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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 19:15

Journaux traités : L’Info, N’Djaména Bi-hebdo, La Voix, l’Observateur, Le Progrès et Le Temps.

La communication du Premier Ministre relative aux rumeurs sur la démission du gouvernement, la célébration de la semaine nationale de la femme tchadienne SENAFET et la Journée Internationale de la Femme, la Journée Africaine de l’Environnement, l’interpellation, comparution et incarcération du député Gali Gata Ghoté et la CAN 2012 ont contribué à l’ossature des journaux nationaux cette semaine.

« Faché, Nadingar a fini par s’énerver ! » titre laconiquement, N’Djaména Bi-Hebdo à propos de la conférence de presse animée le 02 mars 2012 par le Premier Ministre Emmanuel Nadingar sur les rumeurs de la démission de son gouvernement. Ce titre est accompagné d’une caricature du Premier Ministre, attaché solidement à son fauteuil, bouchant ses oreilles avec ses mains. Sous son fauteuil est allumé un feu alimenté par des fagots portant l’inscription l’incompétence et la fenêtre des gens parlent du remaniement du gouvernement. Abordant le même sujet, le journal gouvernemental L’Info titre « le PM met fin aux rumeurs le donnant partant ». Notre confrère publie à la Une la photo du chef de gouvernement qui rassure l’ensemble de son cabinet que le Chef de l’Etat réitère toujours sa confiance à l’équipe gouvernementale.

Elections communales 2012

Suite à la publication des résultats définitifs des élections communales 2012 par la Cour suprême, le président du VIVA RNDP, Dr Nouradine Kassiré Delwa Coumakoye, tout en réitérant son alliance avec le parti au pouvoir, déclare sans ambages dans les colonnes du journal N’Djaména Bi-Hebdo que « La Cour suprême est pire que Satan ». Pour l’ancien Premier Ministre, pour l’organisation de ces locales, la Commission Electorale Nationale Indépendante a échoué et la Cour suprême est impardonnable. « Il faut une autre conception de l’organisation judiciaire », souligne t-il.

Célébration de la journée africaine de l’Environnement

« Le Lac-Tchad, notre patrimoine et notre avenir commun », c’est thème de la journée africaine de l’environnement qui été fêtée le 03 mars 2012 à N’Djaména. D’après L’Observateur qui fait largement échos de la commémoration de cette journée en présence du président de la Commission de l’Union Africaine, le gabonais Jean PING, il ne suffit pas de planter un arbre, mais, le Gouvernement doit faire plutôt preuve de plus de bon sens en vulgarisant et facilitant l’octroi et l’entretien des arbres par les Tchadiens. Lors de la visite des autorités tchadiennes et de la Commission de l’Union Africaine dans le Lac Tchad, les pécheurs de l’île de Kinasserom ont exprimé leurs inquiétudes en voyant le Lac tarir quotidiennement et les éleveurs, quant à eux, ont déploré le croissement de leurs animaux occasionnés par l’assèchement du Lac. Face à ces plaintes, rapporte l’hebdomadaire, le Président de l’UA, Jean Ping, a dit que « nous allons remuer ciel, terre et mer pour que le Lac-Tchad retrouve sa santé ».

Arrestation et incarcération du député Gali Ghoté à Sarh

Plusieurs journaux tchadiens ont consacré leurs colonnes à l’arrestation du député du Lac Iro, Gali Gata Ghoté, qui était en tournée dans sa région. « Le député Gali arrêté à Sarh ! », Titre sommairement l’hebdomadaire Le temps. Arrêté le dimanche 4 mars 2012 pour une affaire de braconnage, des carcasses de phacochères auraient étaient retrouvés dans son véhicule dans la zone de Kyabé alors que lui-même ne se trouvait pas à bord, précise le confrère faisant échos du communiqué de presse de son parti l’Union de Forces Démocratiques/Parti Républicain (UFD/PR) qui souligne que de retour de Kyabé, le Député Gali Gata Ghoté a été arrêté sur instructions des agents de l’A.N.S, eux mêmes téléguidés par des personnalités bien connues pour des raisons purement politique. Abordant dans le même sens, N’Djaména Bi-hebdo du 08 au 10 mars 2012 titre : « Non coupable, mais condamné ! ». Apres son arrestation, le député Gali a comparu devant le tribunal de première instance de Sarh où il a été condamné à un an de prison ferme assorti de 200 000 francs Cfa d’amende, et ses trois compagnons ont subi la même peine. Le Bi-hebdomadaire mentionne que le prévenu a plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés. Cette décision de la justice a soulevé la colère des députés de l’opposition qui ont boycotté la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire vidant l’hémicycle au Palais du 15 janvier. Les partis politiques de l’opposition ont également exprimé leur mécontentement dans un communiqué de presse. D’après N’Djaména Bi-hebdo, le collectif des avocats du député Gali estiment que le droit n’a pas été dit et que leur client a été condamné à tord. Contrairement aux informations relayées par Radio France Internationale et les Radios nationales sur un cas de flagrant délit de braconnage et de tentative de corruption, soulignent ses avocats, le Député Gali n’était pas à bord de son véhicule qui était vide.

