Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 20:58

Un coin de voile est en train de se lever sur l’arrestation de Mahamat Saleh Annadif. On peut ne pas estimer Mahamat Saleh Annadif, on peut ne pas être du même bord politique que lui.  A la limite, on peut le détester, mais on ne peut se taire devant une injustice comme ce fut le cas pour le député Gali. Mahamat Saleh Annadif est tout simplement victime d’une machination politique. Nos informations proviennent du palais de justice du Tchad et vous comprendrez, nous tairons pour le moment les sources.

Avant de revenir sur son pendant judiciaire, faisons un détour sur le montage du dossier Annadif. Ce dossier  a été savamment muri, réfléchi et rondement mené par quelques individus dont il vous faut connaître les principaux, tapis dans l’ombre comme si de rien n’était. Il s’agit principalement de Moussa Faki, actuel ministre des affaires étrangères du Tchad, de Ahmat Hassaballah Soubiane, conseiller spécial à la présidence de la république, Allabou Djibrine, chef de service du protocole à la présidence de la république.  Les deux premiers sont ceux qui tirent les ficelles sans apparaître au grand jour. Allabou est le perroquet chargé de rependre à haute voix auprès de son chef Idriss Deby les insinuations distillées à voix basse par les deux compères et leurs complices.

Quand la mayonnaise a pris, l’affaire a été confiée au jeune ministre de la justice, chouchou de Deby, qui semble-t-il a quelques comptes à régler avec son parent Annadif. Et la cabale judicaire commença.

Revenons alors sur le volet judicaire. L’affaire de Mahamat Saleh Annadif  a été liée à celle de Mahamat Zene Bada, ex directeur général de la direction générale des grands travaux, institution dépendant de la présidence de la république. Bon nombre d’entre vous auraient suivi sur les ondes des différents média, qu’il s’agirait d’une complicité de détournement en milliard de f cfa par Zambada sur les comptes de la direction des grands travaux. RIEN de tout cela.

D’abord dans le dossier judicaire de Mahamat Zene Bada, dans ses déclarations, il n’y a aucun passage incriminant Annadif, moins encore une autre personnalité. Ensuite le dossier de Mahamat Zene Bada est mis en cause pour vice de forme et de procédure par ses avocats. Hors pendant cette phase, il n’est pas possible d’entendre un témoin, et pourtant Annadif a été entendu en tant que témoin. Curieusement  à la deuxième convocation, Annadif est passé de témoin à complice. Convenons, ce sont les bizarreries de la justice tchadienne ! Même en prenant en compte cet aspect, il s’avère que le dossier de Annadif est aussi vide que celui du député Gali. La cellule en matière grise de Deby et le jeune ministre de la justice ont eu une trouvaille : la falsification du visa de Deby sur un courrier que lui a adressé Annadif en tant que secrétaire général de la présidence à titre de compte rendu. Retenez votre souffle, Ahmat Bachir, le directeur de cabinet adjoint et l’homme a tout faire de Deby est allé témoigner devant le juge que le visa porté sur le courrier est effectivement faux. Laissons aux juristes de faire l’interprétation de la démarche. Comme l’ont dit les avocats de Annadif au cours d’une conférence de presse, le juge leurs a refusé catégoriquement l’accès au dossier. En réalité notre pauvre juge, piloté à distance par le ministre de la justice n’a aucun fond de dossier !!

Aux dernières nouvelles le fameux Ahmat Bachir a été nommé ministre de la sécurité, probablement dans l’optique d’échapper à une éventuelle convocation par la justice.

Alors le pauvre juge voudrait clore le dossier à la va vite et à cet effet, une chambre est en cours de constitution pour condamner Annadif pour faux et usage de faux. Le ministre de la justice et ses obligés sont à la recherche des magistrats pour constituer la chambre si ce n’est déjà fait. On pourra espérer sur l’existence des Emmanuel Derkembe pour mettre fin à cette parodie de justice.

Souvenez-vous, c’est grâce à une forte mobilisation des partis politiques, des Adh, de la communauté internationale, des religieux, de la presse nationale et internationale et au courage d’un juge, le député AGali a été libéré.

Alors mobilisons-nous pour dire NON à ce déni de justice dans notre pays et à ces arrestations arbitraires aussi bien pour Mahamat Saleh Annadif, Mahamat Ali Hassane et bien d’autres qui croupissent dans les geôles tchadiens. Ne marquons pas de pause, car on ne sait pas, demain, à qui sera le tour.

Correspondance particulière

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
Le public n'a eu accès ni connaissance du dossier incriminant M. Zene Bada. Malheureusement vous nous apprenez rien de nouveau. Donc à ce niveau, on ne peut pas faire un parallèle. Comme il ne faut<br /> tenter de rattacher l'affaire Gali à celui de Annadif. Ce dernier fait partie intégrante du régime MPS qui s'illustre depuis des années par la mauvaise gestion et le détournement des deniers<br /> publics. Noyer Annadif révèle d'un jeu d'enfant pour le pouvoir tellement les casseroles sont nombreuses. Esperons tout simplement que l'affaire Annadif ne se termine pas comme celle de Haroune<br /> Kabadi.
Répondre