, aujourd'hui à N'Djaména, à menacer des journalistes ou à adopter contre eux des sanctions visant à leur rendre la vie impossible, l'image du Tchad en serait profondément affectée", affirme l'ONG dans un communiqué.

Parmi les journalistes concernés, Eric Topona, Eloi Miandadji, Déli Sainzoumi Nestor ont notamment accusé le ministre tchadien des Affaires foncières et du domaine Jean-Bernard Padaré, principal actionnaire du journal La voix dont ils sont des ancien employés, de les menacer "directement".

D'après le communiqué, M. Padaré "a répliqué qu'il n'avait +rien à voir avec ces soi-disant menaces+, qu'il était +très attaché à la liberté+ et que jamais il ne serait responsable d'intimidations contre des hommes de médias ou de violations de la liberté de la presse".

"La liberté de la presse est un acquis dans notre pays. Nous ne la remettrons pas en cause. Chez nous, aucun journaliste n'est en prison et la liberté de ton est très forte. Le gouvernement est violemment attaqué dans la presse, mais c'est normal qu'il y ait des critiques. Je n'y vois pas d'inconvénient", a pour sa part déclaré à RSF le ministre tchadien de l'Information et de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Sylla Bakari.

"Ni Eric Topona ni aucun journaliste ne sont dans la ligne de mire du gouvernement", a-t-il ajouté, selon le document.

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:50

« Menacés de dilution, de fragmentation ou de répression dans les pays où les gouvernements sont restés ou revenus dans les courants dominants du néolibéralisme et du ”consensus de Washington” ; guettés par l’instrumentalisation, la cooptation ou l’institutionnalisation dans ceux où les pouvoirs se sont attelés, peu ou prou, à récupérer en souveraineté et à redistribuer les dividendes des richesses exportées, les protestataires et leurs pressions émancipatrices offrent un visage pluriel » (Bernard Duterme) dans son éditorial.

L’auteur souligne aussi « un air de famille commun aux nouvelles équipes de gauche portées au pouvoir », « toutes vont signifier, d’une façon ou d’une autre, un certain ”retour à l’État”, la promotion de nouvelles politiques sociales, un mouvement volontariste de réappropriation des ressources naturelles et un intérêt pour des formes d’intégration latino-américaine alternatives à celles subordonnées aux États-Unis ». Parallèlement des luttes se développent, portées par des organisations indigènes, paysannes ou sans terre, etc, qui revendiquent, entre autres « la reconnaissance culturelle, le respect de l’environnement et la revalorisation de la démocratie ». Ces deux axes entrent plus ou moins en collision. D’autant, qu’au delà des « avancées » dans le social, les droits des populations indigènes, les politiques redistributives ou souverainistes « avec des intensités elles aussi variables, clientélisme, corruption, insécurité, criminalité, narcotrafic, évasion fiscale, inégalités, inflation… continuent à miner la plupart des sociétés latino-américaines, sur fond de faiblesses des institutions démocratiques et de consolidation de la structure primaire, extractive et agroexportatrice, de l’économie. » (souligné par moi)

En première partie des éclairages nationaux, Amérique du sud puis Mexique, Amérique centrale et Caraïbes, quelques éléments souvent peu traités :

  • la Colombie dont l’approfondissement du modèle néolibéral et la priorité accordée aux dépenses militaires,

  • le Venezuela dont la place de l’économie rentière (pétrole) et la faible autonomie du « mouvement populaire »,

  • le Brésil dont les processus d’institutionnalisation, en particulier « le déclin du parti des travailleurs en tant qu’espace de formulation » d’un référent stratégique, la place des contestations, du Mouvement des Sans Terre (MST),

  • l’Équateur dont le modèle fortement redistributeur mais reposant « sur des formes conventionnelles d’exploitation des ressources naturelles », en opposition avec le « bien vivre »,

  • le Pérou et les mobilisations en défense des « ressources comme biens collectifs communs, fondamentaux à la survie des communautés », mais aussi le poursuite du développement suivant un « modèle extractiviste de reprimarisation de l’économie »,

  • la Bolivie, « La Bolivie est aujourd’hui politiquement plus égalitaire qu’auparavant et de puissants processus de ”citoyennisation” politique, symbolique et dans une moindre mesure économique, sont à l’œuvre », avec aussi les oppositions entre « desarrolista » (développementaliste) et « « vivir bien », sans oublier les faiblesses institutionnelles,

  • et aussi le Paraguay, l’Uruguay, le Chili,

  • le Mexique dont la mal-nommée guerre contre le narco-trafic « Loin d’engranger des victoires durables, l’action du gouvernement semble plutôt avoir aggravé la violence et la décomposition de la société ». Je suis étonné du non traitement des Maquiladoras et de l’immigration vers les États-Unis et de leurs conséquences pour l’économie et les populations,

  • Le Guatemala dont la criminalisation des luttes « plus sévère encore lorsque leurs protagonistes sont indigènes et que les intérêts du capital sont en jeu »,

  • El Salvador et les mobilisations « contre les méga-projets d’infrastructure »,

  • le Honduras et l’accaparement des terres par agro-industrie,

  • sans oublier le Nicaragua, le Costa Rica, Panama, Haiti et son système clientélisme, la République dominicaine,

  • Cuba et la « libéralisation économique ». Janette Habel souligne que les causes historiques et politiques de la situation actuelle sont omises, ou « Les responsabilités des dirigeants au pouvoir depuis un demi-siècle sont ignorées » et « Pourtant depuis cinquante ans, les Cubains n’ont jamais eu le pouvoir de contester les orientations prises au plan national ». L’auteure revient aussi sur l’accroissement des inégalités « raciales » et l’amélioration de la reconnaissance des « identités sexuelles ».

La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux analyses transversales, en particulier l’impact des mouvements indigènes, entre autres, sur le droit et les constitutions ou l’autonomie des territoires ; les bilans possibles sur « une décennie de luttes et de changements ». Deux citations sur ce sujet « Dépossédées ou menacées d’expropriation, craignant pour leurs terres, leur travail et leurs conditions de vie, beaucoup de ces organisations ont trouvé une identification politique dans leur dépossession (les sans-terre, les sans-travail, les sans-abri), dans les conditions sociopolitiques sur lesquelles s’érigeait la dépossession (les indigènes) ou la logique de vie communautaire menacée (les mouvements d’habitants, les assemblées citoyennes) » et « Une série de pratiques collectives liées à l’autogestion, à la satisfaction de certaines nécessités sociales ou à des formes de gestion autonome des affaires publiques a ainsi fait écho à l’une des propositions les plus connues des autonomies territoriales indigènes ».

J’indique de profondes divergences avec le dernier article de bilan, peu critique avec « la thèse de l’unité entre la bourgeoisie nationale et le mouvement populaire ouvrier-paysan-étudiant » et ses conséquences dramatiques pour les mouvements populaires ; ou les penchants essentialistes sur la place des femmes « à la fois porteuses de la vie et d’une perception du monde propre » ; sans oublier la caractérisation comme « socialiste » des régimes dans le Sud-est asiatique, le monde soviétique et euro-oriental ; ou les caractérisations sur le bloc historique et le programme de développement au Brésil.

