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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 21:51

Désigné médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise au Nord Mali, le Président Blaise Campaoré apparaît le mieux placé pour faire avancer le dossier des otages français retenus par AQMI au Sahel. Son rôle auprès des différents acteurs de la crise, dont les Touaregs du MNLA et le groupe islamiste Ansar Eddine en territoire AQMI, lui permet, en effet, de faire jouer d’autres leviers de négociations qui s’avèrent efficaces.

Enlevée le 15 avril à Tombouctou par des inconnus identifiés comme liés à AQMI, puis récupérée par Ansar Eddine, l’otage suisse a pu ainsi être libérée dix jours plus tard, puis transférée à Ouagadougou, grâce aux contacts entrepris par les autorités burkinabées auprès du groupe d’Iyad Ag Ghali, dans le cadre de la mission de la CEDEAO. La libération de la Suissesse n’a occasionné aucune rançon, confirme-t-on de source occidentale, l’objectif d’Ansar Eddine étant de gagner en crédibilité et en influence auprès des différentes parties au conflit, pour mieux défendre ses prérogatives sur le nord mali.

Autre carte maîtresse du Président burkinabé : son proche conseiller, l’opposant mauritanien Moustapha Ould Liman Chafi, à l’origine de plusieurs libérations d’otages européens. Blaise Campaoré l’avait de nouveau mandaté, à la demande de Rome, pour obtenir auprès d’AQMI la libération de la tou­riste italienne enlevée en Algérie en février 2011, puis retenue au Nord Mali. Sa libération, confirmée officiellement le 24 avril par les autorités italiennes, a, en revanche, fait l’objet d’une rançon «d’un peu plus de 3 millions d’euros», selon des sources sécuritaires européennes.

Les contacts sur le dossier des otages français – au nombre de six depuis septembre 2010 – entre Paris et Ouagadougou se sont intensifiés depuis la visite du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, en février dernier, au cours de laquelle le Président burkinabé avait confirmé sa disposition à œuvrer à une solution. L’envoi, le 15 avril, d’une preuve de vie de deux des otages, Philippe Verdon et Serge Lazarevic (enlevés le 24 novembre 2011 au nord-est du Mali par AQMI) aux autorités burkinabées, qui l’avaient ensuite transmise à leurs homologues français, a confirmé pour Paris la pertinence de ce canal et fait renaître de nouveaux espoirs. Jusque-là, les services de renseignement français tablaient sur la Mauritanie pour aboutir sur ce dossier avant le deuxième tour des élections présidentielles, mais la dégradation des relations entre Paris et Nouakchott depuis la crise malienne a poussé Paris à se tourner vers d’autres partenaires dans la région.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 21:45

Dans le petit cercle de l’Itnoland personne n’est dupe, à l’instar du poisson « amkouroum » qui après la disparition des eaux de surface, se terre dans le sous-sol et se nourrit de sa queue  jusqu’à la saison prochaine, Deby a commencé à se prendre sérieusement à sa propre famille. Ainsi à travers Salay, Mr Deby cherche par tous les moyens à humilier sa grande sœur Hayga et son grand frère Daoussa. Simultanément  Salay a bloqué toutes les activités transitaires  de Hayga et a procédé au blocage de l’importation du sucre soudanais lequel sucre a provoqué les incidents d’Oum-Hadjer. Malgré la personnalité de Salay, ces faits sont bien accueillis par l’opinion publique. Avant que le grand frère et la grande sœur ne digèrent cet affront de leur bambin, voilà que coup sur coup 3 faits qui ne sont pas du goût de Mr Daoussa se produisent :

  • La disparition de ses ordinateurs. Cet acte n’est pas anodin, les initiés du cercle pensent sérieusement que ce cambriolage a été effectué par des spécialistes professionnels agissant sur instructions des grandes instances habilitées. Deby dispose aujourd’hui de deux jokers  des bas besognes pour enquiquiner ses propres parents : Salay pour traquer les fraudeurs économico-financiers et Erdebou pour le volet politico-sécuritaire. Ces deux énergumènes sont capables de cracher sur les tombes de leur père pour exécuter les instructions  de Deby.

Pourquoi les ordinateurs ? C’est simple, il suffisait qu’un des bouffons vienne souffler à l’oreille du despote en lui disant que Daoussa a stocké les secrets de l’Etat surtout tout ce qui concerne les relations mafieuses entre la Jamahiriya et le clan, pour que Deby donne des instructions à Erdebou   afin de subtiliser les ordinateurs, c’est un acte normal chez Deby.

  • L’arrestation de Mr ANNADIF. Depuis la sortie hasardeuse de Soubiane  contre les Deby au congrès de MPS en 1993, Daoussa s’est beaucoup rapproché d’Annadif qui a joué un rôle très important pour apaiser les tensions entre Soubiane et Deby et ce, contrairement à ce que croyait Soubiane lui-même. Ainsi donc Daoussa et Annadif sont devenus de grands complices dans la gestion de toutes les affaires de l’Etat, y compris les relations avec le monde arabe et plus particulièrement avec la Libye.
  • Et enfin l’arrivée Younousmi au Secrétariat général. Dire que Mr  Daoussa n’a jamais porté Mr Younousmi dans son cœur est un euphémisme ! tous deux du même bled, de la même formation dans la même école- bien sûr des différentes promotions- Daoussa n’a jamais avalé la suffisance de Younousmi qui ne rate  une occasion pour en montrer. Pendant que les autres cadres goranes faisaient preuve d’une obséquiosité  indigne et malsaine devant Daoussa depuis la chute de Habré, Younousmi mettait en exergue ses diplômes, ses compétences et son affiliation Béri, pour narguer Daoussa et compagnie en leur faisant savoir qu’il est intrinsèquement utile ici ou ailleurs, il n’a pas, en conséquence besoin d’un parapluie de Daoussa pour évoluer partout où besoin sera. Cette animosité a été exacerbée quand Younousmi a remplacé Daoussa au SNER que Mr Daoussa considère sa « chose en propre comme au figuré ». Au retour de Daoussa de la Libye, Younousmi a subrepticement quitté le SNER et s’est retrouvé dans un poste inter-régionale le plus juteux et convoité dans la zone : ASECNA

