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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 10:40
L’Assemblée nationale du Tchad a rejeté lundi la demande de levée de l’immunité parlementaire de Saleh Kebzabo, chef de l’opposition, accusé par le parquet de délit d’outrage, d’atteinte à l’autorité de la Justice et de diffamation. Les députés, au cours d’une séance plénière qui s’est déroulée à huis clos, ont estimé que M. Kebzabo ne peut pas être entendu par un juge pour avoir dénoncé, il y a un mois, la lenteur de la procédure judiciaire relative aux dossiers de trois journalistes arrêtés. Dans son rapport produit le week-end dernier, la commission parlementaire ad hoc créée à l’effet, a relevé que les propos du député incriminés ne sont pas constitutifs de délits d’outrage ou d’atteinte à l’autorité de la justice, ainsi que le défaut de qualité du demandeur, plusieurs vices dans la procédure et une mauvaise qualification des faits. Se basant sur tous ces éléments de droit, la commission conclut au rejet de la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Kebzabo. La plénière de ce lundi a donc suivi cette recommandation. M. Kebzabo dirige l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR), qui compte le plus grand nombre de députés, loin derrière le parti du président Déby Itno (ce qui fait de lui le chef de l’opposition démocratique). A l’instar de M. Kebzabo, un autre député, M. Tchindébé Lama, accusé d’avoir détourné 9 millions F CFA, a vu la demande de levée de son immunité parlementaire rejetée. L’Assemblée nationale a estimé que l’infraction reprochée à cet élu du parti au pouvoir n’était pas constituée.
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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 16:25

lundi 29 juillet 2013

Et de deux pour l’opposition burkinabè. Ce dimanche 28 juillet 2013, elle est parvenue à organiser une nouvelle marche meeting, après celle du 29 juin 2013. Pour ses leaders, l’option du changement se confirme résolument.

C’est à nouveau une foule impressionnante de manifestants qui est sortie à Ouagadougou ce 28 juillet 2013. Et ce, quasiment un mois jour pour jour après une première sortie, à l’appel du Chef de file de l’opposition politique. Du reste l’objectif n’a pas varié : dire non à la mise en place du Sénat et à la modification de l’article 37 de la constitution.

De fait, la foule des marcheurs ne s’est pas faite priée pour s’ébranler en direction du rond point des nations unies. Avec en tête de cortège, les leaders des partis membres du CFOP. In fine, aucun incident majeur n’a été déploré sur le trajet. Permettant ainsi aux marcheurs de revenir à leur point de départ, pour y entendre le message du Chef de file de l’opposition.

Zéphirin Diabré au micro

Prenant la parole, le chef de file de l’opposition a d’abord demandé une minute de silence en la mémoire des victimes de l’accident de Sabou. Avant de se lancer par la suite dans un discours qui a par moment déclenché des salves d’applaudissements de la part des manifestants.

Au ministre de la communication porte-parole du gouvernement qui affirmait que les marches n’empêchaient pas le pouvoir de dormir, Diabré a promis que le réveil serait pour bientôt. Et pour cause, dira-t-il, l’adhésion des burkinabè à la cause défendue par l’opposition est claire et nette : « le Sénat on n’en veut pas », et « la modification de l’article 37, on n’en veut pas » non plus.

Quant aux syndicats et la coalition contre la vie chère, la CCVC, le CFOP a conseillé de ne pas se tromper d’adversaire : « Nous ne sommes pas contre les syndicats » a-t-il martelé, « nous sommes contre ceux qui veulent mettre en place le Sénat » -t-il noté. Invitant du même coup, ceux qui dans le camp du pouvoir partagent leurs idéaux de changement à ne pas hésiter à les rejoindre.

Juvénal Somé

Lefaso.net


Impressionnant

Pour une foule, celle qui été vue dans les rues de Ouagadougou ce 28 juillet 2013 avait de quoi impressionner. Et même que certains n’ont pas résisté à la tentation de faire des estimations « 2, 3, 4 fois plus » que la manifestation du 29 juin 2013… Bref c’était à chacun selon son inspiration. Ce qui fait dire à un autre, en toute ironie, qu’il espère que les autorités écriront à nouveau qu’il n’y avait que quelques centaines de personnes dans la rue. En tout cas, au passage des marcheurs, un passant, arrêté au feu tricolore, lui, n’a pu s’empêcher d’exprimer son sentiment, visiblement convaincu par le spectacle qu’il avait sous les yeux.

Panique dans le camp du pouvoir ?

Dans son adresse à la foule, Zéphirin Diabré a laissé entendre que le pouvoir serait en proie à la panique et à la débandade. Ce qui justifierait selon lui, ces guerres sans pitié entre camarades.

Le balai citoyen fait son chemin

Le balai va-t-il finir par s’imposer à certains comme le symbole du changement au sein du mouvement anti-Sénat et anti- révision ? Une chose est certaine, il y en avait beaucoup dans la foule. De quoi sans doute réjouir les animateurs du « balai citoyen ». A savoir Sams’K le Jah et Smockey. Ils étaient en vedette à la place de la nation.

Dick Marcus sur scène

Resté jusque là en réserve, le reggea maker Dick Marcus, est cette fois-ci, monté sur scène avec un de ses titres à succès. Le thème et la mélodie aidant, l’accroche a été immédiate avec le public.

J S

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 19:07
Makaila Nguebla, le blogueur tchadien expulsé par le Sénégal vers la Guinée.
DR

La France accueille le journaliste tchadien Makaïla Nguebla. Le 7 mai 2013, ce blogueur réfugié à Dakar avait été expulsé du Sénégal, où il était réfugié depuis plusieurs années, vers la Guinée-Conakry. Aujourd'hui, la France lui accorde un visa de longue durée. Un soulagement pour Makaïla Nguebla, comme il l’a confié à Christophe Boisbouvier.

RFI : Vous avez obtenu un visa longue durée pour la France, quelle est votre première réaction?

Makaïla Nguebla : Je suis très content et heureux. C’est un soulagement et un dénouement en même temps. Vous savez ça fait pratiquement dix ans que je suis à l’étranger, je suis privé de mon passeport tchadien et de ma carte d’identité nationale tchadienne. J’étais également privé au Sénégal, depuis sept ans, de mon statut de réfugié politique. Tous mes droits ont été bafoués. Donc, je remercie la France parce qu’elle a restauré ma dignité, parce que la France une fois de plus a montré son attachement aux valeurs universelles des droits de l’homme, notamment la liberté en général et la liberté d’expression en particulier.

Est-ce que cela vous a surpris ?

Cela ne m’a pas surpris dans la mesure où je connais un peu la France en tant que terre d’asile, qui a toujours accueilli des opposants, des militants des droits de l’homme, des journalistes et toutes autres personnes persécutées dans leur pays respectif.

Il faut dire que dans votre démarche, vous avez été soutenu par plusieurs associations.

J’ai été soutenu par Reporters sans frontières, Amnesty International, de très hautes personnalités françaises, notamment des députés, mais aussi des chercheurs, des journalistes, pour demander à la France de m’accueillir.