Malgré cela, nous sommes ici, loin des réductions des apologistes néolibéraux du Brésil ou des « critiques » du « populisme ». Les expériences en Amérique latine, leurs limites, la place de l’auto-organisation (il est de ce point de vue regrettable que les expériences d’autogestion n’aient pas été plus mises en avant), la place de la rente extractive, celle des mobilisations « indien-ne-s » couplées à la sauvegarde de l’environnement permettent de mieux percevoir les contradictions des politiques des gouvernements, en particulier « progressistes ».

Alternatives sud : État des résistances dans le Sud. Amérique latine

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 09:39
Longues journées de travail, mauvais salaires, non respect des lois sur le travail, contacts avec les produits chimiques dangereuxDe manière générale, le problème de l’emploi se pose avec acuité au Tchad. Il est tant urbain que rural et touche pour la plupart de jeunes. Au demeurant, pendant que le marché d’emploi se dégrade au jour le jour, des milliers d’employés tchadiens travaillant dans les entreprises chinoises sont victimes d’exploitation et de mauvais traitements avec peu de garantie de l’Etat tchadien. L’arrivée de 34 compagnies chinoises pour répondre à l’appel d’offres des six grands projets lancés par l’Etat, autorise un espoir pour les nombreux chômeurs que compte le Tchad. Cependant, travailler avec les Chinois est loin d’être une sinécure. En effet, plusieurs entreprises chinoises emploient actuellement des milliers des Tchadiens qualifiés ou non qualifiés.

Ces employés ne cessent de se plaindre des mauvais traitements dont ils sont l’objet. Traitement par rapport au salaire et au travail. Un ex-employé de la CNPC, ayant démissionné un mois après son emploi confie: «travailler avec les chinois, c’est aller en enfer. Vous travaillez beaucoup pour gagner peu. Vous avez un temps de pause très court. Ils nous utilisent de 7 heures à 18 heures». Selon lui, «tu peux faire un même travail qu’un chinois ou un autre expatrié, mais, les rémunérations ne sont pas les mêmes. Le chinois ou l’expatrié a peut être le triple de ton salaire, voire plus». Un autre ex-employé de la CNPC confirme: «des mauvaises pratiques constatées sur le terrain sont dues à la pénibilité du travail, au travail physique qui peut facilement conduire à la mort. En plus, les Chinois ne respectent la législation du travail et n’assurent pas la sécurité des travailleurs».
Contentieux
Preuve que la situation n’est pas du tout facile pour les employés tchadiens, l’inspection et le tribunal de travail reçoivent régulièrement des plaintes. Ces plaintes sont soit collectives, soit individuelles. Elles portent généralement sur l’amélioration des conditions de vie, sur la revendication des droits sociaux. Diverses sources confirment que les textes réglementaires ne sont pas toujours respectés. Les employeurs ne tiennent pas toujours compte du code du travail. La période d’essai - fixée à 15 jours pour un contrat à durée déterminé et 3 mois pour un contrat à durée indéterminée - n’est plus respectée. Il y a des périodes d’essai qui s’étendent à une année voire une année et demie.

D’autres employeurs ne passent plus par l’Office national pour la promotion de l’emploi (ONAPE) pour lancer les recrutements. Mais, malgré ces multiples difficultés et violations du code du travail, les jeunes tchadiens n’ont pas d’autre choix que de « se débrouiller » dans ces chantiers. Titulaire d’une maîtrise en sociologie, Jean Soumaïla, employé à la raffinerie de Djermaya fait partie de ces jeunes. «Je suis obligé de continuer avec ce travail afin de subvenir aux besoins de ma famille. Il y a 3 ans, j’étais vacataire dans un lycée de N’Djaména, mais cela ne me rapportait que 25 000 francs CFA par mois. Avec la cherté de la vie, je ne pouvais pas joindre les deux bouts. C’est ainsi que j’ai eu la chance d’être recruté par les Chinois, même si la communication ne passe pas bien entre nous». Contrairement à Jean, certains employés tchadiens n’hésitent pas à saisir l’inspection du travail pour obtenir une réparation. A l’inspection de travail, la conciliation est la voie la plus sûre. En cas de conciliation, un procès verbal est signé par les deux parties et, c’est l’inspecteur de travail qui a fait la conciliation. Dans le cas contraire, il dresse un procès verbal de non conciliation et l’envoie au tribunal de travail, qui statue illico.

Il reste cependant à savoir si les projets annoncés pourront offrir assez d’emplois. En effet, pour les travaux de construction, il se souvent le problème de l’expertise qui fait souvent défaut. Faute d’avoir des travailleurs qualifiés sur place, les Chinois sont obligés d’employer leurs propres cadres. Ce qui est, un manque à gagner pour les Tchadiens.
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 09:32
 
Il a fallu l’assassinat crapuleux de l’homme d’affaires soudanais pour que le président de la république en personne fasse la distinction entre les Zaghawa tchadiens et soudanais. Et cela, après que ces derniers nous aient envahi. Ils sont partout : dans la gendarmerie, à la police, l’armée et même la protection rapprochée du chef de l’État. Les plus fortunés auraient servi de couverture à ID, aux Erdimi et Daoussa Deby pour racketter à prix symbolique la Sner,  l’hilerie, à créer l’Afcorp pour la construction du pont à double voie pompeusement appélé « Pnt de l’unité ». Il est tellement difficile de distinguer les Zaghawas soudanais de ceux tchadiens qu ‘a vouloir démêler les ficelles qui les unissent, on y perd son latin !
 
Severin Georges Guetta
 
Ce qui distingue les Zaghawa des autres tchadiens, c’est le mépris qu’ils affichent pour ces derniers. Un Zaghawa n’aime pas le Tchad et les Tchadiens. Ce qui l’intéresse de notre pays, c’est l’argent. Il cherche les sous comme le ferait un juif. Au Soudan, on les appelle les juifs soudanais. Flairant d’instinct l’argent, les zaghawa ont, après la défaite de Habré donc celle des Goranes, investi l’État et ses démembrements pour se faire des sous !
 
Les entreprises d’État, les projets, les régies financières de lÉtat sont pris d’assaut et passés sous leur contrôle. Quatre-vingt-dix (90%) des commandants de brigade sont ZaK. Ils constituent les 20% de l’armée et sont tous officiers. C’est l’éthnie qui comptent le plus de généraux. Aucun de leurs cadres n’est en chômage.
 
Es-tu en conflit avec un Zaghawa, tu ne trouveras personne pour trancher l’affaire dans le sens du droit. Magistrats, policiers, gendarmes, autorités administratives et même politique ont une peur bleue d’un Zaghawa. Ils sont solidaires qu’ils ne se font jamais du tort. L’effet du pouvoir aidant, le Zaghawa jouit de tous les droits et bénéficie de l’impunité la plus totale. Alors, on ne sait plus où donner de la tête !
 
