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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 11:01

Pour tous ceux qui ont cru ou croiraient que Deby laisserait passer la gifle de Bangui sans réagir, ne connaissent pas la psychologie pathologique de l’individu. En effet, depuis un quart de siècle qu’il occupe le Palais de Djambal Ngato, le despote tchadien n’a été physiquement et moralement atteint que deux fois. La première fois c’était le 2 Février quand il avait fui en catastrophe devant les forces coalisées de CMU et l’un de ses poursuivants criait à tue-tête au Tokay « mon cousin, le soi-disant téméraire a fui et c’est moi qui le poursuis !! » Ce jour-là il avait eu la peur au ventre, car il s’est déjà vu entre les mains des petits rebelles qui le traiteraient comme un jouet. La deuxième fois c’était la destitution de Mr Michel Djotodia qui a été installé au pouvoir à Bangui par toute une nébuleuse visible et invisible dont Deby constituait la partie visible de l’iceberg. C’était une gifle magistrale qui lui avait été administrée par la France soutenue fortement par tous les Bantous de l’Afrique centrale. C’était une énorme humiliation dont les stigmates lui resteront collés pour très longtemps.

Cette destitution a eu deux conséquences directes ; d’abord après avoir constaté l’incapacité notoire de son protégé à gérer l’Etat et le comportement obscurantiste des hordes des ramassis conglomérées autour de SELEKA, Deby aurait pu trouver très rapidement une solution de juste milieu en concertation avec la classe politique et la société civile centrafricaine dont beaucoup des ténors entretenaient des relations maffieuses avec le tchadien ; non , sans prendre aucune pincette et surtout sans se référer à ses anciens partenaires (particulièrement les soudanais), Deby répond au quart de tour aux injonctions parrains en destituant manu militari le premier Président musulman de l’histoire de la RCA lequel a été savamment installé avec le concours des plusieurs mains invisibles ! Ce qui a eu pour conséquences immédiates le massacre à grande échelle des tchadiens d’une manière générale et des musulmans en particulier. Naturellement Mr Deby a été pointé du doigt dans tous les pays musulmans et les organes officieux de ces pays avaient largement vilipendé le comportement irresponsable « du leader tchadien qui a sacrifié les frères musulmans pour faire plaire aux mécréants occidentaux » (sic).

Effectivement des images abjectes et désolantes relayées par des chaines satellitaires, en provenances de la RCA, ont choqué plus d’un tchadien, et a créé en même temps des rancœurs tenaces contre Deby qui a jeté en pâture des milliers de concitoyens qui vivaient en toute quiétude depuis des années en RCA. Autant l’opinion occidentale lui lançait des fleurs en le qualifiant de l’homme incontournable dont l’armée est l’une des plus grandes armées aguerries capables des prouesses insurmontables, autant l’opinion tchadienne voyait en son Président un simple soldat aux ordres de qui paie le mieux, prompt à sacrifier ses compatriotes sans demander la note ! C’est cette dernière appréciation qui touche directement Deby dans son égo profond.

Pour reprendre la main et laver l’affront, le despote tchadien a d’abord laisser les choses s’entasser et pousser les anti Balaka à la faute vis-à-vis de l’opinion internationale, ensuite revoir l’incontournable Soudan pour établir un plan d’action global et général pour toute la sous- région.
Les nombreuses visites entrecroisées des deux Président depuis deux mois ont été l’occasion d’aborder amplement ce dossier concomitamment avec d’autres partenaires intéressés par le dossier. Les dernières retrouvailles d’Am Djeress avec l’apparition surprise d’un Tourabi, majestueux, réconcilié avec ses anciens acolytes, n’augurent en rien de bon pour la sous-région. Selon nos informations, l’éminence grise du mouvement islamiste soudanais a reproché aux deux présidents leur manque de stratégie concernant le dossier centrafricain tant sur le plan conceptuel et que sur celui pratique ; il faudrait, leur aurait-il martelé, reprendre les choses autrement en escomptant la mauvaise impression qu’ont laissée les milices chrétiennes vis-à-vis de l’opinion occidentale surtout auprès du Conseil de Sécurité des N.U .

Encore et encore une fois de plus, Deby qui est particulièrement remonté contre ses frères de l’Afrique centrale qui l’ont fait échouer sur toutes les lignes, reprend le flambeau de la revanche : le monarque de N’djamena fulmine contre les bantous qui ont poussé son homme (Djotodia) à la démission, ensuite ces mêmes bantou avaient manigancé pour que la Présidente et le PM ne soient plus de l’obédience d’IDI et enfin le Commandement de la force africaine a aussi échappé au despote de N’Djamena. En somme, les deux compères (Deby et Al Béchir) ont mordu de la poussière dans leurs manœuvres qui consistaient pour le soudanais à installer un premier président musulman en RCA et pour le tchadien d’avoir un protectorat qui lui servirait de porte d’entrée vers les forêts équatoriales !

Après des nombreuses conciliabules, la décision a été prise pour passer à l‘acte en évitant autant que peut se faire de rééditer les erreurs passées. Pour ce faire, il n’est plus question de propulser un musulman fut-il de souche à la tête de la RCA. Le prochain lauréat serait donc un homme politique chrétien connu pour son patriotisme issu d’une des plus grandes communautés du pays ; par contre le volet militaire devrait être entièrement confié à Deby. Celui a décidé d’abord de monter une rébellion avec les réfugiés centrafricains ; ensuite chercher à fédérer tous les groupuscules autour d’un seul vocable d’où le nom du mouvement le « Retour » en Sango, or il semble que l’opération prendrait beaucoup de temps, alors il décide de relancer la SELEKA et ce, malgré son passif désastreux. Les grandes manifestations anti françaises rentrent en réalité dans ce cadre. De même Noureddine Adam, un des Chefs de guerre de la SELAKA est exfiltré de Cotonou où il séjournait auprès de Djotodia. Noureddine a été reçu longuement par Deby et selon nos sources, il serait reparti en RCA avec la ferme mission de déstabiliser le régime de Bangui. Preuve de cette volonté, Deby vient d’envoyer une forte unité dirigée le CEMGA/Adjoint Tahir Youssouf Boy et le Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre (CEMAT), Ismaël Hour, deux proches parents d’IDI, pour appuyer aux besoins, Noureddine Adam. Comme il a l’habitude de faire, s’il veut prendre de grandes décisions, Deby a annoncé à ses bouffons qu’il a la ferme intention de « régler le compte aux anti Balaka et aux Bantou et laver son honneur et le sang des tchadiens versés gratuitement sur le sol centrafricain ».

Les malheurs du peuple centrafricains sont loin d’être terminés.

Correspondance particulière (Am Djeress)

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