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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 14:55
> Apaiser la souffrance des Tchadiens > Au lendemain du défilé sur les Champs-Elysées de soldats tchadiens, maliens et français ayant combattu ensemble lors de l'opération Serval au Mali, Europe Ecologie les Verts (EELV) constate le lourd tribut payé par l’armée tchadienne : probablement plusieurs centaines de morts lors d’âpres combats dans des espaces désertiques où l’armée française n'a pas voulu se risquer. EELV apporte son soutien aux familles de ces soldats, qui en nombre réclament encore le retour de la dépouille de leur parent mort au combat. EELV souhaite qu’en temps venu le déroulement peu connu de cette guerre soit mieux documenté, afin de déterminer s'il a donné lieu à des violations des dispositions du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1977 sur les droits des combattants d’une armée non régulière. > > EELV s’inquiète aussi du sort d’autres victimes, de plus en plus nombreuses au Tchad depuis que le président Idriss Déby a décidé de réprimer la grogne suscitée dans son pays par la dureté de la guerre au Mali. Depuis le 1er mai, on ne compte plus les arrestations arbitraires et expulsions de députés, militaires, écrivains, journalistes… Plusieurs cas de torture et d’assassinats sont également répertoriés. Dans ce moment d’une extrême dureté, EELV apporte son soutien au peuple tchadien et condamne les violations des droits humains dont il fait l’objet. > > La France devrait appeler le Tchad au respect des droits humains. Outre les nécessaires relations au plus haut niveau de l’Etat, elle devrait recevoir des membres tchadiens de l'opposition et de la société civile, afin de favoriser dans ce pays un dialogue national apte à faire baisser le niveau de violence politique. Le combat commun des soldats français, maliens et tchadiens pour le retour de la démocratie au Mali perdrait en effet tout son sens s’il se soldait durablement par un durcissement de la dictature au Tchad. > (fin)
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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 10:13
Publié le 15 juil, 2013

La Croix 12 juillet 2013
…l’heure n’est pas aux réjouissances dans ce pays. La peur d’être arrêté, emprisonné, éliminé par les agents du président Idriss Déby domine les esprits depuis des semaines. Arrestations d’opposants, villes quadrillées par l’armée, population contrôlée, surveillée et fouillée à tout moment, le climat est particulièrement tendu.

« COUP D’ÉTAT MANQUÉ »
Cette fois, tout a commencé, avec la nouvelle d’un « coup d’État manqué », le 1er mai. Ce jour-là, les forces de sécurité ont investi une concession où Moussa Tao Mahamat, un ancien chef rebelle, participait à une réunion politique. Selon les autorités, il se préparait un coup d’État. Bilan de l’opération selon Amnesty International  : huit morts, de nombreux blessés et une trentaine de jeunes gens arrêtés.

Au cours de cette intervention, les forces de sécurité auraient trouvé la liste des membres du futur gouvernement putschiste. Cinq députés – Saleh Makki, Malloum Kadre, Gali Gatta Ngothé, Ngarlejy Yorongar et Routouang Yoma Golong – sont arrêtés par les forces de l’ordre entre les 1er et 7 mai. Un sixième, Saleh Kebzabo, leur échappe car il est à l’étranger.

L’OPPOSITION MUSELÉE
Le 2 mai, au tour de l’armée d’être touchée. Trois officiers supérieurs – le directeur de la justice militaire, le général David Ngomine Beadmadji  ; le gouverneur de la région de Salamat, le colonel Ngaro Ahidjo  ; le général Assie Assoue – sont arrêtés.

Les journalistes n’échappent pas à cette vague. Deux sont arrêtés, Éric Topona, le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT), Moussaye Avenir de La Tchiré, rédacteur en chef du journal Abba Garde. Un mois plus tôt, le 30 mars, le blogueur Jean Laoukolé avait été jeté en prison….

IDRISS DÉBY « TOUT PUISSANT » DEPUIS L’INTERVENTION AU MALI
« En aidant la France au Mali, Idriss Déby a gagné le droit, à ses propres yeux, de faire le ménage avec son opposition, analyse Valentin Baldal. Il se sent tout-puissant. Il pense qu’il peut agir comme il veut, quand il veut et contre qui il veut. Ce climat d’impunité soulève la crainte des gens. Personne n’ose critiquer ouvertement le président. »…

Merci qui ?

