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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 19:23
Vendredi 18 décembre 2009 5 18 /12 /2009 21:45

0deby_200209.jpgLa crise politique et sécuritaire que connaît l’Etat tchadien aujourd’hui est interne, et n’a pas été causée mais a simplement été exacerbée par son voisin soudanais.Depuis 1990 le pouvoir a été monopolisé par un clan de militaires zaghawa avec à sa tête Idriss Déby, menant à une aggravation des violences politiques et sociales, une détérioration des relations inter­communautaires, et au favoritisme clanique dans la distribution des ressources de l’Etat. Ni le retour au multipartisme en 1990, ni l’augmentation des revenus de l’Etat grâce à la manne pétrolière depuis 2004, ni les processus électoraux soutenus par les alliés occidentaux du Tchad n’ont permis d’apporter la démocratie ou d’améliorer le système de gouvernance du pays. La communauté internationale doit appuyer l’organisation d’un processus de réconciliation nationale, centré sur la réforme de l’Etat, notamment de l’administration territoriale et des services de sécurité et la fin de l’insurrection armée. Simultanément un processus régional doit être relancé pour traiter des différends profonds entre le Tchad et le Soudan et en terminer avec la guerre que les deux pays se mènent par rebelles interposés.


Une nouvelle approche est nécessaire pour parvenir à la réconciliation nationale. L’accord politique du 13 août 2007 entre le gouvernement et l’opposition politique traitait uniquement de réformes électorales et ne fournit pas les éléments requis pour un changement profond de gouvernance. L’attaque rebelle lancée sur N’Djamena six mois plus tard a montré que cet accord, signé sans véritable consultation nationale, ne pouvait offrir de véritable sortie de crise ni permettre la fin de la rébellion armée. L’insistance de l’Union européenne, et de la France en particulier, à s’en tenir à ce processus, doit être reconsidérée. Le gouvernement tchadien et ses partenaires doivent accepter que sans négociations politiques crédibles menant à des réformes administratives et économiques, et à une reconstruction du secteur de la sécurité, le pays restera condamné au cycle permanent des crises et menaces de prises de pouvoir par la force qui le hante depuis plusieurs décennies.

Source: International Crisisgroup

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