Tandis que 33 enfants haïtiens doivent arriver en France ce soir, le ton monte entre les familles adoptantes et l'Etat français.
Une trentaine d'enfants haïtiens sur le point d'être officiellement adoptés par des Français, avant le séisme, ont atterri ce vendredi soir à Roissy-Charles-de Gaulle (Paris) en présence de Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du président français.
C'est néanmoins loin d'être le compte, du point de vue des associations de familles, notamment d'Adoption sans frontières (ASF), qui réclame "le rapatriement de l'ensemble des enfants apparentés".
Pour ASF et les familles adoptantes dont certaines se plaignent de "l'intransigeance bureaucratique" de la France, le gouvernement ne va pas assez vite.
Pour les autorités, il s'agit de rapatrier des enfants "en bonne santé, pas morts", a commenté sans ambages un responsable français, signifiant par là que la priorité absolue reste à l'intervention humanitaire sur le terrain.
Suite au tremblement de terre qui a dévasté Haïti le 12 janvier, les autorités hexagonales ont assoupli la procédure d'adoption, mais "il ne faut pas faire n'importe quoi, on ne peut pas enlever des enfants" a rappelé mercredi Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères.
Progressivement, les 400 enfants dont l'adoption avait fait l'objet d'une décision positive de la justice haïtienne, avant la catastrophe, devraient rejoindre leur famille d'adoption.
Mais vu le chaos administratif qui règne dans l'île caribéenne, à Paris, on veut être certains que les enfants sont bel et bien orphelins, ou que leurs parents ont donné leur feu vert aux adoptions.
Pour les autorités françaises, il ne s'agit pas de revivre l'épisode des enfants enlevés au Tchad en 2007 par l'Arche de Zoé, or, selon l'Unicef, 15 enfants auraient déjà disparu des hôpitaux haïtiens