Vous êtes Tchadien. Ces dernières années, vous avez donc vécu à Dakar où vous avez animé un blog sur le Tchad. Mais le 7 mai, vous avez été expulsé du Sénégal vers la Guinée-Conakry. Qui était derrière cette expulsion à votre avis ?

Je pense que Jean-Bernard Padaré, le ministre de la Justice tchadienne, en est responsable. Le président Idriss Deby aussi.

Vous avez donc été harcelé ces derniers mois, mais d’autres journalistes tchadiens, eux, à Ndjamena, sont en prison...

C’est un triste constat que des journalistes soient arrêtés. Notamment Eric Topona qui est journaliste à la radio nationale tchadienne et aussi secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT). Il y a Moussa Avenir Dela Tchiré qui est directeur de publication de l’Abba Garde. Il y a aussi le cas de Jean-Etienne Laokolé qui a été arrêté à Ndjamena. Ces arrestations successives ont été condamnées et déplorées aussi bien au niveau national qu’international. Cela montre l’attention particulière portée sur ces arrestations au Tchad.

Ce qui est reproché à vos confrères aujourd’hui en prison, c’est d’avoir eu des échanges avec vous...

Non, je démens cette information. Je n’ai pas eu d’échanges avec Eric Topona, ni avec Avenir Dela Tchiré, encore moins avec Jean-Etienne Laokolé. J’ai évité d’avoir des contacts avec ces personnes qui sont à Ndjamena. Moi je suis très loin de Ndjamena et nous ne sommes pas en sécurité.

Ce visa que vous accorde la France, est-ce que cela peut être un message pour vos confrères tchadiens ?

C’est un signal fort effectivement que la France envoie en direction de Ndjamena pour je pouvoir libère le plus urgemment possible ces journalistes. Leur place n’est pas en prison, mais plutôt dans une rédaction. Il faut dire que la France, déjà dans un communiqué de presse publié par le ministère des Affaires étrangères, avait condamné ces arrestations. Ça montre l’inquiétude de la France ou son attachement à la question de la liberté de la presse au Tchad.

Ce dimanche 14 juillet, des troupes africaines et notamment tchadiennes ont défilé sur les Champs-Elysées à Paris. Votre visa vous a été accordé quelques jours plus tôt, est-ce une simple coïncidence ?

C’est une coïncidence, mais une coïncidence heureuse. La démarche de la France est une démarche humanitaire. Cela n’a rien à voir avec la présence de troupes africaines sur les Champs-Elysées.

Votre blog connaît un certain succès, mais beaucoup disent que vos informations ne sont pas toujours fiables et que vous colportez plus de rumeurs que d’informations ?

Si, aujourd’hui, mon blog a une telle influence, ça veut dire qu’il y a du sérieux dedans. Je tiens compte des condamnations et des propos de mes détracteurs. Cela peut venir du pouvoir en place, mais le fait que ce blog soit aujourd’hui sur TV5, trié parmi les blogs francophones et au niveau mondial, ça montre une attention particulière portée à ce blog par une large opinion internationale.

Mais quand on est loin du Tchad, est-ce qu’on n’a pas tendance à se sentir à l’abri de toute poursuite judiciaire et donc à déraper éventuellement ?

Je n’ai pas dérapé parce que tout ce que nous disons sur le Tchad reflète la stricte réalité du pays. Donc je ne vois aucun dérapage.

Mais franchement quelques fois, il n’y a pas de calomnies contre le régime tchadien sur votre blog ?

Parler de calomnies, ça n’a rien à voir avec les actes que posent aujourd’hui le régime d’Idriss Déby à l’encontre du peuple tchadien qui, effectivement, depuis 23 ans, est opprimé.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 09:44

Pour la première fois depuis 1987, la question de la succession du président burkinabè est ouvertement posée. La Constitution interdit en effet à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle, de briguer un nouveau mandat en 2015. Sa marge de manœuvre est très étroite. S’il respecte la loi fondamentale, sa succession risque d’être difficile tant il a dominé la vie politique et fermé les possibilités d’alternance. S’il modifie la Constitution et se porte candidat à un cinquième mandat consécutif, il prend le risque de déclencher un soulèvement populaire comme celui qui a fait vaciller son régime au premier semestre de l’année 2011. Les partenaires internationaux doivent l’inciter à respecter la loi fondamentale et permettre une transition démocratique en douceur.

Préserver la stabilité du Burkina Faso est d’autant plus important que la région ouest-africaine, où le pays occupe une position géographique centrale, vit une période difficile. Le Mali voisin traverse un conflit politico-militaire qui a déjà eu des conséquences graves sur le Niger, autre pays frontalier du Faso. Le Burkina a pour le moment été épargné par cette onde de choc parce que sa situation intérieure reste stable et son appareil de sécurité suffisamment solide, mais une détérioration de son climat politique à l’horizon 2015 le rendrait beaucoup plus vulnérable. Une élection présidentielle doit aussi être organisée cette même année en Côte d’Ivoire, un pays avec lequel le Burkina Faso est intimement lié. Une crise politique à Ouagadougou aurait des répercussions négatives sur une Côte d’Ivoire toujours fragile.

Cette position géographique centrale se double d’une influence diplomatique majeure. En deux décennies, Blaise Compaoré a fait de son pays un point de passage obligé pour le règlement de la quasi-totalité des crises de la région. Avec une grande habileté, Compaoré et ses hommes ont su se rendre indispensables comme médiateurs ou comme « vigies » permettant à plusieurs puissances occidentales la surveillance sécuritaire de l’espace sahélo-saharien. Une crise au Burkina Faso signifierait d’abord la perte d’un allié important et d’une base stratégique pour la France et les Etats-Unis ainsi qu’une possibilité réduite de déléguer à un pays africain le règlement des conflits régionaux. Pour l’Afrique de l’Ouest, la désorganisation de l’appareil diplomatique burkinabè impliquerait la perte d’un point de référence, d’une sorte d’autorité de régulation qui reste utile malgré de nombreuses limites.

Le risque qu’une crise politique et sociale survienne au Burkina Faso est réel. Depuis 1987, Blaise Compaoré a construit un régime semi-autoritaire, dans lequel ouverture démocratique et répression cohabitent, qui lui a permis de gagner le pari de la stabilité perdu par tous ses prédécesseurs. Ce système perfectionné comporte néanmoins plusieurs failles et ne survivra probablement pas à l’épreuve du temps. Il s’articule autour d’un seul homme qui a exercé une emprise totale sur le jeu politique pendant plus de deux décennies, laissant peu d’espace pour une transition souple. Les possibilités pour son remplacement démocratique sont en effet peu nombreuses. L’opposition est divisée, sans ressources humaines et financières suffisantes ou trop jeune pour prendre à court terme la relève et aucun des cadres du parti présidentiel ne s’impose comme potentiel successeur incontesté. L’un des premiers risques pour le pays est donc de se retrouver, en cas de départ mal encadré de Blaise Compaoré, face à une situation similaire à celle de la Côte d’Ivoire des années 1990, aspirée par le vide laissé par la mort de Félix Houphouët-Boigny après 33 ans de pouvoir.

