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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 18:26

Trois syndicalistes tchadiens, accusés d'incitation à la haine, ont été condamnés mardi à 18 mois de prison avec sursis pour une pétition hostile au régime alors que le directeur d'un journal d'opposition a écopé de 12 mois de prison avec sursis pour diffamation.

L'audience au Palais de Justice de N'Djamena s'est déroulée dans une ambiance tendue en présence de représentants syndicaux et de l'opposition, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président de l'Union des syndicats du Tchad (UST) Michel Barka, son vice-président Younous Mahadjir et son secrétaire général François Djondang ont aussi écopé d'un million de francs CFA d'amende (1500 euros).

Jean Claude Nekim, directeur de la publication de N'Djamena-bihebdo, le plus ancien journal d'opposition, a été aussi condamné à un million de francs CFA d'amende mais surtout le journal a été suspendu pour trois mois pour avoir fait paraître une brève sur la pétition.

Le syndicat, à l'origine de la grève du secteur public entamée mi-juillet et suspendue ce week-end pour un mois, a lancé récemment une pétition dans laquelle il est écrit : "Tous les Tchadiens subissent la mort dans l'âme: le népotisme, la mauvaise gestion, l'impunité, la cherté de la vie, la paupérisation sans précédent de la population, bref l'arbitraire du pouvoir (du président Idriss) Deby".

Une personne qui a manifesté pendant l'audience a été condamnée à 3 mois de prison ferme pour outrage à magistrat.

Le secteur autour du palais de justice avait été quadrillé par un important dispositif policier tandis que des militants se sont regroupés dans et à l'extérieur du tribunal.

A l'annonce du verdict, ces derniers ont chanté l'hymne national pour protester et ont ensuite entamé une marche du palais de justice vers la Bourse du Travail.

"C'est une parodie de procès, une parodie de justice. C'est la preuve que la justice tchadienne n'est pas indépendante. Elle est aux ordres", a affirmé à l'AFP le principal opposant tchadien Saleh Kebzabo.

"La première des libertés c'est la liberté d'expression et ces personnes sont condamnées pour avoir usé de ce droit d'expression. Ils ne veulent pas qu'on dise que le clan présidentiel tue le pays", a poursuivi M. Kebzabo.

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