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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 21:31
 

 

L’opposition a-t-elle bien compris l’initiative du Président Abdoulaye Wade l’invitant, elle et les syndicats, au dialogue ? A-t-elle bien compris qu’il s’agit d’un dialogue pour établir un climat de paix politique et social ? Un dialogue que son initiateur qualifie avec des termes porteurs de sens : "républicain", "franc", "loyal" et "patriotique", marquant ainsi sa " ferme volonté, demeurée inébranlable, d’établir un climat de paix politique et sociale dans notre pays, avec les partis politiques et les syndicats, dans le respect des droits de chacun." Mais un dialogue entre le pouvoir et l’opposition ! Cette dernière précision est importante

Si les syndicats sont restés sereins, comprenant le sens d’une telle démarche, s’ils n’ont pas perdu de vue leur rôle et mission, certes de revendications mais néanmoins dans des relations souvent civilisées, il n’en va assurément pas de même des partis politiques opposés à la politique de Me Wade et de son gouvernement.

Comment peut-on exiger et proposer, sans état d’âme et sans raison, la dissolution des institutions de la République ? Pour empêcher à ceux qui gouvernent de gouverner ? En quoi les conclusions des assises des partis de l’opposition revêtent-elles un caractère primordial ? Pour qui ? D’ailleurs quelle opportunité ou menace exige la convocation d’assisses... nationales ?

Les leaders de l’opposition qui ont initié ces fora qui se sont déroulés sous le pseudonyme d’assises nationales, ont véritablement manqué de créativité. Etonnant ! La valeur de l’opposition ne coïncide pas avec toutes les valeurs individuelles qu’elle regroupe ! C’est vrai qu’ensemble ils ont tout "loupé" dans la vie politique et économique comme dans la vie sociale du pays, quelle que fut leur station dans les différents appareils (gouvernement ou opposition) du pays.

Si le ridicule ne tue pas, le mimétisme dans le cas d’espèce fait très mal quand même.... Aujourd’hui, dans un pays comme le Sénégal, réputé pour son exemplarité du point de vue de l’expérience démocratique, d’une part, et d’autre part de la qualité et de la performance de ses institutions républicaines, quel intérêt y aurait-il à vouloir reproduire sous d’autres appellations fallacieuses, les conférences nationales qui ont eu lieu durant les années 90, dans des pays comme le Bénin, le Gabon, le Congo-Brazzaville, le Tchad, le Congo-Kinshasa, la Centrafrique.

Le Sénégal n’a pas vécu et ne vivra jamais les facteurs essentiels qui ont justifié ces conférences et parmi lesquels il faut surtout retenir les pressions internes dues à une situation économique et sociale désespérée, combinée à une gestion scabreuse, à la répression politique et au non respect des droits de l’homme.

Les itinéraires dans la revendication démocratique ne peuvent donc être les mêmes.

Pour s’adapter au nouvel environnement politique international et créer un espace politique national désormais ouvert à tous, ces pays, et plus particulièrement ceux du Centre, ont emprunté trois itinéraires différents :

-   les conférences nationales (Gabon, Congo-Brazzaville, Tchad, Congo-Kinshasa, Centrafrique),

-   la lutte armée (Rwanda, Tchad),

-   le passage au multipartisme de fait par l’application de la Constitution ou d’une loi spécifique (Cameroun, Burundi).

Beaucoup d’enseignements sont à tirer des ces expériences au lieu de tenter de les reproduire servilement dans notre pays sous la forme d’assises dites nationales.

Le Président WADE a même fait preuve d’esprit démocratique en n’interdisant pas la tenue de ses assises qui constituaient une menace sérieuse à l’ordre républicain

C’était cela la leçon métaphorique du Maître :

laisser la montagne accoucher d’une souris en autorisant implicitement la tenue de ces fora, qui, il faut le souligner, n’ont pas mobilisé toutes les forces vives de la nation ;

puis susciter un dialogue entre les acteurs de la vie politique (qui bien évidemment ne sont pas les acteurs des assises dites nationales).