Dans un crime comme celui du Soudanais, le chauffeur de l’assassiné lui a été prêté par le protocole d’État de la présidence ; les assassins sont de la GR de la présidence ; l’arme et la moto qui auraient servi à l’assassinat appartiennent à un ami du frère du président ; la femme de ce homme et l’épouse du  président seraient des sœurs. Les autorités soudanaises récalment que la justice soudanaise juge ses citoyens. Mais tout ce beau monde, sur instructions de la présidence possède des papiers tchadiens : passeports et même diplomatiques, carte d ;identité nationale. Beaucoup sont officiers de l’armée. Les instructions du chef de l’État sont si étendues qu ;il y aurait des Zaghawa dans l’armée centrafricaine.
 
Eh oui le Tchad, après l’intervention armée qui a mis Bozizé au pouvoir, aurait demandé à ses ressortissants qui veulent rester en RCA d’intégrer l’armée centrafricaine. Ainsi, beaucoup de Zak sont devenus centrafricains. Comme les Banimoulingué, il n’y en a pas qu’en RCA.
 
Mais qui est Zagahawa et qui ne l’est pas dépuis que certains Tamas, Arabes et Goranes se disent Zaghawa ? Grâce à cet apport de gens qui ne parlent en fait que la langue Zaghawa, les autres tchadiens ont l’impression que les Zaghawa sont partout avec ce sentiment d’être pris en otages. Qui est donc Zaghawa ?
 
Etre Zaghawa, c’est d’abord une question d’appellation : Zaghawa, Bideyat, Borogat, Tomneur, ce sont les mêmes personnes.
 
Lorsqu’ils sont au Soudan, on les appelle Touer, mais au Tchad, elurs voisins Ouaddaïens, Tawa, Mimi désignent par zaghawa ceux qui sont dans le Biltine. Les Goranes appellent Bideyat ceux qui sont dans l’Ennedi. Mais les Borogate sont les Zaghawa qui se sont goranisés à telle enseigne qu’ils parlent les deux langues : gorane et zaghawa.
 
Mais les Zaghawa se désignent entre eux, tous sous-clans confondus, Béri et al langue qu’ils parlnent est désignée Beria. Si ceux de Biltine sont définitivement appélés Zaghawa, ce sont les autres sous-groupes qui sont un véritable  casse-tête chinois pour celui qui n’est pas des leurs.
 
Ils sont, en effet, dispersés et disséminés dans des petits sous-clans. Mais pour simplifier les choses, il faut aussi comprendre que les autres sont les Zaghawa de l’Ennedi. Après tout, ce n’est qu’une question d’occuper un peu de montagne ou une vallée !
 
Les Zaghawa de l’Ennedi sont les Bilieda, c’est-à-dire les habitants de la région de Bilia. Ils sont de deux sortes : les Biliedia autochtones ou anciennement installés dans la région de Bilia. Ils se repartissent en six (6) sous-clans : les Koliyala (le sous-clan du président ID), les Ouralla (d’où sont issus les Erdimi), les Gueniguerkala, les Chekalla, les Erdeballa (des Zaghawa Goranes d’origine comme Kerim Nassour ou Dali Hassan) et les Makka. Quant aux Bilieda allogènes ou arrivés après les premiers dans la région de Bilia, il y a aussi six (6) sous-clans : les Kozara, les Erdiya (d’origine Dazo du Kanem ou Bouchiya), les Mahamiya (d’où est issu Youssouf Togoïmi). Eh oui, les parents de Togoïmi sont des Zaghawa qui ont émigré du Tibesti et se sont installé en milieuy Zaghawa. Ces premières complications sont aussi à l’origine du deuxième groupe d’appellation Borogate. Ce sont des Zaghawa qui se goranisés ou des Goranes qui se zaghawisés.
 
Il y a aussi deux sous-groupes : les Borogate anciennement installés et les autres arrivés après. Parmi les premiers, on dénombre les sous-clans suivants : les Erchida, les Dougoulla (d’où est issu Djimet Togou), les Toula, les Kouan, les Obaïda (d’où est originaire Adoum Diar), les Hadada (d’où est issu Allatchi Galma), les Owila, les Sara (d’où est originaire Soumaïne Hassane, généralement appélé « blindé ») et les Kamara (sous-clan de Souleymane Karda).
 
Le deuxième sous-groupe est composé des sous-clans suivants : les Gourkoulla (qui sont des Anakaga bidessa d’origine). Ce sont des Anakaza de Faya qui sont venus s’installer dans le milieu Zaghawa. De ce sous-clan appartiennent Mahamat Saleh Brahim (l’homme fort de la garde nomade) et Adoum Togoï (le général rebelle). Les Bicheïda (d’où est issu Issa Balil) sont arabes d’origine. Alors que les Gaéla d’où sont issus Béchir Moussa (l ‘ancien CEMGA décédé à Paris) et Djourouba Djaga (qui fut aussi CEMGA) sont Téda d’origine comme les Ourda d’Abakar Tolly ou Borchiya du Kanem. Ainsi que les Borboriya qui sont Gaéda (Goranes originaires du Kanem comme certains Kanembous). Tandis que les Tchioda sont Téda d’origine et les Tomolla sont arabes d’origine. Le général Yosko Hassani appartient à ce sous-clan. Enfin, les Gaouda, ce sont les Zaghawa goranisés plus à l’Est de l’Ennedi.
 
Ceux qui ont pu mémoriser tous les noms se souviendront qu’en déhors de des Zaghawa de Biltine (Kobé et autres) qui dépendaient du Sultanat de Haggar, il y a une trentaine de sous-clans Zaghawa dans l’Ennedi. Le fait que le pouvoir et la solidaité d’intérêt lient certes ID, les erdimi, Kerim Nassour, Djimet Togou, Adoum Diar, Allatchi Galma, Soumaïne Hassane, Mahamat Saleh Brahim, Issa Balil, Béchir Moussa pour ne citer que ceux-ci, mais chacun appartient à un sous-clan précis. Les mariages et autres alliances sont venus compliquer les relations mais dans ces clans nomades, on éclate vite pour s’allier demain lorsque les intérêts l’exigent. Tout le monde est Zaghawa, mais il y a Zaghawa et Zaghawa. Youssouf Togoïmi en étant Zaghawa d’originea bien combattu le pouvoir Zaghawa jusqu’au sacrifice de sa vie. Ceux des intellectuels qui entourent ID dans la bêtise et la méchanceté l’ont fait par choix et intérêt ploitiques. Nous ne devons pas être dupes.
 
Le Temps No 362 du 8 au 14 Octobre 2003
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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 19:20

Le Niger a signé le 29 juin un protocole d’accord avec son voisin tchadien pour la construction d’un pipeline de 600 km et son raccordement à celui qui relie le Tchad au Cameroun.

Après une première rencontre fin février 2012 qui avait permis de conclure un accord de principe sur une coopération dans le domaine pétrolier, le Niger et le Tchad viennent de franchir une nouvelle étape en ratifiant un protocole d’accord sur la construction d’un pipeline de 600 km. Après raccordement à celui qui relie les installations pétrolières tchadiennes au port de Kribi au Cameroun, ce pipeline permettra au Niger d’exporter son brut, d’autant que le pays doit commencer à dégager des réserves d’exploitation début 2014 dans 4 champs de son bloc d’Agadem. La production devrait ainsi s’élever à hauteur de 80 000 barils/j dont 60 000 seront exportés par l’intermédiaire du pipeline.

