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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 23:40
L'interview du président de la République accordée à la presse tchadienne, les résultats catastrophiques du Baccalauréat 2012 et ses suites, la poursuite de la grève à la Fonction publique entre autres, ont constitué les temps forts de l'actualité tchadienne cette semaine.
11 août 2012 :Déby s'ouvre à la presse tchadienne
«Je suis satisfait des résultats de l'Opération Cobra. Cobra a fait rentrer en moins de 2 mois plus de16 milliards de FCFA dans le trésor public (...) L'assainissement vacontinuer : c'est de ma responsabilité de nettoyer les brebis galeuses et je continuerai à le faire (...) », affirme le président de la République Idriss Déby Itno lors de l'interview accordée à la presse tchadienne à la commémoration de la fête de l'indépendance le 11 août dernier. Le deuxième morceau choisi, publié in extenso dans le bi-hebdo L'Info, on peut lire ceci : « (...) Je ne peux pas accepter que latotalité des ressources hors pétrole plus une partie des ressources du pétrolepartent essentiellement pour les 80 000 fonctionnaires, au lieu de 12 millions de Tchadiens. L'école, la santé, les infrastructures, avec quoi nous ferons tout cela ? Ce sont des puits qui vont tarir un jour (...) »
«Un rendez-vous manqué », titre de son côté, L'Observateur daté du 25 avril 2012 pour qui, le chef de l'Etat, dans ses propos, a déçu ses compatriotes plutôt que d'apaiser la tension sociale qui règne depuis plus de 3 semaines avec la grève des travailleurs qui paralyse le pays. D'abord, il a irrité les médias en invitant à cette interview seulement deux organes de presse, mais surtout en banalisant la crise sociale qui mine le pays, insiste l'hebdomadaire.
« Déby et sesillusions »,titre quant à lui, Notre Temps dans sa manchette du 14 août 2012 qui estime qu'en ne sélectionnant que deux organes, on a voulu mettre Déby à l'abri des questions gênantes telles que celle relative à la mystérieuse disparition de l'opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh. Au sujet du projet du code des personnes et de la famille qui piétine, souligne l'hebdo, le président Déby affirme que les cadres musulmans et chrétiens en sont le blocage en ajoutant : « nous allons adapter ce qu'ils ontmonté, en tenant compte de nos réalités ». « Monsieur le président de la République, combien de temps nousfaudra-t-il pour cela ? Le dossier est en train de prendre des moisissuresdans votre tiroir », interpelle Notre Temps.
Les résultats catastrophiques du Bac 2012
L'Info publie les résultats définitifs du Bac 2012. Selon la vice-présidente du jury, Mme Safia Ouangbi, sur les 69919 candidats inscrits, 6267, soit 8,96% qui ont effectivement obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10/20. Les recalés seront soumis début octobre prochain, à une autre session spéciale du baccalauréat.
Notre Temps, analysant les résultats du Bac 2012 avec un taux d'échec de 91%, pense que c'est une gifle retentissante administrée à un système éducatif moribond. « En quoi le ministre del'Enseignement supérieur est-il responsable du taux d'échec le pluscatastrophique de l'histoire du Bac tchadien ? Son remplacement par unautre ministre résoudra-t-il le problème de fond ? », s'interroge le confrère. Le très faible ratio enseignants/élèves, la qualification des enseignants, etc. constituent les problèmes réels auxquels il faut s'attaquer, suggère-t-il. « Au Tchad, Idriss Déby Itno, en 22 ansde pouvoir, n'a cessé d'encourager la promotion de la médiocrité »,juge l'éditorialiste du journal avant de conclure : « Aujourd'hui les jeunes tchadiens en paientles conséquences et la gangrène a pris tous les niveaux ».
