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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 23:20

Alors que l’insécurité règne au nord-est de la République centrafricaine, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) a suspendu ses activités militaires le 15 octobre afin de commencer son retrait définitif qui devra s’achever le 31 décembre prochain.

l’Armée de résistance du Seigneur

« Le 15 octobre, les militaires de la MINURCAT ont suspendu toutes les opérations militaires et la Mission a commencé son retrait final du Tchad comme prévu par la résolution 1923 du Conseil de sécurité (2010) », a indiqué mercredi le chef de la MINURCAT, Youssef Mahmoud, devant le Conseil de sécurité tout en soulignant qu’au Tchad la situation sécuritaire restait stable.

Il a prévenu les Etats Membres du Conseil de sécurité que « la situation sécuritaire dans le nord-est de la République centrafricaine demeurait volatile ». « Etant donné le retrait imminent de la MINURCAT et la capacité limitée du gouvernement centrafricain à assurer la sécurité dans cette région, les attaques présumées par les éléments affiliés à l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sont préoccupantes », a-t-il dit.

Plusieurs attaques récentes ont été perpétrées par des « éléments supposément affiliés à la LRA », dans la zone d’opération de la Mission de l’ONU. Entre 40 et 50 hommes ont attaqué Birao. Ils ont pillé le village et enlevé 19 personnes. Parmi les personnes enlevées, quatre enfants ont été immédiatement relâchés, neuf adultes se sont échappés et six autres ont pris la fuite à la suite d’affrontements avec un groupe local d’auto-défense. A l’heure actuelle quatre adultes sont toujours retenus captifs, a précisé le Chef de la MINURCAT.

« Pour éviter un vide sécuritaire possible après le départ de la MINURCAT, tout doit être fait pour appuyer le gouvernement de la Centrafrique pour déployer des forces additionnelles à Birao. Afin d’aider le gouvernement, la MINURCAT prévoit de remettre aux autorités nationales, à la mi-novembre, les camps qu’elle occupe actuellement à Birao et à l’aéroport », a expliqué Youssef Mahmoud.

Afin d’assister les gouvernements du Tchad et de la République centrafricaine et de renforcer leur capacité de protection des civils, la MINUCART prévoit de transmettre le matériel des sites militaires de la Mission.

« En dépit du retrait de la MINURCAT, il est essentiel que la communauté internationale continue de soutenir le gouvernement. Nous ne devons pas laisser les difficiles victoires de la MINUCART disparaître par manque de fonds et de soutien », a conclu Youssef Mahmoud.

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 00:59
Tripoli, Libye - La Libye et le Tchad ont convenu, mardi à Tripoli, d'augmenter le volume de leurs échanges commerciaux et de créer une Chambre de commerce mixte, ainsi qu'un Conseil commun des hommes d'affaires. Cet accord est mentionné dans le procès-verbal de coopération économique entre Tripoli et N'Djaména signé par le secrétaire du comité populaire général libyen de l'Industrie, de l'Economie et du Commerce, Mohamed Haweij et le ministre tchadien du Commerce et de l'Industrie, Youssouf Abassalah.


L'accord porte aussi sur la participation efficace dans les salons et foires annuels spécialisés, les manifestations commerciales organisées dans les deux pays, l'incitation des hommes d'affaires tchadiens à tirer profit des ports et aéroports libyens pour transporter les marchandises et produits importés et exportés pour le compte du Tchad et à bénéficier des avantages octroyés par la législation libyenne pour encourager les opérateurs économiques tchadiens à créer des projets d'investissement en Libye.

Le document a mis l'accent sur la promotion des régions frontalières entre les deux pays à travers la création de complexes commerciaux comprenant de grandes capacités d'emmagasinement, les services financiers, les assurances, en vue de contribuer à l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays.

L'accord a énoncé aussi la formation d'une commission sous la supervision du secrétaire libyen du Commerce et de l'Industrie et du ministre tchadien du Commerce et de l'Industrie, ainsi que l'unification des Chambres de commerce, les conseils des hommes d'affaires et les institutions concernées pour traiter convenablement tous les problèmes et obstacles qui entravent le développement des relations économiques et commerciales entre les deux pays.

La Libye et le Tchad ont, rappelle-t-on, entamé lundi une rencontre économique à Tripoli qui se poursuivra jusqu'au 24 octobre, destinée à étudier l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays, la facilitation de la circulation des produits et marchandises, l'organisation de foires et expositions commerciales communes et l'exploitation optimale des ports libyens.

Tripoli - Pana 20/10/2010

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 00:54

 

A peine une semaine après les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le Fonds va parrainer une conférence de haut niveau sur les politiques macro-prudentielles qui se tiendra le 18 octobre à Shanghai (Chine), a annoncé vendredi cette institution financière internationale.



FMI: Conférence le 18 octobre sur les politiques financières à Shanghai en Chine
Co-présidée par le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, cette conférence qui sera consacrée aux perspectives économiques et financières, réunira les gouverneurs des banques centrales et d'autres responsables des secteurs de la finances d'Asie, d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Nord et du Sud, a précisé le FMI.

Cette rencontre internationale s'inscrit dans le cadre de l'examen en cours des défis politiques posés par la crise financière mondiale et vise à faire progresser les discussions sur l'intégration des instruments macro-prudentiels dans une architecture politique plus large pour aider à assurer la stabilité financière, explique la même source.

A rappeler qu'à l'issue de sa réunion samedi dernier à Washington, le Comité monétaire et financier international (CMFI) du FMI avait observé que bien que le système monétaire international ait fait preuve de résilience, les tensions et les vulnérabilités demeurent en raison de l'aggravation des déséquilibres mondiaux engendrés par les flux de capitaux volatils, les mouvements de taux de change et les questions liées à l'accumulation de réserves de devises.

A cet effet, le CMFI a souligné que la surveillance bilatérale et multilatérale exercée par le FMI doit être encore renforcée, en tirant les leçons de la crise.

Outre une surveillance plus ferme et impartiale visant à détecter les facteurs de vulnérabilité dans les grands pays avancés, le comité a soutenu que cette surveillance devrait aussi être recentrée sur les questions de stabilité financière et leurs liens macroéconomiques, et être plus attentive aux retombées internationales.