L’explosion sociale est l’autre menace qui pèse sur le Burkina Faso. La société a évolué plus vite que le système politique ne s’adaptait. Le Burkina s’est urbanisé et ouvert au monde avec pour conséquence une demande croissante de changement de la part d’une population majoritairement jeune. Les fruits du développement demeurent très mal partagés dans ce pays à forte croissance mais classé parmi les plus pauvres de la planète. Des changements ont été maintes fois promis sans jamais être réalisés, ce qui a entrainé un divorce entre l’Etat et ses administrés ainsi qu’une perte d’autorité à tous les niveaux. Cette rupture de confiance s’est exprimée lors du premier semestre 2011 par de violentes émeutes qui ont touché plusieurs villes du pays et impliqué de nombreux segments de la société, y compris la base de l’armée.

« La grande muette » est apparue pour la première fois divisée entre élites et hommes de rang, et en partie hostile à un président qui s’était pourtant employé à contrôler et à organiser une institution dont il est issu. Cette crise sociale n’a été éteinte qu’en apparence et en 2012 les micro-conflits locaux à caractères foncier, coutumier ou portant sur les droits des travailleurs se sont multipliés dans un pays qui a une longue tradition de luttes sociales et de tentations révolutionnaires depuis l’expérience de 1983 inspirée par le marxisme.

Enfin, le long règne de Blaise Compaoré, si perfectionné fût-il, a connu l’usure inévitable du temps. Plusieurs piliers de son régime ont quitté la scène, à l’image du maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, qui a régulé pendant dix-sept ans la capitale, du milliardaire Oumarou Kanazoé, qui a joué un rôle de modérateur au sein de la communauté musulmane, ou du colonel libyen Mouammar Kadhafi qui fournissait une aide financière importante au « pays des hommes intègres ».

Le président Compaoré a choisi de répondre à tous ces défis en effectuant quelques réformes superficielles qui ne répondent guère aux attentes de la population. Il a aussi opté pour le silence sur sa volonté de quitter le pouvoir en 2015. Il a recentré la direction du pays et de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), autour d’un groupe restreint de fidèles et de membres de sa famille, au premier rang desquels son frère cadet, François Compaoré. Ce silence et la montée en puissance de son frère, élu pour la première fois député le 2 décembre 2012, continuent d’entretenir un lourd climat d’incertitude.

Le chef de l’Etat burkinabè dispose d’un peu moins de trois ans pour préparer son départ et éviter ainsi une bataille de succession ou une nouvelle fronde populaire. Il lui appartient de faciliter cette transition. C’est d’abord en respectant la Constitution et en ne succombant pas à une tentation dynastique qu’il pourra confirmer la principale réussite de sa longue présidence : la stabilité. Un choix contraire ouvrirait la porte à une période de troubles. De son côté, l’opposition burkinabè et la société civile doivent devenir des forces de proposition et travailler dès maintenant à créer les conditions d’un progrès démocratique compatible avec la paix et de la stabilité. Les partenaires extérieurs, notamment les puissances occidentales, doivent maintenant s’intéresser autant à l’évolution politique interne du Burkina Faso et à la consolidation démocratique qu’au rôle que son président joue dans des médiations politiques et la surveillance sécuritaire des foyers de tensions en Afrique de l’Ouest.

Dakar/Bruxelles, 22 juillet 2013

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 10:53
Publié le 23 juil, 2013

Deby avant de partir, a instruit « le gardien des cimetières » de gérer le pays et ne doit en aucune manière être dérangé car il va pour le ramadan à Amdjeress dont il essaie à coup des pétrodollars d’en faire vainement un Gbadolité : un aéroport international ((aucun avion des lignes internationales n’a atterri sur cette piste depuis son inauguration il y a 5 ans), une banque (où il n’y a jamais eu ni dépôts ni retraits), des villas de standing européen qui brillent par leur inoccupation, des rues à la Yamoussoukro, des routes pour le relier au Soudan et à la Libye (mais empruntés uniquement pour le moment que par les 3 baudets), un château d’eau (mais vide par moment), un réseau téléphonique de standing américain, internet gratuit avec des sorties Wi Fi partout : tout simplement, assis-toi sur n’importe quel rocher et tu as le monde sur la paume de la main. Vous voulez travailler en toute inquiétude, allez à Amdjeress durant le séjour de IDI et vous serez servi. Toutefois, un petit conseil, prenez avec vous quelques bouteilles d’eau !  Enfin partez soixante-douze heures avant qu’il plie bagages car Amdjeress redevient une cité fantôme.

Pour la petite anecdote, Deby n’a pas mis pied à Amdjeress depuis presque trois ans, disons depuis qu’il s’est fait intronisé sultan et ayant placé un quidam, illustre inconnu comme son représentant. La raison, c’est qu’il y a une rupture entre IDI et les Béri, une vraie rupture. Pour cause, les Béri accusent Deby de ne pas savoir les gérer, après autant de sacrifices consentis. Deby de rétorquer : « je suis le Président du Tchad et des tchadiens, je ne suis pas un chef de canton des Béri». Si les tchadiens le percevaient ainsi, il n’aurait pas eu tort. Mais hélas, les tchadiens attendent, la mort dans l’âme, le diable qui viendra les débarrasser de ce fardeau.

 La visite d’Amdjeress a été pourtant préparée depuis longtemps, mais à plusieurs reprises ses conseillers l’en ont dissuadé en prétextant qu’il sera mal accueilli par les autochtones et naturellement cela aura des répercussions négatives de son image auprès de l’opinion nationale.   

Aujourd’hui, Deby est le Président le plus impopulaire que le Tchad ait connu : impopulaire dans sa propre famille, impopulaire au Tchad et impopulaire à l’extérieur. Les populations tchadiennes vivent dans une situation de manque chronique des produits de première nécessité et surtout du manque de l’État et de l’administration, ni centrale ni territoriale. Le pays tourne en rond. C’est plutôt aujourd’hui qu’on est dans la situation du « Tchad, Etat néant ». On est pratiquement  arrivé  au bout du rouleau où la conviction profonde d’une grande majorité des tchadiens est la fin du système Deby. Et cette situation, Deby en est très conscient. Depuis la fin de la rébellion de l’Est, Deby n’a que les yeux tournés vers Paris et Washington et la guerre au Mali, pensait-il, va lui permettre de dompter ces deux colosses. Mal lui en a pris. Le Mali a été une catastrophe pour le Tchad mais surtout une catastrophe sans précèdent pour IDI. Tout en reconnaissant l’apport des tchadiens, l’opinion internationale a récusé Deby. Il est boudé, n’est plus cité et n’est plus invité dans la cour des grands. Pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, il est considéré comme un belliqueux, un va-t’en guerre et utilise ses militaires comme des mercenaires un peu partout, bref un pyromane dans la région.