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 12:14

Le Professuer Balaam Facho et sa famille, ont le regret d'annoncer aux parents et amis, le décès de leur enfant Gad Balaam Facho, Enseignant à la Faculté des Lettres  de l'Université de Ndjamena au Tchad., survenu le 10 juillet à 15 heures. L'enterrement aura lieu à Kolobo le samedi 13 juillet 2013.

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 09:50
La situation est toujours alarmante en Centrafrique, 4 mois après le renversement de François Bozizé par les rebelles de la Séléka. Le pays se retrouve plongé dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire. International Crisis Group (ICG) vient de publier un rapport qui demande aux partenaires internationaux de s'engager davantage pour financer la transition. Pour Thierry Vircoulon, responsable pour l'Afrique centrale d'ICG, "l'existence de la Centrafrique en temps qu'Etat en remis en cause", si rien n'est fait. - Afrikarabia : Près de 60 000 personnes ont fui la République centrafricaine depuis décembre 2012 et le pays compte actuellement 200 000 déplacés internes. Comment expliquer que la situation sécuritaire et humanitaire ne se soit pas améliorée depuis l'arrivée de la Séléka au pouvoir ? - Thierry Vircoulon : La situation en Centrafrique ne s'est pas améliorée parce qu'en arrivant au pouvoir, la Séléka n'avait aucun plan. La Séléka reste une coalition extrêmement fragile. La Séléka n'est ni un parti politique, ni une structure de gouvernement. La grande différence entre le coup d'Etat de Bozizé et celui de la Séléka, c'est que Bozizé venait de l'Etat, toute sa carrière venait de là, alors que la Séléka n'est composée que de groupes armés, venant du Nord-Est du pays. - Afrikarabia : Dans votre rapport (1) vous mettez la priorité sur l'amélioration de la sécurité dans le pays. Comment peut-on faire ? - Thierry Vircoulon : La Séléka a fait rentrer plusieurs milliers de combattants dans Bangui et elle n'est pas en mesure de les contrôler. Essentiellement parce qu'elle n'a pas d'argent pour payer les soldes de ses soldats. La principale priorité est donc de faire en sorte que ces combattants sortent de Bangui. Deuxièmement, il faudrait lancer un processus de "désarmement, démobilisation et réinsertion" (DDR), suivi d'une "réforme des services de sécurité" (RSS). On voit bien qu'une stabilité à long terme de la Centrafrique dépend d'une réforme de l'armée. Il y a bien eu quelques initiatives, mais elles montrent surtout combien la Séléka a du mal à contrôler ses propres hommes. Les ex-rebelles ont créé une sorte de police de la Séléka. Cette police était censée notamment récupérer les voitures volées par les miliciens, mais elle se heurte au manque d'unité de commandement au sein de la coalition et elle a beaucoup de mal à s'imposer. - Afrikarabia : La problématique budgétaire est également importante. Les caisses de l'Etat centrafricain sont vides, que préconisez-vous dans votre rapport ? - Thierry Vircoulon : La situation budgétaire est assez critique, avec des fonctionnaires qui ne sont pas payés. Il faut donc une aide budgétaire d'urgence. Cette aide devrait être octroyée par le consortium de bailleurs : le FMI, l'Union européenne, la Banque mondiale et éventuellement la CEMAC. Mais ces 4 institutions devraient se mettre ensemble autour d'une table et se concerter plutôt que de prendre des initiatives séparées. La CEMAC avait validé une aide, mais elle a été refusée par le FMI. Il doit y avoir concertation. - Afrikarabia : Certaines personnalités, comme l'archevêque de Bangui, demandent la mise sous tutelle de la Centrafrique. Est-ce une bonne idée ? - Thierry Vircoulon : Cette prise de position est surtout l'expression de l'extrême désespoir dans lequel se trouvent les Centrafricains qui n'ont plus aucune confiance dans leurs propres capacités à surmonter la crise. Le pays se délite depuis fort longtemps et l'existence même de la Centrafrique comme Etat est en cause. Je ne suis pas d'accord pour qu'il y ait une mise sous tutelle, mais je suis pour une prise en charge internationale forte. Avec, d'une part, un appui sécuritaire important, d'autre part une aide financière à la relance de l'administration centrafricaine et enfin une aide humanitaire pour parer au plus pressé. - Afrikarabia : Il y urgence selon vous ? - Thierry Vircoulon : Oui, tout cela met trop de temps à se mettre en place. On a vu les incidents de sécurité se répéter à Bangui entre la population et les miliciens de la Séléka. - Afrikarabia : Vous prévenez également dans votre rapport que l'échec de la transition ferait de la République centrafricaine une sorte de "ventre mou" de l'Afrique centrale et laisserait le champ libre aux différents groupes armés. - Thierry Vircoulon : Oui, l'existence de la Centrafrique en temps qu'Etat en remis en cause : il n'y a plus de services de sécurité, il n'y a plus d'administration fonctionnelle… tous les attributs de l'Etat sont en train de disparaître. La Centrafrique risque de n'être plus qu'un territoire et plus un Etat. Et un territoire sera vite occupé par les groupes armés présents sur le terrain. Il y a un risque réel de scénario à la somalienne. Il n'est pas impossible que l'on voit arriver des éléments islamistes radicaux qui profitent de l'absence d'autorités en Centrafrique pour s'y implanter. On pense notamment à Boko Haram. - Afrikarabia : Peut-on également craindre un retour par la force de François Bozizé que l'on dit réfugié au Sud-Soudan ? - Thierry Vircoulon : François Bozizé semble effectivement avoir disparu et se cache. Cela est peut-être lié au mandat d'arrêt émis par Bangui. Mais pour relancer une offensive, il lui faudrait, comme en 2003, un parrain. Peut-être est-il en train d'essayer d'en trouver un. Une chose est sûre, ce ne sera plus Tchad. Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia (1) Le rapport complet d'International Crisis Group sur la Centrafrique est téléchargeable ici Photo : Thierry Vircoulon © Ch. Rigaud 22:49 Publié dans Afrique, Centrafrique
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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 15:29