Vendredi 15 Octobre 2010
Atlasinfo avec APS
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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 00:39
L’Afrique espère bénéficier du niveau historique des cours du coton
Le cours du coton défie la crise, il ne cesse de croître depuis plus d'un an.
Le cours du coton défie la crise, il ne cesse de croître depuis plus d'un an.
Issouf Sanogo/AFP
Par Jean-Pierre Boris

Les cours du coton ont atteint vendredi 15 octobre leur plus haut niveau depuis 140 ans sur la bourse des matières premières de New York. Pour une livraison au mois de décembre, la livre valait près de un dollar vingt. Les producteurs africains espèrent renflouer leurs filières.

Pour Celestin Tiendrebeogo, le directeur général de la Sofitex, la compagnie cotonnière burkinabé, le niveau record des cours du coton est une excellente nouvelle. « Nous allons pouvoir remettre à flots nos société cotonnières » Jamais, les professionnels du coton n’avaient en effet assisté à une telle flambée des cours. En un mois, ceux-ci ont progressé de 30%. Sur les douze derniers mois, la progression est de 75%.

Une spirale haussière généralisée

Cette envolée s’explique par la diminution des stocks mondiaux, elle-même conséquence d’une forte demande chinoise. La Chine, premier producteur mondial de coton, a enregistré de mauvaises récoltes, tout comme l’Inde et le Pakistan. Même l’Ouzbekistan, troisième exportateur mondial, a été obligé de plafonner ses ventes à l’étranger pour pouvoir alimenter ses propres filatures. Ipso facto, le niveau élevé des besoins chinois, 200 000 tonnes d’importations ont propulsé les cours de la fibre de coton à des niveaux sans précédents. L’explosion des cours du coton s’inscrit dans la spirale ascendante du cours des matières premières agricoles. Depuis le début de l’année 2O1O, le blé, le maïs, le caoutchouc ont atteint des pics. La spéculation n’explique pas tout. La reprise des économies asiatiques qui ont des besoins croissants, les phénomènes météorologiques comme le courant « la Nina » qui réduisent les niveaux de récolte font évoluer demande et offre dans des directions opposées. Le coton est dans la même situation.

L’Afrique francophone espère donc bien tirer son épingle du jeu. Alors qu’il y a six ans, les cotonculteurs du Mali, du Burkina-Faso, du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Tchad produisaient globalement 1,1 million de tonnes de fibres, la chute des cours mondiaux a réduit de moitié leur récolte annuelle. Les sociétés cotonnières chargées de distribuer les intrants, de récolter et de payer le coton fibre aux petits paysans ont vu leurs comptes plonger dans le rouge et accumuler les déficits. Malgré les subventions dont elles bénéficiaient, elles ont été obligées de réduire les prix payés aux paysans qui ont donc été contraints de délaisser cette culture qui contribuait à les ruiner.

Les petits paysans devront attendre

A l’instar de Celestin Tiendrebeogo, le Directeur Général de la Sofitex, on peut donc tabler sur un rétablissement des sociétés cotonnières ouest-africaines. Mais le consultant spécialisé Gérald Estur met un bémol : « Il faudra quand même plusieurs années avant de renflouer ces comptabilités » affirme-t-il. Pour la plupart, les sociétés cotonnières ont en effet vendu leurs récoltes à l’avance, avant que ces plus hauts niveaux historiques ne soient atteints. Les cours étaient déjà élevés, mais pas autant que le vendredi 15 octobre dernier. Pour les paysans aussi, il faudra attendre quelques mois avant d’empocher les bénéfices de la hausse. Au Burkina-Faso, le prix d’achat aux paysans est en effet fixé à l’avance par l’interprofession sur la base d’une moyenne annuelle. Ce n’est donc qu’au mois de mai prochain qu’une ristourne rétroactive leur sera distribuée. Impossible de savoir pour l’instant s’ils auront d’ici là décidé d’augmenter leurs semis en conséquence.

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 22:31

 

La "Tragédie Grecque" à laquelle on a assisté (il y'a quelques mois) pourrait-elle aussi se produire au Tchad ? Certes beaucoup de gens trouvent qu'une telle question est inappropriée. Car pour certaines personnes toute comparaison entre deux pays ou deux continents serait exagérée voire démagogique. Mais je pense qu'en faisant une comparaison objective ça nous aide à voir plus clair certains points flous. Dans le même ordre d'idée, j'ai comparé l'année dernière le Tchad avec la Somalie. Quelques compatriotes m'ont donné raison et d'autres m'ont fait savoir que j'avais un peu exagéré. Tant mieux pour ceux qui me donnent raison et tant pis pour ceux qui ne partagent pas mon point de vue. L'essentiel c'est de pouvoir écrire ce qu'on pense.

Bref jetons un coup d'œil sur les 5 points suivants :

1-La Grèce, peu avant sa tragédie, a enregistré une dette astronomique de 300 milliards d'Euros. Rappelons qu'au conseil de Ministre de la semaine dernière au Tchad, ils ont révélé que le Tchad est endetté de 1500 milliards de Fcfa (Je me permets de doubler ce chiffre: 3000 milliards de Fcfa. Car parfois nos autorités ne publient pas la dette exacte a' la masse populaire). 3 000 milliards de Fcfa = 6 000 millions de dollars. Certes 300 milliards d'Euro dépasse de loin 3 000 milliards de Fcfa mais pour un pays pauvre comme le Tchad une telle dette est exorbitante.

2- En Grèce, la corruption, le favoritisme et les innombrables règlements débilitants étouffent l'initiative privée et freinent la croissance économique. N'est-ce pas similaire chez nous au Tchad ? D'ailleurs s'agissant la corruption, au Tchad, nous n'avons pas besoin de faire des commentaires. Des douaniers "Bogobogo" peuvent construire des Villa qui coutent autour de 100 millions de Fcfa. Le Monde a' l'Envers.

3- La Grèce est la proie d'une fonction publique obese, couteuse et inefficace. Le Tchad aussi !

4- En Grèce, les syndicats de la fonction publique se désintéressent de la santé économique du pays et s'affairent uniquement a' protéger leurs innombrables avantages et privilèges. N'en est-il pas de même chez nous ? A part Djibrine Assali (présentement en rébellion), au Tchad la plupart de nos syndicats font de petits calculs mercantiles et ne visent que leurs propres intérêts mesquins.

Enfin 5- La Grèce a créé un État-Providence qui a amené le pays à vivre au-dessus de ses moyens. Certes le Tchad n'a pas créé un État-Providence mais les tchadiens eux-mêmes se sont permis de vivre au-dessus de leur moyen. A Ndjamena, une bourgade d'un million d'Habitants, 75% de ndjamenois vivent au-dessus de leurs moyens. Donc ce Scenario de "vivre au-dessus de ses moyen" nous est familier au Tchad d'aujourd'hui !