Célébration de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET)

8 mars et après ? S’interroge le journal N’Djaména Bi-Hebdo du 8 au 11 mars qui souligne que malgré son institution depuis 25 ans, la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) est vide de sens. Son minime impact positif sur les femmes demeure une maigre représentation dans les sphères de décisions. Abordant la question de l’adoption du Projet de code des personnes et de la Famille qui est en souffrance dans les tiroirs depuis plusieurs années et compte tenue des promesses annoncées par la Première Dame Hinda Deby Itno, le journal souligne qu’il est temps que la Première Dame montre aux femmes qui l’applaudissent dans leur majorité qu’elle respecte sa parole. Quant à l’autonomisation de ces dernières, le Bi-hebdomadaire, mentionne qu’il ne suffit pas d’offrir des vivres aux femmes à chaque SENAFET, il faut également un encadrement et des moyens pour lui permettre de maximiser ses chances. « On ne nourrit pas la poule le jour du marché », conclut le journal. Pour sa part, le quotidien Le Progrès rapporte que pour joindre l’utile à l’agréable, la Première Dame a offert 600 machines à coudre aux associations faîtières à travers la Cellule de Liaison et d’Informations des Associations Féminines CELIAF et l’UAFAT pour les distribuer dans toutes les régions du Tchad en raison de 21 machines par région. Ces 600 machines à coudre sont le symbole d’une autonomisation de la femme selon la Première Dame Hinda Déby Itno.

Eliminatoires de la CAN 2013 : Le Tchad sous la menace d’une sanction de la CAF

Selon L’Observateur, suites aux violences survenus lors du match éliminatoire de la CAN 2013 le 29 février 2012 à N’Djaména, l’équipe nationale du Malawi menace de déposer une plainte contre les Sao du Tchad. Lors de ce match, rapporte le journal, les supporters du Sao mécontents ont jeté des projectiles sur le terrain blessant l’attaquant malawite Atusaye Nyondo. Ainsi, l’auteur des 2 buts n’a pas pu continuer le match, il a été transporté hors du terrain. Le jeune attaquant est dans un état stable, mais il sera indisponible pendant plusieurs semaines, a indiqué la Fédération Malawite de Football.

Malick Lelong

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:38

Deby est à Paris depuis le début de la semaine passée. C’est une visite d’agréments et des retrouvailles, programmée de longue date. Mais il faut trouver un alibi pour justifier un séjour de 2 semaines en dehors du Tchad ; et il fut trouvé: Un colloque scientifique que les universités européennes organisent à tour de rôle sur les lacs africains et qui s’intitulent « Projet Méga Tchad », c’est un truc qui existent depuis une vingtaine d’années ;  mais transformé depuis, par l’Unesco  en Sommet mondiale sur l’Eau. Cette année  il est organisé à Marseille  et Deby a donc sauté sur l’occasion : « le Chef d’Etat va assister avec ses pairs au Sommet mondial sur l’Eau, sur invitation du Président français» tonne-t-on à N’djaména. Double bluff ! Qui de ses paires assiste à ce Sommet ? Et puis le Président français ne l’a jamais invité, la preuve, jusqu’à ce jour il ne l’a pas rencontré ! Bizarre invitation. Le seul officiel à avoir fait le déplacement à l’hôtel Bristol est le Ministre de la Coopération ; comment s’appelle-t-il déjà ? Bof, pas important. Mais Deby s’est donné du travail : il a été reçu par le SG de la Francophonie ; c’est le monde à l’envers ! L’OIF, étant une organisation intergouvernementale, son SG étant alors un fonctionnaire des Etat, c’est à ce dernier de se déplacer chez les Président et non l’inverse. Bref, apparemment les préséances dépendent de la tête de l’individu. Deby a reçu aussi l’Ambassadeur de la Suède en France pour exprimer ses inquiétudes sur l’activisme  de certains milieux cathos suédois pour leur appui au Mouvement pour l’Emancipation du Sud du Tchad (MEST) ; et puis l’Ambassadeur du Venezuela en France et non le Ministre des Affaires Etrangères comme signale son service de presse. Pourquoi Venezuela ? La présence d’IDI en France étant en train de passer inaperçu, il faut  s’attirer tout simplement l’attention. Et enfin la Communauté tchadienne en France. Mais Deby a aussi d’autres chats à fouetter pendant son séjour parisien. Outre le passage à l’hôpital américain (8 et 9 mars) et l’escapade marseillaise, Deby a aussi d’autres chats à fouetter pendant son séjour parisien.