Une manifestation contre le régime

Certes la manifestation convoquée le 29 juin par l’opposition unie derrière son chef de file M. Zéphirin Diabré, avait d’abord été programmée contre la mise en place d’un sénat. Deux raisons sont évoquées, le coût de ce sénat, dans un pays pauvre, et surtout son mode de désignation qui assure une majorité confortable à Blaise Compaoré et son clan. De plus, le président du sénat devant assuré l’intérim en cas de vacances du pouvoir, nombre de commentateurs burkinabè soupçonnent Blaise Compaoré de vouloir mettre à la tête de ce sénat son petit frère François Compaoré. Sa création a été acceptée par l’assemblée nationale et le décret, convoquant les grands électeurs les élus des collectivités locales, vient d’être promulgué.

Mais en réalité, les mots d’ordre adoptés par les partis de l’opposition couvrent l’ensemble des mécontentements qui se font jours depuis de nombreuses années. Difficile donc, de ne pas y voir une journée de manifestations contre le régime lui-même. Qu’on en juge :

NON A LA VIE CHERE ! NON AU CHÔMAGE DES JEUNES ! NON A L’AUGMENTATION DU PRIX DU GAZ ! NON A LA MISERE DES ETUDIANTS ! NON A LA CORRUPTION ! NON A L’INSECURITE ! NON AUX MAUVAISES CONDITIONS DES TRAVAILLEURS ! NON AU SENAT ! NON A LA MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 ! NON AU POUVOIR A VIE !

La déclaration introductive du chef de file de l’opposition lors de la conférence de presse convoquée le lendemain de la manifestation (voir http://www.blaisecompaore2015.info/29-juin-2013-Journee-nationale-de= ) confirme cette orientation nettement politique pour l’alternance.

Affluence historique


Photo Amidou Kabre

La population a très largement répondu à cet appel, surtout à Ouagadougou, les rassemblements en province paraissant plus modestes cependant.

Mais à part les manifestations appelées en 2011, à la suite des mois de révoltes de la jeunesse et de mutineries de l’armée et la gendarmerie, qui n’avait rassemblé qu’environ 2000 personnes c’est une première. Comme si le peuple burkinabé n’attendait qu’un signal pour retrouver ses traditions de lutte, qui, il faut le rappeler, ont renversé plusieurs régimes depuis l’indépendance.

Difficile de chiffrer le nombre manifestants à Ouagadougou, le Burkina n’ayant pas de tradition de comptage de telles manifestations. Plusieurs chiffes sont annoncés, 50000 selon le blog http://kikideni.cowblog.fr, 12000 selon les organisateurs, cités par le site d’information http://www.lefaso.net, pourtant longtemps considéré comme proche du pouvoir, mais animé par des journalistes aguerris qui semblent petit à petit prendre ses distances. La perle revient au communiqué officiel du gouvernement faisant état de plusieurs centaines de participants !

