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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 12:57
Jeudi 21 janvier 2010 4 21 /01 /2010 17:48

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Témoignage suite au décès du Président Maurice Adoum Hel-Bongo

 

C’est avec un profond regret et une grande tristesse que j’ai appris le décès de M. Maurice Adoum Hel-Bongo qui fut, en 1993, le Président de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

J’ai connu M. Hel-Bongo à Genève en Suisse en  juin 1982, lors de la Conférence Internationale du Travail de l’OIT. Depuis lors, nous avons noué et conservé de solides relations d’amitié et de fraternité.

 

En 1992, lors d’un séjour à Bruxelles, j’ai contacté un ami syndicaliste, le camarade Jean Oulatar alors en poste à la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL), lui proposant de considérer le moment venu, une éventuelle candidature pour la présidence du présidium de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), vu que la société civile avait décidé de présenter un candidat.

 

Après en avoir longuement discuté, nous avions convenu, de consulter plutôt M. Maurice Adoum Hel-Bongo compte tenu d’une part de son itinéraire politique et, d’autre part de sa grande expérience en tant que ancien fonctionnaire du Bureau International du Travail (BIT).

 

C’est ainsi que après discussion, nous nous sommes compris avec l’intéressé en juin 1992 à Genève. Mais, jusqu’au moment de l’ouverture des travaux de la CNS M. Hel-Bongo avait subi beaucoup des pressions aussi bien de la part du pouvoir de Deby que de la part de certains de ses proches afin qu’il puisse désister au profit d’un candidat parrainé par le MPS. Face à toutes ces intimidations et autres menaces, il y avait courageusement résisté.

 

Ayant été brillamment élu Président du Présidium, tout le monde avait apprécié sa compétence, sa patience, son courage et surtout son sens d’humour durant les débats et la conduite des travaux de la CNS qui se déroulaient parfois jusque tard la nuit. Certaines personnes se plaisent encore à répéter aujourd’hui sa fameuse phrase accompagnant le coup de marteau sur la table, «Il en a été ainsi décidé».

 

Depuis que nous nous sommes connus en 1982, nous nous sommes rencontrés au moins une fois chaque année et ce, pour la dernière fois, en juin 2008, soit tout juste un mois avant ma démission du poste de Secrétaire Général de l’UST. A cette occasion et comme à l’accoutumée, Annette et ses filles avaient déployé tous leurs talents culinaires en nous mijotant des plats exquis et délicieux. L’assistance, composée aussi bien des tchadiens que des personnes d’autres nationalités s’était bien régalée. L’ambiance à la fête, joyeuse, bon enfant, sous l’animation de mon autre ami, l’inimitable et l’inénarrable Enock Koumato.

 

Avec la disparition du Président Maurice Adoum Hel-Bongo le Tchad perd un grand Homme pétri d’humilité, de sagesse et d’intégrité. Outre sa grande vision et son dévouement pour la cause nationale, il avait le sens de la justice, de la tolérance et de grands projets pour notre pays. C’est bien dommage que Dieu l’ai rappelé en son royaume avant la réalisation effective de tous ces espoirs pour lesquels il a milité et consenti autant des sacrifices.

 

Puissent sa famille, ses proches, ses nombreux amis de part le monde, trouver ici l’expression de mes sincères condoléances ainsi que celle de ma profonde compassion.

Que Dieu accueille l’âme de notre regretté Papou en son Paradis.  

 

Djibrine Assali Hamdallah

Ancien 2e Vice Président de la CNS

Ancien Secrétaire Général de l’UST 

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