Le quotidien Le Progrès de son côté révèle que l'ex-ministre de l'Enseignement Supérieur, Ahmet Djidda Mahamat, et le président du jury du baccalauréat du 2nd degré, session de juin 2012, arrêtés la semaine dernière, sont sortis de prison le lundi 13 août 2012. D'après les sources judiciaires, le juge d'instruction chargé de leur dossier les a inculpés pour faux et usage de faux et a décidé qu'ils comparaîtront libres. Il est imputé aux deux personnalités la responsabilité d'un repêchage de plus de 13 000 candidats au Bac, contrairement aux textes en vigueur, qui fixent la moyenne d'admission à cet examen à 10/20, rappelle le journal.
Grève à la Fonction publique : le gouvernement durcit sa position
L'Info publie les points saillants du Conseil des ministres du jeudi 09 août 2012, dont un porte sur la grève lancée par l'Union des Syndicats du Tchad (UST) depuis le 17 juillet dernier. Compte tenu de la persistance de l'UST à vouloir reconduire systématiquement la grève, relève le compte rendu, les mesures suivantes sont prises : « l'instaurationdans tous les départements ministériels, du système de pointage des agents ; la prise en charge par l'UST, des salaires de ceux des agents qui observent la grève ; la valorisation des agents qui ont toujours fait tourner l'appareil de l'Etat ; la réorganisation des services au niveau des hôpitaux en vue de permettre le fonctionnement normal ».
« On ne voit plusle bout du tunnel », titre L'Observateur par rapport à cette affaire. Le confrère informe que la rencontre entre l'UST et le gouvernement du vendredi 17 août a accouché une fois de plus d'une souris. Aucune proposition concrète ne leur a été faite bien que le Premier ministre ait reconnu juste, l'augmentation du point d'indice de 150. « Lors de la rencontre avec le Premier ministre, nous avons compris que le gouvernementn'est pas prêt pour nous augmenter les salaires. Il veut nous écraser. L'heureest grave mais nous n'allons jamais capituler », soutient François Djondang, le secrétaire général de l'UST.
Le reporter du quotidien Le Progrès a choisi de faire une descente le mercredi 15 août 2012 dans les différentes administrations pour vérifier la portée des mesures du gouvernement. A 10 heures, rapporte-t-il, quelques fonctionnaires au niveau des ministères de la Jeunesse et des sports, de la Culture ainsi que des Postes et Nouvelles Technologies de l'Information, bien que présents dans les cours ou dans leurs bureaux, font juste semblant de travailler. D'autres, poursuit le quotidien, profitent pour se reposer, sous les arbres. Enfin, notre confrère constate qu'il est difficile de savoir si une commission s'occupe du pointage des agents présents, conformément à la décision du gouvernement de laisser les journées non prestées à la charge du syndicat ayant appelé à la grève.
Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) fustige la Coordination des partis pour la Défense de la Constitution (CPDC)
Le quotidien Le Progrès rapporte que le Mouvement Patriotique du Salut, parti au pouvoir, par un communiqué daté du 14 août 2012, de son porte-parole, Mahamat Hissène, exprime sa consternation devant la récidive de la CPDC dans « ses tentatives de récupération etde politisation des revendications de salariés de la Fonction publique ».« Sous couvert de soutien à la grève, la CPDC fait passer en avant sespropres justifications et revendications électorales dont elle n'a puconvaincre aucun interlocuteur jusqu'à présent » poursuit le communiqué. Enfin, le quotidien rapporte que le MPS se dit surpris que la CPDC vilipende, après son expiration, un accord (ndlr, Accord du 13 août 2007) qu'elle a présenté pendant plus de 4 ans comme un modèle.
Rappelons qu'en dehors des thèmes traités par nos confrères, extraits de l'interview du chef de l'Etat, d'autres sujets ont été abordés à cette occasion par la presse. Le suivi des actions du Président de la République en direction du monde rural, la jeunesse tchadienne et son avenir, en termes de formation, le quota de 30% promis aux femmes dans les instances de prises de décision, constituent quelques dossiers que la presse a évoqués avec le chef de l'Eta au cours de cette interview.
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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 23:26

