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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 19:13

Aujourd’hui au Tchadn’importe qui enturbanné avec un kalachnikov en bandoulière qui se fait passer pour un zakawa

peut entrer dans n’importe quelle maison au Tchad, tuer un ou tous ses habitants et en sortir

tranquillement sans être inquiété. Le Tchad est ainsi livré depuis le 1er décembre 1990 à une bande

d’assassins, de pillards et de filous qui n’ont comme seul langage connu : la violence, le vol, la

razzia, des éléments constitutifs de leur culture; une violence portée par les « cadets sociaux » dont

« l’enfant-soldat » et le « diplômé sans-travail » constituent les tragiques symboles. Une sorte de

chasse sportive sanglante qui est aussi entretenue en permanence par les forces sociales occultes qui

sont parvenues à coloniser l’appareil d’État.

Le pire est que cette violence sans projet politique alternatif se radicalise et devient en quelque sorte

banal. Ce qui provoque le raidissement actuel du pouvoir qui, bien qu’illégitime et amputé de toutes

ses prérogatives classiques, continue à bénéficier du soutien d’une classe de bouffons et autres

griots opportunistes qui en a fait l’instrument de son enrichissement personnel et une ressource

privée d’accaparements en tous genres, dans le contexte de la lutte quotidienne soit pour

l’accumulation, soit pour la survie pure et simple. Quitte à détruire l’État, l’économie et les

institutions. Cette classe de bouffons est d’ailleurs prête à tout pour que le maître conserve le

pouvoir. La politique n’étant d’ailleurs à ses yeux qu’une manière de conduire la guerre civile ou la

guerre ethnique par d’autres moyens.

Ce sombre tableau ne signifient pas qu’il n’existe aucune saine aspiration à la liberté et au bien-être

au Tchad. Les tchadiens aspirent bien à la liberté, au confort et au bien-être de leurs enfants et ils le

méritent ! Simplement que ce désir, cette aspiration peine encore à trouver un langage alternatif

cohérent, des pratiques effectives, et surtout une traduction dans des institutions nouvelles, et/ou

une culture politique neuve où le pouvoir n’est plus un jeu à somme nulle. Et c’est ici que réside

notre devoir à nous de la résistance. Nous avons le devoir de proposer aujourd’hui même ce langage

alternatif cohérent au peuple tchadien. Nous y sommes condamnés, maintenant. L’heure n’est plus à

la langue de bois.

Pour que la démocratie puisse s’enraciner au Tchad, il faudrait qu’elle soit portée par des forces

sociales et culturelles organisées ; des institutions et des réseaux sortis tout droit du génie créateur

tchadien ; il nous faut de la créativité et surtout une lutte des forces politiques et sociales

tchadiennes elles-mêmes et de leurs traditions propres de solidarité. Il nous faut aussi, dans la

rectitude morale et la probité intellectuelle, une Idée forte et audacieuse dont cette « solidarité »

serait la métaphore vivante et absolue. Nous devons, en particulier réarticuler le politique et le

pouvoir autour de la critique des formes de vie, ou plus précisément de l’impératif de nourrir les «

réserves de vie ». Nous pourrions ainsi ouvrir la voie à une nouvelle pensée de la démocratie, non

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pas à la française, mais puiser dans nos rochers culturels. Il s’agit de l’impératif de nourrir des

« réserves de vie » dans un pays où le pouvoir de tuer en toute impunité reste illimité aux mains de

quelques groupuscules qui se font appeler « dirigeants », dans ce pays, le Tchad où la pauvreté et la

maladie rendent l’existence humaine horriblement précaire. C’est une nécessité. De nécessité, une

telle pensée devrait être une pensée de l’émergence et du soulèvement. Mais ce soulèvement devrait

aller bien au-delà du simple anti-debyiste dont les limites sont désormais flagrantes, ces dernières

années, au regard surtout de ce qui s’est passé depuis le ratage de février 2008.

Car ce n’est aujourd’hui un secret pour personne !

L'immense

majorité

de

nos

concitoyens

de

est

désabusée

par

la

faiblesse

stratégique,

la

faillite

éthique

et

politique

des

oppositions

politiques

que

ce

soit

démocratiques

ou

armées.

Cette

faillite

est

le

résultat

du

clientélisme

politique

;

du

clanisme

et

de

l’incapacité

des

politiques

tchadiens,

des

opposants

en

particulier

de

s’entendre,

de

se

rassembler,

de

s’unir

au

tour

d’un

projet

national

viable,

crédible

et

alternatif.

Face

au

régime

du

MPS

en

pleine

mue

autoritaire

qui

n’a

souvent

de

démocratique

qu'un

caricatural

habillage

institutionnel

qui

voile

à

peine

sa

substance

liberticide,

des

opposants

politiques

affichent

une

incapacité

dégénérative

d’organisation.

Ils

ont

pour

la

plupart

prouvé

à

leurs

concitoyens

aujourd'hui

désabusés

qu'ils

ont

un

appétit

tout

aussi

ploutocratique

que

celui

du

pouvoir

qu’ils

sont

sensés

combattre.

Dans

ces

conditions

on

comprend

bien

le

peuple

leur

retire

sa

confiance

pour

s’en

remettre

au

diable.

La

plus

part

de

ces

pseudos

opposant

se

retrouvent

aujourd’hui

à

N’Djamena,

la

queue

entre

les

jambes,

pour

servir

le

dictateur

qu’ils

combattaient

pour

la

fortune

publique

et

le

même

mépris

pour

l'Etat

de

droit.

Alors aujourd’hui nous nous retrouvons pour parler d’exigence

éthique,

d’objectif

cardinal

et

d’impératif

patriotique

pour

le

Tchad.

De

quoi

s’agit--‐il

exactement

?

Je pense pour ma part – et c’est aussi l’avis de mes amis du RPDL- que la faiblesse de la résistance

tchadienne, tout comme celle du régime de N’Djamena d’ailleurs, est bien connue. Ça s’appelle de

tribalisme, clanisme, obscurantisme et improvisation! Pouvoir et opposition, en effet, opèrent

toujours en fonction d’un temps court marqué par l’improvisation permanente, les arrangements

ponctuels et informels, les compromis et compromissions diverses, les impératifs de la conquête

immédiate du pouvoir ou la nécessité de le conserver à tout prix. Aucun projet de société, aucune

vision à long terme de la société tchadienne. Aucune pensée politique nationale. Dans ces

conditions on comprend bien que les ralliements des opposants se succèdent en cascades parce que,

pour certains de ces pseudo opposants, il faut être présent à la mangeoire. C’est de la politique du

ventre qui dictent l’attitude et le comportement politique en général de ces opposants et non

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