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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 19:18

Des négociations de paix devraient s’ouvrir mardi prochain à Libreville, au Gabon, avec une rébellion hétérogène, ce qui pourrait compliquer les pourparlers.

Le président centrafricain François Bozizé se prépare à se rendre aux négociations de paixà Libreville mais celles-ci pourraient être compliquées par le caractère extrêmement hétéroclite de la rébellion du Séléka.

Celle-ci a stoppé l’offensivelancée le 10 décembre dans l’attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de Bangui.

Le régime accuse la rébellion d’être majoritairement composée d’étrangers

Le régime a de son côté commencé à fourbir ses arguments pour les pourparlers qui devraient s’ouvrir mardi prochain. Le ministre de l’Administration territoriale Josué Binoua a ainsi accusé la rébellion d’être majoritairement composée d’étrangers des guerres du Tchad, du Soudan et de Libye, et de prêcher un islam rigoriste.

« La grande partie de la troupe (de la rébellion) est constituée très largement des Toro Boro, les rebelles soudanais du Darfour (…). Il y les résidus des forces du (rebelle tchadien) Mahamat Nouri qui a été expulsé de Khartoum. Plus d’autres combattants de morphologie libyenne », a déclaré Josué Binoua.

Selon lui, « M. (Moussa Mohammed) Dhaffane et Nourredine (Younous Adim Birema), qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite, au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l’entendre. Ils le prêchent ». Le wahhabisme est une doctrine rigoriste sunnite de l’islam d’origine saoudienne, voisine du salafisme.

Le ministre s’est aussi interrogé sur les sources de financement des rebelles: « La rébellion Séléka met en exergue son arsenal militaire, lequel a un coût. Qui leur a donné l’argent’ Qui finance’ » Enfin, selon lui, les rebelles n’occupent pas « 80% du territoire comme ils le disent » mais seulement « six des seize préfectures du pays, soit 37% du territoire », habité par 19% de la population. « Ce n’est pas suffisant pour demander le départ du président Bozizé, a affirmé M. Binoua.

Des organisations de défense des droits de l’Homme en Centrafrique ont par ailleurs déploré les « exactions » commises par la coalition rebelle dans les villes qu’elle a conquises et celles du pouvoir contre les proches de la rébellion à Bangui.

Divisions au sein de l’opposition

La tenue des pourparlers la semaine prochaine pourrait  être compliquée par le caractère extrêmement hétéroclite de la rébellion qui ne présente ni commandement militaire, ni direction politique unifiés, et où les rivalités personnelles n’ont pas tardé à éclater.

Le rôle du médiatique porte-parole Eric Massi est ainsi ouvertement contesté au sein du Séléka, où certains l’accusent de « rouler pour lui même », selon les termes de François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des composantes du mouvement.

La CPSK a déjà constitué sa propre délégation pour se rendre à Libreville, et d’autres mouvements, y compris de l’opposition politique, demandent aussi à être associés aux négociations.

Enfin, jeudi soir, un Front républicain pour l’alternance et la paix (FRAP), une coalition d’opposants récemment créée à Paris, devait tenir une assemblée générale dans la capitale française, en présence de « hautes personnalités centrafricaines », selon son porte-parole Guy Simplice Kodégué.

Au plan interne, la décision du président Bozizé de limoger son propre fils Jean-Francis du ministère de la Défense devrait lui permettre de reprendre la main en lançant un message de confiance aux militaires, selon une source sécuritaire.

Pour le principal opposant, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, le limogeage « est la moindre des choses » après la débandade des Forces Armées centrafricaines.

Selon une source diplomatique, Paris estime que les négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique, notamment M. Ziguélé et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011, remportée par François Bozizé.

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