En appeler à la démocratie réelle contre la démocratie historique vue comme formelle pose problème.

Le problème n’est pas tant de fond que de pédagogie.

Il en est de la démocratie aujourd’hui comme il en fut du socialisme il y a quelques décennies.

Bien avant 1989 et 1991, des groupes politiques critiquaient le "socialisme bureaucratique" au nom d’un socialisme authentique plus démocratique, plus porteur d’égalité et de liberté, etc. Mais dans la vie réelle continua de nommer socialisme le "socialisme réellement existant". Les partisans d’un socialisme d’émancipation ont donc du changer de vocabulaire. En général en ajoutant un qualificatif à socialisme : démocratique ou "arc-en-ciel", etc...

Il en est de même pour la démocratie. Des groupes dénoncent la démocratie formelle actuelle au nom d’une démocratie réelle. Mais pour une très grande fraction de la population la démocratie c’est la "démocratie réellement existante" qui a pour base commune un système électoral qui délègue le pouvoir du peuple-citoyen à des élus . Les systèmes démocratiques, dit abusivement représentatifs, se distinguent sur divers points mais partagent le point commun de l’élection de citoyens, de membres désignés comme tels par les Etats.

La montée de la citoyenneté et de la démocratie est positive là ou elle n’existait pas, comme en Espagne, en Grèce, au Portugal, il y a quelques décennies, et aujourd’hui en Tunisie. Mais les peuples-classe voient aussi qu’il s’agit d’une démocratie "basse intensité" ou résiduelle bien différente d’une démocratie véritable, d’une alter-démocratie.

L’alter-démocratie porte une extension considérable de l’intervention des citoyens. Elle emporte aussi une réappropriation de domaines ou elle était inexistante. En ce sens là ou l’oligarchie recule et laisse place au peuple-classe, un espace de démocratie nouveau apparait. Le saut qualitatif repérable constitue l’alter-démocratie.

La démocratisation est le moyen de la lutte pour aller vers l’alter-démocratie, une démocratie qualitativement différente de l’actuelle, qui ne ressemble qu’assez peu à celle que l’on connait, qui est surtout la chose de l’oligarchie.

Christian Delarue

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 18:25

 

La Sous-préfecture de Béré dans la Tandjilé est complètement sous les eaux Les villages et cantons de cette Sous-préfecture sont touchés depuis quelques jours, et la population ne sait à quels Saints se vouer. De grosses pluies sont tombées en quelques jours et ont causé des dégâts matériels aux biens des populations. Les habitants des différentes zones sont obligés de prendre d’assaut les écoles et lycées, eux aussi sont restés dans l’eau. «Ce sont les débordements de la Tandjilé et du Logone qui ont provoqué cette situation. Nous attendons l’aide pour faire face à cette situation. Ces victimes n’ont pas à manger et cela est dangereux», confie un enseignant du Lycée de Béré joint au téléphone. Il nous confirme que plus de 500 victimes occupent ces lycées et écoles en ce moment.

 


© tchadinfos.com
Inondation dans la région du Dar Sila

Ne pouvant rester indifférent, face à une telle situation, les autorités administratives locales ont fait le déplacement pour compatir avec les victimes. «Ces autorités marchent des kilomètres dans l’eau pour vivre la réalité et se rendre compte de la situation. Il est difficile d’aller d’un quartier à un autre où d’un village à un autre. Les champs sont dans l’eau et nous aurons une mauvaise récolte cette année», commente un autre habitant de Béré joint également au téléphone.

A N’Djaména, l’on s’organise
Les ressortissants de la région résidents à N’Djaména sont préoccupés par cette situation et viennent de convoquer une réunion de crise afin d’assister les victimes. «En attendant l’intervention du Gouvernement, nous allons organiser des collectes afin de leur venir très vite en aide, car la situation est déplorable sur le terrain», affirme un ressortissant de Béré résidant à N’Djaména. Sur le terrain, la majorité des villes du Sud dont Sarh, Moundou, Doba, Laï, Kélo, Bongor, Bébidja sont dans la même situation.