Une chose est vraie. Le cas du Tchad n'est pas aussi grave que celui de la république hellénique. Néanmoins, nier toute similarité avec notre économie et refuser de tirer les leçons qui s'imposent est une erreur regrettable et irréparable a' long terme. Le morale de l'histoire est pourtant simple: Aucun pays ne peut dépenser sans retenue et s'endetter sans avoir un jour a' payer le prix de ses exubérances. Espérer le contraire relève de la pensée magique. Plusieurs pays en ont déjà' fait la démonstration. Aujourd'hui c'est au tour de la Grèce, l'Argentine, le Portugal, l'Italie etc...Demain peut-être le Tchad si on croise les bras et les jambes sans rien faire en buvant du Thé ou du Gala jusqu'a' la Lie !


Une petite
parenthèse : En 2005, j’ai regarde’ un documentaire passionnant sur General De Gaulle. Des français qui avaient 20 ans dans les années 1950-1960 disaient a’ quel point le grand homme leur tombait sur les nerfs après la guerre. « Il ne cessait de parler de nation, de devoir, de travail et de sacrifice, alors que tout ce qu’on voulait faire, c’est de nous amuser. », se rappelait un homme. C’est exactement ce que nous faisons au Tchad aujourd’hui. Chaque fois qu’un lucide nous dit qu’il faut travailler plus fort et être plus performant, nous roulons des yeux. Pire nous avons certains cadres qui ne sont pas exemplaires. Par exemple, le cas de l’Ex-Ministre de l’intérieur, Mr. Ahmad Bachir, est plus que désolant. Un Ministre de l’Intérieur qui se permet de former un groupe avec des jeunes de la ville pour inviter de petites filles et des « doukas » pour passer toute une nuit (le Week-end) pour s’amuser et boire d’alcool jusqu’au petit matin ! Si de tels hommes responsables ne se respectent pas, comment voulons nous que les jeunes soient responsables ? Impossible.


Pour terminer, j’espère que cette petite comparaison du Tchad et de la Grèce va nous réveiller de notre sommeil et prendre les choses en main. Pour lutter contre la corruption, essayons de faire reculer la pauvreté par tous les moyens et essayons de donner a’ chacun un salaire décent et une éducation convenable. Merci pour votre lecture et bonne journée.


Votre ami et frère,
Mahadjir.Fils
Amérique du Nord.

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 21:52

Tripoli, Libye - La rencontre économique libyo-tchadienne organisée par le comité populaire général libyen de l'Industrie, de l'Economie et du Commerce a entamé ses travaux, lundi à Tripoli, pour étudier l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays, la facilitation de la circulation des produits et marchandises, l'organisation de foires et expositions commerciales communes et l'exploitation optimale des ports libyens.

Le secrétaire du comité populaire général libyen de l'Industrie, de l'Economie et du Commerce, Mohamed Haweij et le ministre tchadien de l'Economie et du Plan, Mohamed Ali Hassan, ont pris part à l'inauguration des travaux de cette rencontre qui se poursuivra jusqu'au 24 octobre et auquel participent plusieurs hommes d'affaires et des responsables de sociétés dans les deux pays.

Le secrétaire libyen de l'Industrie, de l'Economie et du Commerce a souligné, à cette occasion, l'importance d'accroître le volume des échanges entre Tripoli et N'Djaména, de créer les instruments favorisant et organisant l'augmentation de ces échanges et appelé au lancement de sociétés mixtes de transport non-imposables dans les deux pays et bénéficiant de prêts en vue de contribuer dans l'accroissement du volume des échanges commerciaux entre les deux parties.

Pour sa part, le ministre tchadien de l'Economie et du Plan a affirmé que cette rencontre vise la consolidation de la coopération économique entre N'Djaména et Tripoli, précisant que la participation massive des hommes d'affaires tchadiens à ce rendez-vous traduit leur volonté de développer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Le programme de cette rencontre économique entre le Tchad et la Libye comprend des réunions entre hommes d'affaires libyens et tchadiens et des visites sur des sites de projets économiques exécutés en Libye.

Tripoli - Pana 19/10/2010

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 21:45

 

La chasse aux chrétiens par Jacques Julliard (Le Nouvel Observateur. Semaine du 14/10/10)

Le christianisme est devenu, de loin, la religion la plus persécutée. Mais l'Occident fait l'autruche.

Ce n'est rien. Rien que des chrétiens qu'on égorge. Des communautés religieuses que l'on persécute. Mais où cela ? - Un peu partout. En Inde, au Bangladesh, en Chine, au Vietnam, en Indonésie, en Corée du Nord. Là où ils sont minoritaires. Et surtout en pays musulman. Et pas seulement en Arabie Saoudite où le culte chrétien est puni de mort. Mais en Egypte, en Turquie, en Algérie. Dans le monde actuel, le christianisme est de loin la religion la plus persécutée.


Mais c'est au Proche-Orient, là même où le christianisme a pris naissance, que la situation est la plus grave. En Turquie, les communautés chrétiennes qui sont les plus anciennes, antérieures à l'islam, sont menacées de disparition. En Egypte (coptes), au Liban (maronites en particulier), elles se replient sur elles-mêmes ou émigrent en Occident. En Irak, la guerre a précipité les chrétiens dans le malheur. Près de 2 000 morts, des populations déplacées par centaines de mille, notamment vers le Kurdistan turc, plus accueillant. On ne compte plus, à travers le Proche-Orient, les communautés attaquées, les dignitaires religieux assassinés, les églises brûlées, les interdictions professionnelles, de droit ou de fait, dont sont victimes les chrétiens. Un génocide religieux à la petite semaine.


Ajoutez à cela que les divisions internes sont innombrables et donnent le vertige, rapportées à la faiblesse des effectifs. Sur environ 14 millions de chrétiens d'Orient, environ 5 millions sont catholiques. Les autres, orthodoxes, monophysites, nestoriens, portent la trace de l'immense débat christologique des IVe et Ve siècles de notre ère. Les nestoriens affirment la dualité des personnes dans le Christ : une personne divine, le logos, une personne humaine, Jésus.
En sens inverse, les monophysites affirment que l'humain et le divin constituent dans le Christ une seule nature. C'est le cas des coptes orthodoxes.


