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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 20:07

L’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana a donné des idées à certains. Les éléments de la Garde rapprochée de Deby avaient effectivement voulu faire subir à leur patron le même sort que celui du Président Rwandais. L’opération   devait se dérouler lors du 2ème  voyage de Deby  en Afrique du Sud et les commanditaires ont confié l’exécution à l’unité de l’aéroport où une relation de forte complicité semble être établie. En effet, à chaque voyage de Deby,  il est prévu dans le dispositif de sécurité, des éléments de surveillance de l’aéroport, à l’amont –Nord Est du côté du quartier Goudji et à l’aval –Sud Ouest, sur la berge camerounaise du Chari. Ainsi il a été dissimulé deux roquettes de Sam7 dans le véhicule de patrouille du quartier Goudji, de même du côté Chari il fut procédé de la même manière  dans des pirogues de fortune. Les commanditaires n’ont rien négligé quant à la météorologie du moment, et donc la direction des vents. Pour eux, la réussite de l’opération serait totale, car quel que soit le sens de la piste empruntée pour le décollage, l’avion sera abattu!

Le plan a été murement réfléchi et monté, et les différents éléments prêts, mais il ne suffit pas d’être un bon militaire tacticien pour élaborer un plan d’assassinat d’un Présidant et le faire aboutir ! Il aurait fallu intégrer d’autres ingrédients qui tiennent compte du facteur et des pesanteurs socio-ethniques, en d’autres termes, savoir à qui on a affaire. Or une partie des commanditaires appartient à la génération communément appelée « Djiddo de N’Djamena » et ignore totalement les relations interfamiliales, inter-ethniques très compliquées et inextricables du milieu Béri. Ainsi, les « Djiddo » dans leur recherche  des complices, se sont confiés à un certain Cl Abdou Idriss Sergounon, élément de la un peu marginal de la GDSIE.  Le Cl a fait semblant d’adhérer avec enthousiasme au complot et les jeunes n’hésitèrent pas de lui rapporter tout ce qui se dit lors des réunions clandestines avec leurs chefs ; ainsi le Cl suivait l’évolution du dossier de bout en bout. Ce que les « Djiddo de N’Djamena »  ne savaient pas, ce qu’Abdou Idriss Sergounon est le fils du cousin germain direct de Deby !!

Les commanditaires étant dans la maison Deby, quand la date du voyage fut connue, il a été décidé de passer à l’acte. Le fameux Abdou est allé tout droit voir son oncle et lui a demandé d’annuler le voyage car il se passe des choses anormales dans son entourage direct, et lui étala tous les détails du complot ; la suite est connue : ce fut la débandade.

Le jeune colonel Abdou Idriss Sergounon fut nommé, dans la même journée, Général de Brigade et Directeur Général 1er Adjoint de la Direction Générale de Service de Sécurité des Institutions de l’Etat (DGSSIE).

D’après les informations à notre disposition, la conjuration est très profonde et embrasse presque la quasi-totalité des éléments de la DGSSIE, proches parents ou lointains. C’est devenu presque un défi à Deby qui a perdu réellement tout contrôle de sa milice et a peur de commettre des erreurs en frappant à côté par des arrestations. C’est pourquoi, contrairement à ce qui a été annoncé, il n’a pas pu mettre en exécution son projet d’arrestation de Abderrahim Bahar et son frère Ousmane Bahar qui passent leur journée à jouer aux cartes au domicile de Ousmane, bien armés et bien entourés par leurs proches parents. Le lion (Al Doud al Berbi comme dirait la chanson) rugit de moins en moins et n’est plus en position de procéder à des arrestations tout azimut comme il en avait l’habitude.

D’ailleurs ce qui s’est passé ce vendredi 15 juin confirme s’il en est besoin la déchéance de l’autorité de l’Etat comme celle familiale-. Au refus d’Abderrahim Bahr de répondre à la convocation au Palais, Idriss Deby se déplace personnellement à l’Ans pour un entretien à tête- à –tête ; c’est tout simplement inouï il y a quelques années. En effet pour chercher à démentir toutes les rumeurs vraies ou fabriquées qui empoisonnent ces derniers temps le cercle familial et au-delà, la marche de la république, Mr Deby décide de convoquer son neveu Abderrahim Bahar chez lui. Ce dernier, pur produit du sérail et connaissant à merveille les méthodes très peu orthodoxes du palais pour avoir été au four et au moulin dans toutes les affaires d’assassinat, de disparitions, des bastonnades nocturnes, refuse de s’y rendre ; alors Deby  voulant bien le piéger le fait convoquer à l’Ans. Malheureusement pour Deby, Mr Abderrahim n’est pas né à la dernière pluie, lui qui a défilé dans presque tous les services de sécurité du pays savait pertinemment qu’en cas de refus de répondre à la convocation d’un service de sécurité ou de la justice, le service en question a les prérogatives d’envoyer une force coercitive pour le ramener de force, alors il se rend tout bonnement aux bureaux de l’Ans où il trouve son oncle Président assis dans le bureau du directeur de l’ANS !!! Que se sont-ils dit ? Mystère !

Pour détourner l’attention du public Deby fait de la diversion en attaquant la périphérie. L’opération d’éloignement  des berges du Chari rentre dans ce cadre. Mission confiée à Al-Bachir, ministre de la sécurité, qui s’occupe de sales besognes.  Comme le perroquet national ne réfléchit guère, il évacua de force et sans préavis les pauvres, agrippés aux petits métiers. Peut-on imaginer un seul instant d’arrêter les activités des berges du Chari et du Logone qui font nourrir tant de familles démunies ?  Mais cette question n’est pas la préoccupation des gouvernants du moment.

Aujourd’hui l’Etat est en arrêt ; Mr Deby fait des apparitions calculées après avoir reçu une bonne dose de fortifiants pour une durée ne dépassant pas deux heures. Dans ces conditions il n’ y a que des espèces comme le perroquet national et consorts qui continuent à croire qu’il existe encore une autorité suprême au Tchad ou font semblants pendant que tous ces proches y compris les bouffons prennent de plus en plus des distances avec lui. Cette situation de non-Etat rappelle la situation de 1979 à la veille des malheureux évènements de février. Jusque quand ??

Bérémadji  Felix

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