Quoiqu’il en soit la participation semble bien avoir été exceptionnelle. Ainsi le musicien Sams’K Le Jah nous a confié, avec une certaine prudence, qu’il pensait que la foule dépassait cette fois celle des manifestations massives qui ont suivi l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Ce qu’a confirmé M. Zéphirin Diabré Chef de file de l’opposition qui a déclaré « Elle a atteint un niveau jamais égalé dans notre histoire politique  » selon ce que rapportent plusieurs organes de presse.

Thomas Sankara s’invite dans la manifestation


Photo Amidou Kabre

Les photos montrent en effet la présence de portraits du défunt président Thomas Sankara, confirmant sa présence immuable dans la mémoire des burkinabè y compris des jeunes.


Photo Amidou Kabre

C’est ainsi que le Grégoire B. BAZIE note dans un paragraphe intitulé « Portrait de Thomas Sankara en vogue » dans un billet publié à http://www.lefaso.net/spip.php?article54875 : « S’il y a quelque chose qui n’est pas passé inaperçu à la Place de la Nation de Ouagadougou ce 29 juin 2013, c’est le portrait du l’ancien président Thomas Sankara. Les affiches à son effigie se vendaient comme de petits pains. En effet, aucune autre image n’a été aussi visible sur la Place que celle de l’ex-président du Conseil national de la Révolution (CNR). Preuve, sans doute, qu’il demeure encore populaire chez bon nombre de Burkinabè, en particulier les jeunes. ». D’autres commentaires font état de la diffusion vie les hauts parleurs de discours de Thomas Sankara.


Smockey et Sams’K Le Jah s’adresse la foule munis de balais (photo Amidou Kabre)

Notons aussi la présence des deux musiciens Sams’K Le Jah et Smockey. Tous deux réclament régulièrement des idées de Thomas Sankara lors qu’ils sont interviewés et ont composé plusieurs morceaux pour lui rendre hommage. Ils ont tenu a affirmé leur présence au défilé, tout en se démarquant des partis politiques et ont annoncé la création du mouvement « le balais citoyen  » avec l’objectif de balayer le régime et tout ce qui ne va pas dans ce pays.

La police charge les manifestants.

Les manifestants devaient se rendre devant les bureaux du premier ministre. Deux cortèges empruntant des itinéraires différents ont du être formés du fait d’une participation dépassant les espérances des organisateurs. Lorsque les dirigeants des partis son arrivés, le service d’ordre bien organisé contenait difficilement les manifestants.

Il était convenu qu’un représentant du premier ministre vienne à la rencontre des manifestants pour recevoir un message destiné à Blaise Compaoré (voir le message à http://www.blaisecompaore2015.info/29-juin-2013-Journee-nationale-de). Mais personne n’était présent. Selon le récit qu’a fait M. Zéphirin Diabré, le chef de la police lui a alors proposé de passer seul les barrières, ce qu’il a refusé. Le chef de la police a ajouté que le représentant du premier ministre était là il y a quelques minutes et qu’il ne savait pas où il était parti ni pourquoi. Le représentant du premier ministre conteste cette version (voir www.lefaso.net/spip.php ?article54887). Il explique qu’il était en retrait, et qu’il avançait à la rencontre des manifestants lorsque les premières échauffourées ont commencé et qu’il a du donc retourner en arrière.

Volonté d’en découdre d’une partie des manifestants ou provocation d’éléments infiltrés, toujours est-il que dès qu’un petit groupe de manifestants a réussi à forcer les barrages, la charge fut brutale, intense et rapide, occasionnant plusieurs blessés qui ont du être transportés à l’hopital.

Pourtant contrairement à d’autres manifestations récentes d’étudiants, notamment, où les affrontements s’étaient poursuivis après les charges policières, les manifestants ont suivi les mots d’ordre des organisateurs et se sont tous repliés sur la place de la nation (anciennement place de la révolution), lieu de départ du rassemblement.


De gauche droite Benewende Sankara Zephirin Diabre, et Arba Diallo (photo lefaso.et)

 

Lors de la conférence de presse, le 30 juin, le chef de file de l’opposition s’est félicité de la participation de la population et a demandé aux participants de rester mobilisés.