Premier sujet de préoccupation d’IDI à Paris : nourri par la sève de l’idéologie extrême droite des écoles militaires françaises, Deby a une haine viscérale vis-à-vis de la gauche française et une peur bleue d’une éventuelle arrivée de cette même gauche au pouvoir. Il répète à qui veut l’écouter que pendant les 4 ans de règne des socialos sous Chirac, il n’avait pas mis pieds en France. Aussi a-t-il fait un déplacement, peut être le dernier, dire au revoir à ses amis de droite et même les aider dans la mesure de ses moyens malgré les relations aigres douces de ces derniers temps.

Deuxième sujet de préoccupation: les pressions de la Belgique et la probable déchéance d’Abdoulaye Wade aidant, l’extradition de l’ex-Président tchadien, HH, vers la CIJ serait imminente, ce dont l’ancien président lui-même serait partant. Par contre Deby n’y serait pas du tout ! Selon des témoins, il est en train d’utiliser avec plein carburant tous les réseaux françafricains pour retarder cette échéance. Abdoulaye Wade, que beaucoup d’observateurs avertis qualifient de maitre chanteur vis-à-vis de Deby sur le dossier de Habré, serait sur le point de lâcher du lest sur le sujet et ce, malgré les 3,5 millions d’euros qu’il aurait reçu de Deby pour la présente  campagne présidentielle.

Autre raison de séjour présidentiel : Deby veut s’éclater ; longtemps sevré de ses meilleurs bouffons, mis au placard par l’ex Dame de fer, il a retrouvé ses bouffons à la faveur de la mise à l’écart de ladite Dame. Ils sont une quinzaine à faire le déplacement  avec Deby y compris 9 Généraux en retraite.  Ces bouffons, c’est la crème des conteurs et raconteurs ; chacun d’eux est spécialiste d’un domaine précis et d’une langue tchadienne donnée, ils les manipulent aussi bien que Maradona le ballon rond. Les anecdotes assaisonnées de piment, racontées avec l’éloquence d’un Malraux, font rire Deby aux larmes. Seule leur présence le rend heureux et le déconnecte momentanément de sombres réalités  tchadiennes. Tous les bouffons occupent des chambres et des suites à l’hôtel Bristol. 40.000 euros par jour sans les extras (alimentation, téléphone, internet, pressing, etc.) Pour un pays pétrolier, 40.000 euros par jour c’est comme du gratis, surtout s’il faut faire rire aux éclats un grand Sultan de la trempe d’IDI.

Beremadji Félix
N’djaména – Tchad

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:13

(N’Djaméana, 9 mars 2012). « Les députés de tous les courants politiques doivent s’opposer à l’instrumentalisation de la justice et à la violation de leurs statut et droits constitutionnels », a lancé le député Salibou Garba, président de l’Alliance nationale pour la Démocratie (AND), parti politique de l’opposition. C’était lors d’une conférence de presse tenue jeudi, 8 mars 2012, par les députés de l’opposition pour dénoncer la condamnation arbitraire à un an de prison ferme et 200 000 francs d’amende de leur collègue Gali Gata Gothé.

Le tribunal de Première instance de Sarh a fondé son verdict sur le délit de corruption pour infliger ces sanctions au député ; il a abandonné le délit de braconnage, principale infraction qui a entraîné les autres délits s’il y en avait. Nous ne comprenons pas pourquoi le député Gali a été condamné, s’enflamme le député Salibou Garba qui voit derrière cette condamnation la main des « personnes dans l’arène du pouvoir qui instrumentalisent les services de l’Etat pour neutraliser un adversaire politique de taille qui s’est brillamment fait élire et qui jouit dans sa circonscription d’une popularité gênante ».