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 19:42

On pensait s’être débarrassé de la Djandjawid avec nos 26 millions et d’autres grosses poussières des dollars. Divorcée et repartie au Soudan définitivement. Mais que non !  C’est sans compter avec  l’appétit  du Chef de Djandjawid et les manœuvres dilatoires du régime islamiste de Khartoum pour contrôler Deby pour les besoins de sa sécurité interne et de la propagation  de l’islamisme. En effet, depuis le mariage de la fille du chef des Djandjawids avec Deby, il y a un déferlement sans précédent des soudanais vers le Tchad, et la plupart continuent au Nigeria pour les affaires, mais selon une source bien informée, ces visiteurs sont en majorité des prosélytistes islamistes envoyés par les différents réseaux islamistes des pays du golf, traversent le soudan avec la complicité de Khartoum, séjournent sous la jupe d’Ammani et atterrissent au Nigeria dans les bras de Boko Haram et de là vers le Mali ou ailleurs. Ainsi que donc, Deby, vers qui tout le monde a les yeux tournés pour botter l’Aqmi hors du Mali, est en même le principal complice dans la fourniture des appuis multiformes à ce même Aqmi ! Sacré Deby !!

Le départ d’Ammani du Tchad (départ provisoire selon son père) n’a rien changé dans les relations entre les djandjawids et Deby. Pour perdurer les liens familiaux, Deby vient de donner en mariage la fille de sa sœur Ittir Deby, la Mairesse adjointe, au fils de Moussa Hilal. Selon les mauvaises langues, le nouveau beau-fils va remplacer  l’autre aide de camp, c.à.d. le Z. Ainsi, Deby prend le frère de Hinda et celui d’Ammani comme aides de camp. Hinda versus Ammani au sommet de l’Etat tchadien ! Quel spectacle ! Mieux, lors de son dernier passage à N’djaména et suite aux rumeurs des coups d’Etat qui auraient été tentés par des proches, le Chef des djandjawids a proposé à Deby d’assurer désormais sa protection : une centaine des djandjawids auraient été recrutés et seraient en attente d’être envoyés dans un pays pour une formation en sécurité rapprochée. On cite pèle mêle l’Algérie, le Maroc, l’Israël, etc. comme centre de formation. Ainsi, va le Tchad.

Beremadji Félix
N’djaména – Tchad

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 19:28

 

Tchad : les fonctionnaires réclament le soutien du secteur privé

Les travailleurs du secteur public tchadien poursuivent tout de même la grève, réclamant l’application des augmentations de salaires signées dans un accord avec le gouvernement à la fin de l’année 2011. Après cinq semaines de grève sans résultat apparent, les travailleurs du public appellent leurs collègues du privé à rejoindre le mouvement en signe de solidarité. Un service minimum est assuré à l’hôpital, et les files d’attente se font ressentir pour obtenir une consultation ou avoir accès à des soins. Cependant, beaucoup de fonctionnaires se présentent pour éviter d’être pointés grévistes, dans certains services de l’administration comme la Fonction publique, les Affaires étrangères ou encore la Justice. En réalité, ils ne travaillent pas. Le Premier ministre Emmanuel Nadingar a rencontré les responsables de l’Union des syndicats du Tchad (UST) jeudi 16 août, pour essayer de persuader les grévistes de suspendre la grève. « Vos revendications sont légitimes mais seulement l’Etat n’a pas les moyens de les satisfaire tout de suite », leur a-t-il expliqué.


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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 19:22

Des militants salafistes à Kairouan.

Des centaines de salafistes ont pris d'assaut un quartier de Sidi Bouzid jeudi 23 août à l'aube. Une bataille rangée de plusieurs heures a eu lieu avec des habitants sans que la police n'intervienne.

Les attaques de salafistes sont de plus en en plus régulières en Tunisie, et le climat de plus en plus pesant. Une semaine après les troubles de Bizerte et l'annulation d'un concert à Kairouan, des centaines de militants salafistes présumés ont attaqué un quartier de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, dans la nuit de mercredi à jeudi. D'après des témoins et la police, les heurts ont fait au moins sept blessés.