On retiendra cette image de M. Zéphirin Diabré, un libéral, qui a commencé sa carrière politique comme ministre de Blaise Compaoré, avant de se tourner dans les affaires au sein des multinationales françaises, CASTEL et AREVA, entouré de M. Benewendé Sankara, dirigeant du principale parti se réclamant de Thomas Sankara, et de M. Arba Diallo, dirigeant du PDS Metba, ministre des affaires étrangères de Thomas Sankara, la première année de la révolution. tous deux pouvant être classés à la gauche de l’échiquier politique.

Une image qui consacre les 3 poids lourds de l’opposition politique désormais unis, mais qui rend compte aussi de sa diversité.

Bruno Jaffré

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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 17:15

L’ex-président tchadien Hissène Habré, accusé de crimes contre l’humanité, a été arrêté dimanche à Dakar où il vit en exil depuis 22 ans, preuve supplémentaire de la volonté de la justice sénégalaise de le juger au plus vite après des années d’impunité.

« Hissène Habré a été placé en garde à vue dans le cadre de l’instruction », a affirmé à l’AFP un responsable du parquet du tribunal spécial mis en place, en février, pour le jugement de M. Habré.

Selon la loi sénégalaise, la garde à vue est de 48 heures, renouvelable une seule fois.

Un des avocats de M. Habré, Me El Hadji Diouf, a ajouté sur la radio privée locale, RFM, que l’ex dirigeant tchadien venait d’être « arrêté par des gendarmes à son domicile à Dakar et conduit vers une destination inconnue ».

« On a demandé son arrestation dans le cadre de l’instruction et le dossier sera soumis aux juges d’instruction pour un réquisitoire », a affirmé le responsable du parquet des Chambres africaines extraordinaires, le tribunal spécial chargé de juger M. Habré.

« Des gendarmes viennent de procéder à l’arrestation de Hissène Habré à son domicile des Almadies (un quartier résidentiel de Dakar) et l’ont conduit vers une destination inconnue », a affirmé Me El Hadji Diouf, s’interrogeant sur « l’urgence » à l’arrêter un dimanche.

« C’est inacceptable. Habré a des droits qui ont toujours été violés », a ajouté Me Diouf.

Il a dit avoir été informé de l’arrestation par une épouse de l’ex-président tchadien.

Hissène Habré a été placé en garde après de récentes visites du procureur spécial des chambres spéciales, Mbacké Fall, en Belgique et au Tchad pour préparer le dossier d’accusation contre l’ex-président tchadien.

En 2005, après quatre années d’enquête, un juge belge avait inculpé M. Habré et la Belgique avait demandé à Dakar son extradition.

« Entrevoir la lumière »
© AFP Le président sénégalais Macky Sall donne une interview le 28 juin 2013
© AFP Seyllou

N’Djaména et Dakar avaient signé en mai un accord pour permettre aux juges du tribunal spécial créé pour juger M. Habré de mener des enquêtes au Tchad.

« Le placement en garde à vue le 30 juin de Hissène Habré est une étape majeure de la longue campagne pour le traduire en justice », s’est réjoui Reed Brody, de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Right Watch (HRW), très impliqué dans le dossier Habré.

« Après 22 ans, les victimes de Habré peuvent enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel », a-t-il ajouté.

« Cela fait plus de deux décennies que j’attends de voir Hissène Habré traduit en justice. Nous allons enfin pouvoir confronter notre bourreau et recouvrer notre dignité en tant qu’êtres humains », a dit de son côté Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré.

En visite au Sénégal du 26 au 28 juin, le président américain Barack Obama avait abordé le dossier Habré avec son homologue sénégalaise, Macky Sall, et félicité Dakar pour ses « efforts » en vue d’organiser son procès.

« C’est un procès que nous avons soutenu et nous nous félicitons du leadership du Sénégal qui a entrepris ces efforts pour que justice soit faite », avait déclaré Ben Rhodes, conseiller américain adjoint à la sécurité nationale.

Le président sénégalais, qui a succédé en mars 2012 à Abdoulaye Wade, qui était au pouvoir depuis douze ans, s’était engagé à juger Hissène Habré et avait exclu de l’extrader en Belgique.

Le Sénégal avait été mandaté en juillet 2006 par l’Union africaine (UA) pour organiser le procès, mais, Abdoulaye Wade ne l’avait jamais fait, invoquant diverses raisons, dont le manque de moyens.

Le tribunal spécial, première juridiction africaine jamais mise en place pour juger un Africain, a démarré ses activités en février, et est doté d’un budget de 7,4 millions d’euros, venant notamment de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis.