Un malheur ne venant jamais seul, le faux coup d’État qu’il a manigancé, suivi d’arrestations arbitraires des parlementaires, des gens de presse et des citoyens anonymes, a fini par l’enfoncer d’avantage et montrer sa stature de vrai dictateur.

L’affaire Hisseine Habré. Les tchadiens se posent mille et une seule questions : pourquoi Deby s’est tu pendant 23 ans  et tout d’un coup il lance une telle cabale  contre HH en lieu et place des juges en charge du dossier ?  On se rappelle qu’au lendemain de sa prise de pouvoir en 1990, il a été crée une commission qui a pondu un excellent rapport qui fait référence aujourd’hui et Deby s’est royalement assis dessus pour ne pas dire qu’il l’a carrément boycotté. Il a essayé d’anéantir les efforts consentis par les Adh tant nationales qu’internationales.  Les différentes associations des victimes du régime HH  n’ont jamais bénéficié des faveurs d’IDI. Quand HH dans sa fuite, a emporté le seul Transvaal tchadien, Deby a instruit son Ministre de la Justice, feu Youssouf Togoîmi, de ne revendiquer que l’avion, et ne parler ni de la personne de HH, ni de l’argent emporté !

Pourquoi donc tant d’agitations  tout d’un coup? Les Adh, la classe politique et les parents des victimes tchadiennes veulent tout simplement que HH soit jugé, loin de toute agitation politique. La justice, rien que la justice.

Dans le subconscient de bien des tchadiens, il y a certes HH, mais il y a également les co-auteurs et les exécuteurs de basse besogne, bref tous ceux qui ont participé activement dans l’édification et la consolidation du régime de HH. Pour bon nombre de survivants des événements du règne de HH, il y a aussi et surtout « Septembre noir » survenu principalement dans le Logone Oriental et le Moyen Chari, et le massacre de Deli à 30KM au nord de Moundou, qui ne pourraient s’oublier. D’ailleurs, on est surpris par le silence de certains ténors du sud du pays qui avaient fait de « septembre noir » leur fonds de commerce, alors que c’est le moment approprié aujourd’hui où toutes les victimes de ce « septembre noir » doivent parler haut et fort   On parle également très peu des crimes au nord du pays pendant toute l’occupation libyenne et leur allié le GUNT : des centaines des prisonniers exécutés sommairement, des ferriques entiers de certaines communautés rasés, des villages incendiés.

Alors, sans faux fuyant, dans le procès de HH, que le droit soit dit et que chacun le moment venu réponde de ses actes.

L’intervention au Mali et le procès de HH à coût de f CFA et de propagande ne peuvent empêcher le régime d’IDI de s’enfoncer d’avantage, et celui-ci en est parfaitement conscient. Conscient  également qu’au Nord et à l’Est, une intense activité est en cours pour relancer la rébellion armée, ajouté à cela l’isolement international.

Amdjeress sera donc pour un laps de temps le refuge de la recherche de la réconciliation et d’un soutien pour continuer à faire perdurer un régime chancelant. «  Je suis le Président le plus impopulaire dans ma propre famille, aucune branche des Béri ne me soutient, le pouvoir est entrain de tomber, tout le monde est contre nous, etc. »  ça y est, les vieilles et très connues litanies qu’IDI sort chaque fois qu’il est réellement en difficulté. Mais cela n’a pas empêché les bouffons de toutes les contrées Béri de se  précipiter à Amdjeress pour trouver des solutions aux lamentations du fils du pays. En chœur : « du moment que tu reconnais tes fautes, on va t’aider !»

Solution par le mariage« votre actuelle épouse est porte malheur pour vous, notre fils, débarrasse toi de cette dame qui est la source de tous nos problèmes et prends une fille d’origine, tout droit du village (TDV) » .Vite dit, vite fait ! Deby s’est donc marié depuis les premiers jours de son séjour à une ninette de père Borogat, de mère bila, de grand-mère Kobe et de l’arrière-grand-mère touer. Au fait, auriez-vous compris quelque chose ?  Non, eh bien, soit, passons. C’est la nouvelle trouvaille géniale à la Deby, seule capable de sauver son régime : « 4 in One ! » 

Sur le même élan, la réconciliation entre les lignées Deby et Mahamat a débuté et s’ensuivra entre Itno et le reste des Béri.  Et le reste des tchadiens ? Rien à voir, circulez…

Et IDI très content a offert à ses parents sur le compte du trésor public, 10 Toyota V8; coût total de l’opération, 500 millions de CFA. En allant à Amdjeress, il a littéralement vidé le trésor public: il l’a délesté de 40 milliards. Le dernier salaire a été payé difficilement:

Dans cette ambiance de retrouvailles entre le Sultan et ses sujets, 2 petits incidents fort négligeables à signaler pour clore les bizarreries d’Amdjeress. 

2 boucs manquent à l’appel.  Quand IDI a annoncé son séjour à Amdjeress, les chefs de canton ont fait une collecte des divers animaux destinés à être abattus pendant le séjour du Sultan. Deux chefs de canton sont chargés de faire le berger jusqu’à l’arrivée du Sultan. A l’arrivée, tous les chefs de canton se sont présentés et ont communiqué le nombre d’animaux qu’ils ont collecté pour l’accueillir.  Deby a chargé ses gardes corps de recompter et il s’est avéré qu’il manque 2 boucs. IDI a demis les 2 chefs de canton bergers de leur titre et les a mis en résidence surveillée.

La fronde des Kleenex –  le terme est d’IDI lui même. Il s’agit des jeunes loups Béri, aux dents très longues que Deby a usées et utilisées dans toutes les sauces.  Ces jeunes, certains diplômés, d’autres sans aucun diplôme, ont été responsabilisés à tous les niveaux de l’administration publique et parapublique : des semi analphabètes à la tête des grandes sociétés ou directions de l’État, entrain de donner des ordres et instructions à des hauts cadres de l’État, à des ingénieurs, administrateurs, etc. Bon nombre de ces jeunes étaient les bras armés de Deby contre leurs propres familles et ont joué un rôle dévastateur au profit de Deby. Ils étaient (ne le sont-ils pas toujours ?) tour à tour des délateurs, des colporteurs au sein de leur  famille et clan. Ils s’en sont vachement enrichis. Et voilà que IDI les a tous renvoyé de son système et marginalisé au profit de ses propres enfants et ceux de la famille Deby. Quand on a été dans le harem du Sultan, difficile de supporter l’anonymat. Ils ont commencé à le dire tout haut ; des réunions en réunions, ils ont décidé d’envoyer Daoussa Deby chez IDI pour manifester leur colère d’être écartés de la mangeoire. Il faut souligner que la plupart étaient d’ailleurs « les agents » de ce même Daoussa Deby. IDI, avant même le compte rendu de Daoussa, a donné la réponse : « ces kleenex, je sais le mal qu’ils m’ont fait subir,  je les ai tellement rapprochés de moi que certains d’entre eux ont eu même l’audace de vouloir fouillonner dans ma chambre !  moi j’ai fini avec eux, ils n’ont qu’aller se mettre au service de Timan ! » Entendez Timan Erdimi. Sacré IDI. Aux dernières nouvelles, on apprend que les « kleenex » se sont entre-déchirés entre eux, s’accusant mutuellement d’être les pions de Deby.