Quand Deby appelait Younousmi au Gouvernement en 2002   surtout aux infrastructures, l’opinion voyait déjà un pied de nez adressé à Daoussa ; les fait n’ont pas démenti ; en effet  Mr Younousmi n’a pas mis des gongs pour ne pas rater Daoussa qui à son tour a finalement eu la tête de Younousmi 2011 en échange de lâchage de Timan Deby  dans la quête de son turban! Celui-ci étant mis complètement hors combat, Deby sous la pression de Hinda, une autre ennemie de Daoussa, récupère de nouveau Younousmi ; c’est plus qu’une humiliation c’est un divorce ! Daoussa Deby devrait fort regretter d’avoir favorisé et organisé le mariage entre Hinda Idris Deby. Après son retour d’Italie, Daoussa Deby, avec l’exile de Hayga Deby et d’Abbas Mahamat Tolli (aux USA), entouré de Salay, Hinda et Younousmi, doit se sentir très à l’étroit.

Mahamat Ahmat
N’djaména

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 21:35

Les conflits religieux embrasent le Nigéria, et instaurent des tensions dans toute l'Afrique de l'Ouest

Des «talibans» attaquent des commissariats en criant Allah Akhbar. Ils égorgent un ingénieur, un pompier, brûlent vif un officier des douanes et un policier. Près de 260 morts en deux jours. Ces scènes d'horreur ne se déroulent pas en Afghanistan, ni même au Pakistan. Mais le 28 juillet dans le nord du Nigéria à Maiduguri et dans l'Etat de Bauchi d'ordinaire si paisible, presque léthargique.

Les «talibans» en question sont essentiellement des étudiants qui ont quitté l'université plus tôt que prévu. Ils ont créé un sanctuaire à la frontière du Tchad, baptisé «Afghanistan». De ce lieu, leur mouvement appelé «boko haram» («l'éducation occidentale est un péché», en langue haoussa, celle qui domine dans le nord du Nigéria) organise des attaques contre les «infidèles» et les représentants de l'état fédéral.

Ils ont déjà attaqué des commissariats à plusieurs reprises. Cette fois-ci la police et l'armée ont répliqué, d'où le bilan particulièrement élevé.

Pour un «Etat islamique pur»

Mais les «boko haram» ont étendu leur combat à quatre autres Etats du Nigéria. Les «boko haram» veulent instaurer un état «islamique pur» dans ce pays de 150 millions d'habitants. Leurs revendications ont d'autant moins de chance d'être acceptées que des millions de chrétiens vivent dans le nord du Nigéria. Près de la moitié de la population de cette Fédération est d'ailleurs de confession chrétienne.

Les autorités fédérales ont déjà fait de nombreuses concessions aux plus extrémistes. Depuis une décennie, la charia a été imposée dans une douzaine d'Etats du Nord du Nigéria alors même que l'instauration de la loi islamique est contraire à la Constitution fédérale. Sa mise en place a déclenché des émeutes meurtrières entre chrétiens et musulmans qui ont fait des dizaines de milliers de morts dans l'indifférence quasi générale.

Un certain 11 septembre 2001, la ville de Jos, jusqu'alors havre de paix et de tolérance s'est transformée en pandémonium. Des émeutes ont entraîné la mort d'au moins mille personnes en quelques jours. A chaque nouveau pogrom antichrétien dans le nord du Nigéria, des chrétiens viennent se réfugier à Jos, ville du centre du pays. «Ils rêvent alors d'en découdre avec les musulmans minoritaires dans la ville» explique un Occidental qui travaille dans cette ville depuis plus de vingt ans et a pu assister à la montée des tensions. «Avant tout le monde vivait en bonne intelligence, mais maintenant les gens ne se mélangent plus. Il y a eu un nettoyage ethnico religieux comme dans le nord. Des quartiers purement musulmans. Ou purement chrétiens. Seules les classes supérieures de la société se mélangent encore un peu.» explique-t-il.

La tension monte d'autant plus que les chrétiens sont, eux aussi, de moins en moins prêts à faire des concessions. Les évangéliques gagnent du terrain. Ils veulent conquérir le nord du Nigéria et n'hésitent plus à affronter les musulmans. Au contraire des catholiques qui avaient traditionnellement des positions plus accommodantes. L'année dernière, Jos, surnommée « capital of peace » jusqu'à ces dernières années a été le théâtre de nouveaux affrontements particulièrement meurtriers : 300 morts selon les autorités, 700 selon Human Rights Watch. Bien plus de 1000, selon les habitants de la ville. «Nous avons vu passer des norias de camions chargés de cadavres, le bilan officiel est très largement sous estimé» nous a déclaré l'un d'eux.

Silence, on tue

Traditionnellement, au Nigeria, les autorités minorent le bilan des affrontements religieux. Les médias reçoivent d'ailleurs des consignes en ce sens. Car l'annonce de pogroms dans le Nord provoque la réaction des chrétiens du Sud qui veulent venger les leurs. Et massacrent à Lagos ou en pays Ibo (sud-est catholique) un nombre équivalent de musulmans. Une compétition macabre et sans fin.