« Le président de l’Assemblée nationale est interpelé ; il a l‘impérieuse obligation de veiller au respect du statut et des droits des députés », a poursuivi le conférencier qui note que le président de l’Assemblée nationale ne peut pas ne pas être éclaboussé si le Parlement continue à répondre à cette avalanche de saisines précipitées orchestrées par le gouvernement.

Hier l’Assemblée nationale était saisie d’une demande de lever de l’immunité du député Saleh Kebzabo dans les conditions qui violent la Constitution, aujourd’hui c’est l’arrestation illégale du député Gali, a-t-il rappelé. « L’Assemblée nationale ne doit être aux ordres du gouvernement », a martelé Salibou Garba qui invite tous les partis politiques, les ONG de promotion de la démocratie et des droits de l’homme, les citoyens épris de paix et de démocratie, ainsi que les partenaires à dire non à cette dérive d’atteinte répétée aux droits de citoyens.

Alphonse Dokalyo

Affaire Gali : le collectif des avocats dénonce une cabale judiciaire
 
(Ndjamena, 9 mars 2012)Le collectif des avocats de la défense du député Gali Gata Ngoté a tenu un point de presse ce vendredi 09 mars 2012. Cette sortie intervient deux jours après la condamnation du député du Lac-Iro à un an d’emprisonnement ferme et 200.000 FCFA d’amende pour tentative de corruption dans l’affaire de braconnage dont il était accusé avec trois de ses militants par le tribunal de 1ère instance de Sarh.

Pour les conseils de Gali, toutes les procédures dans la poursuite ont été violées. Ni le droit à la défense, ni la constitution du tribunal, ni le délai de trois jours accordé par la loi pour organiser la défense n’ont pas été respectés. Par conséquent, la procédure est nulle. Les avocats se sont relayés pour expliquer qu’il n y a pas eu de flagrant délit dans cette affaire. Du moment où Gali n’a pas été reconnu coupable de complicité dans cette affaire de braconnage, de facto, les autres faits qui lui sont reprochés sont sans effet, soutiennent-ils.

Enfin, le collectif s’interroge sur la nature de cette poursuite et la condamnation du député Gali Gata Ngoté. Ce qu’on qualifie aujourd’hui d’affaire Gali prend une tournure politique, estiment les avocats. En rappel, le collectif a interjeté appelle auprès de la cour d’appel de Moundou.

Basile Nadjitédeou Mbaiom

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 19:48

Le Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD) a suivi avec stupéfaction la dernière farce lugubre du régime militaro-clanique du « Général-Président-Sultan » Idriss Déby Itno, à savoir l’arrestation suivie de la condamnation ubuesque du député de l’opposition Pierre Gali N’gothé.

Certes, en vingt et un ans d’une gestion moyenâgeuse, marquée par les pillages, les brigandages électoraux et les assassinats politiques, le pouvoir de N’Djamena n’en n’est pas à sa première forfaiture; néanmoins la désinvolture et la grossièreté dont il vient de faire preuve, dans son acharnement contre le député Gali N’gothé, sont assez déconcertantes. Désinvolture, car plus de trois années après la publication du rapport de la Commission d’enquête, qui a établi sa responsabilité dans la disparition du Professeur Ibni Oumar Mahamat-Saleh, l’attitude obstructionniste du régime est en passe de l’entraîner vers une procédure internationale; situation qui devrait logiquement le dissuader de commettre de nouvelles turpitudes.

Grossièreté, du fait des conditions d’arrestation d’un député protégé par l’immunité parlementaire, du ridicule du prétexte invoqué ( découverte de carcasses de phacochères dans un véhicule !), et de la précipitation avec laquelle la condamnation a été prononcée, en piétinant les procédures techniques minimales, par une Justice définitivement aux ordres.

Le CNCD joint sa voix à celle des forces démocratiques, en exigeant:

- La libération immédiate du député Pierre Gali N’gothé; et

- L’arrêt de la persécution du député Saleh Kebzabo.

Par ailleurs,

Nous réitérons notre appel à l’Union Européenne, qui avait parrainé l’Accord du 13 août 2007 entre le parti présidentiel et ceux de l’opposition, à respecter ses engagements quant au dossier Ibni Oumar, et particulièrement aux autorités françaises qui continuent à accueillir le despote tchadien, avec une régularité plus que suspecte, comme c’est le cas en ce moment même, de cesser la coopération militaire et sécuritaire avec la dictature.

- Enfin nous appelons les Tchadiens et les amis du Tchad à multiplier les actions de sensibilisation et de mobilisation, afin de faire reculer la machine répressive du général Idriss Déby Itno.

