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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 19:49

NGUEBMKAIMakaila Nguebla

 

Depuis Paris où il est en visite privée, Idriss Deby n’a pas manqué comme à l’accoutumée de faire entendre sa position légendaire, enfermée dans une logique de confrontation militaire que de solutions pacifiques au conflit tchadien.

 

Face à la presse française et étrangère basée à Paris, venue l’écouter, le dirigeant tchadien n’a pas lésiné sur les propos pour signifier aux mouvements politico-militaires, que son régime ne va céder à leurs exigences au sujet  d' un dialogue politique inclusif pour la résolution de la crise tchadienne.

 

Pire, non seulement, Idriss deby  traite les rebelles des mercenaires et autres aventuriers, il avertit tout le monde, qu’il ne faut pas s’attendre à  une concession spectaculaire de sa part pour des postes à responsabilités ou biens  de l’argent à leur donner.

 

Ces propos arrogants et déconcertants, témoignent une fois de plus l’ampleur de la complexité qui se pointe à l’horizon dans la recherche de la paix au Tchad par la voie d’une médiation internationale réclamée par la rébellion et rejetée par le régime en place.

 

Devant un tel constat, il est vrai que la pression est sur une rébellion tchadienne mise devant un fait accompli, de faire un seul choix : accepter la volonté du régime aux abois.

 

Au Tchad, on est unanime que la rébellion traverse certes des difficultés énormes et immenses en cette période où d’un côté Khartoum les oblige à dialoguer et de l’autre, leur désunion  ne les aide à imposer à l’adversaire le rapport des forces susceptible de se faire respecter.

 

Partout, lorsque l’on est en position de faiblesse, on cherche une voie de sortie honorifique, un baroud d’honneur, pour dire que l’on a au moins essayé mais hélas, nos moyens sont limités et on n’y peut rien.

 

-Affaire Ibni Oumar Mahamat, leader du PLD

 

Fin mars, l’Assemblée nationale française, a voté une résolution (pas contraignante), mais qui invite la France officielle de s’impliquer dans la recherche de la vérité à propos de la disparition du Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh, leader du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD).

 

Idriss Deby, sous le prétexte fallacieux d’une souveraineté nationale aliénée par ceux qui l’ont parachuté au pouvoir en 1990, déclare qu’il appartienne à la justice tchadienne d’établir la vérité sur cette affaire d’Ibn Oumar.

Or, nous sommes convaincus que cette justice tchadienne est tenue en laisse par Idriss Deby lui-même, qui influente toute décision judiciaire. Le manque d'indépendance de l'appareil judiciaire tchadien, dénote avec évidence que les victimes tchadiennes ne peut prévaloir leurs droits déjà bafoués dans le pays.

 

Du coup, il remet en cause la résolution adoptée par le parlement français sur cette affaire  et s’oppose contre tout élargissement d'une enquête aux membres de la communauté internationale.

 

Cet posture restreinte et peu conciliante du dirigeant tchadien, nous rappelle,  ici,  l’entêtement véritable d’un militaire à l’instar de Mamadou Tandja et autres hommes politiques réfractaires aux propositions de la communauté internationale.

 

Il y va des différents acteurs impliqués dans la résolution de la crise tchadienne et la recherche pour la manifestation de la vérité sur le cas du Dr Ibn Oumar Mahamat Saleh, d’évaluer de ces propos, qui sont à la limite provocante, d’Idriss Deby, et  qu'ils assument désormais leurs responsabilités collectives afin d' imposer une vision commune celle justement de la communauté internationale sur le Tchad.

 

Quelle sera la réaction de la rébellion tchadienne?

Comment va-réagir l'Assemblée nationale française?

 

Makaila Nguebla

 

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