Ces pogroms sont d'autant plus tabous que les Nigérians se rappellent des prémices de la guerre du Biafra, qui a fait trois millions de victimes de 1967 à 1969. La sécession du Biafra avait été précédée de pogroms anti Ibo dans le Nord du Nigeria. Les commerçants Ibos avaient été massacrés en grand nombre dans les régions dominées par l'Islam. Les leaders biafrais avaient pris prétexte de ces pogroms pour justifier et légitimer leur mouvement sécessionniste.

La cohabitation entre chrétiens et musulmans est de plus en plus difficile. Un nombre croissant de chrétiens quittent le Nord, car les exigences des fondamentalistes musulmans augmentent.

«Dans les universités du nord, notamment à Zaria, les fondamentalistes n'ont pas accepté le verdict des urnes. Un chrétien avait été élu délégué des étudiants. Des dizaines d'entre eux ont été assassinés. Les étudiantes chrétiennes ont été violées et mutilées» témoigne l'une d'elles qui a quitté cette ville et rejoint sa famille dans le Sud. Elle met aussi cette montée des intolérances sur le compte d'imams, formés au Soudan et en Arabie saoudite. «Ils sillonnent l'Afrique noire et diabolisent le christianisme et l'Occident, considéré comme responsable de tous les maux» estime cette étudiante qui, désormais, essaie d'avoir le moins de contact possible avec des musulmans.

L'Afrique de l'Ouest en proie aux tensions

La montée des tensions est perceptible à des degrés différents dans presque toute l'Afrique de l'Ouest. En Mauritanie, les autorités ont récemment demandé à Israël de fermer son ambassade à la suite des pressions exercées par les Islamistes. Dans ce pays, un Américain a été abattu le 23 juin dans la rue par des islamistes, action revendiquée par Al Qaïda Maghreb. Il était accusé de vouloir faire du prosélytisme religieux.

Au Mali, un officier chargé de la lutte antiterroriste a récemment été abattu à son domicile par Al Qaïda. Un touriste britannique a également été assassiné en juin, toujours par la même organisation. Même le paisible Sénégal ne semble plus tout à fait à l'abri. Des islamistes radicaux ont essaimé dans les quartiers populaires. Ils refusent tout contact avec l'islamisme confrérique, beaucoup plus tolérant. Ces nouveaux islamistes affichent une haine profonde de l'occident. A leurs yeux, un «blanc» est soit un américain, soit un juif, ou quelqu'un qui travaille pour eux. Ce qui rend le dialogue ou le métier de journaliste des plus ardus.

L'islam confrérique, lui-même, n'est pas à l'abri de certaines dérives. Ainsi, les mourides, la plus puissante des confréries du Sénégal, ont constitué un véritable Etat dans l'Etat à Touba, leur ville sainte qui compte près d'un million d'habitants. Dans cette «cité radieuse», les cinémas sont interdits, ainsi que la musique non religieuse. Les écoles de la République de ce pays officiellement laïc sont elles aussi interdites. Le football n'a pas davantage droit de cité. Décision étonnante dans un pays passionné de ballon rond. A la question «Pourquoi ?» Des religieux répondent tout de go par un argument imparable : « Parce que ce jeu a été inventé par des juifs qui jouaient avec les têtes des prophètes ».

Pierre Cherruau

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 00:10

le déplacement de Deby à Bangui était déjà suspect ; accompagné de ses ministres de la Défense et celui de la sécurité, Deby avait eu des longues  tête à tête avec son homologue centrafricain ; la teneur de ces longs entretiens n’a pas été  rendue publique. La question dans l’air était quelles actions militaires préparent les deux complices ? Une action de grande envergure contre  les forces du Gal Baba ladé ? Ou  une offensive des trois pays (Tchad, Soudan, RCA) contre le Sud Soudan et les forces du Front révolutionnaire soudanais (FRS) qui abriterait des éléments de l’UFR lesquels éléments participeraient à tous les combats du coté du FSR et aurait fait un trésor de guerre avec les butins de guerre récupérés de l’armée régulière.

Le séjour prolongé de Oumar Deby en Ukraine justifie t il ces préoccupations ? En effet Oumar Deby a séjourné pendant presque 3 mois en Ukraine et vient juste de regagner N’Djamena. Oumar Deby est le responsable des armes et de l’armement de l’armée de Deby ; l’achat des armes est son affaire personnelle. Lors de son dernier séjour en Ukraine, Oumar Deby aurait acheté des minutions, surtout des obus anti blindés et des avions de chasse. Les minutions sont déjà expédiées par bateau. Le régime de N’Djamena récupéra sa marchandise au port de Douala   et sera convoyée par voie terrestre jusqu’à N’Djamena ; par contre les avions de chasse seront acheminés à N’Djamena par avion en pièces détachées et l’assemblage aura lieu à N’Djamena. Ainsi une cinquantaine des techniciens ukrainiens accompagneront les différends colis.

Le Budget du Gouvernement tchadien pour l’année 2012 est de 1570 milliards de CFA, mais depuis 6 mois, il n’y a aucun décaissement, l’Etat tourne quasiment au ralenti, seuls les salaires sont payés et même ces derniers commencent à se espacer au grand dam des travailleurs. Entre temps, Deby dépense des milliards pour l’achat des armes.

Mahamat Ahmat

N’djaména – Tchad

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 00:04

Mahamat Saleh Annadif, Secrétaire Général de la Présidence du Tchad, a été arrêté le 17 avril 2012. Bien que ses avocats n’aient pas eu accès au dossier il semble que leur client soit inculpé de complicité dans une affaire de détournement de deniers publics à la Direction Générale des Grands Travaux et Projets Présidentiels.