 

A part cela, tout baigne dans le bonheur à AM Djeress.

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 09:53
Dans une fable indienne célèbre, souvent citée par le grand poète hindou Rabindranath Tagore, un enfant qui se sent sans cesse menacé, demande à son Seigneur : « Seigneur, pourquoi toutes ces créatures veulent-elles me dévorer ? ». Et son Seigneur répondit : « Qu’y puis-je, mon enfant ? Quand je te regarde, je suis moi-même tellement tenté ». Face aux familles des victimes tchadiennes, ainsi qu’aux survivants de ses innombrables geôles, Hissène Habré, l’ancien tyran sanguinaire, est rattrapé par les enseignements moraux et éthiques de cette belle fable indienne. Certes, les familles des victimes, qui viennent de se constituer parties civiles contre lui, ne cherchent pas à dévorer Habré, inculpé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. Mais leurs témoignages, leurs récits ainsi que l’expérience vécue du système Habré par certaines victimes, tout cela permettra aux opinions africaine et internationale de prendre conscience et de comprendre à quel point ce tyran a humilié, brutalisé, ensauvagé le peuple tchadien. Certaines cicatrices de cette humiliation ne s’effaceront jamais. Car, sous le tyran Habré, les Tchadiens vivaient dans l’arbitraire, la peur, la soumission, la terreur, la déshumanisation quotidienne, quand ils n’étaient pas transformés purement et simplement en bêtes. Habré a ôté le bonheur et la vie à des masses innombrables d’innocents tchadiens, en se fiant uniquement à ses ténèbres intérieures. Il fait partie de ces grands tyrans du continent qui ont sapé chez leurs compatriotes toute confiance dans l’idée d’humanité. La maîtrise de soi, la patience exceptionnelle, la persévérance des familles des victimes ont été décisives dans la tenue de ce procès. A juste titre, elles aspirent à la reconnaissance et au rétablissement de leur dignité d’êtres humains. Rappelons, une fois de plus, que les familles des victimes n’ont pas, face aux multiples obstacles, vécu cette situation comme une insurmontable fatalité. Habré ne pourra pas, durant son procès, faire violence aux faits, en souillant de nouveau la mémoire de ses victimes Leur démarche repose sur une stricte exigence de vérité. Elles ont déjà atteint leur principal but : Habré sera jugé. Et, face au sang des victimes, les boubous et chapeaux blancs d’Hissène Habré, comme des hirondelles, ne feront pas du tout le printemps. Le procès leur permettra de réfuter, point par point, les élucubrations « diarrhéiques » de Habré, puisqu’on découvre que, derrière sa « pureté » mortifère, il se caractérise, avant tout, par un esprit aberrant. Il refuse de regarder la vérité en face en se réfugiant dans un silence quasi coupable, comme s’il attendait qu’on lui décerne une prime de bonne moralité. Non, Habré ne pourra pas, durant son procès, faire violence aux faits, en souillant de nouveau la mémoire de ses victimes. Depuis l’accélération du dossier Habré, il ne faut jamais oublier, quitte à se répéter (la répétition est aussi une grande vertu pédagogique), de louer le courage moral et la sagesse politique du président Macky Sall, un homme d’Etat qui a eu cette intuition du moment favorable. Ce jeune président est convaincu, depuis son entrée en fonction, qu’il existe une dialectique entre la Justice et la consolidation des valeurs démocratiques. Qui ose prétendre, affirmer que tous les chefs d’Etat de notre continent auraient fait ce que le président Sall est en train de faire dans le dossier Habré ? Personne, car sous nos cieux, rendre justice aux faibles, aux victimes de crimes odieux ou à leurs descendants est et reste rare et difficile. Dieu merci, le Sénégal, pays qui est à l’origine de la tenue de ce procès qui va l’abriter, est un Etat indemne de toute tradition politique dictatoriale. Ici, nous avons affaire à une démocratie solide, crédible, où les dirigeants successifs n’ont cessé d’adapter l’appareil judiciaire aux normes et mœurs politiques « civilisées ». Et, au Sénégal, les citoyens ont confiance en la loi, à la fois, dans la façon dont elle est élaborée, dans son contenu et dans les juges auxquels on a recours en cas de litige. En faisant politiquement le choix de la vérité, de la dignité des victimes du système Habré, Macky Sall a brisé les murs de l’indifférence, du mensonge et du cynisme. En Afrique subsaharienne, rappelons que l’art de gouverner et de faire évoluer une société continue à reposer sur la violence et le crime. Pour bâtir leur pays, certains dirigeants pensent qu’ils ne peuvent réussir ce pari qu’en faisant couler des marées de sang. C’est cette vision mortifère de la politique que la démarche visionnaire du président Sall vient de rejeter avec fracas. Soulignons que tous les dirigeants africains ayant commis d’innombrables crimes durant leur exercice du pouvoir, une fois qu’ils perdent ou quittent le pouvoir, feignent subitement d’ignorer ce qu’ils ont fait. Ils sont saisis par une amnésie névrotique, ne se rappelant plus et ne se souvenant plus de rien. Ce mal africain a bel et bien un nom : l’imposture morale. A l’étranger, on a souvent cette étrange et terrifiante impression qu’en Afrique, gouverner, c’est jouer, comme à la pétanque, avec la vie des citoyens D’ailleurs, dans cette affaire Habré, s’il y a un homme qui est bien déchiré et écartelé, c’est bien le président Déby. Les Tchadiens n’oublient pas qu’il a été une des chevilles ouvrières, une des pièces maîtresses du système sécuritaire criminel mis en place par Habré. C’est pourquoi son appel à tenir le procès, à l’époque, sur le sol tchadien, relevait de la pure supercherie. La tenue du procès Habré, une première sur le sol africain, ne peut que contribuer à la revalorisation, à l’échelle internationale, de l’image tant ternie de notre continent, à cause de notre accoutumance à l’impunité. A l’étranger, on a souvent cette étrange et terrifiante impression qu’en Afrique, gouverner, c’est jouer, comme à la pétanque, avec la vie des citoyens. Qui se souvient encore de Mengistu Hailé Mariam, alias le « Négus Rouge », un des plus grands criminels de l’histoire politique de l’Afrique contemporaine ? L’ancien tyran éthiopien, réfugié au Zimbabwe depuis des décennies, a affamé et exterminé, inutilement, une bonne partie du peuple éthiopien. Il coule des jours tranquilles à Harare. Ce criminel doit être recherché, traqué, arrêté et traduit en justice. Dans l’affaire Habré, il faut espérer que le nombre de dossiers déposés par les familles de victimes puisse connaître encore une nette augmentation. Plus qu’une affaire d’argent, c’est d’abord une question morale, puisqu’il s’agit de sauver la mémoire des victimes de Habré, condamnées à une mort sans signification. Au Tchad, la blessure des années Habré reste encore profonde. Quoi qu’il en soit, la tenue du procès Habré ne peut que susciter un immense espoir pour les familles de toutes ces victimes oubliées de l’histoire africaine. Enfin, elles pourront voir le monde et la vie d’une façon radicalement nouvelle, sous un jour nouveau. « Le Pays »
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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 13:17
Des mercenaires français pour protéger le président centrafricain par Pierre Haski (Rue 89. 19/07/2013) Une vingtaine de mercenaires français, pardon, d’employés d’une société de sécurité privée, assurent depuis peu la protection rapprochée du président issu du coup de force armé de mars dernier en République centrafricaine, Michel Djotodia. « Mercenaire », c’est pourtant ainsi qu’un officiel français cité par le site de Jeune Afrique qualifie ces hommes dont Paris tente en vain de demander le renvoi par les nouveaux maîtres de Centrafrique, qui ont bien du mal à consolider leur pouvoir. Depuis quelques jours, ajoute Jeune Afrique, l’ambassade de France à Bangui tente de convaincre le président Djotodia de les renvoyer : « Elle cherche aussi la faille juridique dans le contrat conclu avec ces retraités très spéciaux de l’armée française. Mais ceux-ci appartiennent à une société, Roussel G-Sécurité, immatriculée dans l’État du Delaware, aux États-Unis. “ On n’a aucun moyen de pression sur eux ”, reconnaît-on à Paris. » Du 3e RPIMa à Bangui Selon La Lettre du Continent, c’est un ancien du célèbre 3e RPIMa (Régiment parachutiste d’infanterie de marine), Jérôme Gomboc, qui commande cette petite armée privée au camp Roux, à Bangui, pour le compte de la société Roussel, qui est en fait basée à Fréjus. Roussel a de nombreuses activités de sécurité privée, dont la société fait état sur son site, assurant la protection de concerts, de camps de vacances ou de grands magasins de grandes enseignes. Mais, dès la page d’accueil, elle donne comme « référence » la République centrafricaine, en reproduisant les armoiries de la RCA, et un écusson de formateur de la garde présidentielle centrafricaine. En faisant appel à une société militaire privée, le nouveau pouvoir centrafricain se dote de moyens militaires que la France lui refuse, dans un climat de confusion politique, militaire et humanitaire totale. La semaine dernière, cinq ONG françaises (Médecins Sans Frontières, Action Contre la Faim, Médecins du Monde, Première Urgence-Aide Médicale Internationale et Solidarités International) avaient lancé un appel urgent à renforcer l’action des Nations unies en Centrafrique, « alors que le pays est plongé dans le chaos et l’instabilité politique et que les besoins des populations sont criants ». Elles ajoutaient : « Au moment où se profilent une dégradation nutritionnelle et un important pic de paludisme, ce désintérêt aggrave encore une crise humanitaire particulièrement alarmante. Confrontée depuis des décennies au chaos politico-militaire, la République Centrafricaine (RCA) est devenue un contexte d’urgence humanitaire et médicale chronique. » La Séléka au coeur du problème Dans ce contexte, les anciens rebelles de la coalition Séléka qui ont pris Bangui en mars dernier non seulement ne parviennent pas à stabiliser la situation, mais font partie du problème. Fin juin, Bangui connaissait une nouvelle flambée de violences faisant six morts, et au cours desquelles les ex-rebelles pourtant au pouvoir ont été accusés de pillages, notamment au Crédit mutuel de Centrafrique. L’arrivée des hommes de Roussel à Bangui apporte un élément de tension supplémentaire en venant renforcer le pouvoir du président de transition alors que c’est du côté des forces multinationales, africaines ou onusiennes, que l’on attendrait des renforts. D’où la tension avec la France, qui redoute surtout d’être associée aux luttes pour le pouvoir à Bangui, dans la meilleure tradition de la Françafrique qui a longtemps sévi dans ce pays. D’autant que si les hommes de Roussel venaient à être considérés comme des « mercenaires », ils seraient passibles de poursuites en France où cette activité est proscrite depuis une loi de 2003. Eloge de la sécurité privée Cette affaire centrafricaine survient alors qu’un débat a été lancé en France, l’an dernier, par un rapport parlementaire qui prenait ouvertement parti en faveur de la légalisation en France des sociétés militaires privées (SMP), sous prétexte que le « marché » est dominé par les anglo-saxons. Les rapporteurs (au cours de la précédente législature), Christian Ménard (député UMP du Finistère) et Jean-Claude Viollet (député PS de Charente), se lamentaient : « Le développement du secteur en France semble pâtir de la mauvaise image accolée aux prestations privées touchant à la défense. Leur offre souffre d’un amalgame avec les activités de mercenariat ». Et Christian Ménard déclarait même au NouvelObs.com qu’un des avantages des SMP pouvait être d’assurer « une porte de sortie pour les militaires à la retraite et qui souhaitent se reconvertir ». Comme les anciens du 3e RPIMa présents à Bangui... Un autre avantage de cette privatisation, aux yeux des rapporteurs de droite comme de gauche, serait de permettre de faire des choses que les Etats ne peuvent pas assumer. Les exemples abondent, en Afrique, en Irak ou en Afghanistan... En attendant, la France a une affaire de mercenaires, ou de prestataires de services privés si on préfère, sur les bras. Au coeur d’une poudrière africaine qui s’appelle Bangui.
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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 18:49