 

 

Fait le 09 mars 2012
Annette Laokolé
Coordinatrice du CNCD

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 19:38

C’est une longue lettre à en-tête de la Présidence de la République, de la Primature et du ministère de la Justice du Tchad. Datée du 10 février et signée par le Garde des Sceaux, Abdoulaye Sabre Fadoul, cette missive de trois pages est adressée via l’ambassade tchadienne à Paris aux sénateurs socialistes Gaëtan Gorce (Nièvre) et Jean-Pierre Sueur (Loiret), lequel préside en outre la Commission des lois de la Haute Assemblée. Voilà près de quatre ans que les deux élus français plaident inlassablement pour que la vérité éclate quant aux circonstances de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, selon toute vraisemblance enlevé et « liquidé », accidentellement ou pas, par les forces loyales à Idriss Déby Itno, chef d’Etat alors en butte à l’offensive de colonnes rebelles parvenues en février 2008 jusqu’au cœur de N’Djamena.

A l’évidence, le rédacteur de ce courrier supporte mal l’activisme du tandem sénatorial et le soutien qu’il apporte à la famille du disparu. Il l’accuse de « dénier à nos institutions leur droit absolu, exclusif et inaliénable à traiter une affaire intérieure » et de proférer des « affirmations péremptoires graves totalement inexactes », invoquant au passage les « incommensurables efforts » -pour le moins stériles à ce stade- déployés par son gouvernement afin de « faire toute la lumière » sur cet épisode. Il est question ensuite « d’instrumentalisation indécente », ou de « conclusions abracadabrantes », émises par ceux qui tendent à « s’ériger en justiciers ». En conclusion, le Dr Abdoulaye Sabre Fadoul exige « que cessent les interférences intempestives et certaines manœuvres d’intimidation » -qu’au demeurant il ne détaille nullement- et que soit respectées « la souveraineté et les institutions » du Tchad.

Un assaut épistolaire en appelant un autre, les deux parlementaires ont à leur tour pris la plume pour alerter, voilà deux jours, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. Le duo Gorce-Sueur attire l’attention du patron du Quai d’Orsay sur une « procédure inédite » consistant « pour un membre éminent d’un gouvernement étranger, à interpeller directement des parlementaires d’un autre Etat au sujet de la manière dont ils exercent leur mandat et à les inviter à mettre un terme à leur action ». Il rappelle aussi que le sort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh a fait l’objet d’une résolution de l’Assemblée Nationale, adoptée à l’unanimité en mars 2010 ; que N’Djamena a promis de mettre en œuvre les recommandations formulées par une Commission d’enquête internationale ; et que Nicolas Sarkozy s’est engagé par courrier, à plusieurs reprises, à œuvrer contre la primauté de la loi du silence et de l’oubli.

Le Forum Mondial de l’Eau, qui se tient à compter de lundi à Marseille, offrira au locataire de l’Elysée une excellente occasion d’administrer à son ami Idriss une courtoise piqûre de rappel. Et l’on voit mal dès lors comment l’hôte tchadien, qui séjourne paraît-il dans l’Hexagone depuis le 4 mars, pourrait cette fois noyer le poisson dans les eaux du Vieux-Port.

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 18:00

ci-dessous le communiqué du PS


 

Marcel




Tchad : 4 ans après, la situation de l'opposition est toujours aussi précaire.

 

Il y a quatre ans, Nicolas Sarkozy déclarait à N’Djaména vouloir « toute la vérité » sur la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh et exigeait une enquête internationale crédible pour faire la lumière sur cette disparition. Ibni Oumar Mahamat Saleh était alors le chef de l’opposition démocratique au Tchad et animait courageusement la Coordination pour la défense de la constitution, qui refusait des modifications constitutionnelles illégitimes. L’heure du bilan est venue. Si une commission d’enquête nationale a admis que cet enlèvement avait été le fait d’hommes en armes portant des uniformes des forces de sécurité tchadiennes, elle a refusé de se prononcer sur les circonstances des événements qui auraient suivi. Il est pourtant clair désormais qu’Ibni Oumar Mahamat Saleh a été assassiné. Contrairement aux engagements pris alors par Nicolas Sarkozy, il n’y a toujours eu ni commission internationale crédible ni vérité faite sur ce meurtre. Puisque le président et le gouvernement français actuels revendiquent des progrès en matière de transparence, notamment quant à l’utilisation des moyens militaires de la France, nous leur demandons de rendre publics tous les éléments en leur possession concernant cette affaire.

