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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 20:18

 

Kouchner_photo_20minutes.jpgLes ministres des Affaires étrangères africains et français ont eu dimanche un débat "fraternel" mais "agité" sur la place de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré à l'AFP et à Radio France Internationale, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

 

"C'était un débat vivant, assez long, animé. Enfin, sincère, entre amis. Il est évident que les positions de l'Union africaine (UA) devaient être respectées, même si on tentait de faire évoluer les choses, comme une preuve de réalisme", a déclaré M. Kouchner.

La discussion a été "houleuse", parfois "très dure", ont confirmé plusieurs diplomates africains.

La rencontre, destinée à harmoniser les positions à quelques heures de l'ouverture du sommet Afrique-France lundi à Nice (sud-est), a duré plus de six heures.

"Le Conseil de sécurité a été évoqué très précisément pendant une heure et demie, ce qui est un début formidable. Maintenant, on n'a pas trouvé de solution. On a trouvé la manière de commencer à se donner les moyens d'être plus réalistes", a expliqué Bernard Kouchner.

"La position de la France est très claire: nous voulons une représentation africaine dans toutes les institutions internationales, l'ONU aussi, mais on ne va pas l'imposer", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter: "C'était quand même très fraternel, même si c'était assez, comment dirais-je, assez contrasté!"

L'Afrique, qui représente 27% des Etats membres des Nations unies, ne dispose à l'heure actuelle que de trois sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité.

En 2005, les pays africains ont adopté une position commune sur la réforme du Conseil de sécurité: ils réclament deux sièges permanents avec droit de veto et au moins deux sièges non permanents supplémentaires.

C'est cette position, dite du "consensus d'Ezulwini" (du nom d'une petite ville du Swaziland), qui a été défendue bec et ongle par les représentants africains, tandis que la France plaidait pour un élargissement progressif, commençant par un siège permanent.

"La discussion a très mal démarré. Certains ont mis en cause la légitimité de la France à lancer ce débat", a indiqué un diplomate gabonais.

Les Tanzaniens et les Sud-africains étaient "les plus virulents", selon un autre diplomate africain.

Autre sujet qui a cristallisé les débats: les enjeux climatiques.

"Les Africains ont souligné l'assymétrie des profils: entre l'Occident pollueur et l'Afrique polluée à qui on demande en plus des efforts", selon le diplomate gabonais.

Plusieurs délégués ont rappelé le rôle majeur du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, deuxième poumon vert de la planète grâce aux 200 millions d'hectares de la forêt du bassin du Congo, jugeant "décevant" les "maigres" avancées de la conférence de Copenhague (environ 30 milliards de dollars dans un fond de démarrage d'ici à 2012).

Mi-mai, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui est le négociateur africain pour le climat, a prévenu que si les Africains n'étaient "pas satisfaits des arrangements financiers", ils bloqueraient tout traité sur le climat.

De son côté, Bernard Kouchner a estimé que "sur le climat, le fait de se référer à Copenhague est un succès, comme une étape".

 

Source: AFP

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