Femme malienne, femme africaine

Ta façon de marcher. Ton port de tête. La précision de tes gestes quand tu mets ton enfant au dos, ou quand tu repositionnes ton pagne. La volonté qui allonge ton pas pour rejoindre ton époux aux champs, malgré la charge sur la tête. Ta capacité à faire baisser le prix des condiments. Ton autorité quand tu tends les sacs au jeune qui marche à tes côtés. Le rythme de ton bras pour que ton pilon ne touche pas celui de ta sœur. Ta volonté que tout le monde mange à sa faim. Ton exaspération ponctuée d’un bruit de bouche inimitable et d’un mouvement de tête qui en disent long. Femme malienne aux mille couleurs ! 
Un soir, au détour d’une conversation, tu m’as dit que tu veillerais à ce que ta belle famille ne touche pas à ta petite fille. Ton mari et toi êtes d’accord, on ne coupera pas votre enfant. Mais, tu m’as aussi confié que tu redoutais, qu’un jour, il t’impose quelqu’un de l’autre côté de la cour. 
Que tu sois assise devant les aubergines que tu vends au marché, ou que tu sois confortablement installée dans ton salon, ton cœur souffre pour tes sœurs. Celles qui ont été obligées de se voiler dès les premières heures de 2012. Celles qui ont été mariées pour quelques heures, à des hommes différents, pendant des semaines. Ces jeunes filles qui ont donné naissance au fruit de la violence. Celles, qui, comme au Mali, en RD Congo, en Centre Afrique, et ailleurs, sont les premières victimes des conflits qui déchirent leurs pays. Celles qui ne vont pas à l’école aussi longtemps que leurs frères. Celles qui élèveront les enfants s’il arrivait malheur aux parents. Vous partagez tout ça. 