Il est chargé de juger Hissène Habré pour des faits présumés commis pendant ses huit ans de pouvoir entre le 7 juin 1982 et le 1er décembre 1990.

Le tribunal a été été créé en décembre 2012 et est formé de quatre chambres spéciales: deux pour l’instruction et l’accusation, une Cour d’assises et une Cour d’appel, formées de juges africains dont des Sénégalais.

Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans de pouvoir au Tchad.

Il est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.

Une « commission d’enquête sur les crimes et détournements » commis pendant les années Habré, créée après sa chute, a estimé à plus de 40.000, dont 4.000 identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de sa présidence.

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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 12:08


 

                Depuis un certain temps, on nous crève le tympan d’une agriculture tchadienne en modernisation et l’émergence du Tchad en 2025.

            Sur quels critères se basent-ils ces énergumènes agitateurs inconscients  du devenir du peuple tchadien.

            Dans un pays où l’analphabétisme est encore très élevé, et la formation des corporations est loin d’atteindre un niveau d’organisation sociale, de qui on se moque ?

            La paysannerie tchadienne est à 80% analphabètes, quels sont les structures mises en place pour l’émergence de cette paysannerie ?

            L’agriculture est encore du type ancestral. La vulgarisation que devrait faire depuis des années en milieu paysan  l’ONDR n’a donné aucun résultat. Ce sont les groupements  spontanés des paysans qui se battent pour sortir de la misère et du pillage que leur impose le système Deby qui fait exister une agriculture tchadienne mal équipée pour répondre au changement climatique.

            Le taux de la scolarisation est toujours très faible, 22% pour les filles.

            Le système scolaire est rudimentaire : insuffisance des enseignants bien formés, les enfants en surnombres en moyenne 100 enfants par salle de classe.

            Qu’on cesse de nous mentir. Le système prédateur d’Idriss Deby Itno n’a pas de projet cohérent pour le Tchad. Ce ne sont pas les quelques actions erratiques et mafieuses qui feront émerger le Tchad en 2025.

            Heureusement que le mensonge ne tue pas.

                        Ahmed Sidi.

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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 11:10

Il y a deux sortes de « politique » en France, en Europe, et ailleurs. Non seulement différentes, mais antagoniques, contradictoires, irréconciliables. 

 

La première est la politique officielle, institutionnelle, représentée par les gouvernements, qu’ils soient de centre-droite ou de centre-gauche,  ou encore, de plus en plus, d’extrême centre ; par les partis majoritaires au Parlement, et leurs diverses combines et manigances ; et par différentes bureaucraties administratives, judiciaires, religieuses ou sportives.  

 

Que ces gouvernements et partis soient « honnêtes » ( ?)  ou corrompus, « progressistes » ou conservateurs,   intelligents ou stupides,  partisans de la « croissance » ou de l’ « austérité »,  social-libéraux ou néo-libéraux, « normaux » ou agités,   prétendument  « socialistes » ou soi-disant « populaires »,  modernisateurs ou traditionalistes, ils ne représentent que des variantes de la même politique, celle du système,  celle du capital  financier,  celle du capitalisme globalisé,  celle qui perpétue et aggrave les inégalités,  celle qui perpétue et accélère la destruction de l’environnement,  celle qui a conduit à la présente crise économique et qui conduira, dans quelques décennies,  à une catastrophe écologique.  

 

C’est la politique du statu quo,  du business as usual,  de la « gouvernance » du système,  du maintien de l’ordre,  de la police(au sens donné à ce terme par Jacques Rancière),   de la gestion des affaires du capital,  de la neutralisation et/ou répression des conflits,  de la « compétitivité » à mort,   des coupes sombres dans les salaires et les retraites,  des privatisations à tour de bras,  des cadeaux fiscaux aux riches, du démantèlement des services publics,  de la course aux armements. 

      

Cette politique-là règne,  elle gouverne partout,  elle est aux commandes,  elle exerce le pouvoir d’Etat à l’échelle nationale et continentale.  Malgré la crise,  malgré les difficultés,  la dette,  le chômage,  la corruption,  les scandales à répétition,  elle semble promise à un bel avenir ; le seul changement  semble prendre la forme d’alternance,  le centre-gauche remplaçant le centre-droite ou vice-versa,  à moins qu’ils ne forment ensemble,  comme en Grèce,  un Gouvernement d’Union Nationale.  