La situation actuelle de l'opposition semble d'ailleurs toujours aussi précaire. Il y a deux jours, le député de l'opposition Gali Gatta NGhothé était emprisonné puis condamné à un an de prison ferme. Nous déplorons cette arrestation et cette condamnation et craignons que leurs vraies raisons ne soient purement politiques. 

Il ne saurait y avoir de progrès démocratique réel en Afrique tant que des opposants politiques pourront être enlevés et tués, ou arrêtés pour des motifs peu vraisemblables. C’est pourquoi nous réclamons, encore et toujours, pour sa famille, pour ses amis, pour l’idée même de démocratie, la vérité sur la mort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Nous appelons les autorités françaises qui auront des entretiens avec lui à ne pas manquer d'évoquer cette question et les progrès éventuels des enquêtes en cours.

 

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 16:20

Deux sénateurs français, dans un courrier qu'ils viennent d'adresser au ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, accusent les autorités du Tchad de chercher "à influencer des parlementaires français" sur le cas d'un opposant tchadien disparu.

Jean-Pierre Sueur,(Parti socialiste - opposition) président de la commission des Lois du Sénat, et Gaëtan Gorce, sénateur (PS) de la Nièvre (centre de la France), se battent depuis quatre ans "pour obtenir la vérité sur les conditions de la disparition d'Ibni Oumar Mahamat Saleh".

Dans une lettre datée du 10 février qu'ils ont rendue publique, le ministre de la Justice tchadien Abdoulaye Sabre Fadoul accuse les parlementaires d'"affirmations péremptoires graves totalement inexactes". Il demande que "cessent les accusations sans fondements, les interférences intempestives et certaines manoeuvres d'intimidation" et exige "le respect de notre souveraineté".

Dans leur courrier au chef de la diplomatie française, les deux sénateurs lui demandent d'intervenir auprès des autorités tchadiennes car "il est choquant et inacceptable qu'elles cherchent à influencer des parlementaires français".

Gaëtan Gorce avait également interpellé mardi en séance le ministre de la Justice, Michel Mercier, dénonçant "ce type d'intervention directe d'un gouvernement étranger, auprès de parlementaires d'un autre Etat pour les empêcher d'accomplir leur mission".

Le président tchadien Idriss Deby doit intervenir lundi à Marseille dans le cadre du 6e Forum mondial de l'eau.

Une plainte pour enlèvement, séquestration et torture a été déposée mardi à Paris par la famille de l'opposant.

Secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD) et porte-parole de la coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février 2008 à son domicile par des militaires tchadiens, après une attaque rebelle qui était parvenue ce jour-là jusqu'à la capitale.

A la suite d'une mobilisation internationale, une commission d'enquête tchadienne avait été mise sur pied. Elle avait conclu en septembre 2008 que l'opposant était "désormais décédé" et mettait en cause des militaires tchadiens dans la disparition, mais sans éclaircir les conditions de celle-ci.

 
© AFP

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 15:52

Comme elle l'avait déjà annoncé au Point.fr, l'ex-ministre a confirmé qu'elle ne se rendrait pas dimanche au meeting de Villepinte.

Dans un entretien au Monde.fr, l'ex-ministre Rama Yade annonce qu'elle refuse, lors du congrès du Parti radical ce samedi, de voter la motion de soutien au président-candidat Nicolas Sarkozy, dont elle n'accepte pas la "stratégie de droitisation". "En 2007, Nicolas Sarkozy dictait le tempo, imposait les débats. Aujourd'hui, nous avons le sentiment, nous les républicains, d'avoir le pistolet du FN sur la tempe", déclare Mme Yade, qui ne se rendra donc pas non plus au grand meeting national du chef de l'État dimanche à Villepinte, où elle n'a "d'ailleurs pas été invitée". Jeudi, déjà, elle avait tenu des propos similaires au Point.fr.

"On nous explique que certaines civilisations sont inférieures à d'autres et, en même temps, on nous dit que le FN est un parti nationaliste et socialiste. Où tombera le curseur ? Vous comprendrez que j'ai besoin de savoir cela précisément avant de m'engager", insiste-t-elle. "Jean-Louis (Borloo) nous a demandé de nous prononcer en notre âme et conscience. En femme libre que j'ai toujours été, avec la sincérité dont j'ai toujours fait preuve, je ferai ce que je crois bien. Ce n'est pas parce que Jean-Louis Borloo n'est pas candidat qu'il me faut en choisir un autre. Je veux aussi être totalement convaincue avant de me décider", ajoute l'ex-secrétaire d'État aux Droits de l'homme puis aux Sports.