Pendant des siècles, les musulmans, venus ensuite mais devenus majoritaires, et les chrétiens ont fait bon ménage. Que se passe-t-il donc depuis cinquante ans ? D'abord, le réveil de l'islam sous une forme agressive et identitaire, comme si le Proche-Orient appartenait exclusivement aux musulmans. Ce sont les Frères musulmans qui mènent les attaques contre les coptes égyptiens : à Nag Hammadi, à 60 kilomètres de Louxor, en Haute-Egypte, une voiture a mitraillé les fidèles qui sortaient de la messe de Noël (6 janvier 2010). Bilan : sept morts. Par un paradoxe qui n'est qu'apparent, la démocratisation des régimes renforce l'intolérance et l'exclusivisme musulmans : les chrétiens d'Irak étaient moins menacés sous la dictature de Saddam Hussein qu'ils ne le sont aujourd'hui. Les despotes étaient le plus souvent héritiers du pluralisme traditionnel. Dans la quasitotalité de ces pays, l'islam est désormais la religion d'Etat. Et le djihad anti-occidental ainsi que l'agression américaine en Irak ont transformé les chrétiens en représentants de l'Occident maudit.


C'est à la lumière d'une disparition prévisible à court terme, si rien n'est fait, que le pape a convoqué un synode des évêques d'Orient (10 au 24 octobre 2010) pour tenter d'attirer l'attention sur ces persécutions et de passer un nouveau pacte pacifique avec les populations musulmanes.


Pendant ce temps, l'Occident fait l'autruche. Pour ma part, ayant passé la plus grande partie de ma vie militante à défendre des populations musulmanes (Tunisie, Algérie, Bosnie, Darfour), j'ai pu constater que, chaque fois qu'il fallait le faire pour des chrétiens (Liban, Sud-Soudan), on voyait, à quelques exceptions près (Bernard-Henri Lévy Bernard Kouchner), les professionnels des droits de l'homme se défiler. Une sorte de Yalta culturel d'un type nouveau est en train de s'instaurer de fait : en Orient, le monopole d'une religion unique de plus en plus intolérante, l'islam. En Occident, le pluralisme, la tolérance et la laïcité. Ce Yalta est, comme l'autre, générateur de guerre froide, pour ne pas dire davantage. Il faut donc, sans arrière-pensée ni faiblesse complaisante, défendre le droit des chrétiens d'Orient à l'existence.

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 15:57

Par ELIANE PATRIARCA

Au Pérou, la réserve Madre de Dios abrite 600 espèces d'oiseaux et onze espèces de singes, entre

Au Pérou, la réserve Madre de Dios abrite 600 espèces d'oiseaux et onze espèces de singes, entre autres. (REUTER)

 

La conférence des Nations unies sur la biodiversité, qui s’ouvre aujourd’hui à Nagoya au Japon, ne sera pas une grand-messe environnementale du type sommet de Copenhague. «Moins spectaculaire», résume Raphaël Billé, directeur du Programme biodiversité à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Echaudé par les emballements pré-Copenhague, soucieux d’éviter toute dramatisation du type «grand soir pour le tissu vivant de la planète», le chercheur évoque «une réunion plutôt technique pour le suivi de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique [CDB], adoptée en 1992.» Il ne minimise pas pour autant l’importance de cette conférence qui rassemble pendant douze jours les 193 pays ayant signé ce traité (pas les Etats-Unis, simples «observateurs»).

Car la CDB, c’est l’instrument international de protection de la biodiversité, l’un des trois grands traités adoptés en 1992, au sommet de la Terre à Rio, avec les Conventions climat et désertification. Un traité à trois piliers : la conservation de la biodiversité ; l’utilisation durable de ses éléments, c’est-à-dire la mise en œuvre de pratiques durables dans l’agriculture, la pêche, l’exploitation forestière ; et enfin, le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Une ligne de fracture depuis l’origine entre pays du Nord et pays du Sud.

LA revanche du sud ?

En 2002, à Johannesburg, un objectif ambitieux avait été adopté : freiner, d’ici à 2010, l’érosion de la diversité biologique. Le bilan, dressé par l’ONU en mai, est sans appel. Surexploitation des ressources, pollution, modification des habitats, espèces exotiques envahissantes, changement climatique… Le taux d’extinction des espèces animales et végétales est désormais «jusqu’à 1 000 fois plus élevé» que le taux naturel d’extinction. Mais la biodiversité ne se limite pas aux animaux et aux plantes. L’appauvrissement porte aussi sur les gènes et les écosystèmes, mettant en péril des secteurs comme la santé et l’alimentation.

La conférence de Nagoya va s’organiser autour de trois enjeux : fixer de nouveaux objectifs pour 2020, parvenir à un accord sur les conditions d’accès des industries du Nord aux ressources génétiques du Sud, trouver des financements pour la protection de la biodiversité. La signature d’un protocole sur l’accès aux ressources génétiques (APA) sera le marqueur de la réussite ou de l’échec de Nagoya. «Cela fait huit ans qu’on négocie et Nagoya est la dernière ligne droite», souligne Raphaël Billé. Il s’agit de lutter contre la biopiraterie, de définir des règles selon lesquelles, par exemple, une entreprise pharmaceutique ou cosmétique peut utiliser une molécule issue d’une plante médicinale d’un pays tiers, et la commercialiser en partageant les bénéfices avec le pays d’origine. Pour éviter que se reproduise l’histoire emblématique du cactus Hoodia gordonii. Une plante que le peuple San, dans le désert du Kalahari en Afrique du Sud, utilise comme coupe-faim depuis des siècles et qui a appris, par hasard, en 2001, que les droits de commercialisation en avaient été acquis par le laboratoire Pfizer. Après des années de litige, un accord a été conclu selon lequel les San doivent recevoir des royalties estimées à… 0,003% des ventes au détail du médicament contre le surpoids.

Les pays du Sud, regroupés en G77, réclament un texte très contraignant et rétroactif. Le dernier round de négociations, à Montréal fin septembre, s’est achevé dans un climat très tendu : le texte d’une vingtaine de pages, base de la discussion à Nagoya, en est sorti truffé de crochets qui représentent autant de points sensibles à trancher (champ d’application, effet rétroactif…). Et les pays du Sud ont fait comprendre que le résultat des négociations sur l’accès aux ressources génétiques pourrait conditionner leur attitude sur le reste. «Pour nous, c’est le point clé, il n’est pas acceptable de ne pas aboutir à un protocole APA», a prévenu la ministre brésilienne de l’Environnement. De même, plusieurs pays en développement (dont le Venezuela) ont subordonné au résultat de cette négociation celle sur la création d’un «Giec de la biodiversité», qui permettrait, à l’image de ce qui existe dans la lutte contre le réchauffement climatique, de disposer d’un outil d’expertise scientifique pour éclairer les décideurs politiques.