Cité par Reuters, Foumakoye Gado, le ministre du Pétrole nigérien, a expliqué que cet accord constituait « la première étape importante pour l’exportation du pétrole nigérien ». Si le début des travaux et le coût de l’ouvrage n’ont pas encore été évoqués, F. Gado a cependant expliqué qu’un tronçon de 193 km du pipeline servira à relier le bloc d’Agadem à la frontière tchadienne et que « les 400 km restants serviront à le connecter au pipeline Tchad-Cameroun qui permet au pétrole tchadien d’être exporté vers le port de Kribi ».

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 23:05
Les multiples décisions du ministre de la Sécurité Publique, la menace de grève des transporteurs urbains et interurbains, le recrutement des nouveaux enseignants…Le ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, M. Ahmat Mahamat Bachir relativise les critiques sur sa décision d’interdire les activités autour du fleuve Chari. Il dément aussi la rumeur sur la tentative de coup d’Etat relayé par certains journaux, informe l’hebdomadaire La Voix dans une large interview exclusive du ministre. Le journal bimensuel satirique d’informations et de bandes dessinées, Le Miroir titre en gros caractère: Zone rouge de Bachir, avec des caricatures à la Une où des policiers pourchassent des jardiniers, des blanchisseurs, des pêcheurs, des enfants talibés, et à coté des pirogues brulées. Un autre confrère, trimestriel indépendant d’informations générales et d’analyses, Le Potentiel dans son numéro 72, titre Ahmat Mahamat Bachir incite au soulèvement. «La malheureuse sortie du ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, le 8 juin dernier n’est pas fortuite. Sachant que tous ses amis sont envoyés à Moussoro, Ahmat Mahamat Bachir, à l’obsession du complot. C’est cela qui justifie ces agitations depuis qu’il est revenu à la tête du département de la Sécurité Publique», relève Le Potentiel. Un coup d’Etat se prépare-t-il contre le président de la république du Tchad Monsieur Idriss Deby Itno? se demande le trimensuel. Bachir droit dans ses bottes, note N’Djamena Bi-Hebdo dans sa livraison du mercredi 27 juin 2012. D’ajouter que le chien aboie, Bachir passe, en relevant qu’une centaine de «malfrats», victimes de ses récentes mesures d’interdictions ainsi que des véhicules, des marchandises et matériels de pêche saisis.
 
Ces différentes mesures du ministère de la Sécurité Publique ont suscité les mécontentements des transporteurs urbains et interurbains du Tchad. Le quotidien Le Progrès dans sa parution du jeudi 28 juin 2012 informe, le collectif des syndicats et coopératives de transport urbain et interurbain, par un communiqué de presse que, l’arrêt de travail décidé d’un commun accord, pour le jeudi 28 juin, est repoussé au mardi 3 juillet 2012. Il prévient, cependant, que, cet arrêt deviendra automatique le mercredi 4 juillet prochain, si jusqu’à l’expiration de ce délai, les discussions sur les problèmes relatifs à la rafle, à la libération des véhicules saisis, au respect du nombre de places dans les taxis et les bus ainsi qu’aux surcharges des camions n’aboutissent à une solution satisfaisante.

L’on apprend des journaux de la place que le ministère de la Fonction Publique et du Travail recrutera des nouveaux enseignants. C’est au cours d’un point de presse que le ministre Mahamat Abali Salah a annoncé l’intégration dans la Fonction Publique de 1 262 instituteurs bacheliers, 188 maitres communautaires, 207 professeurs titulaires du Certificats d’Aptitudes Professionnelle Collège d’Enseignement General (CAP-CEG) et de 178 encadreurs de jeunesse et sports sortis de l’institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). Ces recrutements se font conformément à la loi des Finances 2012. Les enseignants sont recrutés par promotion note l’Info. «Tous ceux d’entre eux qui n’auront pas regagné leur lieu de travail, verront leur intégration annulé pour être remplacée par d’autres», averti le ministre.

Les résultats du baccalauréat seront connu au plus tard le 31 juillet prochain, informe l’hebdomadaire La Voix qui a interviewé le président de Jury du Bac M. Abakar Mahamat Tahir. «Je suis très satisfait du déroulement, car depuis le début, aucune difficulté majeure n’a été signalée. Il n’y a pas eu des fuites ici comme dans les années antérieures. Il faut souligner au passage qu’on a apporté des nouveautés. A ce titre, les enveloppes dans lesquelles les sujets sont envoyés dans les centres sont inviolables. Ces enveloppes ont été commandées de la France. Et elles disposent de toutes les garanties…», explique le président de Jury du Bac. Il ajoute que cette année, les choses sont organisées a tel point qu’il n’y aura pas assez de difficultés. Toutefois, La Voix relève comme chaque année, des fraudeurs ont été pris la main dans le sac. Certains ont été expulses. Mettant en cause, toute leur année scolaire. Le quotidien Le Progrès note pour sa part que les candidats fraudeurs seront traduits en justice.
L’affaire Habré rebondit au Sénégal. Macky Sall décide d’un groupe de travail pour le dossier Hissein Habré, titre un journal de la place. «Habré sera jugé ici», au Sénégal, informe le président sénégalais. Après le refus de son prédécesseur, maître Abdoulaye Wade, de faire extrader l’ex-président tchadien, Hissein Habré, vers la Belgique, pour être traduit et jugé devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, le nouveau chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, décide de créer «un groupe de travail chargé d’étudier les modalités de son procès.» Dans un entretien qu’il a eu avec un confrère étranger (Jeune Afrique n° 2685 du 24 au 30 juin 2012), Macky Sall précise que, «ce comité sera chargé de faire toute la lumière sur cette affaire et d’étudier les contraintes qui se posent à son pays». Le nouveau chef de l’Etat sénégalais exclut, aussi, d’office l’extradition de HH vers la Belgique, qui le réclame. «Il n’y a aucune raison valable de ne pas juger Hissein Habré en Afrique. Je rappelle, d’ailleurs, que, c’est l’Union africaine (UA), qui a donné mandat au Sénégal d’organiser ce procès. Habré sera jugé ici», se positionne M. Macky Sall. Les victimes, quant à elles, craignent que, l’on perde encore un temps précieux jusqu’à ce que, finalement, Hissein Habré ne soit plus jugé. «Pourquoi Charles Taylor, ex-président libérien, Laurent Gbagbo, ex-président Ivoirien…, sont jugés à la Haye, mais, pour quoi pas Habré!» se demande une victime, l’air désemparée.