Comme beaucoup d’affaires politico-judiciaires sur la place publique tchadienne ces derniers temps, l’instruction du dossier de Mahamat Saleh Annadif fait fi des droits de la défense et de la procédure pénale tchadienne.

Les associations des droits de l’homme, des partis politiques, les syndicats et de nombreuses organisations de la société civile essaient de faire pression sur le pouvoir politique tchadien afin que le droit tchadien soit respecté par le parquet, que la séparation des pouvoirs soit effective avec un ordre judiciaire indépendant du pouvoir en place

Les faits. 

Mahamat Saleh Annadif était Secrétaire Général de la Présidence de la République du Tchad.

Une affaire liée à l’affaire Zen Bada

Lors de l’instruction du dossier de M. Zen Bada (Directeur des Grands Travaux et Projets Présidentiels) pour détournement de fonds, les enquêteurs ont trouvé une correspondance adressée au Directeur Général de la BCC, l’ordonnant «  que la gestion et la signature du compte Hadj 371 178 5740 ouvert dans vos livres sont maintenant confiées à la Direction Générale des Grands Travaux et Projets Présidentiels ». Comme Cette pièce porte la signature de M. Annadif, il a été convoqué par le juge d’instruction pour fournir des explications.

Le Secrétaire Général de la Présidence a alors produit devant le juge d’instruction la copie de cette même pièce, conservée au Secrétariat Général de la Présidence et portant le visa du Président de la République, approuvant le transfert. Ayant produit une justification prouvant que le transfert litigieux avait été fait sur instructions du Président de la République, M. Annadif n’a pas été inquiété.

Malgré des rumeurs circulant à N’Djaména et sur l’Internet et faisant état tantôt de son arrestation tantôt de son interdiction de voyager, M. Annadif a pu repartir en France pour des examens médicaux.

Arrestation

A son retour de la France, le 09 avril 2012, il a reçu une convocation le 16 avril pour se présenter devant le Juge d’instruction le lendemain, 17 avril 2012. Mahamat Saleh Annadif se présente devant le juge d’instruction. Il se voit alors notifier par le juge qu’il y a des preuves qui établissent sa complicité dans cette affaire de détournement sans pour autant lui produire ces éléments de preuves. Sans autre forme de procès, le juge l’accuse de complicité de détournement de fonds et le met sous mandat de dépôt. En cinq minutes, le Secrétaire Général de la Présidence passe de la liberté à la prison.

Détention

Il est gardé dans un premier temps à la Brigade de Stupéfiant de Moursal avant d’être transféré à Moussoro le 22 avril.

Ses avocats dont son avocat français qui avait fait spécialement le déplacement ont demandé à avoir accès au dossier d’accusation de leur client, ce qui leur a été refusé. Maitres Josué Ngadjadoum, Sobdibé Zoua et Serge Terracol-Lajeune ont alors prévenu l’opinion nationale et internationale par un point de presse, le mardi 24 avril 2012.

Ils ont également voulu rencontrer leur client à Moussoro, le 1er mai 2012, mais l’accès leur a été interdit. Les avocats ont alors saisi une nouvelle fois l’opinion en faisant une conférence de presse, le jeudi 03 mai. Ils ont également écrit une lettre au Président de la République, président du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour se plaindre du non-respect des droits élémentaires de la défense dans cette affaire.

Ce n’est que le 5 mai 2012 que les avocats ont pu rencontrer leur client pendant 30 minutes.

Une procédure juridique défaillante

Juge d’instruction incompétent

Les avocats de Zen Bada ont attaqué l’affaire de leur client, pour des vices de procédure, devant la Cour Suprême. Selon le code de Procédure Pénale Tchadien, le juge d’instruction est d’office dessaisi en attendant le verdict de la Cour Suprême. Malgré cela, le juge d’instruction a continué son travail comme si de rien n’était. Mais tous les actes du juge d’instruction après la saisine de la Cour Suprême sont nuls. L’arrestation de M. Annadif fait partie de ces actes touchés par la nullité.

Absence de réquisition supplétive

Monsieur Annadif a été entendu dans l’affaire Zen Bada en tant que témoin. Pour faire passer une personne du statut de témoin à celui d’accusé il faut que le Procureur de la République ait fait une réquisition supplétive. A la connaissance des avocats aucune réquisition supplétive n’a été faite. En inculpant Mahamat Saleh Annadif pour complicité de détournement de déniés public, le juge d’instruction viole donc les dispositions du Code de Procédure Pénale Tchadien.

De « prison » en prison

M. Mahamat Saleh Annadif n’a pas été transféré à la maison d’arrêt de N’Djaména mais il a été gardé dans les locaux de la Brigade de Stupéfiant de Moursal. Cet endroit n’est pas une prison et ne peut servir à la détention même provisoire de détenu. C’est encore une fois en violation des dispositions du Droit Tchadien que M.Annadif a été gardé dans ces locaux.

Le 22 avril à 5h00 du matin, le prisonnier est transféré au « bagne » de Moussoro sans que sa famille et ses avocats ne soient prévenus. Ce transfert viole également les dispositions du droit.

Violation des droits de la défense.