20 objectifs pour 2020

L’année 2020 est la nouvelle échéance pour enrayer le déclin du tissu vivant de la planète, avec 20 objectifs. «Certains sont vraiment intéressants, juge Sandrine Bélier, députée européenne Europe Ecologie. Comme la préservation de 15 à 20% des espaces naturels remarquables à l’échelle mondiale, alors qu’aujourd’hui, on en est à 13% des surfaces terrestres protégées, 5% des zones marines côtières et 0,5% des zones en haute mer.» Le plus révolutionnaire est probablement l’objectif qui stipule que les Etats s’engagent à supprimer les aides nuisibles à la biodiversité. Ce qui vise directement les subventions à l’agriculture productiviste (comme la Politique agricole commune) ou à la pêche commerciale. «Un vrai levier, mais déplore Sandrine Bélier, comme pour la plupart des objectifs - zéro déforestation, arrêt de la surpêche et reconstitution des stocks halieutiques d’ici à 2020 - cela reste entre crochets.»

Vers une bourse de la nature ?

Dernier enjeu : la mise en place d’outils de financements de la protection de la biodiversité, du Nord vers le Sud. Le texte de la Convention sur la diversité biologique «évoque des mécanismes innovants, souligne Raphaël Billé, qui partent du principe qu’il faut faire appel au marché.» Il dessine ainsi les contours d’une financiarisation de la nature, à l’instar du marché carbone pour le climat, les aires protégées et les services écosystémiques devenant alors des actifs financiers. C’est ce que redoute Sandrine Bélier, qui engage «les Etats de l’OCDE à affecter un minimum de 0,3% de leur PIB à la préservation et restauration du patrimoine naturel.Le risque serait que les pouvoirs publics abandonnent le financement aux seuls investisseurs privés et aux banquiers. Même si l’évaluation économique des services rendus par la nature est utile, cela ne doit pas conduire à une Banque mondiale de la nature, ni ouvrir à la spéculation sur le vivant.» Et Sandrine Bellier de conclure : «La destruction de la nature a un coût, mais la nature n’a pas de prix.»

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 22:12


LES GUERRES DU PÉTROLE
Une tectonique des frontières
18 Octobre 2010 - Page : 15
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La théorie des dominos avance d’une façon inexorable

«Si le Sud-Soudan devient indépendant, ce sera une maladie qui se propagera à toute l’Afrique.» El Gueddafi

Ces mots ont toutes les chances d’être prémonitoires et pour une fois le Guide de la «Révolution libyenne» pourrait avoir raison. En effet, le Soudan pourrait être, au nom de la tectonique des frontières, le prochain «domino» à connaître les affres de la partition. Petit rappel sur les potentialités de ce pays. Le Soudan est le plus grand pays d’Afrique, il a une superficie de 2505.810 km², sa population (2008) était de 40 millions habitants Le Soudan est un pays très pauvre. En 2007, le produit intérieur brut (PIB) était estimé à 55,6 milliards de dollars, soit un revenu par habitant de 1376 dollars par an. En plus, le problème de la dette a un poids considérable (15,3 milliards de dollars en 2001).
Les réserves de pétrole -découverte récente- dépassent le milliard de tonnes et la production était en 2008 de 28 millions de tonnes; les gisements sont principalement au Sud qui fait d’ailleurs l’objet de tractations entre le Sud chrétien et le Nord musulman, notamment la zone pétrolière d’Abye C’est donc cela qui va être partagé pour deux raisons: d’abord et avant tout l’antagonisme d’un Nord musulman et d’un Sud chrétien, de plus ce pétrole placé au Sud attise les convoitises des Occidentaux qui voient une occasion de chasser les Chinois et prendre leur place dans l’exploitation des gisements. Nous pensons que le référendum de partition n’intéresse les Occidentaux que dans la mesure où il y a du pétrole et accessoirement on défend une noble cause:celle humanitaire, voire religieuse.
La China National Petroleum Company (Cnpc) de Pékin est le plus gros investisseur étranger au Soudan, avec quelque 5 milliards de dollars dans le développement de champs pétroliers. Depuis 1999, la Chine a investi au moins 15 milliards de dollars au Soudan. Elle possède 50% d’une raffinerie de pétrole, près de Khartoum, en partage avec le gouvernement soudanais. Les champs de pétrole sont concentrés dans le Sud, localisation d’une guerre civile qui couvait depuis longtemps et en partie financée secrètement par les Etats-Unis pour couper le Sud du Nord islamique, dont le centre se trouve à Khartoum. La Chine prend 65 à 80% de la production soudanaise qui s’élève à 500.000 barils/jour. Le Soudan est la quatrième source de pétrole étranger de la Chine. La Cnpc détient des droits sur le bloc 6, qui enjambe le Darfour, près de la frontière avec le Tchad et la République centrafricaine. En avril 2005, le gouvernement soudanais a annoncé qu’il avait trouvé du pétrole au sud du Darfour, estimé à 500.000 barils/jour après l’aménagement des installations. La presse mondiale a oublié de rapporter ce fait essentiel dans ses analyses sur le conflit au Darfour (1).