En sport et en culture, les journaux se sont intéressés d’abord à la lutte associée, et aux danses traditionnelles et folkloriques. Le Miroir informe que la Fédération Tchadienne de Lutte Associée a pris part à la grande messe africaine de cette discipline, qui a eu lieu du 14 au 17 juin 2012, sur la grande île africaine, Madagascar. Selon le confrère, 7 jeunes compétiteurs dont 3 filles ont défendu les couleurs tchadiennes dans le cercle restreint des médailles des lutteurs associés. La Voix indique que le premier festival des arts, du folklore et de la danse traditionnelle (Fest’Fad) s’est tenu à N’Djamena du 15 au 17 juin dernier. De ce festival, il est à se demander le rôle des danses traditionnelles et folkloriques dans la société tchadienne actuelle. Le journal s’interroge: ont-elles une valeur dans nos sociétés africaines?
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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 23:01
Photo: Ann Weru/IRIN
Un jeune garçon allant chercher de l’eau dans la région du Bahr-el-Ghazal, dans l’ouest du Tchad

MOUSSORO/BAHR-EL-GHAZAL, 27 juin 2012 (IRIN) - À la périphérie de Moussoro, la principale ville de la région du Bahr-el-Ghazal, à l’ouest du Tchad, des mères de famille font la queue avec leurs bébés sous une chaleur accablante pour une visite de dépistage de la malnutrition. Ailleurs dans la région, des femmes chargent leurs ânes de sacs de graines de millet et d’arachides offerts par des organisations d’aide humanitaire en prévision d’une meilleure saison des pluies.

« C’est la saison des semailles. Je vais commencer par planter du millet et quand les pluies arriveront, je planterai les autres graines, » a dit à IRIN Khadija Oche Youssuf, une mère de quatre enfants vivant à Toumia, un village à 60 km au nord de Moussoro. « Nos dernières récoltes remontent à septembre 2011 et nos réserves de nourriture sont épuisées. La récolte n’a pas été bonne à cause du manque de précipitations, des criquets et des oiseaux. »

Avant de recevoir de l’aide alimentaire, les habitants de Toumia s’en sortaient en coupant des arbres et en vendant du bois de chauffe au bord des routes, malgré l’état déjà fragile et dégradé de l’environnement.

« Ensuite, nous allions acheter de la nourriture à Moussoro », a expliqué Mme Oche Youssuf, ajoutant que le trajet pour se rendre à Moussoro prenait trois jours à dos d’âne.

Le Bahr-el-Ghazal est l’une des régions du Tchad se trouvant sur la ceinture sahélienne, qui s’étend du Sénégal au Tchad et qui est touchée par une crise alimentaire. Comme dans le reste du Sahel, la sécheresse, le manque de précipitations et les mauvaises récoltes, sans oublier l’augmentation des prix des produits alimentaires ont conduit à une situation d’insécurité alimentaire dont découlentdes problèmes de malnutrition.

Malnutrition

L’hôpital principal de Moussoro prend en charge des enfants envoyés par les centres médicaux des villages environnants qui souffrent de malnutrition sévère avec des complications, comme des infections, la diarrhée ou le paludisme.

« J’ai remarqué que mon bébé avait la diarrhée, alors je l’ai amené à l’hôpital », a dit à IRIN Fatuma, une jeune femme âgée de 18 ans et mère d’un bébé de 18 mois. Après trois jours passés à l’hôpital de Moussoro, la santé du bébé s’est améliorée. Chez lui, le bébé partageait les repas du reste de la famille, composés principalement de riz et de farine de maïs.

L’économie « embryonnaire » du Tchad constitue l’un des facteurs limitant la diversité locale des ressources alimentaires et des revenus, a remarqué le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWSNET) de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Selon FEWSNET, on peut aussi blâmer les pratiques socioculturelles en matière de soins et la déficience des systèmes de santé.

Fatuma a raconté à IRIN qu’avant d’amener son bébé à l’hôpital, elle avait d’abord décidé de lui faire couper la luette (appendice de chair qui prolonge le bord postérieur du voile du palais) par un médecin traditionnel, en espérant que cela améliore sa santé.

L’hôpital de Moussoro ne dispose pas d’un médecin à plein temps. « Nous avons huit infirmières qui ont une charge de travail très importante. Elles s’occupent des enfants atteints de malnutrition sévère, préparent les repas et soignent les malades [de l’unité des soins généraux] », a dit à IRIN Phillippe Tadjion, coordinateur des services médicaux, avant d’ajouter que l’hôpital avait besoin de davantage de personnel.

Craintes

Or, même avec les meilleurs traitements, pour certains enfants, ces soins sont insuffisants et arrivent trop tard.

« Près de cinq pour cent meurent de complications causées par la malnutrition pendant leur programme [de traitement] », a dit dans un courriel adressé à IRIN Richard Currie, coordinateur des services médicaux de Médecins Sans Frontières (MSF). « Comme vous pouvez l’imaginer, le taux de mortalité des milliers d’enfants qui n’ont accès à aucun programme d’alimentation thérapeutique est évidemment bien plus élevé. »

Le programme de lutte contre la malnutrition de MSF au Tchad cible principalement la région sahélienne, mais l’organisation étudie les taux de malnutrition dans tout le pays pour évaluer s’ils atteignent des niveaux inquiétants. Dans l’un de ses projets dans la région du Salamat, un peu plus au sud du Sahel, « un territoire où l’on pourrait s’attendre à des précipitations suffisantes, des récoltes convenables et une absence de malnutrition, la réalité est bien différente », a dit M. Currie.

Rien que dans une localité du Salamat, MSF a admis près de 4 000 enfants souffrants de malnutrition sévère dans ses programmes en 2012. Ils étaient un peu plus de 5 100 en 2011. « Alors que le pire de la période de soudure approche, nous avons plus de 50 enfants gravement malades et mal nourris dans nos hôpitaux », a-t-il ajouté.

Selon M. Currie, les raisons pour qu’une région a priori moins vulnérable plonge dans une crise alimentaire sont nombreuses. Le transfert des récoltes vers des zones plus touchées du Sahel en est une. « La situation au Salamat rappelle que la compréhension globale de la nature et des causes de la crise au Sahel — et notre capacité à anticiper son évolution — est loin d’être aisée », a-t-il dit.

Une grande partie des enfants les plus à risque vivent en milieu rural et n’ont pas accès à des soins de santé. Lorsque la saison des pluies débutera, il sera plus difficile de les aider. « Les routes pratiquables sont rares et deviennent infranchissables à cause de la boue ou parce qu’elles traversent des oueds qui se transforment en rivières torrentielles pendant la saison des pluies », a-t-il expliqué. « Il est extrêmement gratifiant de retirer de notre programme un enfant “guéri” auparavant gravement malade, mais en l’absence d’une nutrition adéquate à la maison et d’une amélioration de la sécurité alimentaire au sein de la communauté, les enfants risquent de retomber malades et de devoir être réintégrés au programme. »

Prix alimentaires élevés

En mai 2012, environ 2,4 millions de personnes majoritairement dans la zone centrale agro-pastorale (Guera, Kanem, Bahr-el-Ghazal, Batha et Sila) ont été classées dans la phase de « stress » de l’insécurité alimentaire, la période de soudure ayant commencé deux mois plus tôt qu’en temps normal. En phase de « stress », la consommation alimentaire des foyers est réduite, mais constitue le minimum approprié sans qu’il soit nécessaire de se lancer dans des stratégies d’adaptation irréversibles.