Le collectif des avocats de M.Annadif, Maitres Josué Ngadjadoum, Sobdibé Zoua, Mogna et maitres Terracol-Lajeune (barreau de Toulouse), a protesté devant le Président de la République du non-respect des droits de la défense notamment en ce que :

Les avocats se sont vu interdire l’accès à leur client à Moussoro et ce jusqu’au 5 mai 2012 alors même que « les dispositions de l’article 43 (du Code de Procédure Pénale) qui disent en fait que l’inculpé, aussitôt après son inculpation peut communiquer librement avec son conseil »[1]

Le juge d’instruction refuse aux avocats l’accès au dossier de leur client, dossier sans lequel ils ne peuvent préparer sa défense. « Le juge d’instruction a refusé de mettre le dossier (d’accusation) à notre disposition alors même que selon la loi, il est obligé de mettre le dossier à notre disposition pour pouvoir assurer notre travail. Aujourd’hui nous ne savons pas ce qu’il y a dans ce dossier, qu’est-ce qu’on reproche exactement à Monsieur Mahamat Saleh Annadif. » [2]

Non-respect du statut de M. Annadif

En tant que Secrétaire Général de la Présidence, M.Annadif a un statut assimilé à celui des ministres de la République. Il convient donc de le juger en fonction d’une législation spéciale devant la Haute Cour de Justice. Cette procédure est volontairement occultée par le parquet et dans l’affaire Annadif et dans les cas des deux ministres arrêtés dernièrement [3].

Non-respect de la législation spéciale en matière de détournement de fonds publics.

Le parquet ne respecte pas la législation spéciale en matière de détournement de fonds publics et en particulier les instances susceptibles de saisir le parquet ou la procédure d’enquête préalable avant mise en accusation [4].

Recours devant la chambre d’accusation

Les avocats de Monsieur Annadif ont saisi la chambre d’accusation et lui ont présenté quatre chefs de nullité de la procédure engagée contre leur client. La chambre doit rendre son verdict le 10 mai 2012

Dimensions politiques d’un non-respect du Droit Tchadien.

Les arrestations ou les projets d’arrestation de ces derniers temps avec M.Annadif et deux ministres se passent au moment où la justice tchadienne est sur la sellette de la communauté internationale dans la retentissante affaire Gali (affaire toujours en cours puisque après avoir félicité les juges d’avoir condamné Gali en première instance, le ministre de la justice a fait faire appel de la décision rendue en faveur de M.Gali, en Appel, devant la Cour Suprême et n’a pas manqué de sanctionner le courageux juge Emmanuel Derkeumbé qui a mis à nu ses visés).

Les parlementaires Tchadiens se plaignaient le 25 mars 2012 d’une « dangereuse dérive autocratique du pouvoir » suite aux poursuites contre des membres de l’opposition ou de la société civile : Gali N’gothe Gatta, Saleh Kebzabo, Dezoumbet Passalet, Ibni Oumar Mahamat Saleh, … Cette fois-ci les foudres de la justice s’abattent sur des personnalités proches du pouvoir : M. Zen Bada mais aussi des ministres et le Secrétaire Général de la Présidence.

L’opération « mains propres », déclarée par le Président de la République et donnant lieu aux arrestations de ces personnes, serait mieux accueillie si elle agissait également dans le cercle ethnique et familial du président et surtout si elle se faisait dans le plus strict respect du droit Tchadien.

«  En refusant de suivre les procédures régulières, en matière judiciaire et en ignorant les cours spécialisées et la police en charge des crimes financiers, censées monter les dossiers d’inculpation en bonne et due forme, il y a anguille sous roche. Soit l’on craint de laisser du temps aux mis en cause pour préparer leur défense, soit les dossiers sont vides : dans ce cas, la seule chance d’humilier la “cible” est de passer par un détour extrajudiciaire. L’emprisonnement préalable devient ainsi une procédure idoine de règlement de compte aux amis fidèles devenus gênants, encombrants ou portant ombrage aux “affaires” de certains caciques du régime » [5].

Le non-respect du droit, les déclarations fracassantes du ministre de la justice dénonçant un complot contre l’État dès qu’une personne demande publiquement le respect de l’État de Droit, le caractère expéditif de procédures engagées sur de simples dénonciations… tout cela conforte malheureusement les craintes des démocrates vis-à-vis de la situation du Tchad.

Les violations répétées et sans vergogne du Droit semble prouver, malgré les démentis du ministre tchadien de la justice, que l’ordre judiciaire est ou bien incompétent, malgré les milliards investis par l’Union Européenne dans le cadre du programme de soutien au pouvoir judiciaire Tchadien, ou bien soumis à un pouvoir exécutif qui l’utilise pour écarter les personnes lui faisant de l’ombre.

« Le fait de procéder à de tels schémas pour arrêter certains caciques du régime est une erreur monumentale. Car, cette façon de faire révolte et enlève en nos institutions leurs valeurs sacrées. Autrement dit, c’est le recul d’une démocratie qui a déjà fait du chemin [6]. »

Le pays a besoin que « les partenaires internationaux du Tchad, les organisations internationales, régionales et sous régionales et les différentes assemblées supra nationales soient interpellés afin d’obliger l’État tchadien à respecter les lois et que soient préservées les prérogatives et la sécurité des acteurs politiques et sociauxil faut sauver les libertés et la démocratie au Tchad afin de préserver la paix » (mémorandum des parlementaires)

Mahamat Saleh Annadif (MSA). Présentation.

Mahamat Saleh  Annadif, est né en 1956 à Arada (Biltine). Il est fils du chef de canton arabe,  Mahariyé d’Arada.

Revenu de Madagascar en 1981 sous le gouvernement du GUNT, MSA, qui est ingénieur de conception en télécommunication, est intégré à l’Office National des Postes et Télécommunication (ONPT) mais il a dû se rendre à l’évidence très tôt.

C’est aussi en 1981 que MSA s’engage dans la lutte en intégrant le Frolinat/CDR. Responsable de l’information et de la propagande de 1982 à 1985 il devient second vice-président du CDR à la mort du leader charismatique du Conseil Démocratique Révolutionnaire, Acyl Ahmat Aghbach. Il seconde Acheikh Ibn-Oumar. Ses qualités de diplomate lui ont permis de faire du lobbying auprès des autorités des pays d’accueil de ses camarades en exil et d’être le principal négociateur du mouvement avec le président Hissein Habré. Il conduisit les négociations de Bagdad qui ont permis le retour des cadres du CDR au Tchad.