Ton futur mari est parti en Europe, ça fait longtemps déjà. Il a duré à te donner de ses nouvelles. Mais, c’est un homme d’honneur. Maintenant, il t’envoie de l’argent quand il peut. Il te téléphone, alors que les unités, le crédit, coûtent cher, là bas, au pays des blancs. Toi, tu attends. Tu vas bientôt partir aussi, même si tu as un peu peur de quitter. Tu attends ton mariage. C’est son cousin qui sera le mari par procuration. Après, tu demanderas un visa de tourisme, pour rejoindre ton époux. Ta vie sera belle. Comme celle de ta cousine. Celle qui vient d’arriver pour 3 semaines de vacances après 10 ans d’absence, avec ses trois petits que personne ne connaissait. Tu as vu, elle avait des cadeaux pour toute la famille. Elle t’a tout raconté de sa vie dans ce quartier, près de Paris. Chaque mois, depuis qu’elle est partie, sa mère va chercher son western union. Elle a bien réussi, là bas, ta cousine. Sa mère en est très fière, d’ailleurs ! 

Certains disent que la vie est dure pour ceux qui vivent chez les blancs, mais, toi, tu n’y crois pas. Ta cousine ne t’a rien dit, et ton futur époux ne parle jamais de ça. Au contraire, il dit que ça va. Il vit avec des frères, dans un grand immeuble moderne, ils ont chacun leur chambre, avec l’eau et l’électricité. Il y a une maman qui leur prépare le maffé quand ils rentrent du travail, et même du riz au gras, parfois. 

Tu as une autre cousine qui vit près de Lille, une ville dans le nord de la France. Elle t’a fait jurer de ne répéter à personne que ce qui était difficile, c’était les enfants. Là bas, ce n’est pas comme au village. Si tu chicotes ton enfant, il va se plaindre à l’école. Si tu n’habites pas près de tes frères et sœurs, tu n’as personne pour te garder le petit quand tu dois sortir. Et puis, les enfants qui naissent là bas, les blancs leur demandent toujours d’où ils viennent. Quand tu peux enfin payer les billets d’avion pour venir les présenter à tes parents, on les traite de Français au village. C’est fatigant pour eux. Ils trainent en bande avec les grands frères dans les quartiers. Parfois, ils ont même des problèmes avec la police, et c’est toi qui a la honte, quand tu vas les sortir de là. Mais, tu n’en parles à personne au village, on dirait que tu ne sais pas élever tes enfants. 

Toi, tu jures que ce ne sera pas comme ça avec tes petits. Ton époux et toi, vous les aiderez à ajouter le meilleur du tourbillon occidental à vos valeurs maliennes. Ils feront de belles études, et tu seras fière d’eux quand ils décideront de partir s’installer au pays. Tu rejoindras une de ces associations de femmes, là bas, dès ton arrivée. Tu veux même faire partie de la Panafricaine des Femmes, car tu sais que chacune peut œuvrer pour le développement du continent, et qu’ensemble, c’est possible. Tu vas prendre ta vie en main, car tu es fière d’être Malienne, tu es fière d’être Africaine, tu es fière d’être une femme. 

Françoise WASSERVOGEL
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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 09:21

L’intervention militaire française au Mali a été déclenchée officiellement au nom de la démocratie, mais elle engendre aussi le soutien français à des régimes non démocratiques qui apportent leur appui, et a eu des conséquences très négatives dans plusieurs pays.

La répression de la presse et des députés de l’opposition en mai 2013 au Tchad n’est pas une surprise. Le gouvernement français avait fait appel aux troupes d’une dictature, et, il est maintenant dans l’impossibilité de condamner comme il se doit les nouveaux crimes d’Idriss Déby [1]. En ce qui concerne le Togo, en danger en raison de l’impossibilité d’aller vers une alternance et des élections législatives sans fraudes, le gouvernement français a évité de condamner fermement la répression [2], et s’est impliqué dans la mascarade judiciaire des incendies par le rapport des experts français [3]. A Djibouti, les résultats inversés des élections législatives frauduleuses, le 22 février, ont été implicitement validés par les interventions croisées des diplomaties françaises et européennes, qui sont apparues plus soucieuses des intérêts économiques et militaires liés à la région [4]. Profitant de sa contribution à la résolution de la crise des otages enlevés au Cameroun, Paul Biya a bénéficié du silence du gouvernement français en pleine élection sénatoriale, sur un système électoral non démocratique, et ceci avant les législatives annoncées le 30 septembre. Les réceptions à l’Elysée du président camerounais le 30 janvier et du président congolais Sassou N’Guesso le 8 avril 2013, n’ont même pas été l’occasion d’un signal en faveur de la démocratie et des droits humains. Au Mali, l’injonction d’organiser la présidentielle dès juillet 2013, ignorant les conditions techniques et politiques internes garantissant la réussite de cette élection, souligne une mauvaise prise en compte des enjeux démocratiques.

Ainsi, les discours de François Hollande en faveur de la démocratie, prononcés à Kinshasa puis devant le parlement européen, s’effacent devant des actes de soutien affirmés ou tacites à des régimes non démocratiques, et, le gouvernement semble improviser sa politique étrangère en Afrique en privilégiant uniquement la gestion des crises. Cette priorité profite aux acteurs français et africains les moins légitimes ou disposant de forces militaires. La volonté de former et entraîner les armées africaines [5] contre le terrorisme ou pour faire face aux conflits ne tient pas compte que la plupart de ces armées servent à maintenir au pouvoir des dictateurs.

Dès lors, la politique africaine de la France apparait victime de l’influence de l’armée française et du lobby militaro-industriel. Les autres aspects, développement, droits humains, démocratie, lutte contre la corruption, passent au second plan. En période de crise des finances publiques et de discussion sur la construction européenne, l’influence des militaires et du lobby industriel touche également l’Union européenne, dont la politique étrangère est mal définie. Le silence du gouvernement au moment de l’anniversaire du génocide des Tutsis du Rwanda a accentué les inquiétudes.

La politique actuelle conduit vers une impasse qui aura des conséquences graves à plus long terme. Aussi, le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique demande au gouvernement français de :

- mettre fin aux actions et aux silences renforçant les régimes non-démocratiques en Afrique,
- dénoncer toutes les fraudes électorales, telles l’inversion du résultat des législatives à Djibouti,
- engager la réforme de la politique française dans le sens d’un soutien sans ambiguïté à la démocratisation des Etats africains, et de s’impliquer en faveur de processus électoraux conformes aux normes internationales au Togo, en Guinée-Conakry, à Madagascar, au Mali, et au Cameroun,
- mettre fin à la coopération militaire avec les dictatures.

Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique

13 signataires : Parti de Gauche, Parti Communiste Français (PCF), Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, Afriques en lutte, Alliance Républicaine pour le Développement (ARD, Djibouti, USN), Mouvement pour Renouveau Démocratique (MRD, Djibouti, USN), Rassemblement National Républicain (RNR, Tchad), Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD, Congo Brazzaville), Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo), Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo - France (CACIT-France), Mouvement pour la Restauration Démocratique en Guinée Equatoriale (MRD), Union des Populations du Cameroun, Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE, Bruxelles).

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 17:20
Une mission internationale d’enquête était présente en République centrafricaine (RCA) du 04 au 13 juillet 2013. Elle a pu établir que l’ensemble du territoire était toujours aux mains des éléments Séléka dirigés par des seigneurs de guerre centrafricains, tchadiens ou soudanais, plus de trois mois après avoir porté les chefs rebelles au pouvoir. Ces éléments Séléka, dont le nombre estimé à l’origine à 5000 serait aujourd’hui trois ou quatre fois supérieur, continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile qui peuvent être qualifiés de crimes de guerre. La FIDH affirme qu’en l’état actuel du dépérissement des services de l’Etat et du dispositif de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC), la sécurité de la population ne peut être assurée. Depuis le renversement du régime le 24 mars 2013, s’il est difficile de mesurer l’exacte ampleur du phénomène, la FIDH estime par le recoupement de nombreuses informations à plus de 400 le nombre de meurtres commis par des Séléka. Lors de sa mission, la FIDH a pu recueillir de nombreux témoignages concernant des civils tués par balles et s’est focalisée sur la tuerie de Bogondo du 28 juin 2013, à Bangui, où des éléments Séléka ont tiré sur une foule d’hommes, de femmes et d’enfants, qui manifestait contre l’assassinat d’un jeune de leur quartier, tuant au moins 6 civils et blessant plusieurs dizaines de personnes. Depuis juillet, les coups de feu semblent avoir diminué dans la capitale suite à la décision de la FOMAC et des autorités de procéder à un désarmement forcé des Séléka et de procéder à des patrouilles mixtes FOMAC/Séléka à Bangui. Pour autant, la mission a constaté que les Séléka demeuraient toujours lourdement armés, étaient nombreux, et comptaient parmi eux des enfants soldats. La FIDH confirme également le nombre élevé de viols commis par des Séléka à Bangui. Une source fiable a recensé les cas de 82 viols le premier mois suivant l’arrivée des rebelles dans la capitale. Un nombre qui ne reflète pas l’ensemble des faits. Par ailleurs, jusqu’à ce jour, de très nombreux cas d’enlèvements de civils par des Séléka ont été rapportés aux chargés de mission, ainsi que des cas d’intimidation, de mauvais traitements et de détentions arbitraires. La FIDH a pu aussi recueillir des témoignages d’incendies de villages par des éléments Séléka. Sur l’axe Mbre – Kaga-Bandoro, où la FIDH s’est rendue, 270 maisons ont été incendiées et 6 personnes ont été tuées le 14 avril 2013 dans 6 villages par des Séléka en représailles du meurtre de l’un d’entre eux. Par ailleurs, alors que le pays a été pillé de ses biens publics et privés de manière générale et systématique les jours qui ont suivi le coup d’Etat au profit des chefs rebelles et des seigneurs de guerre, des éléments Séléka, non payés par leur hiérarchie, continuent les braquages et le racket de la population. La FIDH affirme que les crimes commis par les éléments Séléka le sont en toute impunité. En province, où les Séléka ont tous pouvoirs et où l’Etat est complètement absent, aucune justice n’est rendue. A Bangui, au moment de la mission, seulement 16 mandats de dépôt étaient confirmés par le procureur de la République. Si des éléments Séléka sont parfois arrêtés par la FOMAC ou des officiers de police judiciaire, ils sont pour la plupart cantonnés dans des centres de détention pour une formation disciplinaire mais échappent à toute procédure judiciaire. L’Etat centrafricain est aujourd’hui dans l’incapacité de veiller à la protection de la population via le rétablissement d’une force publique et la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves. Les caisses sont vides. Une crise institutionnelle autour d’une charte constitutionnelle de transition paralyse l’exercice du pouvoir en lambeaux à Bangui et inexistant en province. Le dernier épisode pour le partage de l’autorité est le limogeage du gouvernement du puissant chef rebelle Dhaffane enfermé illégalement dans la résidence du chef de l’Etat depuis le 30 juin 2013. Dans ces circonstances, les forces et le mandat de la FOMAC sont manifestement insuffisants pour assurer la protection de la population. Parmi les 1000 éléments de la FOMAC actuellement en RCA, le contingent tchadien le plus important en nombre ne rassure pas la population. Et les seules trois garnisons de province, à Poua, Kaga-Bondoro, et Ndele, ont un rayon d’action territoriale beaucoup trop limité. Quant aux soldats français de l’opération Boali, ils ne patrouillent qu’à Bangui et leur mandat est restreint à la sécurité de l’aéroport et des ressortissants français. « Assurer la protection de la population est une obligation incontournable et urgente que le dispositif sécuritaire actuel ne garantit pas. La population civile est abandonnée aux mains criminelles des Séléka. La persistance de l’anarchie en Centrafrique risque de fragiliser davantage le pays, d’exacerber les tensions et d’empêcher une reprise économique » , a déclaré Eric Plouvier, chargé de mission de la FIDH. « La présence en grand nombre d’hommes en armes en RCA est par ailleurs une source potentielle de déstabilisation sécuritaire de la sous-région, » a-t-il ajouté. La FIDH appelle la Communauté internationale à placer la protection de la population civile au centre de ses priorités s’agissant de la situation en RCA. Les Nations unies et l’Union africaine doivent s’engager à la mise en place d’une force internationale dont le mandat et le budget doivent permettre de garantir la protection de la population sur l’ensemble du territoire. Cette nouvelle force devra être assortie d’observateurs pour garantir l’accomplissement de son mandat conformément au droit international des droits de l’Homme. La FIDH appelle la Communauté internationale à adopter des mesures de sanction contre les chefs de la Séléka et des seigneurs de guerre, notamment le gel des avoirs financiers. La FIDH appelle à une opération effective de désarmement des Séléka sur l’ensemble du territoire et au redéploiement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays. Considérant que la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves est une condition sine qua non de la sécurité, la FIDH demande l’intervention d’une justice à caractère international via l’action de la Cour pénale internationale et/ou la mise en place d’une juridiction mixte spécifique. La FIDH appelle enfin les autorités de transition à garantir le respect du droit international des droits de l’Homme dans la mise en place de ses institutions, l’adoption de ses législations et la mise en œuvre de ses politiques. La FIDH publiera dans les prochaines semaines le rapport complet de sa mission internationale d’enquête en RCA.
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