« De nombreux animaux sont morts, notamment des moutons et des chèvres, » a dit à IRIN Koisse Bichara, auxiliaire vétérinaire à Toumia. « La plupart des autres animaux sont loin, il est difficile d’obtenir du lait et le temps est sec. »

Selon Mme Koisse 1,5 litre de lait de chameau se vend actuellement 1 000 francs CFA (deux dollars) — soit le double du prix normal. « À ce prix, les quantités sont insuffisantes. Qui va boire [le lait] — le père, les enfants ou la mère ? »

Les 1 000 francs CFA ne sont que le prix de vente à la population locale, a-t-elle ajouté, les visiteurs doivent payer plus.

Selon FEWSNET, la saison des pluies, qui a commencé plus tôt qu’à l’accoutumée dans les régions du Guera, du Salamat et une partie du Chari Baguirmi, devrait améliorer l’état corporel du bétail ainsi que le pouvoir d’achat de la population dans les prochains mois. Le prix des céréales, qui a augmenté entre mars et mai et est supérieur à la moyenne des cinq dernières années en raison de la forte demande, devrait cependant continuer d’augmenter jusqu’à la récolte de septembre.

Réponse

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a pour objectif de venir en aide à au moins 1,5 million de personnes au Tchad, dont des enfants de moins de deux ans et leur mère. En outre, plus de 205 000 écoliers recevront des repas scolaires en 2012. En avril, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a également lancé un programme de distribution de Plumpy’Doz, un aliment thérapeutique hautement nutritif, à 200 000 enfants de 6 à 23 mois sur une période de trois mois. L’UNICEF estime qu’au moins 127 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition sévère aiguë au Tchad en 2012.

Christian Munezero, le responsable des interventions d’urgence de l’Organisation non gouvernementale Intermón Oxfam, a dit que son organisation intervenait auprès de la population avec des distributions de nourriture, de semences et d’eau, des transferts d’argents, des programmes de travail-contre-rémunération et des services d’hygiène.

Jusqu’à présent, tous les besoins ne sont cependant pas satisfaits.

Le 19 juin, des organisations humanitaires ont lancé un appel aux dons de 1,6 milliard de dollars pour venir en aide à 18,7 millions de personnes touchées par la crise au Sahel (ils étaient 16 millions en avril). Cet appel reflète la hausse du nombre de personnes dans le besoin dans des pays comme le Tchad, où le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a fait un bond de 125 pour cent pour atteindre 3,6 millions. Dans leur appel global lancé en 2012 pour le Tchad, les organisations d’aide humanitaire estimaient à 1,6 million le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en raison des récoltes de 2011 inférieures à la normale et de l’irrégularité des pluies.

Difficultés

Sans accès à la mer, le Tchad est confronté à des difficultés logistiques quand il s’agit de transporter l’aide alimentaire, a remarqué le PAM. La crise en Libye a affecté le commerce local avec le nord du Tchad et les activités du groupe islamiste radical nigérian Boko Haram dans le nord du Nigeria ont également ralenti le commerce dans l’ouest du Tchad et au Niger.

Le gouvernement tchadien a annoncé qu’il subventionnerait la vente de céréales, mais selon les responsables humanitaires, cela n’est pas suffisant.

« Il est vrai que le gouvernement a reconnu la crise ... et annoncé un certain nombre de mesures, mais ce ne sont que des déclarations », a dit un responsable humanitaire qui a préféré garder l’anonymat.

« Nous devons travailler davantage sur les causes de la crise [alimentaire] et pas seulement sur ses conséquences, car il y aura toujours des sécheresses au Tchad », a ajouté M. Munezero, d’Oxfam.

"... La malnutrition est un réel problème de santé publique qui nécessite des mesures médicales et nutritionnelles qui devraient être intégrées aux soins de santé primaires, comme la vaccination », a dit M. Currie, de MSF.

*nom d’emprunt

aw/cb-ld/ag/amz



Photo: Ann Weru/IRIN
Une mère et son enfant à l’hôpital de Moussoro dans la région tchadienne du Bahr-el-Ghazal
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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 22:55

Le Tchad n’est pas seulement un paradis pour l’armée française : c’est aussi un enfer pour les opposants au régime. Alors que le colonel Dassert vient de le payer de sa vie, la mobilisation en faveur du député Gali a permis un coup de théâtre dans le simulacre de procès qui lui est intenté.

Le Tchadien Idriss Déby n’est certes pas dans le premier cercle des dictateurs proches de Nicolas Sarkozy ; il n’en reste pas moins une pièce maîtresse du puzzle françafricain. Son atout reste la présence du millier de soldats français de l’opération Epervier, au nom de laquelle une base militaire française est maintenue dans le pays depuis vingt-cinq ans sans même qu’un accord entérine cette occupation. De quoi pousser la France, notamment sous l’impulsion de l’état-major, à passer l’éponge sur les élans pro-kadhafistes de Déby il y a un an : ces errements sont bel et bien oubliés, et le dictateur a pu à nouveau recevoir l’onction de légitimation républicaine du « pays des Droits de l’homme » en étant reçu à l’Elysée en mars dernier, juste avant de présider à Marseille la séance d’ouverture du Forum mondial de l’eau. Idriss Déby s’inquiétant de la sécheresse au Sahel, c’est aussi cynique qu’un Blaise Compaoré volant au secours des cotonculteurs ouest-africains, mais qu’importe, l’important est que ça fasse une jolie photo et un symbole fort pour les communicants de la politique et les industriels de l’eau.

Cette communication est évidemment aussi au service du despote, pour qui ce regain de légitimité est propice à la poursuite de la répression contre les opposants. Cette persécution des adversaires du régime n’est certes pas nouvelle, mais elle doit être menée « en douceur » pour que Déby puisse continuer à fréquenter les salons de l’Elysée, car l’enlèvement et l’assassinat du député Ibni Oumar Mahamat Saleh en 2008 ne passe toujours pas : la famille, les proches et leurs soutiens continuent en effet de réclamer du gouvernement français qu’il fasse pression sur l’Etat tchadien pour connaître la vérité et juger les coupables.

Mort « naturelle » du colonel Dassert, prison pour Gali Ngothé Gatta

C’est donc une aubaine si le colonel Djibrine Dassert, président du Mouvement pour la paix, la reconstruction et le développement (MPRD, un mouvement d’opposition politico-militaire), est décédé le 16 avril des suites de sa « maladie ». Peu de chances en effet qu’on reproche à un dictateur le mauvais état de santé d’un de ses opposant. Sauf que celui-ci était sorti en janvier 2011 gravement malade des geôles tchadiennes, dans lesquelles il avait été empoisonné, à en croire son entourage. Puis, pendant les longs mois d’alitement qui ont précédé sa mort, Idriss Deby s’est constamment refusé à lui accorder une sortie du territoire lui permettant d’aller se faire soigner à l’étranger, « en misant sur sa lente mais certaine extinction », comme l’explique le vice-président du MPRD.

Un autre opposant est actuellement victime de la répression, là aussi sans que le pouvoir soit officiellement impliqué, cette fois au nom de l’indépendance de la justice tchadienne. Il s’agit du député sudiste Gali Ngothé Gatta, une personnalité tchadienne qui s’est inscrit depuis des années pour le dialogue et la concertation notamment entre les communautés religieuses. Il est, depuis le 4 mars dernier, poursuivi dans une prétendue affaire de braconnage. Un dossier clairement monté de toutes pièces, comme l’ont montré les témoignages lors de son procès, dont l’unique but est de le décrédibiliser. C’est une constante du régime d’Idriss Deby : aucune tête ne doit dépasser.