Dès son retour d’exil, Annadif fut nommé Secrétaire d’État à l’Agriculture. Il occupa ce poste jusqu’à l’arrivée du MPS.

Dès janvier 1991, il occupa le poste de Directeur Général de la Télécommunication Internationale du Tchad (TIT). Durant sept ans, il occupa cette fonction qu’il cumula pendant deux ans avec celui de Directeur Général de l’Office National des Postes et Télécommunication.

En 1997, il est appelé à la tête de la diplomatie tchadienne. Fin 2004, Idriss Déby Itno l’appelle à ses côtés pour être Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République. En mai 2006, MSA devient Conseiller d’Alpha Oumar Konaré, Président de la Commission de l’Union Africaine, puis Représentant de l’Union Africaine auprès de l’Union Européenne et de l’OTAN.

Il a été rappelé au Tchad par le Président Idriss Déby Itno pour être Secrétaire Général de la Présidence du Tchad en avril 2010.

Il est membre fondateur du PLD avec Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu lors des évènements de 2008. Il a accédé à la dignité d’Ambassadeur du Tchad.

P.J :

- Le PV de constat d’huissier à la prison de Moussoro

- La lettre des avocats au Président de la République

[1] Conférence de presse du collectif des Avocats au Centre Al Mouna le 3 mai 2012.

[2] Idem.

[3] La Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme a à ce sujet émis de vives protestations restées sans réponse.

[4] Conférence de presse des avocats du 3 mai 2012.

[5] Journal La Voix 051, 24 avril-1er mai 2012.

[6]Paul BianzeuFoba, Pfoba @yahoo.fr, La Voix 051.

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 19:41

TVA sociale, encadrement des loyers, retraites, et bien d'autres encore : dès son arrivée à l'Elysée, le nouveau chef de l'Etat va devoir prendre à bras-le-corps une série de dossiers lourds. Revue de détail des problèmes posés et des premières mesures annoncées.

- CARBURANT
 Le blocage des prix de l'essence, promesse phare de François Hollande pour doper le pouvoir d'achat, ne sera pas mis en oeuvre tant que les cours des carburants baisseront mais leur fiscalité sera revue avec la réintroduction d'une taxe flottante.
 La baisse du prix des carburants, qui ont perdu 3 à 5 centimes par rapport à leurs records historiques de mars-avril, rend inutile le blocage des prix à la pompe, a affirmé mercredi le député Michel Sapin, une annonce vivement critiquée par l'ex-majorité. Selon Michel Sapin, le blocage sera toutefois appliqué si les prix repartent à la hausse et dans tous les cas, une taxe flottante sur les carburants à l'image de la TIPP flottante sera réintroduite.
 
- ÉPARGNE DÉFISCALISÉE
 François Hollande souhaite doubler le plafond du Livret A, qui passerait de 15.300 euros à 30.600 euros permettant, selon lui, de collecter "15 à 20 milliards d'euros" supplémentaires afin de financer le logement social. Il veut aussi garantir une rémunération (actuellement de 2,25%) supérieure à l'inflation et tenant compte de l'évolution de la croissance.
 Au 31 décembre 2010, la France comptait près de 59,5 millions de livrets A mais seulement 9% sont au plafond.
 Il entend également doubler le plafond du Livret de développement durable (LDD, ex-Codevi) à 12.000 euros. Les fonds sont destinés à apporter une aide financière aux projets à vocation de développement durable et bénéficient d'un taux calqué sur celui du Livret A.
 Son programme prévoit par ailleurs de créer un nouveau "livret d'épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME".
 
- TVA SOCIALE
 La TVA sociale qui devait s'appliquer à compter du 1er octobre doit être abrogée dès cet été, avant même d'avoir vu le jour. La suppression de la "TVA Sarkozy", selon l'expression du PS, sera actée par une loi de financement de la sécurité sociale rectificative débattue lors d'une session extraordinaire du Parlement en juillet. Dans ce dispositif défendu par le président sortant (qui aurait porté le taux normal de la TVA de 19,6% à 21,2% afin d'alléger les cotisations patronales finançant la politique familiale et de taxer davantage les produits importés), François Hollande voyait une atteinte au pouvoir d'achat des classes moyennes et modestes, susceptible de "dégrader la croissance".
 
- ENCADREMENT DES LOYERS
 L'encadrement des loyers, tel que prôné par François Hollande pendant la campagne, concerne uniquement les premières locations ou le renouvellement du contrat de location (tous les 3 ou 6 ans) des logements privés pour certaines régions (la grande majorité de l'Ile-de-France, une partie de PACA et de Rhône-Alpes, la côte basque). Le loyer des locataires ne pourra pas dépasser le niveau moyen constaté dans le voisinage pour des logements comparables. Le propriétaire devra justifié le loyer proposé à partir des valeurs fournies par l'observatoire local des loyers ou sinon en fournissant des références représentatives des loyers pratiqués dans des logements comparables. Il ne devrait pas être mis en oeuvre, par décret, avant l'automne, selon Thierry Repentin (qui fut responsable du pôle Habitat et Politique de la ville de l'équipe Hollande).
 L'encadrement des loyers ne s'appliquera pas aux logements sociaux. C'est le ministre du Logement qui, chaque année, fixe, par recommandation ou par décret, un maximum de hausse que doivent pratiquer les organismes HLM.
 