Selon les habitants de la cité, le conflit avec les salafistes a débuté lundi soir lorsque plusieurs d'entre eux ont tenté d'enlever un homme ivre afin de le punir selon les règles de la charia. En réaction, des jeunes de la cité ont passé à tabac, mercredi, trois partisans de cette mouvance religieuse sunnite fondamentaliste. Jeudi à l'aube, des centaines de "barbus" ont attaqué le quartier pour se venger.

Les affrontements entre habitants et salafistes ont duré plusieurs heures, jusqu'à l'aube, sans que la police n'intervienne. Selon une source au sein des forces de l'ordre de la ville, elle n'est pas interposée pour "ne pas aggraver la situation".

Bastion salafiste

La région de Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, est un bastion de la mouvance salafiste, qui compterait, selon des experts, une dizaine de milliers de militants dans toute la Tunisie.

Ces derniers ont multiplié les coups d'éclat depuis une semaine, attaquant plusieurs spectacles, notamment le 16 août à Bizerte, au nord, où 200 hommes armés de sabres et de bâtons ont assailli une manifestation culturelle. Ils ont blessé cinq personnes, dont l'élu régional français Jamel Gharbi.

 Jeuneafrique

 

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 19:20

Pour faire face à la recrudescence de la violence armée dans le pays, dans laquelle des anciens combattants pourraient être impliqués, le gouvernement procède à une vaste opération de recensement de ces derniers. Mais le plus important devra suivre : le désarmement et la réintégration.

Le gouvernementivoirien réagit-il enfin à la recrudescence de la violence à tous les niveaux ? Alors que la démobilisation des ex-combattants de la crise ivoirienne a accusé beaucoup de retard, le ministère de la Défense a annoncé qu’un nouveau recensement avait commencé dans une caserne de Bouaké (centre), jeudi 23 août.

Au moins 300 personnes s’y sont rendues dans la matinée pour se faire enregistrer. Selon Bertin Kouassi Yao, conseiller technique au ministère de la Défense et coordonnateur de cette nouvelle opération, plusieurs villes de Côte d’Ivoire seront également concernées pendant « un mois ».

Reste à savoir combien de combattants doivent déposer les armes. Plus de 100 000, selon une structure jusque-là impliquée dans le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Moins, selon les informations de Jeune Afrique : sur le terrain, de 40 000 à 70 000 mercenaires étrangers, miliciens et chasseurs traditionnels dozos  continuent à faire régner leur loi, vivant de divers trafics.

"Gangrène"

Le climat sécuritaire de ces dernières semaines a montré l’urgence du règlement de ce que nombre d’analystes comparent à une « gangrène » de l’État de droit. Ce dont a conscience le président Alassane Ouattara, qui vient de signer un décret instaurant une « Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration » (DDR), a annoncé le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, sur la télévision publique, mardi.

L’organisme, promis depuis plusieurs semaines, doit désormais prendre en charge le travail d’une dizaine de structures dont la gestion et la coordination étaient jugées catastrophiques par les bailleurs. Depuis une décennie, les programmes de DDR se sont succédé avec des résultats très limités, entraînant surtout beaucoup de frustration et d’amertume parmi les anciens combattants.

On a encore des armes, si on n'a pas une bonne situation, on ne va pas déposer les armes.

Issouf Bamba, ex-rebelle

De nombreux responsables – y compris au sein du gouvernement - suspectent des supplétifs des FRCI encore non démobilisés d’avoir pris part à certaines attaques contre l’armée nationale ces dernières semaines. « Nous sommes découragés des politiciens », a confié Issouf Bamba, qui a appartenu à l'ex-rébellion. « Chaque année c'est le même scénario, on nous recense et après on ne voit rien », dit-il . Avant de menacer : « On a encore des armes, si on n'a pas une bonne situation, on ne va pas déposer les armes ».

Le gouvernement a accusé des miliciens et militaires pro-Gbagbo après les attaques contre l'armée, ce que le parti de l'ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), a récusé.