Un nouveau redécoupage?
«La population d’Abyei [province pétrolière tampon entre le Nord et le Sud] aura quelques options, comme organiser son propre référendum et inviter la communauté internationale à le surveiller.» Les responsables du parti présidentiel ont annoncé la tenue de nouvelles discussions entre Sudistes et Nordistes le 27 octobre. En clair, nordistes et Sudistes envisagent de trouver une solution pour Abyei qui n’impliquerait pas nécessairement la tenue d’un référendum sur le statut de cette région. La démarcation effective des frontières d’Abyei et une participation d’une tribu nomade arabe nordiste, les Messiriya, sont deux des principaux points de discorde. La loi sur le référendum, approuvée en 2009 par le Parlement, accorde le droit de vote aux membres de la tribu sudiste Ngok Dinka d’Abyei, mais ne mentionne pas explicitement les Messiriya. Des combats meurtriers en mai 2008 à Abyei avaient fait craindre le retour à la guerre civile Nord-Sud.
Une contribution iconoclaste propose de re-découper l’Afrique en tournant le dos aux frontières coloniales. «L’ethnisme est la grande réalité africaine. L’ethnisme est la forme africaine du nationalisme; (...) Seules les ethnies traditionnellement dominantes ont vocation à un destin autonome passant par le préalable de la partition d’un ou de plusieurs états actuels. (...) À la différence de ce qui s’est passé dans l’Europe du Moyen-Âge, en Afrique, les massacres de populations n’ont que rarement abouti à la constitution d’Etats. D’un côté, après des siècles d’affrontements, les peuples européens vont peu à peu trouver leur équilibre territorial; de l’autre, en Afrique, l’anarchie et l’émiettement n’ont débouché sur aucune création, sur aucun dépassement du niveau tribal. Presque chaque Etat africain à sa ou ses provinces sécessionnistes. (...) Face à l’évidence ethnique, il importe d’envisager sérieusement un redécoupage partiel de l’Afrique. Dans l’immédiat, c’est un redécoupage à chaud qui devrait être réalisé afin de tenter de mettre un terme à des conflits interminables (en Angola au Soudan par exemple).(2)
«Une victoire des partisans de l’indépendance du Sud-Soudan au référendum d’autodétermination de janvier prochain pourrait avoir des conséquences dramatiques en Afrique, a prévenu le dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi lors du sommet des dirigeants africains et arabes à Syrte. (Reuters/Ismail Zitouny) Si le Sud-Soudan devient indépendant, «ce sera une maladie qui se propagera à toute l’Afrique», a-t-il dit. «L’Afrique a besoin d’investissements étrangers et de stabilité. Ce précédent pourrait dissuader les investisseurs, effrayés d’investir en Afrique.» (3) L’armée soudanaise a rejeté pour sa part l’idée avancée par les Nations unies de créer des zones tampons dans les régions sensibles du Soudan en vue du référendum de janvier 2011, qui pourrait aboutir à la partition du pays. Des responsables de l’ONU ont déclaré à Reuters que les Nations unies déployaient des Casques bleus pour créer des zones tampons limitées afin de prévenir tout conflit qui pourrait éclater avant la consultation. L’ONU a 10.000 Casques bleus au Soudan, sans compter les hommes déployés dans le cadre de la Minuad, la mission mixte ONU-Union africaine au Darfour. Susan Rice, ambassadeur des Etats-Unis au Conseil de sécurité, a confirmé jeudi que Kiir [leader du Sud avait demandé la création d’une zone tampon de 16 km de large administrée par l’ONU le long de la frontière, dont le tracé reste une source de contentieux entre le Sud et le Nord.(4) Déjà en son temps, le Darfour avait défrayé l’Occident qui, comme un seul homme, s’est penché sur la détresse des populations du Darfour. On apprend que cette douleur réelle a été amplifiée pour cause de pétrole.
F. W.Engdahl nous en parle: «Le conflit du Darfour est qualifié de génocide. Les USA font pression pour intervenir sur place, afin de protéger les populations déplacées. Voilà la version officielle. Mais si les victimes sont bien réelles, cette guerre a pour véritable enjeu le contrôle du nouvel Eldorado pétrolier du Sahara. Et les protagonistes en sont la Chine et les Etats-Unis qui, comme en Irak, s’abritent derrière une noble cause pour mener une politique qui l’est fort peu. (...)Qu’est ce qui est en jeu dans la bataille pour le Darfour? Le contrôle du pétrole, de beaucoup, beaucoup de pétrole. (...) Beijing s’est engagé dans une géopolitique active du pétrole. L’Afrique est un objectif majeur, et en Afrique, la région centrale entre le Soudan et le Tchad est une priorité. (...) Aujourd’hui la Chine obtient 30% environ de son pétrole brut de l’Afrique. (...) La Chine octroie des crédits en dollars sans exiger de contreparties afin d’accéder aux vastes richesses de matières premières de l’Afrique, prenant à contre-pied les règles du jeu par lesquelles Washington exerce habituellement son contrôle via la Banque mondiale et le FMI. (..) Cette diplomatie chinoise du pétrole a conduit Washington à porter l’étrange accusation que Beijing essaye de «se garantir le pétrole à sa source,».Aucune région pétrolière n’a été autant une cause du conflit pétrolier Chine-USA que le Soudan et sa région du Darfour».(5)
«La carte des concessions de pétrole du sud du Soudan montre que la Cnpc chinoise détient des droits sur le bloc 6 qui traverse le Darfour, près de la frontière avec le Tchad et la République centrafricaine. (...) Le génocide a été un thème choisi, et Washington en a été le chef d’orchestre. (...). Jusqu’ici, le gouvernement du Soudan a énergiquement refusé, sans surprise, la partition. (...) En distribuant des armes d’abord au Sud du Soudan dans la partie orientale et depuis la découverte de pétrole au Darfour, dans cette région également, Washington a alimenté le conflit qui a mené aux dizaines de milliers de morts et à plusieurs millions de déplacés. (...) L’aide américaine au développement pour toute l’Afrique subsaharienne y compris le Tchad, a été nettement diminuée ces dernières années tandis que son aide militaire a augmenté. Le pétrole et la bousculade pour les matières premières stratégiques en sont la raison évidente. La région du sud du Soudan, du Haut-Nil aux frontières du Tchad est riche en pétrole. Washington le savait bien avant le gouvernement soudanais.»(5)
«Les majors du pétrole américains avaient connaissance de la richesse en pétrole du Soudan depuis le début des années 70. (..)Le Chevron de Condi Rice est présent dans le Tchad voisin, tout comme l’autre géant du pétrole américain, ExxonMobil. (...) Les ONG soutenues par Washington et le gouvernement américain ont pris prétexte d’un génocide non confirmé comme prétexte pour introduire finalement des troupes ONU/Otan dans les sites de gisements de pétrole du Darfour et du Sud soudanais. (...) Selon Keith Harmon Snow: «Les objectifs militaires américains au Darfour - et plus largement dans la Corne de l’Afrique - sont servis actuellement par l’appui des Américains et de l’Otan aux troupes de l’Union africaine (UA) présentes au Darfour. (...) La guerre au Soudan est livrée par des opérations secrètes américaines et par les factions «rebelles» formées par les Américains entrant au Darfour par le sud du Soudan, le Tchad, l’Ethiopie et l’Ouganda.» (...) Dans cette situation instable, Pékin est apparu au Tchad avec un coffre d’argent rempli à disposition. En 2006, les leaders chinois ont visité pas moins de 48 Etats africains. La Chine a commencé à importer le pétrole tchadien comme le soudanais. Pas beaucoup de pétrole, mais si Pékin sait s’y prendre, cela changera bientôt. Le Tchad et le Darfour ne sont qu’une partie du vaste effort de la Chine pour s’assurer du «pétrole à la source» à travers l’Afrique. Le pétrole est également le premier facteur dans la politique africaine des USA aujourd’hui. «Le pétrole de l’Afrique occidentale est devenu pour nous un objectif d’intérêt stratégique national,» avait déjà indiqué en 2002 le secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique des USA, Walter Kansteiner».(5)
Dans le même ordre et s’agissant de l’énergie au sens large, les problèmes rencontrés par le Niger sont dus au fait qu’il contient de l’uranium. L’uranium nigérien est d’abord une exclusivité signée par la France, Dès 1969, la France propose d’enlever l’uranium au prix fixe au titre d’une aide au développement d’un milliard de F CFA. Le président nigérien Hamani Diori, qui avait émis le voeu de rediscuter les termes de l’accord, sera renversé en 1974 en pleins pourparlers autour des prix de l’uranium. Ce coup d’Etat était-il fomenté par la France? Il faudra attendre 2007 avec l’arrivée des Chinois et la montée spectaculaire du cours de l’uranium pour voir le gouvernement de Mamadou Tandia (renversé en 2010) exiger la révision des prix quasiment figés depuis 50 ans. Entre-temps et selon nos estimations, le Niger a produit entre 100.000 et 150.000 tonnes depuis 1960 au prix moyen de 27.300 F CFA le kilo (soit 42 euros). Nettement en-dessous du cours mondial moyen qui était de 122.000 F CFA le kilo (187 euros) sur la période. C’est dire que depuis l’indépendance, le Niger a perdu entre 14, 5 milliards d’euros et 21 milliards de dollars. (6)