- RETRAITES
 La négociation d'une nouvelle réforme des retraites, remettant en cause celle de 2010, devrait être abordée à partir de l'été.
 Mais d'ici fin juin, un décret doit être pris pour ouvrir aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et cotisé 41 ans (puis 41,5 ans en fonction de l'évolution prévue), la possibilité de partir à la retraite à 60 ans à taux plein. La question en suspens est de savoir si les périodes de chômage, maternité, maladie seront prises en compte dans le calcul des trimestres. La mesure concernera entre 130.000 et 150.000 personnes par an.
 
- SMIC
 François Hollande s'est engagé à accorder rapidement un coup de pouce au Smic. Au cours du quinquennat Sarkozy, le Smic n'a bénéficié d'aucun coup de pouce au-delà de la revalorisation annuelle minimale (en fonction de l'inflation et du salaire de base ouvrier). Environ 2,5 millions de salariés sont rémunérés au Smic, qui s'élève à 1.393 euros bruts pour 35 heures.
 Pour la suite, il a ouvert la porte à une indexation du Smic sur une part de la croissance en plus des prix, après concertation avec les partenaires sociaux.
 
- POLICE/JUSTICE
 - Répondre au mécontentement des policiers: Le malaise policier s'est exprimé par des manifestations, entre les deux tours de la présidentielle, depuis la mise en examen pour homicide volontaire d'un gardien de la paix, le 25 avril, pour avoir tué d'une balle dans le dos à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un délinquant en fuite. Des syndicats réclament une "table ronde" ou un "Grenelle de la sécurité". Ils demandent l'arrêt de la révision générale des politiques publiques (RGPP) dans la police et la fin des réductions d'effectifs voire de la "politique du chiffre et du résultat" insufflée par le gouvernement sortant.  
 - Combler le vide juridique après l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel: Suite à l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel, le 4 mai par le Conseil constitutionnel, qui crée un vide juridique, l'équipe de campagne de François Hollande a dit qu'une nouvelle loi serait présentée "le plus rapidement possible". "Cette loi devra s'appuyer sur la définition du harcèlement sexuel telle qu'elle existe dans le droit communautaire, comme le demandent les associations féministes depuis de nombreuses années", selon l'équipe du président élu.
 
- ÉDUCATION
 Sur la mesure emblématique de 60.000 créations de postes sur le quinquennat, dès la rentrée 2012 sont prévus 1.000 postes de professeurs des écoles primaires, ainsi que le recrutement d'assistants d'éducation, de personnels d'encadrement, de santé...
 L'allocation de rentrée scolaire sera augmentée de 25%.
 La circulaire de rentrée 2012 va être abrogée, de même que le décret sur l'évaluation des enseignants et la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Les évaluations en CE1 et CM2 seront suspendues. Des mesures d'urgence seront également prises pour compléter la formation pratique des nouveaux professeurs.
 
- AFGHANISTAN
 Dès les 20 et 21 mai au sommet de l'Otan à Chicago, François Hollande doit confirmer sa décision de retirer d'ici fin 2012 les "troupes combattantes" françaises déployées dans le pays, soit 18 mois avant la date fixée par le calendrier de l'Otan. Il tentera de convaincre les partenaires de la France, notamment les Etats-Unis et l'Allemagne, très réticents, du bien fondé d'accélérer le processus.
 Le désengagement des troupes françaises (3400 soldats et 150 gendarmes actuellement) s'accompagnera du retrait du matériel - dont 900 véhicules et 1.400 containeurs -, qui pour des raisons de sécurité devra s'étaler au delà de 2012.

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 19:15

 

tentative_assassinat_au_Tchad_image_montage_Tchadforum.jpg A la suite de l’incident du mercredi 9 Mai ayant vu deux soldats Français de l’opération « Epervier » tirés en pleine rue comme des lapins en plein N’Djamena, les supputations vont dans tous les sens.

Si sur les réseaux sociaux et autres blogs, on a parlé d’un ancien soldat démobilisé, ou d’un mutilé de guerre, des langues assez proches des cercles restreints du régime DEBY se sont déliées.

Ainsi une version tout simplement affolante a déferlé à N’Djamena comme une traînée de poudre. Il se dit en effet que cet attentat aurait tout simplement été pensé et planifié par Daoussa Deby – le frère aîné du chef de l’Etat – qui en aurait confié l’exécution à Zakaria Idriss DEBY. Quant au tireur, il s’agirait ni plus ni moins du colonel Kerim Eli, un proche des DEBY.

Pourquoi cette opération? Selon des sources fort bien informées des entourloupes du président Tchadien, Deby,  désorienté depuis que Hollande est élu président de la république française aurait décidé de faire monter les enchères vis-à-vis du nouveau président Français.

Aussi aurait-il renoué avec de vieux tours de passe passe déjà éprouvés  par le passé avec les humanitaires enlevés à la frontière, ou encore les chinois enlevés par ses propres hommes pour bénéficier du soutien français dans sa campagne de traque de la rébellion tchadienne au Dafour. Aujourd’hui, Deby cherche manifestement à maintenir ou renforcer le dispositif des éléments français au Tchad (Epervier) en créant de toutes pièces une apparence de situation d'insécurité - surtout contre la France, avec en perspective la main de Boko Haram.

En tout cas, le ministre tchadien de la Sécurité Ahmat Bachir n’a pas tardé  à pousser des cris d’orfraie et de fausse indignation. Il a ainsi  "condamné" jeudi  10 Mai ce qu’il a qualifié d’acte "insensé" d'un militaire tchadien ayant tiré mercredi sur deux soldats de l'armée française à N'Djamena. Ce qui s'est passé mercredi, a persiflé le ministre, est très regrettable. Nous condamnons cet acte commis par un voyou à l'encontre des soldats français, a indiqué à la presse le ministre de la Sécurité. Le militaire est aux arrêts. Une enquête est ouverte, et nous attendons les résultats de cette enquête qui déterminera les mobiles de son acte" a-t-il poursuivi, précisant que celui-ci serait "traduit en justice et répondra de ces actes devant la justice (...) Nous ne pouvons laisser impuni un tel comportement".