"J'espère un rééquilibrage de ses positions, sans illusions excessives"

À la question de savoir si elle est "susceptible de revenir dans le giron du président sortant", celle qui est aujourd'hui première vice-présidente du Parti radical répond, sans appel : "Non. J'espère un rééquilibrage de ses positions, sans illusions excessives."

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 23:14

Deby_recu_a_l_-_Elysee_par_Sarko_le_13_juillet_2010_photo_p.jpg A l'invitation de Sarkozy, Idriss Déby Itno, Chef de l'État tchadien est à Paris puis à Marseille.

Les derniers soutiens du Président sortant se mobilisent ! Certes le prétexte est une cause noble : Sauvez le lac Tchad, mais ce n'est malheureusement qu'un prétexte !

Idriss Déby Itno est au pouvoir depuis 21 ans, Deux longues et terribles décennies durant lesquelles,le peuple tchadien a souffert dans une indifférence quasi-totale, les affres d'une des dictatures les plus implacables en Afrique. Frauduleusement réélu » avec le seul soutien de la France de Sarkozy l'an dernier, Idriss Déby Itno, continue les actes de répression.

Assassinats des défenseurs des droits de l'homme ou des leaders politiques dont les plus emblématiques sont les meurtres de Me Joseph Behidi, Président de la Ligue Tchadienne des Droit de l'Homme le 16 février 1992 et du Prof. Ibni Oumar Mahamat Saleh, Secrétaire Général du PLD et Porte Parole de la Coordination des Partis Politique pour la Défense de la Constitution (CPDC) en février 2008, modification de la Constitution et fraudes électorales pour pérenniser son pouvoir, musellement de la presse, arrestations arbitraires, exécutions extra judiciaires, détournement des deniers publics, mercenariat etc.

Un climat politique exécrable doublé logiquement dans ces conditions, d'une situation socio économique insoutenable. Aujourd'hui, il s'en prend encore aux opposants qui continuent à se battre! Le député de l'opposition Gali Ngoté Gata placé en garde à vue pour complicité de braconnage !!! Avant c'est l'immunité parlementaire dont la levée est demandée de Saleh Kedzabo de l'Union Nationale Pour la Démocratie et le Renouveau, candidat d'opposition à la dernière présidentielle.

L'exaspération de la population est à son comble et elle n'hésite plus à sortir dans la rue malgré l'impressionnante armada du régime, l'armée est en état insurrectionnel larvé, les Institutions Internationales après avoir porté à bout de bras le régime, jettent l'éponge et dénoncent sans ambages la faillite économique d'un système gangrené par une corruption galopante, un clientélisme et une mauvaise gouvernance exacerbés.

Le pouvoir de Déby Itno est à bout de souffle.

Le seul verrou qui persiste et semble résister à toutes les épreuves du temps, s'avère être l'indéfectible soutien des autorités françaises au dictateur tchadien.

Il est temps que ca change !

Source : Parti de Gauche 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 23:04

L' image à la « une » du Washington Post, le 13 janvier dernier, a fait grand bruit. Pas à cause de son sujet - un pont baigné dans un coucher de soleil théâtral. Mais parce que le quotidien a ouvertement utilisé une photographie HDR (high dynamic range).

Le principe ? On prend plusieurs images de la même scène en changeant l'exposition. Puis on les combine à l'aide d'un logiciel pour obtenir une image où chaque partie est correctement exposée. Cette technique permet d'éliminer ombres, surexpositions, contre-jours. Certains ont aussitôt crié à la manipulation. Mais les partisans du journal soulignent qu'aucun élément de la scène n'a été modifié. Et, surtout, ils rappellent qu'une image HDR où tous les détails sont éclairés n'est pas moins réaliste qu'une photo illuminée artificiellement à l'aide d'un flash...

Au-delà de la polémique, l'épisode met en évidence l'arrivée d'images d'un nouveau genre et l'émergence de la photographie dite « computationnelle » (de computer,ordinateur). Alexei Efros, professeur associé à l'université Carnegie Mellon de Pittsburgh, aux Etats-Unis, et chercheur en informatique, explique : « C'est un nouveau domaine de recherche et on cherche encore une définition. L'idée, c'est qu'en associant l'ordinateur à l'appareil photo numérique on peut trouver d'autres façons de capturer et de représenter le monde. Et même changer ce qui est capturé du monde. »