Jeuneafrique

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 19:16

Le ministre des Affaires étrangères d'Israël, Danny Ayalon. © Reuters

La récente décision du gouvernement sud-africain de bannir les étiquettes "made in Israel" des produits provenant des Territoires occupés a déclenché la fureur de l'État hébreu. Le ministre israélien des Affaires étrangères est allé jusqu'à accuser l'Afrique du Sud de continuer à appliquer l'apartheid.

Venant d'Israël, l'accusation pourrait faire sourire. Elle est en réalité tragique. Jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a accusé l'Afrique du Sud d'être un État appliquant toujours l'apartheid. Pour un des rares pays qui a soutenu le régime ségrégationniste sud-africain jusqu'en 1994, la charge est plutôt surprenante...

Tout est parti d'une décision prise la veille par le gouvernement sud-africain, dominé par l'ANC (Congrès national africain) depuis la fin de l'apartheid. Pendant de longues années, les responsables du parti de Nelson Mandela ont ouvertement soutenu la cause palestinienne. En 1994, la donne change. Propulsés au pouvoir, ils observent une prudente neutralité dans le conflit israélo-palestinien. Une ligne de conduite relativement bien tenue jusqu'à ces dernières semaines.

"L'apartheid sud-africain est dirigé contre Israël"

Pourtant, mercredi, l'Afrique du Sud a brusquement haussé le ton face à l'État hébreu. Pretoria a en effet décidé de bannir l'étiquette « made in Israël » sur les produits provenant des colonies israéliennes en Territoires occupés. Cette mesure symbolique, adoptée en conseil des ministres, était en gestation depuis le mois de mai.

Côté israélien, la réaction ne s'est pas fait attendre. Quelques heures après l'annonce du boycott sud-africain, Tel-Aviv a jugé cette mesure « discriminatoire » et « totalement inacceptable ». Le lendemain, le ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, va encore plus loin, selon Reuters. « Malheureusement il s'avère que le changement amorcé il y a quelques années en Afrique du Sud n'a pas apporté le moindre petit changement, ce pays reste un régime d'apartheid ». Et d'ajouter, avec culot : « En ce moment, l'apartheid sud-africain est dirigé contre Israël ». Le ministre, issu de la droite nationaliste israélienne, devait par ailleurs rapidement convoquer l'ambassadeur d'Afrique du Sud à Jérusalem.

Lente maturation

Pour justifier sa décision, le gouvernement sud-africain s'appuie sur une loi de protection du consommateur de 2008 qui impose « un étiquetage des biens et produits venant des Territoires occupés pour éviter que les consommateurs ne croient qu'ils viennent d'Israël ». « C'est conforme à la ligne de l'Afrique du Sud qui reconnaît les frontières de 1948 délimitées par l'ONU et ne reconnaît pas les Territoires occupés au-delà de ces frontières comme faisant partie de l'État d'Israël », précise-t-il.

La démarche sud-africaine n'est pas vraiment une surprise. La semaine dernière, le ministre délégué aux affaires étrangères, Ebrahim Ebrahim, avait ouvertement envisagé de suspendre les visites officielles en Israël, estimant que celles-ci « légitimaient l'occupation de la terre palestinienne par Israël ». En juillet, Marius Fransman, vice-ministre des affaires étrangères, avait déjà lâché un ballon d'essai. « Notre position politique sur la situation en Palestine est indubitablement marquée par notre propre histoire d'oppression et d'abus des droits de l'homme », avait-il déclaré. « Jusqu'à présent, la campagne de boycott a eu un effet économique négligeable, mais la voix d'un gouvernement comme le nôtre pourrait donner un coup de pouce symbolique

 

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 14:47

Des opposants se rassemblent à Lomé le 21 août 2012.

Le collectif Sauvons le Togo (CST) a organisé, mercredi 22 août à Lomé, une seconde journée de mobilisation violemment réprimée par la police. Le mouvement d’opposition affirme désormais ne plus vouloir discuter avec le pouvoir et exige la démission du président Faure Gnassingbé.