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Devant le palais de justice de Moundou, le député Gali Ngotgé Gata, vient d’être libéré. Poursuivi pour une supposée affaire de braconnage, il a bénéficié d’un ample soutien.
Mobilisation populaire et revers pour Déby

Mais l’artifice judiciaire n’a pas suffi : depuis cette annonce, l’ensemble des leaders de la société civile se mobilisent contre l’iniquité de ce procès, à l’occasion duquel se fédère aussi l’opposition politique. Le député Saleh Kebzabo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, lui même menacé d’une suspension arbitraire de son immunité parlementaire, s’est ainsi également engagé aux côtés du député Gali Ngothé Gatta, par ailleurs soutenu par une bonne partie de la population de Moundou, la grande ville du Sud où se déroule le procès. La mobilisation populaire participe à la dénonciation de l’irrégularité de ce procès. Condamné à un an de prison en première instance, Gali Ngothé a fait appel, risquant pourtant jusqu’à 5 ans de prison, mais permettant à la mobilisation de s’étendre.

Outre les prises de positions d’ONG internationales, on peut d’ailleurs relever celle du parti socialiste français, qui compte dans ses rangs des soutiens actifs des proches de l’opposant disparu d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, notamment l’ex-député Gaëtan Gorce, devenu sénateur de la Nièvre. Mais c’est surtout à l’intérieur du Tchad que cette affaire cristallise des prises de position : un des magistrats de la cour a ainsi démissionné le 17 avril pour contester l’orientation politique donnée à l’affaire, et l’Eglise a pris position contre les « dérives » d’une justice dont l’indépendance serait factice, l’archevêque de Ndjamena déclarant : « Nous sommes en effet vivement préoccupés par les pressions qui s’exercent sur ceux qui ont pour mission de dire le droit ».

Toutes ces mobilisations viennent de remporter une victoire : le 24 avril, la cour d’appel a annulé la condamnation de Gali Ngothé Gatta, entraînant sa remise en liberté immédiate. Reste à voir si le ministère public tchadien se pourvoira en cassation, pour sauver la face du régime... et obtenir enfin la tête d’un opposant devenu encore plus populaire.

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 22:51
La Qasba des Oudaïa, à Rabat, est un des sites observés par l'Unesco. La Qasba des Oudaïa, à Rabat, est un des sites observés par l'Unesco. © AFP

Le patrimoine culturel africain fait parler de lui - pour le pire comme pour le meilleur. Alors que la ville de Tombouctou a été classée "site menacé" par l’Unesco, cinq joyaux du continent ont fait leur entrée au patrimoine mondial de l’organisation, dont le comité se réunit depuis le 24 juin à Saint-Petersbourg en Russie. Du Maroc au Cameroun, en passant par le Sénégal et le Tchad, tour d’horizon des lauréats.  

La décision était attendue le 6 juillet, lors de la cloture de la réunion du comité de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), à Saint-Petersbourg, en Russie. Elle est néanmoins tombée dès dimanche 1er juillet, dans la soirée. Les lacs d’Ounianga, au Tchad, le parc trinational de la Sangha, dans le bassin du Congo, la ville historique de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, Rabat, au Maroc, et le pays Bassari, au Sénégal, ont tous fait leur entrée au patrimoine mondial de l’Unesco, pour leurs valeurs universelles exceptionnelles.

Tombouctou et Gao, patrimoines en péril

Les impétrants arrivent dans un contexte particulièrement sombre. Jeudi 28 juin, l'Unesco a en effet placé Tombouctou, inscrite au patrimoine mondial depuis 1988, ainsi que le Tombeau des Askia, situé à Gao, sur la liste du patrimoine planétaire considéré comme menacé. Selon le Comité du patrimoine mondial, il s'agit d'alerter sur la situation de ces sites « menacés par le conflit armé qui affecte la région ».

L'Unesco a par conséquent exhorté l'Union africaine (UA) et la communauté internationale à faire « tout leur possible pour aider à protéger Tombouctou et le Tombeau des Askia ». Elle a également demandé aux États voisins du Mali de « mettre tout en œuvre pour prévenir le trafic d'objets culturels en provenance de ces sites », notamment des manuscrits anciens, susceptibles d'être « pillés ».

Les lacs d’Ounianga, au Tchad

La cinquantaine de lacs qui composent l'ensemble lacustre d’Ounianga, au Sahara tchadien, à quelques 1 300 kilomètres au nord de N’Djamena, est le premier des cinq sites lauréats à l'inscription sur la liste de l'Unesco. Ils ne sont ni plus ni moins qu’une gigantesque et magnifique anomalie perdue en plein désert, la ville la plus proche, Fada, étant à 270 kilomètres.

Dans une région où la pluie n’est souvent qu’un mirage et le taux d’évaporation l’un des plus élevés au monde, cette étendue d’eau saline n’est que la portion congrue d’un lac qui occupait entièrement le bassin, il y a 5 000 à 15 000 ans, entre le massifs du Tibesti, à l’Ouest, et celui de l’Ennedi, à l’Est. Constituant les points de chute des oiseaux migrateurs venant d'Europe, ces lacs ont la particularité d'être les seuls dans le désert compris entre le nord du Tchad et le sud de la Libye.

Le parc trinational de la Sangha, dans le bassin du Congo

Deuxième heureux élu, d’une superficie d’environ 44 000 kilomètres carré, le parc trinational de la Sangha s’étend sur trois pays d’Afrique centrale. Il regroupe, au Cameroun, le parc national de Lobeke, au Congo-Brazzaville, celui de Nouabalé-Ndoki, et en Centrafrique celui de Dzanga-Ndoki. Il représente ainsi une des plus importantes aires de conservation de la biodiversité en Afrique centrale.

Fruit d’un accord entre les trois pays concernés en 2007, et relayant la vision développée au sommet des chefs d’État d’Afrique centrale de Yaoundé en 1999 et à celui de Brazzaville en 2005, le parc trinational tente d’être en pointe dans la lutte contre le braconnage. Mêlant des habitats fluviaux, forestiers ainsi que des étendues de plaines régulièrement inondées, il abrite un nombre important de bongos, de gorilles ou encore d’éléphants de forêt. Ces derniers sont cependant menacés d’extinction et le bilan de la chasse illégale est devenu alarmant. À tel point que l’armée camerounaise a été mobilisée pour lutter contre ce fléau.

La ville historique de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire

C’est une ville menacée qui espèrait alerter la communauté internationale et obtenir davantage de moyens financiers grâce à une éventuelle inscription sur la liste du patrimoine mondial. De fait, jour après jour, Grand Bassam disparaît sous les flots. Destination prisée des Abidjanais le week-end, comme des touristes, l’ancienne capitale de Côte d’Ivoire, alors sous administration française, est progressivement rongée par les flux et reflux de l’océan Atlantique, seulement protégée à l’heure actuelle par de dérisoires digues de sable jetées sur la plage.