Tout est permis pour le pétrole
L’Arabie Saoudite et les Etats-Unis s’acheminent vers la conclusion d’un contrat, le plus important contrat d’armement de l’Histoire, de l‘ordre de quatre-vingt-dix (90) milliards de dollars; Ce contrat a été conclu à l’occasion de la fête nationale saoudienne, le 23 septembre, célébrant la fondation du Royaume. Il permettra le maintien d’un bassin d’emploi de 75.000 personnes de l’industrie militaire américaine. Ce contrat, jamais conclu par l’Amérique avec un autre pays, témoigne des «relations spéciales» entre les Etats-Unis et le Royaume d’Arabie Saoudite depuis la signature du Pacte de Quincy. (...) Toujours en application de ce même pacte, écrit René Naba, l’Amérique a décrété, à la suite de l’invasion du Koweït en 1990, une mobilisation internationale contre l’Irak anéantissant pratiquement ce pays jadis à l’avant-garde du monde arabe. Enfin, en vertu de ce même pacte, les Etats-Unis ont exonéré l’Arabie Saoudite de sa responsabilité dans les attentats anti-américains du 11 septembre 2001, marqués par la participation à l’opération de quinze Saoudiens sur les 19 membres de l’équipée, détournant sur l’Irak la colère vindicative du peuple américain. (...)» (7)
Ce qui arrive au Soudan n’est pas nouveau, c’est la tectonique des frontières qui est refaçonnée au gré des intérêts de l’Occident en termes d’énergie et accessoirement de défense de la religion chrétienne. On sait que l’un des premiers dominos a été le fait de la Grande-Bretagne qui a «arraché» à la suite de la Première Guerre mondiale l’émirat du Koweït qui était la 19e province de l’Irak. Il en sera de même de tous les émirats insignifiants en termes de population mais riches de pétrole et sous contrôle direct de l’Occident. Par la suite, ce sera le sultanat de Brunei qui faisait partie de la sphère indonésienne; il sera indépendant et on dit que le Sultan de Brunei est l’homme le plus riche du monde grâce au pétrole. La théorie des dominos avance d’une façon inexorable. Dans les années 1990, concomitamment avec la fin inexorable du pétrole, on apprend que l’Indonésie a été sommée aussi de quitter le Timor oriental chrétien et on s’aperçoit par la suite que des compagnies pétrolières australiennes anglaises et américaines s’y sont installées. Point d’orgue, l’Irak a fait des élections il y a six mois, le pays est sans gouvernement, la partition est en place, le nord kurde est pratiquement autonome et revendique Kirkouk, les sunnites au Centre et les chiites au Sud se disputent le pouvoir, en fait l’accès au pétrole. La nouvelle étant un bradage systématique des réserves au profit des multinationales américaines et européennes. Il reste un «domino» qui ne peut pas tomber: l’Iran! Pourrat-il tenir longtemps? lui qui vient de réévaluer ses réserves à 150.000 milliards de barils (+40%). L’avenir nous dira si cette poltique du pire prônée par l’Occident au nom du pétrole et de ses valeurs ne s’avere pas être la pire des politiques. C. E. C.

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 21:51

 

Dans le Sahel tchadien, où un enfant sur quatre est sous-alimenté, la sécheresse et l’ignorance font des ravages. Reportage.

Tchad Alimentation Paru dans leJDD

Dans la région du Kanem, 63% de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Au Tchad, un enfant sur cinq meurt avant 5 ans. (Eric Dessons pour le JDD)

Le regard évidé, elle considère le bout de son index en train de parcourir le petit corps décharné contre son flanc. Les membres de l’enfant sont à peine plus larges que la phalange qui les caresse en tremblant. Lorsqu’il est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi au centre nutritionnel thérapeutique de Mao, dans la région du Kanem (ouest du Tchad), ce bébé de 5 mois était mourant: Mohamed pesait 2,1 kg; pas même la moitié du poids normal pour un enfant de sa taille.

En l’espace de quatre jours, il a repris 600 grammes. Il reste dans un état de malnutrition sévère. Mais devrait s’en sortir. "Il a eu beaucoup de chance, indique Mamad Maïna, le responsable de la délégation régionale, qui administre les trente centres nutritionnels mis en place à travers le Kanem, particulièrement touché par la crise alimentaire. Les enfants arrivent souvent dans un état critique. Parfois trop tard."

