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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 17:04
Les footballeuses nord-coréennes ont découvert avec stupeur que c'est tout d'abord le drapeau sud-coréen qui avait été diffusé sur l'écran du stade.

Les footballeuses nord-coréennes ont découvert avec stupeur que c'est tout d'abord le drapeau sud-coréen qui avait été diffusé sur l'écran du stade. © Chris Clark / Sipa

 
  • Par Jean-Noël Mirande

"Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique", précise l'article 50 de la Charte olympique. Pourtant, avant même le début de la compétition, la politique s'est déjà immiscée au coeur des JO de Londres, comme, d'ailleurs, dans toutes les précédentes éditions. Dès mercredi soir, au premier jour des épreuves anticipées de football féminin, un véritable incident diplomatique a éclaté avec l'équipe de Corée du Nord.

Alors que les joueuses nord-coréennes s'apprêtaient à entrer sur le terrain pour affronter la Colombie, elles se sont aperçues avec stupeur que le drapeau affiché sur les écrans géants du stade n'était autre que... celui de la Corée du Sud ! "Le fait de réunir des athlètes par pays dans une compétition qui met des nations en lutte, à travers un tableau de médailles, entraîne inévitablement l'émergence de signes politique", affirme au Point.fr Pim Verschuuren*, chercheur spécialiste des questions sportives à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Invoquant une "simple erreur humaine", Paul Deighton, le directeur général du Comité organisateur (Locog), a assuré que "cela ne se reproduira(it) pas". Si le responsable a, pour l'heure, tenu parole, c'est à l'extérieur du stade qu'un nouvel incident politique s'est déclaré.

Le cavalier de Bachar el-Assad

The Daily Mail révèle ainsi qu'un coureur de semi-fond "d'Afrique de l'Ouest" a fui son camp d'entraînement dans le Yorkshire. L'athlète aurait été retrouvé dans un commissariat de Leeds... en train de demander l'asile politique. Ce n'est pourtant pas une surprise. D'après le quotidien britannique, les autorités du pays estiment à plus de 2 % le nombre d'athlètes, de membres de délégations et de supporteurs qui pourraient être tentés par l'aventure, notamment ceux en provenance d'Afrique ou du Moyen-Orient. Ce phénomène n'est pas nouveau. Au cours des cinquante dernières années, nombreux sont les athlètes d'Europe de l'Est, d'Afrique et de Cuba notamment à avoir profité des JO pour se faire la belle.

"Les Jeux olympiques représentent une opportunité pour ces athlètes, qui profitent des caméras pour médiatiser leur défection, qui gagne ainsi beaucoup plus en valeur", souligne Pim Verschuuren. Mais certains sportifs orientaux sont déjà des stars avant les Jeux. Et pas pour les mêmes raisons que Usain Bolt ou Michael Phelps... C'est le cas du cavalier Ahmad Hamsho. Ce spécialiste du saut d'obstacles fait partie des 28 membres de la délégation syrienne. Outre le fait d'arriver d'un pays en proie à une féroce guerre civile, il est le fils de l'un des principaux financiers du régime syrien, lui-même soumis à des sanctions internationales. D'ailleurs, dans une interview accordée le 25 juin dernier au Times, Ahmad Hamsho n'a pas hésité à afficher son soutien à Bachar el-Assad.

Le voile des Saoudiennes

"Nous (les sportifs) devons représenter non seulement la Syrie, mais aussi et surtout Bachar el-Assad qui reste notre président", a-t-il déclaré. "Il ne fait rien de mal, il ne cherche qu'à nous protéger de groupes terroristes." Des propos en tout point identiques à la propagande du régime syrien, qui justifie ainsi la mort de 19 000 personnes depuis 16 mois. "Le Comité international olympique ne peut prévoir l'émergence de gestes politiques, qui pourraient ensuite être repris par le gouvernement syrien afin de donner une image de cohésion nationale", explique Pim Verschuuren. "Sachant que toutes les caméras du monde seront braquées sur les athlètes syriens, de tels incidents pourraient survenir aussi bien de leur part que de leurs adversaires", prévient le chercheur.

Outre la crise syrienne, le Moyen-Orient risque de se faire remarquer cette année pour d'autres exploits extra-sportifs. Pas moins de dix-huit femmes ont été envoyées par les six monarchies arabes du Golfe pour participer aux Jeux olympiques de Londres, un nombre record pour une région où le sport féminin demeure pour le moins morne. Les regards suivront particulièrement la judokate Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shahrkhani et la coureuse de 800 mètres Sarah Attar, les deux premières Saoudiennes de l'histoire à participer aux Jeux. Les deux athlètes - qui n'ont toujours pas le droit de conduire ou de voyager dans leur pays - devront revêtir une combinaison islamique, couvrant la moindre partie de leur corps, et être accompagnées d'un parent proche.

Elles ont également été sommées de ne pas fréquenter les lieux mixtes de la compétition, notamment le village olympique, réputé pour ses sulfureuses activités extra-sportives. Une révolution au royaume des Saouds ? "C'est un pas en avant important, estime l'organisation Human Rights Watch, mais il n'aborde pas les obstacles fondamentaux qui empêchent les femmes de participer aux sports dans le royaume." Pourtant, le rêve risque de tourner court. À la surprise générale, le président de la Fédération internationale de judo, Marius Vizer, vient d'annoncer que si Wodjan Ali Seraj Shahrkhani "veut prendre part au tournoi, elle doit le faire en respectant les principes et l'esprit du judo, donc sans hidjab (foulard islamique)".

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Par Armin Arefi et Anaïs Bouniol

 

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C
Blog(fermaton.over-blog.com),No-22. - THÉORÈME CARDIO. - Le cerveau du coeur ?
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