Matériau composite

Du point de vue de l'image, la révolution numérique ne fait donc que commencer. « Jusqu'ici, les appareils photo numériques ont été utilisés pour faire comme avant, mais en mieux, estime Alexei Efros. Les logiciels comme Photoshop ont surtout servi à améliorer le rendu des photos. Mais c'est un médium totalement différent, qui peut faire des choses différentes. On n'est pas en compétition avec Henri Cartier-Bresson ! »

Pour Ramesh Raskar, professeur associé au Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui prépare un livre sur le sujet, la photographie ne peut plus être la représentation en deux dimensions d'un instant unique, avec un point de vue unique : « L'invention d'optiques, mais aussi de capteurs, d'éclairages et d'outils de traitement informatique a permis de fabriquer de nouvelles images, avec des données qui ne sont plus seulement visuelles. »

Alors que dans la photographie traditionnelle la prise de vue était l'étape décisive, dans la photographie computationnelle, c'est la synthèse des données qui prend une importance majeure, le « clic » du bouton s'apparentant à une collecte d'informations. Dans ce type de photographie, l'image est souvent un matériau composite, comme dans le cas de la photographie HDR, où un ordinateur combine différents éléments pour obtenir une seule image.

Un autre exemple de photographie HDR :

C'est aussi le cas lorsqu'on réalise un panorama en « collant » bout à bout différentes images d'un paysage prises les unes à côté des autres. « On fait souvent de la photographie computationnelle sans même s'en rendre compte », souligne Ramesh Raskar. Les photographies prises sur un téléphone incluent souvent la date de prise de vue, les coordonnées spatiales et l'identité de l'auteur de la photo.

 

De nouveaux appareils pas très photographiques

Mais la photographie computationnelle est également liée à l'apparition de nouveaux appareils. Ainsi, l'entreprise Lytro a commercialisé récemment un appareil plénoptique, capable de capturer les rayons lumineux voyageant dans toutes les directions. Conséquence, on peut faire la mise au point sur n'importe quel élément de l'image, et ce après la prise de vue.

Ramesh Raskar a ainsi inventé toute une série d'outils novateurs, aux résultats étonnants. Un de ses appareils photo est capable de photographier une scène invisible, située dans une autre pièce : l'appareil, équipé d'un laser, émet des flashes extrêmement rapides, puis enregistre leur réflexion et traite ces données de façon à reconstruire la scène. Cette technologie pourrait servir, en cas de catastrophe, à localiser des gens coincés dans des bâtiments écroulés. Ou pour éviter les angles morts dans les rétroviseurs des voitures. Et même lors d'opérations médicales, pour connaître l'état d'un organe masqué par des os. Le même Ramesh Raskar a inventé un appareil capable de prendre mille milliards d'images à la seconde. En combinant rayonnement laser, capteurs ultrasensibles et algorithmes sophistiqués, il a réussi à visualiser un phénomène impossible à observer : une onde de lumière balayant un objet.

Outre les scientifiques, des artistes ont vu le parti qu'ils pouvaient tirer de ces outils. Le photographe Yves Trémorin, formé aux mathématiques, a créé des images qui sont en fait des « électronogrammes ». Un coléoptère saupoudré d'or, placé dans la chambre d'un microscope, est soumis à un faisceau d'électrons dont le rayonnement compose une image. Cette dernière n'a plus grand-chose de photographique, puisque la lumière naturelle n'intervient plus dans le processus.

 

L'une des grandes innovations de la photographie computationnelle est d'utiliser les ressources d'Internet. Alexei Efros a ainsi mis au point plusieurs algorithmes qui permettent, à partir des images trouvées sur le site Flickr, d'insérer des objets (comme des personnages) dans des images existantes ou de combler des « trous » dans des photos de façon extrêmement réaliste. « En utilisant les millions d'images prises par d'autres, on peut faire en sorte que la photographie témoigne de l'expérience générale du monde », assure Alexei Efros.

En 2009, lors de la prestation de serment de Barack Obama, la chaîne CNN a ainsi utilisé Photosynth, un logiciel mis au point par Microsoft : les spectateurs étaient invités à envoyer leurs images pour participer à l'élaboration d'une photographie en 3D.

Le résultat est impressionnant : on peut se mouvoir dans l'image, s'approcher ou reculer, comme si on était à la place de chacune des personnes présentes.Ici, la photographie computationnelle n'offre pas de voir mieux ou différemment le monde, grâce à nouveaux outils, mais aussi de multiplier les points de vue sur clui-ci. Comme si la photographie, activité solitaire par excellence, devenait aussi une expérience collective. De quoi fasciner aussi bien les journalistes et les scientifiques que les artistes.

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