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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 22:45

Le verdict à peine rendu, les réactions ne se sont pas faites attendre dans la capitale tchadien
Pour les observateurs de la scène politique tchadienne, la précipitation avec laquelle s’est déroulé ce procès sème de trouble et provoque des inquiétudes. «C’est comme si nous nous retrouvons dans l’affaire du Député Gali Ngoté. Nous avons vu comment s’est déroulé sons procès avec une condamnation en un laps de temps. C’est pratiquement la même chose aujourd’hui avec les responsables syndicaux et le journal N’Djaména Bi-Hebdo», se souvient un des avocats des responsables de l’Ust.

Attaque et contre-attaque
Le Procureur de la République, Mahamat Saleh insiste en déclarant que cette pétition est une incitation à la haine tribale. «Quelque soit ce qu’on reproche à cette communauté, ils sont des Tchadiens et ont le même droit que les autres Tchadiens. J’étais surpris de la réaction des avocats qui disent qu’on n’a pas respecté la procédure. Ils n’ont pas d’élément de défense», affirme le Procureur. Faux! réplique Me Delphine Kemneloum Djiraïbé: «C’est une parodie de justice et nous ne pouvons pas prendre part à un tel procès. C’est pour cela que nous avons quitté la salle. La déclaration du Procureur discrédite même les magistrats et c’est une honte pour notre justice».

Le porte-parole de la CPDC, Saleh Kebzabo, touché par cette décision n’est pas passé par quatre chemins pour dire, lui aussi, que c’est une parodie de justice et la vigilance doit-être de mise. «Les Tchadiens doivent rester unis comme un seul frère afin de dire non à la dictature. Ils doivent faire preuve d’unité et de cohésion sociale. Nous sommes à vos côtés aujourd’hui, demain et à tout moment. Continuez votre lutte jusqu’à la satisfaction totale de vos revendications», lance le chef de file de l’opposition Saleh Kebzabo à l’endroit des militants de l’Ust. Même son de cloche du côté du collectif des Adhs qui partagent les différents points de vue tout en indiquant que la pétition reprend le quotidien des Tchadiens et il ne voit pas pour quelle raison, on poursuit les responsables syndicaux et le journal N’Djaména Bi-Hebdo.

Le malheur de Mbaïlaou Gustave
M. Mbaïlaou Gustave est un militant de l’Ust et agent de la fonction publique. Il faisait partie de ceux qui ont eu la chance d’avoir accès dans la salle d’audience en cette matinée du 18 septembre. Pour avoir éclaté de rire après le verdict, M. Mbaïlaou Gustave a été séance tenante arrêté dans la salle pour être jugé et condamné à trois mois de prison ferme pour outrage à Magistrat. Ce dernier qui comptait repartir avec les autres militants a pris plutôt pris le chemin de la prison à la surprise générale. Comme quoi, désormais tous ceux qui feront un déplacement au tribunal de N’Djaména doivent observer un silence face à une décision pour éviter de tomber dans les filets comme ce fut le cas de M. Mbaïlaou Gustave. «Il n’y a rien qui prouve qu’il y ait outrage à magistrat. Ce n’est pas croyable ce qui vient de se passer avec la condamnation de ce monsieur», déplore un jeune magistrat après l’audience.

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