En tout cas, la soudaine nomination de Zakaria DEBY au Cabinet civil de la Présidence de la République ce jeudi 10 Mai  n’a trompé personne de ceux qui savent ce qui se trame. Vigilance !

Par D.L | Ndjamena-matin

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 19:10

Suite de l'affaire Mahamat Saleh Annadif au Tchad : les avocats de l'ancien secrétaire général de la présidence, qui est poursuivi pour complicité de détournement de fonds à la direction générale des grands travaux, ont réclamé l'annulation des poursuites. La défense estime que le droit tchadien n'a pas été respecté. Hier, jeudi 10 mai, dans son verdict, la chambre d'accusation a refusé l'annulation des poursuites. Voici la réaction de l'un des avocats de M. Annadif au micro de RFI.

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 00:41

Kyung-Wha-Kang-recu-par-Deby.jpg La Haut Commissaire ajointe des Nations Unies aux droits de l’homme Kyung-Wha Kang a qualifié, début avril, de « problème urgent » « l’impunité » judiciaire au Tchad après l’attaque rebelle de 2008 et la répression qui s’en est ensuivie.

« Malheureusement, la majorité de ceux qui ont perpétué des graves violations des Droits de l’homme n’ont pas été traduits en justice », a-t-elle constaté.

Dans un rapport publié le 2 avril, des organisations tchadiennes de défense des droits de l’homme avaient souligné qu’« aucun responsable gouvernemental ou de l’armée n’a été inquiété et les réformes institutionnelles n’avancent pas comme elles le devraient ».

Rappelons qu’en février 2008, une attaque rebelle avait été repoussée in extremis aux portes du palais présidentiel d’Idriss Deby à N’Djamena grâce à un soutien logistique et militaire français.

Les forces de l’ordre avaient par la suite arrêté de nombreux opposants, dont Ibni Oumar Saleh, une des figures de l’opposition disparue depuis.

Source : Survie

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 00:32
Archives. Deux soldats français qui sortaient de la base française du dispositif Epervier à N'Djamena, ont été blessés par un Tchadien en motocyclette
Archives. Deux soldats français qui sortaient de la base française du dispositif Epervier à N'Djamena, ont été blessés par un Tchadien en motocyclette | AFi
Un militaire tchadien circulant à moto a tiré sur deux soldats français qui sortaient de la base française du dispositif Epervier, à N'Djamena. «Les deux soldats français à bord de leur véhicule sortaient de la base (Hadji Kossei)», indique une source proche de l'ambassade de France au Tchad, précisant que l'individu «a tiré quatre balles en direction des soldats français, blessant l'un d'entre eux à un coude».


«Les deux soldats français (...) s'apprêtaient à emprunter la rue principale» en sortant de la partie tchadienne de la base, précise cette source. Le soldat a été admis à l'antenne médicale française. Il s'en est tiré et va être évacué»

Un officier de la police judiciaire tchadienne confirme que «la personne qui a tiré sur les militaires français est un militaire tchadien. Il a été arrêté et se trouve actuellement au bureau des renseignements militaires». L'état-major français à Paris précise que les deux soldats ont été pris pour cible en début de matinée, alors qu'ils se déplaçaient en tenue militaire, à bord d'un véhicule civil avec des plaques militaires françaises.

«A un arrêt, un individu a ouvert le feu sur eux avec une arme de poing», a précisé le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard, qui a confirmé qu'un des deux militaires avait été blessé à un bras et que l'autre était indemne. Le blessé a été opéré par un médecin militaire français et «ses jours ne sont pas en danger».

«Il y a eu un renforcement des mesures de vigilance à N'Djamena, puisque la personne (tireur) n'a pas été immédiatement arrêtée. Elle sont maintenues pour l'instant, mais on ne sent pas une menace particulière», a indiqué le porte-parole. Selon les informations dont l'état-major dispose, l'agresseur serait «un ancien militaire» tchadien. «Une enquête est en cours, en contact avec les autorités tchadiennes», a conclu l'état-major.

950 soldats français au Tchad
Dans le cadre de l'opération Epervier déclenchée en 1986, la France dispose  au Tchad de 950 hommes, et d'un important dispositif aérien avec des avions de chasse. La base française à N'Djamena communique avec l'aéroport, et celle d'Abéché, dans l'Est, est également située sur l'aéroport.
Le 11 août 2010, date du 50ème anniversaire de l'indépendance, le président tchadien Idriss Deby Itno avait remis en cause Epervier, évoquant «une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad». Il reprochait notamment à la France de ne rien payer pour sa présence militaire. La présence de militaires français est mal vécue par une partie de la population qui a l'impression que la France pèse ainsi sur les décisions de leur pays. Les rebelles tchadiens et certains opposants reprochent aussi aux Français d'avoir soutenu le régime d'Idriss Deby au pouvoir depuis 1990. En février 2008, la rébellion avait atteint les portes du palais présidentiel de N'Djamena. La France avait alors donné des renseignements et livré des munitions à l'armée tchadienne.
En janvier 2011, Alain Juppé, alors ministre de la Défense, disait vouloir faire «évoluer» le dispositif. De source militaire française, la base française au Tchad pourrait être utilisée dans le cadre de la surveillance et de la lutte contre les groupes armés, et notamment de groupes islamistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélienne.
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