« D’ici une vingtaine d'années, le front de mer à Grand Bassam sera sous les eaux », estime ainsi Philibert Koffi Koffi, du Centre de recherches océanologiques d’Abidjan, interrogé par RFI. Et le réchauffement climatique n’est semble-t-il pas le seul en cause. « Le sable est enlevé sur la plage par les habitants pour construire des maisons », explique-t-il. Or, au-delà de la perte culturelle en terme d’architecture coloniale, le manque à gagner est également de taille au niveau purement économique. Le projet d’autoroute, qui devait relier la ville à Abidjan, à 40 kilomètres, a notamment été stoppé. Sa réalisation est semble-t-il suspendue à d’autres constructions, celles de digues de protection. En granit cette fois.

Bethléem : le cas qui divise l’Unesco

Le classement de Bethléem, plus précisément de l’église de la Nativité et de la Route du pèlerinage, embarrasse l’Unesco. Et il y a de quoi. Plus gros site touristique des Territoires palestiniens, avec 1,5 à 2 millions de visiteurs par an, l’ensemble revêt un caractère politique de taille.

L'organisation a pourtant fait le choix, vendredi 29 juin, de placer l'Église de la nativité sur la liste du patrimoine mondial en péril et a octroyé des fonds pour sa réparation. Treize des 21 membres du Comité du patrimoine mondial réuni à Saint-Pétersbourg ont voté en faveur du classement du site, tandis que six s'y sont opposés et que deux se sont abstenus.

Israël, qui avait déjà condamné l'entrée à l'Unesco de l'Autorité palestinienne comme membre de plein titre en 2011, a critiqué le vote du comité. « C'est la preuve que l'Unesco est motivée par des considérations politiques et non culturelles », a affirmé le cabinet de Benjamin Netanyahou. David Killion, l'ambassadeur des États-Unis à l'Unesco, s'est quant à lui dit « profondément déçu » par la décision.

Le 31 octobre 2011, en acceptant de faire de la Palestine un de ses membres, l’organisation avait déjà subi les foudres des États-Unis. Washington lui avait retiré sa contribution, colossale, l’amputant du même coup de 22% de son budget global.

La ville de Rabat, au Maroc

La ville de Rabat ne manquait pas d’atouts non plus. Datant de la période antique à nos jours, son patrimoine est un témoignage éloquent de l’Histoire du Maroc. Sept sites ont été retenus et seront examinés par le comité de l’Unesco : le site archéologique du Chellah, la Qasba des Oudaïa, la muraille et les portes almohades, la mosquée de Hassan, la Médina, la ville nouvelle et enfin le Mausolée de Mohammed V.

L’entrée au patrimoine mondial de l’Unesco pourrait apporter beaucoup à Rabat sur les plans touristique et économique. « Nous comptons énormément sur la population de Rabat. Celle-ci doit se sentir responsable de son legs patrimonial, afin de pouvoir en prendre soin et le mettre en exergue à toute occasion », explique  Imane Bennani, chef du projet intitulé « «La préservation du patrimoine culturel de Rabat : une responsabilité partagée ». Et d’ajouter : « il faut aussi qu'elle soit consciente de la valeur historique de ce patrimoine qui est unique au monde ».

Le pays Bassari, au Sénégal

Protégés pendant des siècles par leur isolement, notamment au sud-est du Sénégal, dans le territoire du parc national du Niokolo-Koba, les Bassari tentent de préserver leur culture ancestrale. 

Vraisemblablement apparentés aux Bantous d’Afrique centrale et australe, ils auraient migré vers les hautes collines du sud-ouest du Sénégal. Majoritairement animistes, ils auraient alors résisté aux razzias ses esclavagistes et au mouvement d’islamisation, notamment entretenu par l’ethnie Peulh. Leur isolement n’a toutefois pas empêché leur culture de se diluer dans le multiculturalisme sénégalais. Beaucoup se sont installés dans la grande ville de l’Est, Tambacounda, voire à Dakar. Les mariages mixtes, avec des wolof notamment, ont également entraîné un recul de leur langue, le bassiri. Le classement au patrimoine mondial pourrait permettre d’inverser le processus et leur permettre de conserver leurs traditions les plus marquantes, liées aux rites d’initiation faisant appel aux génies ou encore à leur totem, le caméléon.

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 23:01
Koufra, une ville de 40.000 habitants, est située aux confins du désert libyen, dans une région bordée par les frontières avec l'Egypte, le Soudan et le Tchad.

Koufra, une ville de 40.000 habitants, est située aux confins du désert libyen, dans une région bordée par les frontières avec l'Egypte, le Soudan et le Tchad.

Des affrontements tribaux à Koufra, dans le sud-est de la Libye, ont fait au moins 47 morts et plus d'une centaine de blessés depuis mercredi, ont annoncé un médecin et des responsables locaux.

Selon le Dr Taher Wehli, qui soigne des blessés toubous à Koufra, 32 personnes ont été tuées dans deux quartiers où vivaient des membres de cette tribu et plus d'une centaine d'autres ont été blessées, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, principalement touchés par des obus de mortier.

Dans le même temps, Abdallah Zwai, chef d'une tribu rivale dont il porte le nom, a indiqué que les Zwai avaient subi des pertes face aux Toubous, parlant de "14 personnes tuées ces deux derniers jours".

De plus, des membres de la tribu des Toubous ont attaqué vendredi la "Libya Shield Brigade", une force de maintien de la paix dépêchée en février par les nouvelles autorités libyennes, faisant un mort, selon M. Zwai.

Koufra, une ville de 40.000 habitants, est située aux confins du désert libyen, dans une région bordée par les frontières avec l'Egypte, le Soudan et le Tchad.

Les tensions tribales y sont fortes: en février, des affrontements avaient fait plus d'une centaine de morts et poussé à la fuite la moitié de la population de Koufra, selon des chiffres de l'ONU.

Cette nouvelle flambée de violences intervient à une semaine des élections du 7 juillet, le premier scrutin national depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, qui doit désigner une Assemblée constituante.

Les Toubous, qui ont la peau noire et sont présents dans le sud-est libyen tout comme au Soudan, au Tchad et au Niger, ont fait l'objet de discriminations sous Kadhafi, et dénoncent une "campagne d'épuration ethnique" menée selon eux par les autorités libyennes de transition et des chefs tribaux locaux.

Selon Hussein Sake, un chef toubou, le bombardement incessant des zones résidentielles de la tribu se poursuivait samedi. Le Dr Wehli a évoqué un bilan de huit morts pour cette seule journée.

"Il s'agit d'une situation de guerre, avec des attaques permanentes contre les quartiers toubous (...). Ils continuent de nous bombarder, alors bien sûr nous répliquons pour nous défendre", a déclaré M. Sake, affirmant que ces attaques venaient des Zwai et de leurs alliés, dont fait selon lui partie la "Libya Shield Brigade".

Wissam Ben Hamid, commandant de cette brigade de maintien de la paix, a assuré que ses forces étaient neutres et qu'elles cherchaient à établir une trêve dans les combats qui ont éclaté mercredi, confirmant que le bilan était lourd, avec selon lui une trentaine de morts.

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