 

Pourquoi pas ?  Ne partagent-ils pas les mêmes options fondamentales,  le même conformisme,  la même soumission sourde et aveugle aux impératifs des marchés financiers ?    Cette politique continuera donc encore longtemps à exercer sa domination sur les peuples de l’Europe,  à moins que…

 

A moins qu’une autre conception de la politique s’impose. Celle dont parlait Hannah Arendt :  l’action organisée pour engendrer l’égalité,  pour construire un monde commun « de concert avec ses égaux et seulement avec ses égaux ».  [1]  En d’autres termes,  un combat permanent contre l’inégalité, l’injustice,  la domination, en vue de créer une communauté politique libre et égalitaire.  

 

Bref,  une politique de l’égaliberté (Etienne Balibar).

 

Le point de départ de cette autre politique est l’indignation. Célébrant la dignité de l’indignation et de l’inconditionnel refus de l’injustice,  Daniel Bensaïd écrivait :   « Le courant brûlant de l’indignation n’est pas soluble dans les eaux tièdes de la résignation consensuelle.  (...)  L’indignation est un commencement.  Une manière de se lever et de se mettre en route. On s’indigne,  on s’insurge,  et puis on voit ».  

 

 Sans indignation rien de grand ni de profond ne s’est fait dans l’histoire humaine.  Pour donner un exemple récent,  le mouvement zapatiste du Chiapas (Mexique) a commencé en 1994 avec un cri :   Ya basta !   ça suffat comme ci !    Mais le même vaut pour le Printemps Arabe,  pour la révolte des Indignés en Espagne et en Grèce,  pour celle du mouvement Occupy Wall Street.    La force de ces  mouvements  vient tout d’abord de cette négativité radicale,  inspirée par une profonde et irréductible indignation.   Si le petit pamphlet de Stéphane Hessel,  Indignez-vous ! ,  a eu autant de succès, c’est  parce qu’il correspondait au sentiment profond,  immédiat,   de millions  de jeunes,  d’exclus et d’opprimés de par le monde. 

 

La radicalité de ces révoltes  résulte,  dans une large mesure, de cette capacité  d’insoumission,   de cette disposition intraitable à dire :  non !   Les critiques opportunistes et les médias conformes  insistent lourdement sur leur caractère excessivement « négatif »,  leur nature « purement » protestataire,  l’absence de proposition alternatives  « réalistes ».   Il faut  récuser catégoriquement ce chantage :  même si les mouvements n’avaient pas une seule proposition à faire – ils en ont !  -   leur indignation et leur révolte ne serait pas moins totalement justifiée.

 

L’autre ingrédient de la politique au sens noble -  c’est-à-dire, plébéien – du terme,  c’est l’utopie.    C'est le sociologue Karl Mannheim qui a donné sa définition "classique" - et encore aujourd'hui la plus pertinente - de l’utopie :  toutes les représentations,  aspirations ou images de désir,  qui  s'orientent vers la rupture de l'ordre établi et exercent une "fonction subversive". 

 

La  démarche de Mannheim s’oppose aux conceptions bien-pensantes et conformistes,  qui font de l'utopie un rêve irréaliste ou irréalisable :  comment savoir d'avance quelles aspirations seront ou non "réalisables" à l'avenir ? La démocratie n'apparaissait-elle pas comme une utopie "irréaliste" au milieu du XVIIIème siècle ?

 

Tout changement social égalitaire ou libertaire,  de l’abolition de l’esclavage  à la suppression de la monarchie,  a commencé comme une utopie.  Selon Ernst Bloch, le philosophe du Principe Espérance,  l’utopie  est  un non-encore-être :   elle est l’ anticipation  d’une monde non-encore-devenu mais ardemment désiré.

 

Sans indignation et sans utopies,  sans  révolte et sans ce qu’Ernst Bloch appelait « paysages de désir »,  sans images d’un monde autre,  d’une nouvelle société,  plus juste et plus solidaire, la politique devient mesquine,  vide de sens.

 

La guerre entre ces deux formes du politique ne fait que commencer.

 

Michael Löwy  

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 09:18

Un juge d’instruction français va enquêter sur la disparition au Tchad en 2008 de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh. L’ouverture de cette enquête fait suite à la plainte déposée en février 2012 par deux des enfants du disparu. C’est contre l’avis du parquet de Paris que ce juge d’instruction avait décidé de le mener. Le ministère public avait donc fait appel de cette décision. Mais finalement la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a donné raison au juge et considéré que les critères juridiques étaient réunis pour autoriser son enquête sur cette disparition.