En réalité, l’opposition a bel et bien compris la parabole, mais avec un décalage. Aussi, cela explique-t-elle, après les moments d’étourdissement, la fuite en avant de certains de ses leaders qui demandent, en lieu et place du dialogue politique auquel les convie le Chef de l’Etat, d’organiser un dialogue national auquel seraient associés "toutes les organisations sociales et politiques du pays, tous les citoyens épris de paix, d’esprit de fraternité et de concorde nationale ainsi que tous les amis sincères du Sénégal". Des assises bis quoi !!!

Comment pourrait- on évoquer et échanger dans un tel espace à la fois "cacophonigène" et "crisogène" de questions aussi importantes que

-   notre sens et notre culture de la paix à renforcer ;

-   la résolution de nos contradictions et conflits internes,

-   le respect des droits de l’Homme,

-   les principes démocratiques,

-   l’Etat de droit

-   et enfin la bonne gouvernance.

Quelles seraient alors les parties en présence ?

Il y a une ignorance volontaire ou feinte de ce qu’est un dialogue politique, me semble-t-il.

Un dialogue politique appelle un contexte partagé, une situation politico économique délétère et constatée par les parties au dialogue. Ce qui n’empêche, pour ne pas dire ce qui fait, qu’il doit se dérouler dans une ambiance empreinte, pour tout le moins, de cordialité, ambiance qui doit permettre de dégager les positions des deux parties.

Dans le cadre de ce dialogue politique, Me Abdoulaye Wade a souhaité pouvoir partager avec les acteurs politiques conviés des valeurs et des objectifs fondamentaux pour le Sénégal.

Mais l’opposition voudrait un « costume prêt-à-porter voire une camisole de force ; ce qui n’est pas raisonnable, messieurs les leaders de l’opposition.

Ma conviction profonde est qu’il faut revoir votre position par rapport à la question. Les fruits du travail qui est entrain d’être abattu par le Président de la République, n’appartiendront jamais à Me Abdoulaye WADE, mais plutôt aux générations futures.

Pour qui s’investit-il dans des actions éminentes, diplomatiques notamment dans la sous région ? Une bonne politique de voisinage avec les succès diplomatiques en Mauritanie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, voire même plus loin au Soudan, devrait servir les générations futures. (Le Sénégal est une terre de dialogue où, rappelons-le, nos frères mauritaniens sont venus pour discuter et sceller les bases d’un accord de relance du processus démocratique.). La paix avec nos voisins au bénéfice des générations futures est entrain de se construire, si elle ne l’est pas déjà.

A qui vont profiter les retombées des nombreuses infrastructures érigées par le Président de la République ? Certainement pas à Abdoulaye WADE !

Les infrastructures des transports, un des chevaux de bataille du Président de la République, sont les artères indispensables des échanges de biens et services. Sans elles, pas d’échanges possibles au-delà d’un marché très localisé. À quoi sert d’annuler les dettes des pays les plus pauvres si rien n’est fait pour combler ce déficit chronique qu’est l’état des infrastructures dans ces mêmes pays. Le Sénégal manque de routes, de chemins de fer, de ports et d’aéroports dont a besoin son économie qui doit coûte que coûte se moderniser et se préparer à exporter. Or, les infrastructures jouent un double rôle en faveur du développement : d’abord comme facteur de production par la diminution des coûts et l’augmentation du niveau de services d’infrastructures offert, ensuite comme services de base dont certains sont considérés comme des droits fondamentaux. Songeons ne serait-ce qu’à l’accès à l’eau potable ! En fait, le Président Wade n’est pas qu’économiste, il est aussi visionnaire. Si ces prédécesseurs ont pu exécuter tant bien que mal leurs missions à la tête de la République (construction de la nation , instauration et développement de la démocratie), il n’est plus à démontrer (au vu des succès de nombreux projets porteurs) que lui, incontestablement, il mettra le pays sur la rampe du décollage économique.

Il y a une obligation à la fois morale et patriotique qui contraint tous les acteurs politiques à faire preuve justement de patriotisme pour voir, à l’intérieur du dialogue politique, dans quelle mesure ils pourront apporter une contribution significative, la leur. Ainsi, vivra et se pérennisera un dialogue constructif qui aura l’avantage de réconcilier tous les citoyens de ce pays qui nous est si cher.

PAR Mohamed MASSALY

Responsable des Jeunes du PDS

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