La plupart des familles ont encore recours aux guérisseurs

Sur son crâne disproportionné, Mohamed porte une importante brûlure pareille à un impact de balle en plein milieu du front ; une autre sur le ventre; des scarifications sur la poitrine: mutilations administrées par un guérisseur. La plupart des familles ont encore recours à ces "médecins traditionnels" qui peuvent scarifier un enfant parce qu’il tousse ou qu’il présente des oedèmes; lui arracher des dents ou lui brûler l’anus pour faire cesser des diarrhées ; ou encore lui sectionner la glotte s’il est pris de vomissements. Des pratiques évidemment inopérantes et particulièrement traumatisantes pouvant entraîner de graves complications: hémorragies, infections, tétanos… "Je suis désolée, murmure Myriam, la mère de Mohamed. Je ne savais pas. Les parents de mon mari disaient que nous devions les laisser l’emmener pour qu’il guérisse. Je ferai n’importe quoi pour sauver mon fils.'

En transhumance, elle a pris la route du centre nutritionnel tandis que son mari remontait avec leurs deux autres enfants et le troupeau à environ 80 km au nord de Mao pour la récolte de son champ. "Au temps de mon père, on ne partait pas aussi loin et aussi longtemps pour trouver de l’eau et du foin, raconte Myriam. Le désert progresse et beaucoup de puits sont secs. Il nous arrive de marcher pendant cinq ou six heures avec les enfants à la recherche d’un point d’eau. Voilà pourquoi nous en sommes là. C’est vraiment très dur." La sécheresse a eu des conséquences désastreuses sur les récoltes et les cheptels, en particulier dans le Kanem, où 63 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. S’il a plu cette année, les précipitations ont été si violentes qu’elles ont emporté nombre de plantations. Les taux de malnutrition infantile restent critiques au Tchad, où un enfant sur cinq meurt avant 5 ans.

Selon une enquête menée par Action contre la faim cet été dans le Sahel tchadien, un enfant sur quatre serait malnutri. "L’étendue et l’urgence du chantier sont immenses", martèle François Danel, directeur général de l’ONG qui réitère ses appels aux dons pour venir en aide au Sahel. Dans une région qui compte trois habitants au kilomètre carré, et où sont disséminés 1.850 villages, la prise en charge de la malnutrition est une problématique complexe. Il faut compter avec les coutumes qui scandent la vie des familles peuplant ces campagnes désertiques. Beaucoup d’enfants commencent à perdre l’appétit au moment du sevrage, qui s’opère traditionnellement de manière brutale, souvent au terme d’une cérémonie au cours de laquelle on présentera à l’enfant le sein de sa mère recouvert de détritus.

"Les enfants arrivent dans des états cadavériques"

Pour sensibiliser la population, certains centres de soins nutritionnels ont mis en place des relais communautaires – notamment des accoucheuses, avec le soutien de l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne et ACF qui les ont formées. Ils travaillent sur le terrain avec les chefs de village et les imams, mais aussi avec des groupes d’hommes et de femmes parmi les plus respectés au sein de leur communauté. A Bouroudou, où la mobilisation communautaire est un succès, le médecin traditionnel a été remercié… Ces centres ont aussi des référents qui dépistent les enfants de 6 mois à 5 ans dans les villages. Et rendent visite aux mères dont les enfants sont inscrits au centre nutritionnel ambulatoire mais ont manqué leur consultation hebdomadaire.

Le but: comprendre pourquoi elles ont abandonné le traitement et les convaincre de le reprendre. "C’est souvent une question de distance, indique un référent. Certaines femmes doivent parcourir plusieurs kilomètres et ne sont pas véhiculées." A l’image de Zeneba, qui assume seule la charge de ses quatre enfants depuis que son mari l’a répudiée. Elle emmène sa fille de 2 ans à la consultation à dos d’âne ou en stop. Sa situation n’est pas unique. Les mauvaises récoltes de ces dernières années ont amené nombre d’hommes à s’exiler pour pouvoir trouver du travail. Les femmes, elles, sont restées, avec leurs enfants, et assument seules le travail dans les champs. Ce qui peut poser problème en cas d’urgence puisqu’elles doivent impérativement obtenir l’autorisation du père pour la prise en charge. "Les enfants arrivent dans des états cadavériques, soupire un infirmier du centre nutritionnel thérapeutique de Mao. Ce n’est pas facile de les récupérer."

"Les familles ont tendance à considérer que l’hôpital, c’est la mort", indique Maïssa, qui a enregistré 97 décès parmi les enfants admis dans les centres de la région depuis le début de l’année. De plus en plus, elles revoient leurs calculs: l’hôpital, c’est gratuit. Pas le guérisseur. De plus, des rations de protection ont été mises en place depuis septembre: les parents dont les enfants ont été admis au centre repartent après chaque consultation avec de quoi nourrir cinq personnes pendant une semaine. Depuis, les abandons - les enfants ne se présentant plus au centre - sont moins fréquents. Une fois le traitement terminé, les enfants sont suivis durant trois mois au centre nutritionnel de manière à limiter les risques de rechute. Assise sur une natte à l’ombre d’un savonnier, Halima a parcouru 7 kilomètres à dos d’âne le coeur serré contre celui de son plus jeune fils. Abhud a 2 ans. Il est tombé brusquement malade il y a trois mois lorsqu’elle l’a sevré du jour au lendemain.

"Il a perdu l’appétit et commencé à avoir des diarrhées, raconte Halima. Puis, des oedèmes sont venus." Son corps tout entier est enflé. Elle aurait dû venir plus tôt. Elle le sait. Mais elle ne pouvait pas: il fallait terminer la récolte du champ de mil qu’elle cultive tant bien que mal en l’absence de son mari. Il était cultivateur, mais à cause de la sécheresse, il a migré en Libye en janvier pour trouver du travail. Depuis qu’il est parti, il a envoyé de l’argent à trois reprises. Elle a peu de nouvelles. Elle n’a pas le téléphone. Il appelle ses frères de temps en temps. Ce sont eux qui, en l’absence de son mari, ont exigé qu’elle consulte un médecin traditionnel qui a scarifié le petit dans le bas du dos. "Je ne voulais pas que les infirmiers le voient. J’avais honte. Mais je n’ai pas eu le choix." Ce sont les mêmes qui lui ont donné l’autorisation de faire soigner Abhud au centre, en l’absence du père. "Je suis venue parce qu’on m’a dit que les traitements étaient gratuits, explique Halima, grave. Je n’ai pas d’argent." Pour nourrir ses quatre enfants, elle se débrouille ; prépare des bouillies qu’elle vent au marché, tresse des cheveux au village. "Oui, c’est dur, murmure Halima, mais, vous savez, c’est la force d’une femme. Je me débats."

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