Ibni Oumar Mahamat Saleh a été enlevé par les forces de sécurité tchadiennes à l’issue de l’attaque rebelle sur Ndjamena en février 2008. Depuis, sa famille est sans nouvelles.

Il y a d’abord eu une commission d’enquête tchadienne créée dans la foulée de cette attaque. Le gouvernement tchadien souhaitait qu’elle ne s’occupe que des crimes commis par la rébellion. Mais après bien des pressions de la communauté internationale, sa mission fut finalement d’enquêter sur les événements survenus dans le pays entre le 28 janvier et le 8 février, c’est-à-dire les exactions commises de part et d’autres.

Et le rapport final est sans appel. Il établit que la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh est bien le fait de l’armée tchadienne et que cet enlèvement, comme ceux d’autres opposants le même jour, est le résultat d’une opération coordonnée et ordonnée par « les plus hautes autorités de l’Etat ».

Comité de suivi

Toutefois, cette commission d’enquête appuyée par des experts internationaux ne parvient pas à situer avec certitude le lieu de détention d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, ni même à établir les circonstances de sa mort. Dans les recommandations de cette commission, il est stipulé qu’un comité de suivi doit être mis en place pour s’assurer que des progrès soient accomplis à la fois dans les réformes proposées et dans les poursuites judiciaires.

Mais depuis, il n’y a pas eu d’avancées au Tchad, malgré la création d’un pool judiciaire chargé de coordonner l’enquête. Plus d’un million d’euros avaient pourtant été alloués et des observateurs étrangers désignés pour suivre le processus. Rien côté tchadien, et c’est ce qui a conduit deux des fils de l’opposant disparu à porter plainte en France en février 2012.

Mohamed Saleh Ibni Oumar est l’un des deux fils de l’opposant. Il accueille cette décision avec satisfaction, mais également avec beaucoup de réserves.

Mohamed Saleh Ibni Oumar, Fils de l’opposant Ibni Oumar:

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 11:24
Le peuple tchadien vit depuis 23 ans sous la tyrannie d’un pouvoir dictatorial : celui de Deby et sa famille Itno. En effet, toutes les promesses faites au peuple tchadien au moment de sa prise de pouvoir en 1990 n’ont pas été tenues. Le Tchad s’est enfoncé dans la dictature la plus sanglante de l’Afrique subsaharienne. L’Economist Intelligence Unit a classé le Tchad de Deby en tête des dictatures dans le monde après la Corée du nord. Le Tchad occupe le premier rang des régimes dictatoriaux très loin de celui du Zimbabwe de Mugabe. La paix et la démocratie que Deby avait promises au peuple tchadien se sont transformées en cauchemars. Deby doit partir du pouvoir, car le Tchad n’a plus besoin de tel chef. Le départ de Deby constitue un dénominateur commun à tous les tchadiens de toutes les tribus et régions. Cet homme est mêlé à toutes les crises tchadiennes et sous régionales. Il est l'instigateur de toutes les crises en Afrique. Le Tchad est devenu aujourd’hui, le pays le plus corrompu au monde. La justice, la démocratie, l’impunité, les emprisonnements arbitraires, la gabegie, le détournement des biens collectifs, la mauvaise gouvernance, des coups d'Etat imaginaires... constitue les lots tristement vénérés dans le pays de Toumai. Les revenus pétroliers qui devraient apporter un bien être et le changement dans le quotidien des tchadiens sont la propriété de la famille Itno. Les autres tchadiens sont exclus des revenus du pétrole. Ce qui se passe en ce moment à l’Est du Tchad, n’est que la conséquence d’un pays pris en otage par Deby et sa famille. L’insurrection républicaine est devenue une révendication légitime du peuple tchadien. Le changement politique au Tchad est souhaité par l’ensemble de la population. Une question qui n’est pas encore bien élucidée, c’est celle de la transition d’un pouvoir dictatorial vers un état de droit républicain. La transition sera-t-elle une question des politico-militaires ou bien un consensus national ? Après 23 années de dictature, le Tchad aspire à un état de droit et de justice. Il est temps de pouvoir jeter les bases d’un Etat républicain et démocratique. La génération future attend des changements quantitatifs et qualitatifs. Halte à la compromission. Sidi Ahmed
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