Présidentielles Sénégal: l'alternace politique est-elle devenue réalité? Le Grioo.

L’élection présidentielle au Sénégal rassure l’Afrique : le premier tour s’est déroulé sans discussions et sans contestations après les émeutes et la mort de Sénégalais avant le premier tour. Il faut saluer la maturité du peuple sénégalais et sa culture démocratique, même si ce peuple n’a pas toujours les dirigeants politiques à la hauteur de ses espérances. On a prédit une catastrophe pour le Sénégal, certains dirigeants de l’opposition ont demandé un report voire un boycott. L’un d’entre eux, Macky Sall pressenti pour le deuxième tour contre le Président sortant Wade a demandé à ses concitoyens d’aller voter pour battre Wade dans les urnes.

La question de la constitutionnalité de la candidature de Wade est donc réglée. Il faut agir dynamiquement et observer ce qui va se passer au second tour. Avant ce second tour, plusieurs réflexions émergent. Le Président Wade a déclaré qu’il était en tête avec 32 % des voix, ce qui est anti-constitutionnel car c’est à la commission électorale autonome de déclarer les résultats du premier tour. Ainsi va l’Afrique qui prétend respecter les règles universelles démocratiques des élections mais qui s’arrange avec elle-même, comme au village, dès lors qu’on est chef. Le Président Wade n’échappe pas à l’observation.

Les résultats définitifs doivent être connus vendredi 2 mars 2012. Or le Président Wade déchire le voile de confidentialité et annonce qu’il sera présent au second tour contre éventuellement Macky Sall que l’on crédite de 25% des voix, statistiques fantaisistes ou réelles. Force est de constater que le Sénégal et l’Afrique ont encore beaucoup de chemin à faire pour être dans la voie du processus démocratique. C’est une évidence car les processus démocratiques en Occident et ailleurs, quand ils existent, ne se sont pas faits en un jour.

		Abdoulaye Wade en conférence de presse le lundi 27 février 2012 © reuters
	Il faut saluer la maturité du peuple sénégalais et sa culture démocratique même s'il n'a pas toujours les dirigeants à la hauteur de ses espérances