Pour le second jour consécutif, les forces de l’ordre ont violemment réprimé la manifestation du collectif Sauvons le Togo qui avait bravé la veille l’interdiction du gouvernement de défiler dans des quartiers à « forte activité commerciale ». Dès les premiers instants de la marche, mercredi 22 août, la police a utilisé des gaz lacrymogène, alors que - contrairement à mardi - la manifestation avait été autorisée et l’itinéraire préalablement validé par les autorités.

Les manifestants - au nombre d'environ 2 000 - ont riposté par des jets de pierres sur les forces de l’ordre et les affrontements ont duré toute la journée dans le quartier de Bé, fief de l’opposition. « À partir du moment où nous avons convenu d'un itinéraire, il faut laisser un certain temps aux forces de l’ordre pour qu’elles prennent les dispositions afin de canaliser la circulation, ce qui n’a pas été le cas, explique Gilbert Bawara, le ministre de l’Administration territoriale. C’est ce malentendu qui a entraîné la bousculade. Il n’y a jamais eu l’intention de disperser la foule ».

"Coup de force"

Face à la « brutalité » des forces de l’ordre, les organisateurs de la manifestation ont affirmé avoir constaté un « coup de force », tel que définit par l’article 150 de la Constitution togolaise, et ont renoncé au troisième jour de protestation prévu jeudi. Ils estiment que la « duplicité » du pouvoir togolais ruine tout effort pour trouver une solution négociée. 

« Nous ne marcherons plus. Nous n’allons plus dialoguer avec qui que ce soit. C’est fini. Nous exigeons leur départ [celui des responsables au pouvoir, NDLR] », martèle Zeus Ajavon, le Coordinateur du Collectif, qui demande également « au peuple togolais de prendre ses responsabilités ». Un appel à la désobéissance civile qu’on se refuse pour l’heure à commenter du côté du gouvernement. Le collectif réclame, entre autres, la modification du code électoral. Les élections législatives sont théoriquement prévues en octobre prochain.

Jeuneafrique

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 14:43
Enseignantes tchadiennes à N'Djamena. Pour le Premier ministre, les «revendications sont légitimes mais l’Etat n’a pas les moyens».
Enseignantes tchadiennes à N'Djamena. Pour le Premier ministre, les «revendications sont légitimes mais l’Etat n’a pas les moyens»

La grève des travailleurs du secteur public tchadien se poursuit. Ils réclament l’application des augmentations de salaires signées dans un accord avec le gouvernement à la fin de l’année 2011. Cinq semaines de grève n’ont pas fait bouger les lignes. Du coup, les travailleurs du public appellent leurs collègues du privé à rejoindre le mouvement en signe de solidarité.

La semaine a commencé comme les autres. Dans les hôpitaux, c'est le service minimum. On arrive à se faire soigner si l'on sait être patient. Dans les autres services de l’administration comme la Fonction publique, les Affaires étrangères ou encore la Justice, beaucoup de fonctionnaires se présentent pour éviter d’être pointés grévistes. Mais en réalité, ils ne travaillent pas.

Jeudi 16 août, le Premier ministre Emmanuel Nadingar a rencontré les responsables de l’Union des syndicats du Tchad (UST), pour essayer de les persuader de suspendre la grève. « Vos revendications sont légitimes mais seulement l’Etat n’a pas les moyens de les satisfaire tout de suite », leur a-t-il expliqué. En gros, rien de nouveau...

Côté syndicats, on envisage de rendre plus visibles les actions, en demandant au secteur privé de faire une grève au nom de la solidarité des travailleurs. C'est ce qu'explique François Djondang, secrétaire général de l'UST : « L’assemblée a appelé les camarades du secteur privé à un élan de solidarité syndicale, pour qu'avec leur action, le mouvement que nous avons entamé il y a cinq semaines soit beaucoup plus ressenti et puisse amener le gouvernement à revoir sa position figée. »

Les concertations sont en cours entre syndicats du public et du privé pour déterminer la date de cette grève de solidarité qui sera fixée au cours de l’assemblée générale des travailleurs le samedi 25 août.

Vos revendications sont légitimes, mais l'Etat n’a pas les moyens de les satisfaire tout de suite.
Emmanuel Nadingar, Premier ministre tchadien
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