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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 11:04

 

"Nous avons suivi avec la plus grande attention les événements judiciaires intervenus à Moundou le mardi 17 avril dernier, lors de la délibération avortée du procès en appel du député Gali Ngothé Gatta. Partant de ce cas particulier qui - comme beaucoup d’autres qui ont précédé - ne nous a pas laissés indifférents, nous avons réfléchi sérieusement sur les graves dérives que connaît la justice au Tchad et la non-indépendance de fait du pouvoir judiciaire dans notre pays. Nous sommes en effet vivement préoccupés par les pressions qui s’exercent sur ceux qui ont pour mission de dire le droit pour le service du bien commun. Aussi, exhortons-nous les uns et les autres - chacun selon son lieu et son degré de responsabilité - à prendre les dispositions citoyennes qui conviennent pour éviter ces dérives, promouvoir la justice et préserver la paix dans notre pays", ont déploré les évêques du Tchad, dans un communiqué de presse rendu public, le 20 avril à Doba, lors de la première conférence épiscopale annuelle.

 

Tout comme les prélats du Tchad, les amis politiques du député et plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont suivi avec stupeur le déroulement de ce feuilleton politico-judiciaire qui, de leur point de vue, n’est autre chose que le bâillonnement d’un adversaire politique remarqué pour ses prises de position tranchées et ses critiques acerbes à l’endroit de l’exécuti

 

"Nous avons suivi avec la plus grande attention les événements judiciaires intervenus à Moundou le mardi 17 avril dernier, lors de la délibération avortée du procès en appel du député Gali Ngothé Gatta. Partant de ce cas particulier qui - comme beaucoup d’autres qui ont précédé - ne nous a pas laissés indifférents, nous avons réfléchi sérieusement sur les graves dérives que connaît la justice au Tchad et la non-indépendance de fait du pouvoir judiciaire dans notre pays. Nous sommes en effet vivement préoccupés par les pressions qui s’exercent sur ceux qui ont pour mission de dire le droit pour le service du bien commun. Aussi, exhortons-nous les uns et les autres - chacun selon son lieu et son degré de responsabilité - à prendre les dispositions citoyennes qui conviennent pour éviter ces dérives, promouvoir la justice et préserver la paix dans notre pays", ont déploré les évêques du Tchad, dans un communiqué de presse rendu public, le 20 avril à Doba, lors de la première conférence épiscopale annuelle.

 

Tout comme les prélats du Tchad, les amis politiques du député et plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont suivi avec stupeur le déroulement de ce feuilleton politico-judiciaire qui, de leur point de vue, n’est autre chose que le bâillonnement d’un adversaire politique remarqué pour ses prises de position tranchées et ses critiques acerbes à l’endroit de l’exécutif dont les actions tardent à produire des effets dans le quotidien des Tchadiens.

 

Le bâtonnier de l’ordre des avocats mauritaniens, dépêché par l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Conférence Internationale des Barreaux, s’est rendu à Moundou pour suivre ce procès en appel. "Il y a un problèmes de droit", a-t-il conclu, après avoir lu "des cas de nullité relevés par les avocats du député Gali".

 

A la lecture de ces différentes conclusions, ce procès sort de l’ordinaire, contrairement à ce que laissent croire quelques sources qui l’assimilent à une affaire de droit commun. Si c’était le cas, il n’allait pas mobiliser autant de consciences, susciter autant de débats et mettre à mal la solidarité professionnelle d’un corps chargé de dire le droit dans son intime conviction.

 

N’avions-nous pas écrit en son temps que la démocratie tchadienne est en voie d’épuisement et que nous tendons vers le retour au parti unique ? Tous les faits observés depuis quelques temps tendent à nous conforter dans nos propos. Les leaders politiques en verve, grands animateurs de notre jeune démocratie, sont souvent inquiétés pour des alibis qu’on leur attribue de manière peu convaincante, comme si les débats contradictoires sont devenus des crimes de lèse-majesté à sanctionner à tout prix. Pourtant, il est stipulé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (Art.19) dont le Tchad est signataire que "Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de chercher, de recevoir ou de répondre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit".

 

La détérioration du climat politique, doublée de la cherté de vie induite par la crise socioéconomique qui devrait plutôt interpeller les gouvernants à rechercher des solutions appropriées. Et non un acharnement inutile contre les opposants. Surtout qu’ils sont dans un quinquennat social.

 

Laoro Gondjé

f dont les actions tardent à produire des effets dans le quotidien des Tchadiens.

 

Le bâtonnier de l’ordre des avocats mauritaniens, dépêché par l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Conférence Internationale des Barreaux, s’est rendu à Moundou pour suivre ce procès en appel. "Il y a un problèmes de droit", a-t-il conclu, après avoir lu "des cas de nullité relevés par les avocats du député Gali".

 

A la lecture de ces différentes conclusions, ce procès sort de l’ordinaire, contrairement à ce que laissent croire quelques sources qui l’assimilent à une affaire de droit commun. Si c’était le cas, il n’allait pas mobiliser autant de consciences, susciter autant de débats et mettre à mal la solidarité professionnelle d’un corps chargé de dire le droit dans son intime conviction.

 

N’avions-nous pas écrit en son temps que la démocratie tchadienne est en voie d’épuisement et que nous tendons vers le retour au parti unique ? Tous les faits observés depuis quelques temps tendent à nous conforter dans nos propos. Les leaders politiques en verve, grands animateurs de notre jeune démocratie, sont souvent inquiétés pour des alibis qu’on leur attribue de manière peu convaincante, comme si les débats contradictoires sont devenus des crimes de lèse-majesté à sanctionner à tout prix. Pourtant, il est stipulé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (Art.19) dont le Tchad est signataire que "Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de chercher, de recevoir ou de répondre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit".

 

La détérioration du climat politique, doublée de la cherté de vie induite par la crise socioéconomique qui devrait plutôt interpeller les gouvernants à rechercher des solutions appropriées. Et non un acharnement inutile contre les opposants. Surtout qu’ils sont dans un quinquennat social.

 

Laoro Gondjé

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